Amérique du Nord

de Christophe Colomb. Hergé rend d'ailleurs hommage à cet illustre navigateur à plusieurs reprises dans les aven- tures de Tintin par des allusions subtiles.
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Carnet de voyage

L'

Amérique du Nord H

Tintin en Amérique H

à savoir

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Superficie : 9 629 047 km², 3e pays du monde par sa taille. Capitale : Washington Langue : anglais, mais de nombreuses autres langues sont parlées un peu partout dans le pays suite aux vagues régulières d’immigration. L’État d’Hawaï a pour deuxième langue officielle l’hawaïen. Population : 295 268 000 d’habitants. Monnaie : dollar, tous les billets sont de couleur verte.

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Drapeau : 13 bandes rouges et blanches représentant les 13 colonies américaines qui se révoltèrent contre les anglais en 1 776. Les 50 étoiles représentent les 50 états de l’Union.

Paysages et Géographie

Vue panoramique de Lower Manhatta - New-York

la côte est

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G

lobalement, la côte Est, bordée par l’Océan Atlantique, est une vaste plaine. Mais son aspect et son climat sont très différents entre son sommet (à la frontière du Canada) et son extrémité (dans la péninsule de Floride). Soumise au Gulf Stream, cette côte connaît de fortes amplitudes thermiques : New York souffre de la canicule en été et d’abondantes chutes de neige en hiver ; Miami, pourtant réputée pour sa douce chaleur, connaît souvent des périodes de gel hivernaux. N’offrant pas de protection naturelle efficace, la côte Est se voit soumise à tous les vents, y compris les cyclones venus de la mer.

Vue sur Manhattan

New-York

Miami

Miami River

Rivière de Chicago

Lake of the Clouds, montagnes Porcupine, dans le Michigan

Cleveland - Ohio

le middle west

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C’

est la région centrale des États-Unis. Au Nord, elle se caractérise par la région des cinq grands lacs qui (hormis le lac Michigan) constituent une frontière naturelle avec le Canada. En dessous s’étendent les « Grandes Plaines », vaste territoire constitué de prairies facilement cultivables. Dès la conquête de l’Ouest, des milliers de fermiers venus d’Europe en ont fait le « grenier à blé » des États-Unis. Au Sud de ces plaines, la découverte de nombreux gisements de pétrole a transformé l’économie. Le climat est, généralement, tempéré mais certains endroits sont la cible de tornades violentes, soudaines et de courte durée appelées « twisters ».

Le Mississippi dans le Missouri

Gare de Kirkwood dans le Missouri

Eau Claire à Wisconsin

Chicago

Iowa

Minesota

Los Angeles

la côte ouest

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A

u-delà de la chaîne des montagnes rocheuses (longtemps réputées infranchissables) s’étend la côte Ouest, considérée par beaucoup d’Américains comme une sorte de « terre promise ». Au Sud de cette bande de terre, la Californie par la douceur de son climat, la richesse de sa géographie (plages, falaises, plaines, désert, montagnes…) représente depuis longtemps un lieu privilégié. C’est d’ailleurs là, à Los Angeles, que le cinéma américain a installé sa capitale : Hollywood. Mais la côte Ouest remonte, par-delà le Canada, jusqu’à l’Alaska, dont le climat, très froid, se situe presque à l’opposé de celui de la Californie !

Le Golden Gate Bridge à San Francisco

L’USS Midway près du Downtown San Diego

Front de mer de Seattle vu du pont d’un navire

Las Vegas

L’histoire et la culture

les indiens

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es premiers habitants de l’Amérique arrivèrent par le Nord, via ce qui constitue aujourd’hui l’Alaska. Au fil des siècles, ils se disséminèrent dans tout le continent, formant une myriade de tribus aux coutumes parfois très disparates. On considère qu’il y eut 300 langues indiennes réparties en 2 000 dialectes, ce qui montre bien que les Indiens ne formaient pas une entité unie mais une foule de groupes. De nombreuses tribus privilégièrent la vie dans les plaines.

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D’où le développement des Cheyennes, Sioux, Comanches, Crows, Pawnees, etc. D’autres étaient établis dans les forêts (Algonquins, Iroquois, Hurons etc…). Dans le Nord Ouest ce furent les Shoshones, Paiutes, Chinooks. Enfin, l’actuelle Californie était surtout marquée par la présence des Apaches. Les Indiens d’Amérique sont aujourd’hui appelés Amérindiens.

Cheyenne

Crow - Curley

Chaman Sioux - Hunkpapa Sitting Bull

Vieille femme Païute

Apache

qui a découvert l’amérique

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out écolier méritant et studieux a bien sûr entendu parler de Christophe Colomb. Hergé rend d’ailleurs hommage à cet illustre navigateur à plusieurs reprises dans les aventures de Tintin par des allusions subtiles. Christophe Colomb découvrit l’Amérique en 1492 en croyant toutefois avoir touché l’Inde par une nouvelle voie.

20 Colomb et la reine Isabelle représentés sur un monument de la Plaza de Colón à Madrid

L’Amérique doit son nom à Americo Vespucci — navigateur lui aussi mais dont les voyages demeurent sujet à caution — qui a eu le mérite et le culot de narrer ces découvertes et d’éclairer ses lecteurs sur l’existence d’une terre nouvelle ou terra incognita, terre qu’il n’a peut être jamais foulée. Avant Christophe Colomb, d’autres navigateurs comme les Vikings ont goûté au plaisir de ce paradis terrestre. Statue d’Americo Vespucci à Florence

la conquête de l’ouest

E William Clark

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Meriwether Lewis

lle débute en 1804 quand deux explorateurs, William Clark et Meriwether Lewis se rendent en Louisiane et en Oregon qu’ils visitent pendant deux ans. à leur suite, des villes font leur apparition dans le centre des États-Unis. Mais il faut attendre les années 1830 pour voir des colons partir vers l’« Ouest lointain ». En 1845, suite à la défaite du Mexique, les États-Unis récupèrent un immense territoire qui deviendra la Californie, le Nevada, l’Utah mais aussi une partie du Colorado, du Wyoming, de l’Arizona et du Nouveau Mexique. La grande conquête continue : entre 1841 et 1869 plus de 350 000 personnes partent pour l’Ouest, symboles à leurs yeux de « la terre promise ». Ils apportent avec eux le progrès : le télégraphe puis le chemin de fer qui relie les extrémités est-ouest des États-Unis. La première ruée vers l’or quant à elle débuta en 1848 en Californie.

les figures de légende

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n se construisant, l’Ouest américain fait naître des « légendes » : hors-la-loi — « outlaws » en anglais — (Jesse James, Billy the Kid …), trappeurs (Daniel Boone, Davy Crockett, Kit Carson …), shérifs (Wild Bill Hickock, Pat Garrett, Wyat Earp …), généraux (Custer, Grant, Lee …).

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Ces figures furent connues de toute l’Amérique — notamment grâce aux journaux et à de petits magazines vantant leurs exploits … souvent exagérés pour ne pas dire imaginaires. Plus tard, grâce au cinéma, la renommée de ces « légendes » s’étendit du monde entier. Car le western devint rapidement un genre cinématographique à part entière. En France près de 900 westerns sonores américains furent projetés dans les salles en 80 ans !

David Crockett

Wild Bill Hickock

Billy the Kid

Custer

William F. Cody dit Buffalo Bill - 1911

buffalo bill

les cow-boys

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Un cow-boy (1887)

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Affiche publicitaire Pony Express

l est, assurément, le cow-boy le plus célèbre de toute l’histoire des États-Unis. De son vrai nom William Frederic Cody, il est plus connu sous son surnom de Buffalo Bill. Il participa aux guerres indiennes, au développement du Pony Express (sorte de « Poste à cheval ») et à la construction du chemin de fer. Construisant lui-même sa propre légende, il devint un héros à travers des écrits largement diffusés. Par la suite, il créera le Wild West Show, un grand spectacle de cirque entièrement voué à sa gloire, qu’il promènera dans le monde entier. Mais au fil des années, sa légende se craquera et des historiens rappelleront qu’il a eu une part active dans le massacre des Indiens et celui des bisons.

e cow-boy tel qu’il est montré à travers films, séries télévisées et bandes dessinées, n’a, finalement, par grandchose à voir avec le cow-boy tel qu’il était. à la base il s’agissait d’un employé de ferme souvent chargé d’escorter les convois de bétail. Parce que le travail était mal payé et s’effectuait dans des conditions difficiles, les cow-boys étaient dans leur majorité des Noirs, des Mexicains et des Indiens. S’ils transportaient des armes, elles leur étaient prêtées par les propriétaires du bétail pour chasser les prédateurs et les voleurs. Entre 1865 et 1890 on compta 40 000 authentiques cow-boys.

la guerre de secession

les guerres indiennes

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éritable guerre civile entre les États du Nord et ceux du Sud qui avait pour toile de fond notamment l’abolition de l’esclavage relancée par le Président Abraham Lincoln en 1861.

n progressant vers l’Ouest, les « nouveaux Américains » s’opposent aux « natives », c’est-à-dire aux Indiens. Cela se fait dans le sang, à travers des guerres qui dureront des décennies.

Pour quelques victoires gagnées — dont celle de Little Big Horn qui, le 25 juin 1876 voit l’anéantissement du 7e de Cavalerie sous les ordres du général Custer —, les Indiens subissent de nombreuses défaites. En dépit du talent de grands chefs (Cochise, Geronimo, Sitting Bull…), toutes les tribus doivent accepter de vivre dans des « réserves », endroits souvent loin de leurs racines où ils trouvent difficilement de quoi cultiver et de quoi chasser.

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1861 inaugurale au Capitol en construction

Abraham Lincoln

Les États du Sud soucieux de leur prospérité étaient antiabolitionnistes. Le conflit explosa et dura plusieurs années. Il fut meurtrier et violent. La victoire fut nordiste et l’abolition de l’esclavage fut proclamée.

Les guerres indiennes s’achèveront en 1890 par le massacre de Wounded Knee. Elles auront fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Les Indiens devront attendre 1924 pour bénéficier de la citoyenneté américaine.

Le général Custer

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Veillée indienne Illustration d’Hergé inédite, 1923 Encre de Chine et aquarelle

les femmes de l’ouest

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Ouest américain est souvent assimilé à un pays d’hommes et la tradition veut que le cow-boy préférait son cheval à sa propre compagne. Pourtant les femmes y eurent leur importance : organisation des ranchs, éducation des enfants, travaux dans les champs, etc. Il y eut aussi les femmes des bandits et les chanteuses de saloon. Annie Oakley

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Certaines femmes eurent droit à leur part de célébrité. Calamity Jane, de son vrai nom Martha Jane Canary, tirait au pistolet, portait des pantalons d’hommes et participa à la compagne contre les Indiens… Annie Oakley fut une remarquable tireuse et devint vedette à part entière dans le Wild West Show de Buffalo Bill… Myra Belle Shirley, alias Belle Star, fut une redoutable voleuse de chevaux… Myra Belle Shirley

Wild West Show de Buffalo Bill

Calamity Jane 32

new york

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onsidérée comme le symbole de l’Amérique moderne, New York City est l’une des plus importantes villes du monde (plus de 8 millions d’habitants ce à quoi s’ajoutent 12 millions de personnes dans les agglomérations). Occupé par les Indiens Lénapes, le site fut occupé par des colons belges et hollandais en 1624. Une petite ville ne tarda pas à se construire et fut intégrée dans la province dite « Nouvelle-Belgique » notamment dirigée par Peter Stuyvesant.

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Un autre symbole — la Statue de la Liberté — demeure toujours debout. Offerte par la France et les Français pour commémorer le centenaire de l’indépendance des États-Unis, la statue conçue par Bartholdi est la Liberté éclairant le monde. Peter Stuyvesant - 1660

Par la suite, elle passa sous domination britannique et ne cessa de prendre de l’ampleur. Aujourd’hui New York est la principale ville d’affaires des États-Unis (siège de la bourse de Wall Street) mais aussi la principale ville culturelle (théâtre, télévision, expositions, musique…). C’est en tant que symbole qu’elle fut victime des attentats du 11 septembre 2001.

Située au Sud-Ouest de Manhattan sur une petite île, elle s’imposait par sa taille aux regards des immigrants venant par bateau et transitant par Ellis Island. Elle fut inaugurée le 28 octobre 1866.

Le Musée Guggenheim

Broad Street, avec le New York Stock Exchange

Ellis Island

La Statue de la Liberté

la prohibition

al capone

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i la côte Ouest est liée à l’image des cow-boys, la côte Est est liée à celle des gangsters. Ils firent véritablement leur apparition au moment de la Prohibition ; mesure de salubrité publique qui débuta 16 janvier 1920 dans le but d’interdire l’alcool sur tout le territoire des États-Unis.

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S’ensuivit un gigantesque trafic de fabrication et de distribution clandestines d’alcool. Un trafic qui se développa dans la violence. La loi n’étant finalement retirée qu’en 1933, cela laissa plus d’une décennie aux gangsters pour se développer et s’imposer.

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ans Tintin en Amérique, le célèbre reporter rencontre Al Capone, le plus dangereux et le plus influent des gangsters américains. Né le 17 janvier 1899, cet italo-américain profita de la Prohibition pour installer des bars clandestins dans la région de Chicago et faire fortune. Réputé pour son extrême violence, il réussit à éliminer à la fois les concurrents et les témoins de ses méfaits. La police américaine eut énormément de mal à trouver un motif pour l’arrêter — alors que tous les journaux parlaient des activités de Capone gangster — et ce fut finalement sous l’accusation de fraude fiscale qu’il fut envoyé en prison en 1931. Relâché huit ans plus tard, il mourut en Floride en 1947.

Aujourd’hui encore, la plupart des « familles » de gangsters doivent la base de leur fortune à la Prohibition. « Au pays de la prohibition » - Illustration d’Hergé annonçant les nouvelles aventures de Tintin. Le petit « vingtième », 6 août 1931

Illustration pour Gansters ? Le petit « vingtième », 20 août 1931

« Chez les gangsters » Illustration annonçant les nouvelles aventures de Tintin Le petit « vingtième », 30 juillet 1931

Al Capone

hergé et l’amérique

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i Hergé publia Tintin en Amérique en 1931, il n’effectua un grand voyage aux États-Unis que quarante ans plus tard, en 1971. à cette occasion, durant six semaines, il visita Chicago, Kansas City, New York, Las Vegas, Washington, Los Angeles… Il prit un soin particulier à visiter les tribus indiennes, notamment dans la réserve des Sioux de Pine Ridge. Où il rencontra le petit-fils du célèbre chef indien Red Cloud.

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Une visite qui le bouleversa, ainsi que le souligna son épouse, Fanny Rémi : « En fait, le sentiment que nous partagions, Georges et moi, à propos des Indiens, était une profonde tristesse devant leur pauvreté et leur déchéance, eux qui, naguère, étaient si libres et si fiers. » Quant à l’album Tintin en Amérique , qui fut influencé par la presse des années 30 et par le cinéma, il était destiné à dresser un portrait de l’Amérique avec, d’un côté les grandes villes (l’histoire parut d’abord sous le titre « Les aventures de Tintin, reporter à Chicago ») et, de l’autre, l’Ouest encore sauvage.

© Fanny Rodwell - Hergé en visite à Disneyland aux États-Unis