A+239 FR | www.a-plus.be

2 déc. 2018 - ... l'utilisation systématique des outils numériques? texte Denis Derycke. (laboratoire. A. lICe, ulb. ) Capture d'écran du logiciel. Autodesk Revit,.
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décembre 2012 – janvier 2013

revue belge d’architecture

A+239

Cellule architecture Fédération Wallonie – Bruxelles

N -1

Denis Gielen, directeur de la collection

pose la La collection question de l’architecture de l’habitat social contemporain, considéré comme un lieu de vie et d’émancipation sociale. Elle rend compte de projets en Wallonie qui se mettent au service des populations les plus fragiles sur le plan socio-économique. L’approche ambitionne de lever un pan du voile sur le projet de société traduit par cette architecture et envisage la manière dont elle répond aux défis du XXIe siècle.

The collection raises the question of the architecture of contemporary social housing, which is considered as a space for living and for social emancipation. It exposes projects in Wallonia that have been designed at the service of the most fragile populations at social and economic levels. The approach aims at lifting the veil on the social project that this architecture translates and envisages its response to the challenges of the 21st century.

HABITER L’ESPACE RURAL

LIVING IN A RURAL AREA

Une implantation judicieuse au cœur du village, le respect du relief et le dialogue avec le bâti local sont autant de gages d’une relation paysagère et urbanistique réussie, tout en contribuant à une bonne intégration sociale. Outre la qualité spatiale des logements eux-mêmes, le soin porté à leurs interactions avec le village et les espaces collectifs démontrent que l’architecture peut également soutenir le développement de relations harmonieuses et solidaires.

A thoughtful implantation at the heart of a village, respecting the relief and dialogue with local buildings are so many guarantees for a successful relation between landscape and town planning, and contributes to a thriving social integration. Apart from the spatial quality of the housing itself, the care given to their interaction with the village and communal spaces demonstrates that architecture has an important role to play in developing harmonious and interdependent relations.

La Cellule architecture est également à l’écoute du secteur culturel de l’architecture en Wallonie et à Bruxelles, dont elle soutient les initiatives. Directrice scientifique : Sophie Dawance Auteurs : Marie Bourgeois - Chantal Dassonville - Sophie Dawance - Mathilde Kempf Thierry Eggericks - Dominique Gauzin-Müller Photographe : Véronique Vercheval

Dans le cadre du décret relatif à l’intégration d’œuvres d’art dans les bâtiments publics, elle encadre l’intervention de plasticiens dans la conception des projets publics.

Guide pratique des marchés d’architecture

À l’agenda 2013 Janvier Publication du Livre blanc des archives d’architecture en Wallonie et à Bruxelles

www.marchesdarchitecture.be 1

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1.

Les étapes préalables

2.

L’Avis de marché

3.

La composition du Jury

4.

Le Cahier spécial des charges

5.

La sélection qualitative

6.

L’élaboration des offres et la séance de questions-réponses

7.

La pré-analyse et la présentation des offres

8.

L’attribution du marché

9.

Le démarrage et l’accompagnement des études

6

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Living in a rural area

PUBLIC HOUSING

La CelluleLOGEMENT architecture est une cellule PUBLIC LOGEMENT PUBLIC d’appui à la maîtrise d’ouvrage publique auprès des services de la Fédération Wallonie-Bruxelles et des collectivités locales. En 2012, elle a développé, à leur intention, le Guide pratique des marchés d’architecture : www.marchesdarchitecture.be

1 Habiter l’espace rural

nes en dialogue avec l’architecture est l’occasion rêvée d’élargir les champs pratiques et théoriques de celle-ci. Parce qu’il ne considère pas l’architecture comme une autarcie, mais la suppose volontiers nourrie de ce qui lui semblerait a priori étranger, voire contraire (l’informe, le vide, le vernaculaire, le spontané, le naturel, le précaire etc.), Jean-François Pirson remet en question – à la limite de ce qui lui est pensable aujourd’hui et de ce que Michel Foucault nommerait “ l’ordre du discours ’’ de l’architecture – les lieux communs et les fausses évidences qui font le lit des conformismes en matière de construction d’habitat comme d’aménagement du territoire. Depuis plus de trente ans d’activités pédagogiques où se sont entremêlées les notions d’espace, de corps, de mouvements, de sociétés, d’objets, de tracés, etc., ce qu’il a distillé comme connaissances empiriques par le canal de ses livres, conférences et workshops, n’est autre que la liberté – ou la nécessité ? – de revoir les principes élémentaires de l’architecture, pour nous en livrer une définition la moins exclusive possible : donner formes à l’espace en réponse au souci – ou besoin ?, ou désir ? – d’habiter… Par ses lectures et ses voyages, au gré de multiples rencontres et échanges, le long d’un parcours qui combine esthétique et anthropologie, sculpture et architecture, écriture et iconographie, cet artiste-pédagogue en évolution constante n’a cessé de chercher sous les formes leurs origines : forces et structures qui soustendent les apparences et programment leurs apparitions. À travers une pédagogie si peu académique qu’elle est devenue moins un enseignement de l’art qu’un art de l’enseignement, Jean-François Pirson réalise une œuvre aussi séduisante qu’exigeante, dont la valeur – tirée de son attention portée à l’autre et à ce qu’il fabrique – s’approche de l’esthétique relationnelle telle qu’entendue récemment dans le domaine des arts plastiques.

La Cellule LOGEMENT PUBLIC architecture

LOGEMENT PUBLIC

FeNêtre sur

Ouvrir avec Jean-François Pirson, architecte de formation JeaN-FraNçOis PirsON et enseignant soucieux de stimuler des approches perPédagogies de l’espace – Workshops sonnelles de l’espace, une collection dédiée aux discipli-

8

9

Février Publication de L’Athénée royal Riva-Bella à Braine-l’Alleud (Atelier d’architecture Alain Richard, photographies de Nicolas Bomal), coll. « Visions Architectures publiques », vol. 9 Avril Colloque à destination des collectivités locales, organisé conjointement par le Service public de Wallonie et la Cellule architecture Avril Publication du 1er volume de la coll. « Intégration d’œuvre d’art », dédié au travail de Pierre Toby pour la Cellule architecture Octobre Mois de l’architecture en Wallonie et à Bruxelles : visites lors de la Journée de l’architecture, 2e édition du Prix de la Maîtrise d’ouvrage publique, publication d’Architectures Wallonie-Bruxelles Inventaires #1 2010-2013 Décembre Publication du 2e volume de la coll. « Logement public », en collaboration avec la Société Wallonne du Logement

Et dans A+  toute l’actualité des marchés d’architecture !

A+

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friend

Pour relayer et animer qualitativement la culture architecturale belge à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières, A+ s’entoure de partenaires privés et publics qui partagent le même souci de qualité, mais aussi de son réseau A+friend. Sans eux, la revue, la programmation A+/Bozar Architecture et les publications A+editions ne pourraient pas continuer à prendre part à la culture et au débat architectural. Si vous aussi êtes convaincu de la nécessité d’une telle plate-forme d’échanges, alors rejoignez notre réseau A+friend et bénéficiez d’une série d’avantages à consulter sur notre site.

Signifier. Quand l’architecture est utilisée comme levier dans les développements urbanistiques par les politiques, c’est bien souvent en érigeant des formes architecturales qui ‘font valoir’. La forme architecturale de programmes contraignants, tels que les prisons, les hôpitaux ou les maisons de soins, reprend quant à elle souvent des modèles fixes. Elle découle de la résolution des contraintes techniques. En se confinant à l’expression de l’organisation du programme, la forme devient univoque: l’architecture se limite à signifier la fonction, voire à en devenir le symbole. Pour ‘faire sens’, ces architectures doivent donc dépasser le programme et se focaliser sur la définition de ces espaces de vie qui accompagnent une souffrance. Olivier Bastin explique dans nos pages

que le concours pour la prison de Haren se fonde sur l’idée d’un “village prison, et non plus sur une logique d’enfermement stricte”. Se recentrer sur le signifié conduit à définir un espace et non une matérialité. Il en va de même pour les maisons de soins et de repos présentées dans ce numéro. Tout en améliorant la vie quotidienne qui s’y déroule, la qualité spatiale puis architecturale s’en trouve accrue. Cette réflexion sur le signifié conduit même ces architectures à transformer ces lieux de l’intime – quoi de plus personnel que la souffrance – en des générateurs d’espaces publics où l’échange prime. ‘Faire valoir’ ou ‘faire sens’? Pour signifier, faut-il utiliser l’architecture spectacle ou enclencher une réflexion fondamentale? Un choix face auquel les échevins à l’urbanisme, issus des élections communales d’octobre et à peine mis en place, se trouvent pour relever les défis des grands projets architecturaux et urbains à venir. Défis épinglés et commentés dans nos pages ‘opinion’. Audrey Contesse

> www.a-plus.be/friends et/ou transférer le montant souhaité sur le compte

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édito 239

Prenez part activement au débat architectural en rejoignant notre réseau A+friend.

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diffusion maximale de la lumière du jour. Ce système de

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signifier

© kim zwarts

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26 Repenser la prison

Interview Olivier Bastin texte Gilles Béchet

28 Echos du passé

Campus urbain, Hasselt | noAarchitecten texte Jürgen Vandewalle

34 Un hôpital en Utopie

Hôpital général, Courtrai | Baumschlager Eberle avec Osar texte Christophe Van Gerrewey

40 Rupture de schéma

Campus pour seniors, Nevele | 51N4E texte Jürgen Vandewalle

44 Fonctionnalité et humanité

Centre de repos et de soins, Lommel | 360 architecten texte Cécile Vandernoot

48 Ascèse

Couvent, Bouge | Philippe Vander Maren texte Pierre Chabard

© werner huthmacher

50 Fenêtres aveugles

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© filip dujardin

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Caserne Dossin, Malines | awg architecten texte Bart Verschaffel

© michiel de cleene

© stijn bollaert

© serge anton

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“ Un opportunisme au coup par coup a trop souvent défiguré Bruxelles.”

revue bimestrielle 21/3 rue Ernest Allard – b-1000 Bruxelles tel +32 2 645 79 10 fax +32 2 640 27 95 [email protected] – www.a-plus.be rédaction rédacteur en chef Audrey Contesse rédaction finale français Géraldine Michat rédaction finale néerlandais Thomas Martin rubrique livre Christine Roels rubrique étudiant Caroline Van Doren conception graphique Studio van Son traduction Marina Festré, Alain Kinsella, Wouter Meeus, Hilde Pauwels, Martine Wezenbeek, Antoon Wouters

[cécile vandernoot dans une opinion sur l’architecture et les élections]

commission de rédaction Filip De Pau, Benoit Moritz, Patrick Moyersoen, Adrien Verschuere président Ward Verbakel

A+239 chronique



12 Christophe van gerrewey 16 sébastien martinez barat



18

opinion

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biennale 22

succès en demi-teinte texte Pieter T’Jonck

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Conception assistée? texte Denis Derycke





technique

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prix bureau





copyright ciaud Les articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation (même partielle) réservés pour tous pays.

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lava architecten texte Thomas Martin Zigzag architecture texte Géraldine Michat

vlaams bouwmeester 67

Des soins si ordinaires? Prix Bouwmeester 2012 texte Cor Wagenaar

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les dalles de moquette texte Rotor

matériau

80 produit texte Viviane Eeman



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54 photo de couverture © stijn bollaert

imprimerie Geers Offset, Gand

Première biennale de design d’ istanbul

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teCHniQue



restructuration du site de l’ippJ de fraipont texte David Tieleman

régie publicitaire a+media Rita Minissi [email protected] tel +32 2 332 37 82 fax +32 2 332 37 83 21/3 rue Ernest Allard – b-1000 Bruxelles

texte Pieter T’Jonck

cellule architecture 73

éditeur responsable Leen Gysen 21/3 rue Ernest Allard – b-1000 Bruxelles

© filip dujardin



conseil d’administration présidente Leen Gysen vice-présidente Chantal Vincent secrétaire Kristiaan Borret administrateurs Maarten Delbeke, Christian Dugardyn, Paul Dujardin, Caroline Mierop, Benoit Moritz, Marie Pok, Eddy Vanzieleghem, Ward Verbakel, Patrick Verschuere

puzzle régional texte Cécile Vandernoot ambitieux et controversés texte Caroline Dunski

A+ est membre du cim (Centre d’Information sur les Médias) qui assure l’authentification du tirage et de la distribution. A+ tirage moyen 2010 14 800 exemplaires issn 1375-5072 Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique

concePtion assistée? texte Denis Derycke

© john frazer



a+ est une publication du ciaud asbl Centre d’Information de l’Architecture, de l’Urbanisme et du Design www.a-plus.be responsable administratif Sue Schiepers [email protected] assistant de diffusion Jin Berghmans [email protected] recherche de fonds Sabrina Marinucci [email protected]

8 gazet 10 telex

biennAle



bozar architecture coordinateur Iwan Strauven coordination de projet Marie-Cécile Guyaux, Sam Lanckriet

deze publicatie verschijnt eveneens in het nederlands architectes – pour tout changement d’adresse, merci d’en avertir directement le ciaud par e-mail [email protected]

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ga z e t t e

En vue de susciter le débat, il a été demandé à quatre bureaux d’architecture basés à Bruxelles de traduire leur vision sur la jonction NordMidi de la capitale. Médium accessible et riche de sens, quatre tapisseries de 4 mètres sur 4 incitent à la reflexion sur l’avenir de ce tronçon.

© xaveer de geyter architects

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4x4. 4 visions autour de la Jonction Nord-Midi jusqu’au 27 janvier 2013 Palais des Beaux-Arts, Bruxelles www.bozar.be une coproduction A+/Bozar Architecture, Congrès et Recyclart

© studio 012 (bernardo secchi paola viganò)/karbon

En chaînes et en trames

© 51n4e/l’auc/bbs

© v+ bureau vers plus de bien-être

texte Gilles Béchet

gaz et t e

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Axe vital pour la ville de Bruxelles, la Jonction Nord-Midi arrive à saturation. Tronçon ferroviaire le plus dense du pays, elle doit être entièrement repensée en fonction des besoins de mobilité, mais aussi dans ses relations avec la ville, les populations, les entreprises et les services qui coexistent autour des points névralgiques que constituent ses gares. Initié par les asbl Recyclart et Congrès, le festival Jonction propose différents événements pour inviter au débat autour de cet enjeu fondamental. Le dernier en date est une exposition de quatre tapisseries au palais des Beaux-Arts. “En l’absence de données de la part de la SNCB, il nous a semblé intéressant de solliciter quatre bureaux d’architecture pour qu’ils nous livrent leur vision sur ces questions en proposant une image unique” explique le bMa de Bruxelles Olivier Bastin, à l’origine de cette initiative et commissaire de l’exposition. La tapisserie s’est imposée en référence à son statut au Moyen Age et à la Renaissance. C’est un médium qui a un impact visuel puissant, accessible aux nonspécialistes. Surtout, la tapisserie raconte une histoire en associant, par un jeu d’échelle, différents niveaux d’information autour d’un élément principal. “La tapisserie mesure 4 mètres sur 4. C’est un grand format qui permet de jouer sur de nombreux de regards différents. Nous n’avons pas demandé aux architectes de travailler sur une cartographie, mais de s’interroger sur la manière de produire une image créatrice d’un imaginaire collectif autour de la jonction.” Les quatre bureaux sollicités sont V+ Bureau vers plus de bien-être , Xavier de Geyter Architects, 51N4E/l’AUC/BBS et Studio 012 (Bernardo Secchi et Paola Viganò)/Karbon. Pour la production des tapisseries, il a été fait appel au Musée du textile de Tilburg aux Pays-Bas. Chacun des participants s’est rendu sur place pour évaluer ce qu’implique de traduire un visuel avec des fils de laines, réinterprétés en chaînes et en trames. De cette exposition, Olivier Bastin attend que le choc des images provoque une réaction en chaîne. “Nous avons insisté auprès des bureaux pour qu’ils affinent leur propos et s’approprient la notion de narration. De chaque image, du contenu a émergé en vue d’alimenter le débat, notamment celui du lendemain du vernissage, invitant le politique à s’engager. Par la suite, j’espère que l’on va pouvoir les suspendre à d’autres endroits dans la ville, comme dans les Galeries Saint-Hubert et pourquoi pas, dans l’hôtel de ville ou au Parlement bruxellois.” Qu’est-ce qui fait l’imaginaire d’une ville? Les architectes construisent, dessinent des plans, mais le souffle de leurs créations est souvent raboté une fois qu’il leur faut entrer dans le canevas des rationalités opérationnelles. “Je souhaite qu’avec cette exposition, les architectes suscitent des envies, des besoins et des espoirs, et que leur caractère visionnaire soit reconnu comme un élément moteur du développement de la ville, ce qui est trop peu souvent le cas.”

ga z e t t e

conférence | architecture

Sans prétentions

Conférences A-Z 6a architects (UK) 5 février 2013 Bovenbouw 19 février 2013 Z33, Hasselt www.a-zlezingen.be


Habitation Van Colen, Wingene, 2008 Caserne des pompiers, Puurs, 2011

© stijn bollaert

A+ offre 10 entrées gratuites pour la conférence > [email protected]

Auditorium 12/13 – Where do we go from here? compagnie-O Architects 28 février 2013 centre d’art STUK, Louvain www.stadenarchitectuur.be

>

Dans le cadre d’Auditorium 12/13, c’est au tour de compagnie-O. de faire une conférence. Ce bureau gantois, composé de Francis Catteeuw et de Joke Vermeulen, crée des projets dans le but d’apporter des réponses aux problématiques architecturales contemporaines. Ils sont convaincus que l’architecture, au-delà de ses aspects fonctionnels, doit également servir le caractère expressif d’un bâtiment. Cette ‘architecture parlante’ se retrouve par exemple dans le projet de la caserne de pompiers de Puurs, où la haute tour de séchage – avec son affichage lumineux – forme le centre d’un environnement de travail moderne, efficace et spacieux. [ad]

© frederik vercruysse

Architecture parlante

sont essentiels. Pour le bavardage, la pause, le point de rendez-vous, la lecture, etc. L’appel à participation ouvert à tous à imaginer la ville intergénérationnelle et le mobilier urbain approprié a débouché sur des réalisations plutôt originales. Actuellement à la Fondation pour l’Architecture jusqu’au 6 janvier 2013. www.bancapalabres.blogspot.be // mies // Sont nominés pour les Mies Award 2013: de vylder vinck taillieu avec les projets ‘Huis Rot-Ellen-Berg’ (>A+233) et Twiggy, ainsi que Robbrecht en Daem architecten et MarieJosé Van Hee architecten avec la Halle communale de Gand. www.miesarch.com // lustre d’origine // La rénovation de la Gare Centrale de Bruxelles par le bureau

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Un seul concept – plus de 8 000 sièges: Avec l’ID Chair Concept, chacun trouve le siège de bureau pivotant qui lui convient. Ergonomique – ils le sont tous. Une étude de l’école supérieure technique ETH Zurich le confirme. Et les entreprises profitent d’une esthétique qui crée une harmonie d’ensemble et du Green User Agreement, une offre de services exhaustifs dans l’esprit du développement durable pour garantir une utilisation de longue durée de l’ID Chair Concept. Une version NPR est également disponible. www.vitra.com/id Disponible chez les revendeurs suivants: Alost Buro Project Anvers Vitrapoint Antwerpen Belsele Burocomfort Bruges Kriteria Bruxelles Vitrapoint Brussels, Forma, Pami Hasselt Stulens Kapellen Kree Interieur Londerzeel Kantoff Lovendegem Colpaert Luxembourg Burotrend Malines Bulo Kantoormeubelen Namur Berhin Overpelt Pami Waregem Buro Modern Vitra Belgium T. 02 725 84 00 www.vitra.com

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exposition | photographie

Marie-Noëlle Boutin, extrait de la série ‘Territoires de jeunesse’, Bruxelles, 2012

Portraits urbains Depuis 2002, la photographe MarieNoëlle Boutin réalise des portraits de passants en posant sa chambre technique dans le paysage urbain. Du Bénin à la Palestine, en passant par la Chine, elle dévoile à travers ses clichés les ressemblances qui existent d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre. Dans son travail, l’artiste privilégie la proximité avec les gens, ce qui lui permet d’établir des rapports étroits avec ses sujets. Dans le cadre de sa résidence à Contretype, elle s’est intéressée à la diversité culturelle Bruxelloise. Ses clichés mettent en scène des adolescents dans leur espace urbain et s’inscrit dans un travail plus vaste, intitulé Territoires de jeunesse. [Saouli Quddus]

conférences | urbanisme

exposition | urbanisme | architecture

Greetings…

Orbanisme

L’Institut Bruxellois d’Architecture (IBAI) organise à partir de janvier un cycle de conférences autour de villes inconnues pour la plupart d’entre nous. Sous le titre ‘Greetings From…’, des architectes présenteront leur ville et dévoileront différents projets qui s’y développent ou ont été construits récemment. Alexander Sverdlov commence avec Moscou: comment le patrimoine soviétique est-il associé aux nouveaux projets? En deuxième lieu, fin février, il sera question de la croissance incontrôlée d’Istanbul. [tjm]

A l’échelle de l’univers, que signifie l’espace? Et comment créer des espaces polyvalents dans une ville? C’est précisément ce qui occupe depuis toujours l’architecte et urbaniste anversois Luc Deleu de T.O.P. Office. Le fruit de sa recherche – un mélange d’anciens et de nouveaux projets – sera visible à partir du 19 janvier 2013 dans le cadre de l’exposition ‘Orban Space’ à La Haye. Elle va de pair avec le livre ‘Luc Deleu – T.O.P. Office: Orban Space’ de Wouter Davidts, Guy Châtel et Stefaan Vervoort, où plusieurs auteurs analysent et présentent les projets non conventionnels et créatifs de Luc Deleu sous le slogan: “All that is disturbing and unnecessary must be disposed of (shot into space)” [tout ce qui est dérangeant ou inutile doit être jeté (ou éjecté dans l’espace]. [ad]

Greetings From… Moscou – Alexander Sverdlov (SVESMI) (RU) 30 janvier 2013 Istanbul – Arman Akdogan (IND) (TR) 27 janvier 2013 Recyclart, Bruxelles www.recyclart.be

© luc deleu – t.o.p. office

Territoires de jeunesse – Marie-Noëlle Boutin jusqu’au 6 janvier 2013 Contretype, Saint-Gilles wwww.contretype.org

Luc Deleu – T.O.P. office, ‘Manifeste d’Orbanisme’, in Espace Libre (exh. cat. 22 mars-20 avril), Internationaal Cultureel Centrum (ICC)/Ministerie van Nationale Opvoeding en Nederlandse Cultuur, Anvers, 1980

Orban Space: Luc Deleu – T.O.P. office du 20 janvier jusqu’au 24 mars 2013 Stroom, La Haye (NL) www.stroom.nl

in memoriam

Oscar Niemeyer “Mon architecture est facile à comprendre. Et à apprécier. J’espère qu’elle est également difficile à oublier.” [15 décembre 1907 – 5 décembre 2012]

Metzger et Associés Architecture a reçu le Prix du Quartier des Arts. Le jury a apprécié que de nouveaux espaces aient été gagnés en respectant l’esprit des concepteurs. www.quartierdesarts.be // shaping forces // Après avoir parcouru l’Europe élargie, l’exposition ‘Shaping Forces’, retraçant le travail de Laurent Ney, passe actuellement par Tokyo. // poste // Finalement ouverte: la Grand Poste d’Ostende. Le temple culturel, conçu pour la poste par l’architecte moderniste Gaston Eysselinck (1953) a été rénové par B-architecten. www.oostende.be // Tivoli // Le prix Paul Bonduelle d’Architecture de la 16e triennale est octroyé à Jean-Claude Baiwir, pour la séparation de l’espace Tivoli de la

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chronique

Collaborateurs Bien que péjorativement marqué par l’histoire récente, le terme ‘collaborateur’ semble aujourd’hui de plus en plus usé pour désigner l’implication d’une personne dans la conduite d’un projet, la conception d’un objet culturel (architectural). Au-delà du simple cadre du travail en groupe, le terme ‘collaboration’ appelle à considérer une sensibilité politique faite de co-affectations permanentes et dynamiques entre individus et collectivités. Dans l’article ‘Collaboration: The Dark Site of the Multitude’, Florian Schneider propose de ressaisir le terme dans son histoire politique pour le détacher de toute idée de coopération souvent pensée comme équivalente. Si la coopération suppose une mise en commun des forces agencées afin d’atteindre un but prédéfini, la collaboration

ajoute de la violence à la participation. Elle établit un espace de frictions non hiérarchisé animé de dissonances et d’aspirations personnelles qui coexistent malgré tout. “A l’inverse de la coopération, la collaboration est guidée par des faits complexes plutôt que par l’idée romantique de socle et de bien communs. C’est un processus ambivalent fait d’un ensemble de relations paradoxales où les coproducteurs s’affectent les uns les autres.” Au travail d’équipe, contrôlé et cadencé, la collaboration substitue un champ d‘exercice dynamique et permanent dans lequel la force de travail de chacun ne peut être ni mesurée ni isolée. L’espace collaboratif réévalue et tempère les vanités et les enthousiasmes de chacun, évitant ainsi la mise en place de lignes de conduite. Excédant le simple cadre question-réponse, client-service,

méthode-projet, la collaboration définit en le cherchant son objet de travail. Ecouter les promesses de la collaboration c’est alors aborder le projet architectural comme condition expérimentale non plus saisi par des a priori méthodologiques, formels ou techniques, mais défini par l’implication stratégique et volontaire des forces en présence. Au lieu d’un accordement subi (coopération), la collaboration ouvre alors sur un désaccord fondamental, duquel doit émerger une ‘force diagonale’ aux effets imprévisibles et inattendus. C’est aussi l’occasion d’abandonner la notion d’auteur et d’autorité sur un projet au profit d’un réseau insondable d’ ‘origines’ multiples et intriquées.

Sébastien Martinez Barat

exposition | architecture

concours | urbanisme

Pratique en stock

Du quartier à la métropole

Articulée à travers les réalisations de Pascal Cribier, l’exposition Stockage/ Déstockage entend questionner la fonction de (dé)stoker, et ce, en rapport avec la construction du paysage et de l’urbain. Le travail du paysagiste français renvoie d’ailleurs aux processus naturels d’accumulation, de distribution, de transformation et de destruction de réserves. Un question d’actualité dans une économie mondialisée et toujours plus numérisée. En parallèle, se tient également au CIVA une exposition autour de six projets qui retracent l’approche architecturale d’AgwA, qui se centre

Le lauréat pour le développement du plan directeur de la zone du canal, suite à l’appel d’offres européen lancé en juillet 2011 par la Région bruxelloise, vient d’être désigné. L’équipe réunissant le bureau de l’architecte, urbaniste et paysagiste français, Alexandre Chemetoff & Associés, Idea Consult et Ecorem, a neuf mois pour aboutir à un plan – état des lieux qui tienne compte des multiples enjeux urbanistiques, socio-

sur la pratique du bureau bruxellois fondé en 2003 par Harold Fallon et Benoît Vandenbulcke. [gm/sq]

Stockage/Déstockage jusqu’au 28 février 2013 Bibliothèque René Pechère, Ixelles www.bvrp.net AgwA, an architecture of practice jusqu’au 20 janvier 2013 CIVA, Ixelles www.civa.be

économiques et démographiques de ce territoire. Le périmètre considéré est de 2850 hectares et englobe les abords du canal sur 14 km de long. [Cécile Vandernoot] www.urbanisme.irisnet.be

Présentation du projet proposé par Alexandre Chemetoff & Associés

AgwA, vue du foyer du futur centre adeps de Péronnes

place Saint-Lambert à Liège. www.academieroyale.be // archiversaire // La MAV de Lille propose a vos enfants d’y fêter leur anniversaire. Au programme: atelier autour de l’architecture par un architecte et goûter. Il y a aussi des ateliers parents/enfants portant sur l’architecture en papier et les origamis. www.mav-npdc.com // invasion // Depuis le 15 novembre 2012, la KU Leuven possède aussi une faculté d’architecture, qui comprend la nouvelle LUCA School of Arts (anciennes hautes écoles Sint-Lucas Architectuur et Sint-Lukas Brussel entre autres), ainsi que le Département Architectuur, Stedenbouw en Ruimtelijke Ordening de l’ASRO Leuven. www.kuleuven.be // telex A+239

Pendant qu’Anvers continue ses négociations pour parvenir à composer son conseil communal, Gand conserve son échevin de l’urbanisme mais l’alliance avec Groen! risque d’influencer la politique architecturale et urbaine. Quant à Courtrai, on peut s’interroger sur son ‘city marketing’. Va-t-il être aussi vivement défendu que ces dernières années? Dans les deux autres régions, certains conseils prennent déjà à bras le corps les grands – et donc polémiques – projets architecturaux et urbanistiques de leurs villes. Cécile Vandernoot et Caroline Dunski reviennent sur les enjeux de ces projets et avancent quelques pistes de réflexion dans nos pages ‘opinion’.

Puzzle régional

Envoyez votre réaction sur [email protected] La rédaction se réserve le droit d’éditer, de raccourcir ou de refuser les opinions des lecteurs. La rédaction n’est cependant pas responsable de leur contenu.

op i n i on

texte Cécile Vandernoot

opinion

18 A+239

Qu’au sein d’une même ville, 19 communes possèdent des compétences en urbanisme, en logement public ou en mobilité est quasiment inédit en Europe. Ce phénomène de découpage implique des rapports de force entre entités – et au sein même de celles-ci – générant des effets pervers. Quelles actions durables peut-on dès lors espérer voir émerger au lendemain des élections communales à Bruxelles?

Au sein des administrations, les changements fréquents des pouvoirs de tutelle locaux et des responsables de dossiers freinent le travail de fond et le développement harmonieux de la ville, tandis que la durée des législatures est fondamentalement trop courte pour entretenir une vision à long terme, notamment en ce qui concerne la planification urbaine. Trop souvent, les majorités couplent leurs actions aux échéances législatives et cette contingence, foncièrement contre-productive, entraîne une succession d’incohérences. Ce manque d’ambition génératrice d’une vision globale, dépassant des enjeux trop personnels et des échéances trop locales, sape les fondements d’une vraie politique urbanistique. La nécessité d’inscrire les compétences exigeant un suivi continu à un échelon éminemment régional, apparaît alors comme évident, non seulement au niveau du cadre législatif et juridique, mais aussi et avant tout en termes de territoire. L’échelle régionale est à cet effet l’espace géographique minimal à considérer avant toute intervention locale concertée. Le pouvoir conféré au Gouvernement régional ne solutionne malheureusement pas tout, entre autres parce qu’il émane majoritairement de personnalités impliquées dans une commune, ce double degré de décision et de partis concernés engendrant continuellement des tensions. De nouvelles alliances politiques sont apparues depuis octobre – notamment dans les communes de Bruxelles-ville, Molenbeek-Saint-Jean, Watermael-Boitsfort et Gans­horen. Quels compromis programmatiques va-t-il en résulter, et dans quels délais? Les compétences en urbanisme et en mobilité sont par essence celles qui sont les plus impopulaires et difficiles à gérer. Elles provoquent souvent sur le terrain mécontentements et frustrations et ne favorisent naturellement pas une réélection. Ecolo ou le cdH s’y était frotté dans des législatures précédentes. Dans certaines des nouvelles majorités où le MR est présent (nettement plus de la moitié), il y a fort à parier qu’elles lui seront confiées. Parallèlement, au niveau régional, c’est le PS qui est principalement en charge de ces compétences, au minimum jusqu’aux élections régionales de 2014. Quelles synergies arriveront à se réaliser entre les niveaux de pouvoir à quelques mois des prochaines échéances électorales, de nouveau centrifuges? En termes de répartition de subsides, clientélisme ou favoritisme orchestré par famille politique ont encore trop souvent droit de cité. A ce propos, certaines communes sont particulièrement bien dotées et subsidiées par les mannes régionale et fédérale. En matière de Contrats de Quartier, par exemple, seules 10 communes bruxelloises sur les 19 bénéficient de subsides régionaux. Bruxelles-ville, SaintJosse, Molenbeek et Schaerbeek font largement usage de ce bras de levier financier, moteur de projets emblématiques structurants. Les montants octroyés sont pourtant loin d’être équitablement répartis selon la superficie et le nombre d’habitants. Par ailleurs, aucune commune située en seconde couronne n’en bénéficie. Quels sont les critères d’attribution qui fondent cette répartition? Sont-ils transparents et justifiés ou simplement arbitraires et politisés?

Forces centrifuges Les problématiques urgentes en termes de logement et de PEB sont actuellement gérées au niveau régional par les familles socialiste et écologiste. Des questions de mixité, d’équipements, d’accessibilité et de transport y sont intrinsèquement liées. Ecolo prône la restauration du parc existant, mais le rendre moins énergivore doit se coupler à une dynamique parallèle visant une production importante de logements neufs, publics comme privés. Sur le segment du logement neuf, les résultats chiffrés sont particulièrement insuffisants et globalement décevants. Les initiatives communales en tout sens ont pris le dessus sur le plan régional ‘5000 logements’ initié il y a près de dix ans. Bruxelles-ville et Schaerbeek, par exemple, ont revendiqué leur autonomie en développant chacune leur propre plan visant 1000 logements. L’encadrement cohérent des reconversions de bureaux en logements, actuellement désordonné et souvent opportuniste, ou la valorisation des dernières réserves foncières stratégiques (gare de l’Ouest, Schaerbeek formation, le plateau du Heysel, Delta, Reyers, etc.) constituent des dossiers représentatifs des enjeux cruciaux actuels. Un opportunisme au coup par coup a trop souvent défiguré Bruxelles, et a fait et défait au quotidien l’affectation de son sol durant des décennies. Les futurs quartiers de ville appelés à se densifier rapidement méritent aujourd’hui une réflexion stratégique globale, prenant prioritairement en compte les enjeux urbains et sociaux, afin d’aboutir, enfin, à une planification claire et durable. A ce propos, le récent lancement officiel de l’élaboration du Plan Directeur pour la zone du canal témoigne d’une prise de conscience, mais n’assure pas encore innovation dans la méthode et dépassement dans la vision. Les lauréats sont désignés (> p.16) et l’étude, englobant des échelles allant du quartier à la métropole, a débuté mi-novembre. La Région compte utiliser ce plan pour développer ensuite une cohérence dans les plans futurs des zones prioritaires de développement identifiées. Plus globalement, les observateurs de terrain attendent avec impatience de voir si les outils actuellement sur la table du Gouvernement régional (PRAS, PRDD, ZEMU) seront de véritables moteurs pour créer de la ville à court, moyen et long terme. [30 novembre 2012]

Clientélisme ou favoritisme orchestré par famille politique ont encore trop souvent droit de cité.

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texte Caroline Dunski

opinion

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Durant le précédent mandat, Mons, Tournai, Liège et Charleroi ont entamé des projets urbanistiques et architecturaux d’envergure destinés à modifier profondément leurs traits. Certains de ces projets sont soutenus par les autorités wallonnes et par des fonds européens, à travers le programme Convergence. Si des architectes internationaux leur sont parfois associés, nombre de ces grands projets ont connu polémiques et recours.

Ambitieux et controversés

Liège mène une stratégie de reconversion ambitieuse entamée depuis une petite décennie avec une douzaine de grands projets dits ‘structurants’. L’un de ces grands projets a fait l’objet d’un Périmètre de Remembrement Urbain dont l’objectif est de réaménager l’espace autour de la Gare des Guillemins et de créer “un axe majeur du Liège du XXIe siècle en effectuant un lien avec le parc de la Boverie et la Médiacité”. Le PRU comporte le projet de construire une nouvelle Tour des finances. L’asbl urbAgora réclamait que le projet fasse l’objet d’un concours d’architecture et que sa mixité fonctionnelle – avec intégration de logements et de différentes fonctions d’animation – soit garantie. Fedimmo a finalement obtenu un permis unique pour la création d’un immeuble de 39 000 mètres carrés et de 118 mètres de haut, rue Paradis. Huit riverains et la SNCB ont introduit un recours contre ce permis. “Le dossier est malheureusement plié, déplore François Schreuer, ancien président d’urbAgora. La majorité a choisi de passer en force et il semble que les recours déposés au Conseil d’Etat soient tous en train d’être déboutés.” Aujourd’hui, seul élu de la nouvelle liste électorale Vega (Vert & à gauche), François Schreuer le regrette: “l’architecture a clairement été reléguée au second plan des préoccupations du Collège liégeois, comme en témoignent de nombreux dossiers, petits ou grands. Le souci de mettre en place des procédures favorisant la créativité et l’émulation dans ce domaine est absent de la plupart des dossiers immobiliers gérés par la commune ou par les intercommunales où elle est influente, même s’il y a quelques exceptions.” A ce titre, il cite l’aménagement du quai de Meuse. “Il y a une réelle amélioration grâce au paysagiste Michel Corajoud, qui a un vrai propos urbain et qui fait partie de l’équipe qui réalisera la passerelle entre le parc de la Boverie et la future esplanade des Guillemins.” Mons, Capitale culturelle européenne en 2015, ambitionne quant à elle de devenir ‘le’ centre wallon du tourisme d’affaires et n’économise pas les efforts pour y arriver. Elle a d’ailleurs confié sa nouvelle gare à Santiago Calatrava, tandis que Daniel Libeskind a imaginé un centre de congrès, aux côtés d’un hôtel quatre étoiles. La gare-passerelle, qui créera le lien entre la ville historique, d’une part, les Grands Prés et le site appartenant à la SNCB sur lequel se dressera le centre de congrès d’autre part, devrait être inaugurée en 2015. Si sa première pierre n’est pas encore posée, cette gare a déjà fait couler beaucoup d’encre. Dans Le Soir du 6 novembre 2012, on lisait notamment que, selon la fédération Inter-Environnement Wallonie, le coût de la gare devrait s’élever à 200 millions d’euros au lieu des 155 annoncés par Eurogare. La gare a notamment été la cible d’une pétition demandant le classement de l’actuel bâtiment des voyageurs (>A+227), mais les 1400 signataires ont été déboutés. Elle a aussi connu une requête unique, en suspension et en annulation, introduite par cinq citoyens montois à l’encontre du permis d’urbanisme accordé pour les installations provisoires. En novembre 2011, le Conseil d’Etat a rejeté la requête et, en janvier 2012, Eurogare obtenait un permis unique autorisant la construction

de la gare-passerelle permettant une double accessibilité, l’aménagement de la Place Léopold – majoritairement piétonne – côté ville et la création d’une place des Congrès côté Grands Prés. Parallèlement, une dynamique de rénovation urbaine se poursuit dans le cadre du programme Convergence en vue de “relifter le cœur historique en profondeur autour de la future gare”. Au lendemain du 14 octobre, seule Tournai a vu sa majorité changer: le MR a remplacé le cdH dans la coalition avec le PS. La Ville, qui a entamé un projet de revitalisation de son centre, dans le but de valoriser son patrimoine et d’augmenter sa fréquentation touristique, va-t-elle pour autant modifier ses projets? Ce projet de revitalisation, qui bénéficie également des investissements de Convergence à hauteur de 26 des 29 millions d’euros nécessaires, a lui pour objectif de redynamiser le quartier Cathédrale à travers des actions ponctuelles et transversales. En 2008, le jury d’un concours organisé à l’échelle européenne a désigné l’Agence Nicolas Michelin & Associés pour cette revitalisation (>A+234). Alors dans l’opposition, Marie-Christine Marghem (MR) s’élève contre le projet et contre cette désignation. Aujourd’hui, devenue échevine de l’Urbanisme dans la nouvelle coalition PS-MR, la mandataire continue de reprocher à Nicolas Michelin d’avoir “plaqué une revitalisation plane sur la ville, sans permettre aux Tournaisiens de s’approprier le projet, qui n’est qu’un projet de ville alors que cela aurait pu être un projet de territoire incluant l’ensemble des 29 villages. La revitalisation est faussée parce qu’elle n’a pas procédé d’une étude globale en lien avec l’Eurométropole.” Lors des toutes récentes discussions relatives à la politique communale, les nouveaux partenaires se sont entendus sur l’idée de créer un “réservoir de pensée et de conception”, à côté de la CCAT, du Collège communal et de l’administration de l’urbanisme. “Le but est de réunir des gens de qualité ayant une réflexion en-dehors de la norme, pour nourrir la réflexion du politique et établir un projet qui dépasse la législature et permette à tout architecte ou promoteur de s’y accrocher dans le temps et dans la perspective de 2025.” A Charleroi Ville Basse, qui se bat pour devenir une ville “plus rayonnante et plus métropolitaine”, les prémices du projet “Rive Gauche” porté par la société de développement Saint-Lambert Promotion sont posées depuis cinq ans. Ce projet de redéveloppement urbain a obtenu un permis d’urbanisme invalidé par le Conseil d’Etat en juillet, à la suite d’une requête déposée par des commerçants et des riverains. Le dossier est actuellement entre les mains du Gouvernement wallon qui doit statuer sur deux décisions: valider l’abrogation d’un PCA dans le périmètre du projet, où la démolition de l’ensemble architectural “Les colonnades” s’impose, et adopter un nouveau PRU. “La réintroduction d’une demande de permis, début janvier 2013 en principe, fera l’objet d’adaptations, en collaboration avec la Ville et la Région wallonne, pour réparer les points mis en avant par le Conseil d’Etat. L’aspect extérieur des bâtiments sera aussi modifié en fonction des choix de la nouvelle majorité,” indique Raphaël Pollet, directeur du projet. [30 novembre 2012]

L’architecture a clairement été reléguée au second plan des préoccupations. [françois schreuer]

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Une biennale de design dans le tumulte d’une mégalopole inachevée: décor rêvé pour une première édition qui n’a pu répondre que partiellement à des attentes particulièrement élevées.

En 1987, l’Istanbul Foundation for Culture and Arts (IKSV) propulse la ville d’Istanbul sur la scène artistique internationale grâce à la première Biennale d’art. Suivant le modèle de Documenta Kassel, un commissaire livre sa vision de l’art actuel. Après la crise qui a frappé la Turquie vers l’an 2000, la Biennale revient sur le devant de la scène au cœur du boom économique, et l’IKSV a organisé une première biennale du design. Comme à Venise, l’alternance avec la biennale d’art sera de mise. Imperfection Une attention particulière accordée au design – en ce compris l’architecture et l’urbanisme – tombe à pic. Le ‘boom’ économique de la ville s’est accompagné d’une explosion démographique sans précédent: 5 millions d’habitants en 1980, quelque 15 millions aujourd’hui, et probablement 22 millions d’ici 2025. Près de 20% des Turcs habitent aujourd’hui à Istanbul, représentant 40%

du PNB. Cette situation a déclenché une fureur de construire touchant de plus en plus profondément le paysage urbain, l’économie et la vie des habitants. Alors que la ville croissait depuis toujours de manière informelle par des petits projets, leur échelle a aujourd’hui radicalement changé. Les mégaprojets remplacent les petits chantiers. Ils grignotent l’espace libre au Nord de la ville, poumon vert et réserve d’eau d’Istanbul. En même temps, les transports publics étant défaillants, le trafic devient incontrôlable. Pourtant, la planification reste ici lettre morte, sauf pour régler des combats idéologiques dans la sphère publique. Les dissensions politiques font en effet trembler sur ses bases l’Etat laïque d’Atatürk. La spéculation (et la corruption) sont monnaie courante. Même TOKI, entreprise publique de logement social, s’adonne de plus en plus à la spéculation. Bien entendu, les tranches de population les plus faibles (lire les non-Turcs) font les frais de cette évolution.

b iennale

première biennale de design d’Istanbul

Succès en demi-teinte Dans une allusion bien intentionnée évoquant les douleurs liées à la croissance de la ville, cette première biennale se place sous le signe de l’‘Imperfection’. Elle se déroule en deux endroits, ayant chacun un commissaire. L’architecte Emre Arolat s’est chargé de la partie ‘Istanbul Modern’, un musée dans un ancien entrepôt portuaire. Il a traduit ‘Imperfection’ par ‘Musibet’, calamité en turc. Calamité Cette partie est essentiellement consacrée à Istanbul même. Un film introductif montre à quel point les habitants sont désemparés face au rouleau-compresseur de l’industrie du bâtiment. Une installation cinématographique d’Asu Aksoy et Kevin Robbins illustre le contraste entre les petites gens qui ont bricolé leur logis dans l’illégalité et la monstrueuse alliance néolibérale entre politiciens et entrepreneurs. Dans le cadre de la Biennale de Rotterdam, en collaboration avec 51N4E et Architectural Workroom Brussel notamment, Asu Aksoy a participé à une étude bien ficelée sur les zones du Nord de la ville. Elle montre ici comment combiner la demande croissante de logements avec la protection de la nature et des réserves d’eau. L’œuvre d’Aksoy se retrouve hélas bien seule à ‘Musibet’, où la plupart des contributions s’avèrent plutôt faibles. Face à une scénographie à la fois contraignante et dénuée d’intérêt composée de petites pièces, on trouve un ramassis de contributions ratissées lors d’un ‘call for projects’ international. Souvent, le résultat n’est rien de plus qu’un prêche critique prévisible pour sa propre chapelle. Même si de véritables cris du cœur apparaissent parfois. L’installation ‘Deplase’ d’Özden Demir et Sinem Serap Duran illustre la réduction en poussière de l’histoire de la ville par les démolitions à grande échelle.

Autre élément remarquable: la fascination pour la similitude entre les tissus urbains et les tissus textiles. Le motif se retrouve dans de nombreuses formes. En fait, c’est la contribution de Wallonie Bruxelles Architectures, avec pour commissaire Cédric Libert, qui sauve ce ‘Musibet’. ‘(Un) City – (Un)Real State of the (Un)Known’ (> A+238) est à la fois un livre et une étonnante maquette de 4 mètres sur 4 réalisée par le collectif WRKSHP et Paul Mouchet, composée de 100 bâtiments bruxellois, réalisés ou non, implantés à d’autres emplacements selon leur véritable orientation. Elle se lit donc comme une ‘dérive’ à la Guy Debord. Le livre, lui, s’intéresse à une compréhension plus large des villes. Les connaît-on par des objets spécifiques ou par leur encastrement social ou morphologique? Tant de questions et peu de réponses dans une installation qui, sans aucun doute, titille l’intellect et l’imagination. Adhocracy Joseph Grima, ancien directeur de Storefront New York, a choisi ‘Adhocracy’ pour thème du second volet de la biennale. Contrairement à ‘Musibet’, il hérite du titre ‘Exposition’, au sens donné par Harald Szeemann: une série d’œuvres qui, dans leur présentation et leurs liens, révèlent davantage que les œuvres elles-mêmes. Adhocracy signifie une approche de l’architecture, de l’urbanisme et du design qui opère d’aval en amont, et non le contraire, avec les opportunités qui se présentent dans les lieux ou circonstances spécifiques. Grima en cherche les racines dans des sujets historiques quasi oubliés, comme un projet de participation de Giancarlo De Carlo à un nouveau quartier dans la ville de Terni, ravagée par un séisme en 1969. On y découvre également un film où De Carlo se moque de l’urbanisme moderniste. Yona Friedman fait ici une

proposition pour une ville qui se développe spontanément au-dessus de l’infrastructure des ponts du Croissant d’Or. Dans cette lignée, se trouve également la maison éternellement inachevée ‘Rot-Ellen-Berg’ des architectes de vylder vinck taillieu (> A+233). Une attention plus soutenue va toutefois aux approches moins orthodoxes du design, qui surfent sur les failles et les taches aveugles du design industriel. Que faire des déchets par exemple? Une brillante idée de John Habraken en 1963 ouvre une perspective historique. Il a créé pour Heineken des bouteilles pouvant également servir d’éléments de construction. Le projet belge OpenStructures, qui imaginait un modèle ‘open source’ pour la production industrielle, en est notamment un des résultats. Dans ce contexte, l’hilarant ‘Toaster Project’ de Thomas Thwaites (UK) constitue un clin d’œil critique. Il a tenté de reproduire un grille-pain fabriqué industriellement. Son pitoyable échec fait réfléchir sur les limites d’un mode de production d’aval en amont. De nombreux projets, par contre, montrent que des techniques récentes telles que le ‘3D modelling’ ou ‘Arduino Boards’ offrent des possibilités insoupçonnées de production de pièces uniques à l’échelle industrielle. Cette philosophie du design a incontestablement de fortes implications politiques. C’est notamment ce qui émane de l’installation finlandaise Brickstarter, qui examine les conditions d’une participation réussie via les réseaux électroniques et réels. De là, il n’y a qu’un petit pas pour arriver à des projets ayant l’allure d’une guérilla urbaine ou de festivals urbains spontanés. Adhocracy propose donc une palette riche et inspirante des nouvelles approches du design. C’est un message qui compte, tant dans une ville impénétrable et menée d’une main de fer comme Istanbul, qu’ailleurs dans le monde.

Souvent, le résultat de ce ‘call for projects’ international n’est rien de plus qu’un prêche critique prévisible pour sa propre chapelle.

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texte Gilles Béchet

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La construction d’une nouvelle prison à Haren a conduit la Régie des Bâtiments et le SPF Justice à organiser un concours de projets. Un défi de taille pour les bureaux d’architecture sélectionnés, confrontés à de nombreuses contraintes et au défi de concevoir une prison humaine.

Face à un projet de cette ampleur, l’architecte Une prison n’est pas un bâtiment comme les doit rester modeste. Même si son intervention autres. On peut y voir un outil, un symbole. est essentielle, l’investissement couvrant C’est aussi un espace de vie et de travail aux les études pour un projet architectural et conditions très particulières. Comment un urbanistique représente 0,5% de l’investisbureau d’architecture peut-il aborder ce type sement total évalué à 300 millions d’euros. de bâtiment? Jusqu’où peut-il aller dans un “Ce qui est positif, c’est que dès le départ, cadre balisé par de nombreuses exigences nous avons obtenu que 50% des critères de contraignantes? Cet équilibre complexe a été choix pour le projet retenu soient liés à la mis à l’épreuve avec le projet d’une nouvelle qualité globale des projets, segmentée en prison en bordure de la Région bruxelloise cinq parties: qualité urbanistique, architectuà Haren. rale, fonctionnelle, sécurité et de durabilité.” Imposante par sa taille – elle doit accueillir précise Olivier Bastin, bouwmeester Maître 1200 détenus –, la nouvelle prison marque architecte de Bruxelles, membre du comité aussi un changement de cap dans la politique d’avis appelé à encadrer le concours et la pénitentiaire du SPF Justice. Le cahier des charges indique que les dimensions humaine et sélection d’un projet en termes de qualités environnementale doivent y occuper une place urbanistiques et architecturales. Conscient de ce qu’implique l’implantation sur un territoire centrale. La loi de principe sur laquelle il est d’un petit village accueillant 1200 détenus, le basé souligne que l’objectif principal doit être bMa a insisté pour intégrer tant la Région que la réinsertion du prisonnier, alors que toutes la Ville de Bruxelles dans ce comité d’avis. Un les lois précédentes, héritées du XIXe siècle, se long bras de fer a été nécessaire mais la cause cantonnaient dans une logique stricte d’enfera été entendue. Les premières préoccupations mement. Pour Haren, on lance l’idée d’un ‘gevangenis dorp’, une notion de ‘village prison’ des acteurs locaux rejoignaient celles du bMa; celles-ci concernaient l’impact de cette giganqui s’appuie sur la présence, au sein du futur tesque construction en matière de mobilité et établissement, de régimes de détention difféde paysage. rents qui disposent chaque fois de conditions Jusque-là relativement préservé, le village de particulières en termes d’espace, d’activités et Haren va devoir absorber un charroi et une de relations entre les détenus et les gardiens. circulation énormes. La réflexion sur les transPour mieux répondre à ce morcellement des conditions de vie, les espaces se regroupent en ports en commun était donc essentielle. Cette prise de conscience conjointe a incité la Régie unités de vie de 30 à 40 détenus, elles-mêmes des Bâtiments à lancer un cahier des charges rassemblées en clusters de 3 à 4 unités.

de haut en bas Millbank Prison, Londres (UK), 1816 Prison de Montréal (CA), 1838 Pentonville Prison, Londres (UK), 1842 Alcatraz Prison, San Francisco (US), 1868 Prison de Sion (CH), 1998

int erv iew

Repenser la prison pour une étude spécifique sur la mobilité. Quelle que soit l’option choisie, la surface occupée par la prison sera ceinturée d’un mur d’enceinte haut de cinq mètres. “C’est une barrière vraiment massive, alors que tout le paysage de Haren est plutôt conditionné par une vue traversante. Dans le jury, nous avons fait des recommandations pour souligner les projets qui abordent la notion de paysage en offrant des ouvertures et transparences entre Haren et Diegem, qui permettent d’encore voir le clocher de Diegem.” D’autres recommandations concernaient la bonne compréhension du vécu des détenus. “Qu’est-ce que cela signifie d’avoir 30 à 40 personnes qui vivent ensemble sous surveillance permanente, comment s’organisent-ils, cuisinent-ils parfois en cellule, ou vont-ils toujours prendre leurs repas au réfectoire? La réflexion sur les espaces collectifs est évidemment très importante. Comme le cahier des charges se concentre sur les surfaces fonctionnelles, on laisse le soin aux candidats d’incorporer les mètres carrés supplémentaires qu’ils jugent nécessaire, mais plus on les augmente, plus le budget sera élevé.” Organisé dans le cadre d’un partenariat public-privé DBFM (Design, Build, Finance, Maintain), le concours organisé par la Régie des Bâtiments et le SPF Justice a fait appel à des consortiums réunissant des bureaux d’études d’architecture et d’urbanisme, des entrepreneurs, des financiers et des entre-

prises d’entretien. Les quatre consortiums sélectionnés disposaient de deux mois seulement pour présenter un projet. “La sensibilité de chacune des équipes est vraiment différente. Les réponses qu’elles nous ont apportées allaient soit vers un outil centralisateur de détention avec une garantie de sécurité et de contrôle, soit, au contraire, vers des logiques de dispersion des cellules et une véritable intégration du paysage.” Vu l’ampleur du projet, chaque consortium associe plusieurs bureaux d’architecture. Dans certaines propositions, ils se marient et se complètent harmonieusement en se nourrissant de leurs expériences mutuelles, alors que dans d’autres, on y voit plus une juxtaposition de diverses formes architecturales hétérogènes. Si Olivier Bastin se réjouit de la collaboration avec la Régie des Bâtiments, il déplore vivement l’absurde segmentation des jurys imposée par un inspecteur fédéral des finances. Le jury chargé d’émettre des avis quant à la qualité architecturale et urbanistique des projets ne peut échanger la moindre information avec les trois autres jurys chargés d’évaluer la fonctionnalité, la sécurité et la durabilité. “Comment pourrait-on analyser valablement l’architecture sans échanges avec les spécialistes en matière de fonctionnalité et de sécurité, comme si l’architecture n’était qu’une question de formes, de volumes et d’esthétique. De même, la durabilité doit

Le projet retenu sera désigné au plus tard en février 2013. Les travaux seront entrepris de 2014 à 2016, pour une réception en 2017.

être abordée de manière large, et non en comptabilisant simplement les économies d’énergie. Il est clair que certains projets sont des monstres à construire et je serais assez étonné qu’ils soient économiques comparativement à d’autres projets plus légers dans leurs interventions, et qui installent véritablement un village dans le paysage, de façon plus mesurée.” Plusieurs années passées à affiner et à encadrer le projet pour la prison de Haren ont conforté Olivier Bastin dans l’idée que l’apport de la créativité d’un architecte dans un projet tel que celui-là est essentiel. “C’est véritablement une vision de société. Dans les négociations autour de ces quatre projets, il est apparu clairement que le projet le plus sécuritaire était au départ le plus rassurant, alors que les autres paraissaient complexes à traiter et à comprendre. Au cours des discussions, nous nous avons cherché à nous rapprocher au plus près du cahier des charges définissant la prison à construire. Certes, il s’agit d’un modèle à ce stade inconnu dans notre pays, et par conséquent d’une prise de risque, mais c’est le seul qui corresponde véritablement à ce que doit être une prison du futur.”

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d os s i e r

Echos

texte Jürgen Vandewalle photographie Kim Zwarts

dossier

noAarchitecten s’est attelé à intégrer le nouveau campus urbain de l’UHasselt à l’ancienne prison de la ville, en vue de rendre l’université accessible et urbaine, tout en prévoyant de l’espace où l’étude et la concentration sont possibles.

Si l’on veut former des étudiants critiques, les universités suburbaines repliées sur ellesmêmes doivent laisser place à des universités ouvertes, reliées à la vie urbaine. La réorientation tournée vers la ville de l’UHasselt offrait l’opportunité d’organiser un concours d’architecture pour un nouveau campus. Hasselt en a déterminé le lieu: une prison désaffectée, établie le long du ring. La Ville a fait l’acquisition des terrains avoisinants pour construire un nouveau bâtiment à côté de l’édifice datant du XIXe siècle. Comment alors intégrer à un bâtiment fermé, entièrement emmuré, composé d’étroits couloirs et de cellules, une université ouverte? Pour formuler une réponse, noAarchitecten a utilisé la métaphore d’une volière ouverte. Le bâtiment conserve les caractéristiques d’une prison mais s’ouvre pour accueillir sa nouvelle fonction. Contrairement au master plan conçu avant le concours par Abscis Architecten, qui partait de l’idée de raser une partie des murs, noA a conservé de l’essence de cette typologie spécifique. Le profil de biotope protecteur de l’UHasselt envers sa communauté estu-

du passé

diantine s’accorde parfaitement avec cette stratégie architecturale. L’ancienne prison constitue le cœur du campus urbain. Deux nouveaux volumes (le rectorat et la faculté de droit) établis le long du chemin paysager Koekerellenpad complètent cette petite cité universitaire. “Les trois bâtiments ne pouvaient pas s’accorder, vu les conditions et programmes spécifiques”, explique Philippe Viérin de noA. C’est précisément pourquoi ils se présentent comme les parties autonomes d’un master plan, ayant chacun un langage architectural spécifique, et étant seulement reliés de manière physique par des souterrains. La circulation s’inspire du tissu urbain, où il existe souvent plus d’un chemin pour se rendre quelque part. Suffisamment d’espace a été laissé aux places urbaines intérieures pour rendre possibles une interaction spontanée et un sentiment communautaire. En intégrant des lucarnes, des toits en terrasse et un auditorium en plein air, ‘l’extérieur’ n’est jamais bien loin. Par le biais de ces interventions, le campus donne un sentiment d’espace nettement plus grand,

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et invite à sa découverte. L’organisation en étoile, typique des prisons, avec ses cinq ailes séparées par des espaces ouverts, a été en grande partie conservée. Ces espaces intermédiaires sont lus par noA comme autant de stimuli à l’intégration de nouvelles fonctions. Un petit et un grand auditorium, une cafétéria avec jardin et deux lieux d’accueil situés en façade avant ont été introduits. Les cellules ont été conservées comme des ‘locaux facilitant la concentration’ destinés aux étudiants, les couloirs avoisinants ayant été élargis de manière fonctionnelle et sporadiquement ouverts sur l’extérieur. Le haut espace coiffé d’une coupole forme, comme dans sa précédente affectation, le centre du campus. Par le passé, il abritait une chaire et les prisonniers prenaient place à l’étage pour écouter le prêtre leur indiquer le droit chemin. A présent, l’espace se perçoit de la même façon, les escaliers constituant une plate-forme surélevée de laquelle les étudiants en droit peuvent s’adresser à un large public. Dans tout le campus, une attention particulière a été accordée à l’intégration de tels promontoires. Les trois volumes de la faculté de droit forment un enchaînement, tout en étant légèrement décalés les uns par rapport aux autres; ils accueillent principalement des classes et des

L’édifice conserve les caractéris­tiques d’une prison tout en s’ouvrant pour accueillir sa nouvelle fonction.

Les trois bâtiments se présentent comme les parties autonomes d’un master plan, ayant chacun un langage architectural spécifique, et étant seulement reliés de manière physique par des souterrains

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> Le ‘panopticon’ de l’ancienne prison. Les escaliers constituant une plate-forme surélevée de laquelle les étudiants en droit peuvent s’adresser à un large public

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locaux d’étude. Le volume le plus bas tend à s’harmoniser avec les habitations voisines, le volume le plus haut s’étalant en direction du parc. Comme la faculté de droit devait être achevée deux ans à peine après la demande du permis de construire, l’architecture s’est adaptée à un processus de construction rapide. Le degré de finition a été limité. Les techniques restent visibles et des éléments préfabriqués ont été utilisés – toutes les fenêtres, par exemple, sont identiques. Il en résulte un bâtiment robuste, réalisé pour moins de 1000 euros par mètre carré. Le troisième volume, celui du rectorat, s’insère dans la continuité de la façade d’entrée de l’ancienne prison. Le centre nerveux de l’université a été entièrement habillé de panneaux en verre, en contraste avec la prison, et fonctionne comme un marqueur le long du ring d’Hasselt. La façade est constituée de bandes de verre verticales et horizontales, qui se superposent, créant d’autres intensités de couleur là où elles se croisent. Le vitrage est fixé traditionnellement, une méthode hightech qui aurait trop attiré l’attention ayant été rapidement écartée. L’intégration partielle d’une nouvelle fonction dans un bâtiment ancien est une tâche à laquelle noA avait déjà eu l’occasion de s’atteler. De la transformation des moulins

Petit auditorium

< L’‘agora’, reliée aux salles de classe

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à gauche La cafétéria a été construite contre le mur de l’ancienne prison à droite Intérieur du bâtiment d’étude en annexe

s‘Hertogenmolens à Aarchot (> A+232), en passant par l’insertion d’éléments neufs dans un complexe de constructions existantes à Menen (> A+210 et A+220), jusqu’au concours récemment remporté pour la transformation d’un entrepôt en musée du lin à Courtrai. Pour chacun de ces projets, le bâtiment conserve ses caractéristiques spécifiques, tels des échos du passé, tout en intégrant subtilement sa nouvelle fonction, dans le respect de l’identité typique de ce qui existe. “Bien que

la prison ne soit pas devenue un monument, ce serait étrange de ne pas traiter un tel édifice avec respect”, affirme Philipe Viérin. Là où le contraste entre l’ancienne et la nouvelle fonction apparaît d’abord comme un obstacle, les architectes l’abordent comme une qualité. En se focalisant sur le contraste, en conservant en grande partie un bâtiment fermé, tout en l’ouvrant sur le tissu urbain, noA livre un campus doté d’un gradient d’intensité où l’étudiant trouve un lieu idéalement approprié aux tâches qu’il doit accomplir.

noAarchitecten Hasselt | octobre 2012 programme campus universitaire, faculté de droit, rectorat procédure Open Oproep maître de l’ouvrage Université d’Hasselt paysagiste noAarchitecten | Jan Minne stabilité Studieburo Mouton techniques RCR peb Arvico acoustique Daidalos Peutz gros œuvre AM Kumpen-Reynders | Democo surface env. 16 000 m2 budget 18 millions d’euros (hors tva et honoraires) www.noaarchitecten.net

Le contraste entre l’ancien et le nouveau n’apparaît pas comme un obstacle, mais comme une qualité.

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Acier émaillé Kaldewei 3,5 mm - avec 30 ans de garantie.

ISO 14025 - Kaldewei est le premier fabricant d’équipements pour la salle de bains qui obtient le label de qualité allemand pour la construction durable. Cette certification entraîne des modifications importantes dans les secteurs du bâtiment et de l’immobilier. La construction durable est le concept de l’avenir. RÉSISTANT AUX RAYURES & AUX CHOCS L’émail vitrifié de Kaldewei est très dur, même plus dur que l’acier, et donc pratiquement inrayable au contact des matériaux habituels de la salle de bains. Dans ses propres laboratoires, Kaldewei a développé au fil des années un émail spécial si mince qu’il encaisse facilement les coups et les chutes d’objets. L’émail est ainsi si robuste et résistant aux chocs qu’aucun objet courant de la salle de bains ne peut endommager sa surface. RÉSISTANT AUX PRODUITS CHIMIQUES L’acier émaillé de Kaldewei 3.5 mm est résistant à tous les parfums et additifs de bain cosmétiques et médicinaux. Même les colorants capillaires et les dissolvants à ongles ne laissent aucune trace.

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RÉSISTANT À LA CHALEUR Les objets qui brûlent ou se consument comme les cigarettes ou les bougies ne laissent ni taches de brûlé ni traces de roussi sur l’acier émaillé de Kaldewei 3.5 mm, étant ininflammable. FACILE D’ENTRETIEN & HYGIÉNIQUE Exempte de porosités, la surface en émail ne génère même pas de petites rayures microscopiques. Les bactéries n’ont donc pratiquement aucune chance de s’y incruster. Grande différence avec p.ex. les baignoires en acrylique et un immense avantage sur le plan de l’hygiène par rapport aux espaces de douche entièrement carrelés. RÉSISTANT AUX UV & INALTÉRABLE De nombreux plastiques sont détériorés par le rayonnement UV du soleil et jaunissent. Stable à la lumière et aux rayons UV, l’acier émaillé de Kaldewei 3.5 mm en revanche ne se décolore pas. Même au bout de 30 ans, sa teinte est comme au premier jour. CONDUCTEUR THERMIQUE L’acier émaillé de Kaldwei 3.5 mm est un excellent conducteur de chaleur. La chaleur reprise par l’acier est rendue à l’eau refroidissante. Le degré de refroidissement est identique pour des baignoires en acier, en fonte ou en acrylique.

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texte Christophe Van Gerrewey photographie Werner Huthmacher

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Regretter que toute une série de programmes – comme les cimetières, terrains de sport ou université– aient disparu du centre des villes est presque devenu un automatisme. Certaines de ces installations tirent toutefois profit du fait de disposer de beaucoup d’espace, de calme et d’absence de congestion urbaine. Dans ‘Utopia’ en 1516, Thomas More écrivait que les hôpitaux devaient se trouver un peu à l’écart des villes, et être si vastes qu’ils ressembleraient presque à de petites villes. Hors de la ville, il y a davantage de place pour accueillir et soigner confortablement les malades. De plus, selon More, cela permettait aux citadins sains d’être à l’abri de la contagion. A l’inverse, actuellement, les hôpitaux situés en ville doivent faire face au tumulte, au chaos et à l’imprévisibilité de la vie urbaine. Les services de l’hôpital de Courtrai sont lentement mais sûrement regroupés à l’AZ

Groeninge, un campus situé le long de la Kennedylaan, dans une zone jadis non construite à l’ouest de ‘l’œuf’ (composé de plusieurs échangeurs en forme de trèfles), à quelques kilomètres à peine au sud de la E17. Le complexe de 144 000 m2 est réalisé en plusieurs phases d’après un projet du bureau autrichien Baumschlager Eberle. La première phase a été achevée en avril 2010. La seconde phase – trois fois plus importante – a débuté en juin 2012; elle comprend notamment la transformation (en centre de thérapie ou en auditoire) de deux fermes du site ainsi que l’aménagement d’un parking. Au final, en 2017, plus de 1000 lits seront disponibles, ce qui est étonnamment peu. Chaque lit (et chaque patient) disposera en quelque sorte de 144 m2. Cette proportion est pourtant intentionnelle: un hôpital ne s’accommode que rarement d’économies d’espace. D’ailleurs, la législation a récemment été adaptée sur base

de ce constat. Les chambres de cet hôpital sont royales, notamment parce que tous les câbles et canalisations sont intégrés dans des doubles murs, de sorte que les étages de quatre mètres restent disponibles sur la quasitotalité de leur hauteur. Le plan d’étage se répartit d’une manière semblable – dans une évidente horizontalité: le bâtiment ne compte que quatre étages. L’organisation est presque digne du XIXe siècle: orthogonale, axiale et fonctionnelle. Pourtant, ce plan n’est pas totalement régulier et la structure spatiale ne s’embrasse pas d’un simple coup d’œil. La partie Nord est construite autour de trois patios de différentes tailles; la partie Sud se compose de quatre ailes inégales qui plantent majestueusement le bâtiment dans trois directions dans le paysage (en phase finale du chantier, ces ailes seront complétées pour former des blocs de construction avec patios).

En périphérie de la ville de Courtrai, le bureau autrichien Baumschlager Eberle bâtit avec Osar le campus hospitalier AZ Groeninge. Cet hôpital va droit à l’essentiel en vue de créer une véritable relation avec le patient.

Un hôpital en Utopie

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L’entrée s’effectue par la place située entre deux de ces bras: elle s’articule uniquement par son implantation, et non par une grande porte d’accès. La façade est en effet uniformément composée d’éléments porteurs en béton blanc préfabriqué, orientés plein sud. La profondeur de la façade fait en sorte que la lumière pénètre dans les chambres en hiver; en été, au contraire, la lumière et la chaleur restent à l’extérieur. L’homogénéité qui s’en dégage a, pour les architectes, une charge “arcadienne”. C’est un peu extrapolé: malgré la beauté du paysage environnant, il ne va pas de soi qu’un hôpital puisse atteindre un harmonieux équilibre avec la nature. La façade à l’architecture imperturbablement monotone présente un autre avantage: le calme qu’elle

parvient à installer. Toute forme de bruit a disparu. Le décor bat en retraite pour céder la place à l’essentiel, la surface, la protection, la lumière, l’espace. Bien sûr, l’autonomie d’une architecture aussi neutre que fonctionnelle relève tout autant de l’utopie. Depuis Foucault et son ouvrage ‘Naissance de la clinique’ en 1963, l’hôpital apparaît comme l’une des nombreuses machines éclairées où l’homme est examiné, traité et parfois enfermé. Récemment, SvenOlov Wallenstein, dans son livre ‘Biopolitics and the emergence of modern architecture’, est allé encore plus loin: le projet de modernité et d’architecture moderne coïncide totalement avec celui de l’hôpital. L’histoire reste marquée par l’incendie de l’Hôtel-Dieu à Paris

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en 1772, simple ‘refuge’ pour les pauvres; les riches, eux, se faisaient soigner et mouraient chez eux. Ce n’est qu’après que l’hôpital est devenu une incontournable machine à soigner et que quasiment tous les domaines de la vie ont été contaminés par une même forme de technicité. L’hôpital n’est pas fait pour donner un sens à la maladie; au mieux, s’y résolvent des problèmes et la science médicale s’enrichit pour l’avenir. Il devient dès lors un lieu où, comme l’écrit Foucault, règnent “la perception universelle de chaque maladie et la reconnaissance immédiate de chaque besoin” – en d’autres termes, où chacun est vu par ‘le grand Œil de la Souffrance’”. Par ce regard, l’homme s’aliène lui-même – plus encore que par les autres yeux de la société

Le décor bat en retraite pour céder la place à l’essentiel, la surface, la protection, la lumière, l’espace.

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L’hôpital n’est pas fait pour donner un sens à la maladie; au mieux, s’y résolvent des problèmes.

moderne, que l’architecture dote également, l’un après l’autre, d’une caisse. Qu’en est-il à Courtrai? Une des réponses classiques renvoie à l’art. Au Centre Hospitalier Universitaire de Liège construit par Charles Vandenhove, on a fait appel à des ornements colorés, notamment de Daniel Buren et Sol LeWitt, tandis que l’architecture elle-même tente d’aller à la rencontre du patient en veillant à rendre l’espace accueillant et reconnaissable. A Courtrai aussi, l’art est intégré, mais plutôt sous la forme d’installations distinctes (de Dan Graham, et bientôt de Bernd Lohaus et Koenraad Dedobbeleer) ou d’espaces clos, comme la morgue encore à construire et la chapelle de Richard Venlet (> A+230). Par endroits, l’intérieur est lui aussi coloré (parfois un peu trop chamarré).

Globalement, la structure de l’hôpital – en tout cas en ce qui concerne l’extérieur – reste nue, sans variations ni fioritures. Comme pour insister sur le fait que les activités de la technique et de la science médicales ont du sens, sans toutefois cacher que ce qui en fait les fondements – la souffrance – reste sans signification. A Courtrai, cette réalité n’est ni dissimulée ni adoucie par l’architecture. Il en résulte que les différentes parties du bâtiment peuvent rayonner d’une véritable authenticité.

Baumschlager Eberle avec Osar (AM) Courtrai | avril 2010 (phase 1) [phase 2: janvier 2017] programme centre hospitalier (1000 lits) procédure concours maître de l’ouvrage AZ Groeninge asbl paysagiste Ctrl-z landschapsarchitectuur infrastructure Topokor stabilité Ingenieursbureau Jan Van Aelst techniques Ingenium, Sorane SIA, Lenum peb Asteria acoustique Scala gros œuvre fermé Cordeel menuiserie intérieure Van den Rijse menuiserie extérieure Bekaert Building Company éléments de façade en béton préfabriqué Prefadim electricité Electro Entreprise hvac Chauffage Declercq finitions intérieures Vanhout (entrepreneur-en-chef) art Dan Graham, Bernd Lohaus, Müller & Wehberg, Richard Venlet, Koenraad Dedobbeleer, Ian Kiair surface au sol phase 1 – 34 053 m2 | phase 2 – 71 227 m2 surface brute phase 1 – 38 054 m2 | phase 2 – 77 663 m2 budget phase 1 – 82 millions d’euros | phase 2 – 202 millions d’euros (hors tva et honoraires) www.baumschlager-eberle.com | www.osar.be

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Renaat Braem, Projet de ville linéaire entre Anvers et Liège, 1934

> Office KGDVS, Master plan Kortrijk Expo, Courtrai, 2009

© archives d’architecture moderne, bruxelles

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autant qu’un objet fini, dominent. Dans certaines cultures, le numérique semble même n’avoir jamais réellement été au devant de la scène. Par exemple, la jeune génération d’architectes japonais travaille une esthétique d’homogénéité issue de maquettes d’études physiques, esthétique qui se trouve directement transposée dans le bâtiment construit. En ce qui concerne plus spécifiquement les images en perspective du projet, l’esthétique photo-réaliste mais souvent identique, impersonnelle et trop propre des images de synthèse semble tomber en désuétude dans une partie de la production architecturale. Certes, les représentations en perspectives sont toutes traitées numériquement, mais font référence à des codifications et à des systèmes de représentation antérieurs. La représentation graphique numérique devient alors l’articulation d’un processus d’hybridation intégrant de manière pertinente différentes techniques et modes d’expressions puisés ça et là, soit dans l’histoire de l’architecture, soit dans le monde médiatique contemporain. Ainsi, s’inscrivant peut-être en droite ligne des perspectives de Renaat Braem, la génération d’architectes belges issue d’OMA tels Stéphane Beel et Xaveer De Geyter, suivie par la génération constituée d’Office KGDVS, de Jan De Vylder, etc. a d’une certaine manière contribué à établir un système esthétique ‘régional’ de collage parfois brut mais toujours assumé. Ces représentations d’une grande clarté et d’une grande richesse expressive, dont les dernières instances ne renient probablement pas les outils numériques, se distancient clairement de la signature esthé-

tique dominante consécutive à l’utilisation de l’image de synthèse 3D. L’activité de conception ‘cognitive’ et l’activité de représentation numérique n’interfèrent finalement qu’assez partiellement. La CAO sert probablement plus à représenter des étapes du projet qu’à réellement assister ou accompagner de manière fusionnelle le processus d’élaboration de l’architecture, car les logiciels n’ont pas encore réellement intégré l’imprécision inévitable, indispensable et ‘générative’ de l’activité de conception. L’adoption du numérique dans la conception architecturale courante a clairement redéfini les habitudes de travail, les procédures et les activités collaboratives et à distance, le contrôle de l’exécution, etc. Tous ces aspects concernent plus des questions de gestion et d’économie du projet qu’une réelle redéfinition d’un paradigme de la conception architecturale traditionnelle dont l’activité de figuration constitue le coeur. Historiquement, la représentation graphique de l’architecture a été mise au point au cours des six derniers siècles pour permettre aux architectes de manipuler de manière détachée et abstraite des éléments de plus en plus complexes. Actuellement, les modèles numériques permettent de gérer des systèmes d’informations d’une très grande complexité, regroupant géométrie, données techniques, informations structurelles, contexte urbain, simulation lumineuse, etc. au sein d’un même objet numérique. Mais la question de la représentation graphique à des fins de communication d’informations souvent très (trop) riches et très (trop) complexes au sein

d’un média statique et bidimensionnel reste ouverte. Si l’univers des médias architecturaux s’est récemment diversifié (a été révolutionné selon certains), il n’y a pas encore eu de réelle remise en question de la représentation architecturale dans sa dimension ‘paradigmatique’ et traditionnelle. En effet, les trois projections fondamentales, à savoir la projection conique, la projection parallèle ou cylindrique, et la projection géométrale continuent de faire loi dans la pratique contemporaine de l’architecture. Les représentations graphiques bidimensionnelles extraites des modèles numériques passent encore et nécessairement par ces systèmes de projection. La codification de la représentation architecturale n’a donc pas été révolutionnée par le numérique. L’utilisation d’un modèle numérique en tant que support de communication, par exemple grâce à l’interactivité ou à la possibilité de consultation d’une maquette 3D par des manipulations en ‘temps réel’, est encore très limitée. Quand bien même de telles représentations 3D seraient envisagées, quelle serait leur pertinence dans un processus heuristique de conception architecturale? Les systèmes de projection ont été mis au point précisément pour isoler et étudier tel ou tel aspect du projet. Le plan permet d’étudier la composition, la coupe, l’ambiance des espaces, l’axonométrie et les maquettes d’études, la volumétrie, etc. Chaque système de projection permet de tenir un propos qui a sa valeur propre. Rejoignant sans doute le fantasme symptomatique des architectes d’avoir à disposition une forme centralisée de réalité parallèle et miniature quasiment tangible du

t ech nique

Le paradigme de la représentation architecturale reste parfaitement inchangé. de la ‘Città Ideale’, peinte dans la seconde moitié du XVe siècle et dont l’attribution est incertaine, et une image de synthèse 3D photo-réaliste garnissant les alentours du chantier d’un projet de développement immobilier? Dans les deux cas, l’auteur de l’image cherche par les règles de la perspective, l’expression des matières et de la lumière, une osmose visuelle parfaite avec le regard d’un spectateur imaginaire sur un objet architectural inexistant. Plus et plus vite L’introduction des outils numériques dans le champ de l’architecture a rendu accessible au plus grand nombre des moyens graphiques autrefois très coûteux, a permis de produire plus et plus vite, a rendu beaucoup plus souple l’articulation et l’hybridation entre les différents médias architecturaux, notamment les documents natifs du domaine numérique et ceux natifs du domaine matériel. Mais le paradigme de la représentation architecturale reste pour le moment parfaitement inchangé. Aujourd’hui, une grande partie des questions de CAO/DAO (Dessin Assisté par Ordinateur) dans la production architecturale se jouent

dans l’enseignement. Les jeunes bureaux sont composés d’architectes ‘élevés’ dans la culture numérique. Dans les bureaux établis, les outils numériques sont manipulés principalement par la jeune génération. L’enseignement de la fin des années 1990 et du début des années 2000 a vu une période de transition pendant laquelle les étudiants formés aux moyens traditionnels se sont approprié les logiciels disponibles, pour y transposer une réflexion de conception et de représentation déjà établie. Dans les années qui ont suivi, les programmes d’enseignement ont souvent – sous le prétexte d’être ‘à la page’, ou avec des intentions d’efficacité professionnalisante – placé l’apprentissage des programmes trop tôt dans le cursus. Au début de leur formation, les étudiants ne possèdent pas les fondements pour aborder de manière critique des instruments qui laissent paraître que tout est simple en architecture. Ils se laissent souvent ‘dominer’ par les outils du logiciel. Un trop grand enthousiasme pour l’informatique a souvent fait oublier que la phase de dessin notamment, n’a pas été supprimée mais a juste été déplacée, et que la culture architecturale reste le critère d’appréciation majeur. En ce qui concerne la conception, l’abandon de logiciels directement dédiés à l’architecture au profit de logiciels plus généraux permet une certaine transgression des logiques conceptuelles imposées par l’industrie du software. En ce qui concerne la représentation, certains étudiants abandonnent déjà la recherche de séduction facile d’une pseudo-réalité aisément assimilable au travers d’images de synthèse photo-réalistes, pour une utilisation de la 3D privilégiant des modes figuratifs plus expressifs, plus symboliques, plus dramatiques, ouvrant le champ réflexif au lieu de le refermer. On peut espérer, comme c’est le cas dans certaines facultés, notamment au département Form & Modelling Studies de la TU Delft, que l’enseignement cloisonné de ‘logiciels-métiers’ va laisser place à l’enseignement d’une réflexion plus globale sur la conception et sur la représentation architecturale, en intégrant ou en hybridant les médias traditionnels et les médias numériques en bonne compréhension de la pertinence de chacun d’eux.

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© galleria nazionale delle marche | urbino

projet à venir dans ses moindres détails, les programmes basés sur le modèle BIM précédemment évoqué proposent le contrôle d’un objet architectural numérique 3D au travers de la manipulation des différents modes de projection traditionnels. Mais ces différents modes de représentations réunis au sein d’un même programme n’ont aucune autonomie et sont tous contraints par les seuls outils disponibles dans le logiciel. Si la conception architecturale traditionnelle de la production courante n’a probablement pas été autant bouleversée par la CAO que l’on voudrait bien le penser, la représentation graphique de l’architecture dans sa dimension paradigmatique n’a vraisemblablement pas subi beaucoup plus de bouleversements majeurs. Les informations multiples du modèle numérique doivent donc encore et nécessairement passer par une procédure de filtrage et de réduction afin d’extraire de ce modèle une représentation graphique pertinente, se conformant à la codification d’un média final déterminé et vieux de plusieurs siècles. En effet, mise à part la portée du propos architectural représenté, quelles différences y a-t-il entre la perspective centrale

La ‘Città Ideale’, seconde moitié du XVe siècle

< Perspective du bureau Detrois pour Crepain-Binst Architecture, Empress Court, Bruxelles, 2009

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Grand prix de Wallonie

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Arcadus, Promenoir des Cimes, Bon-Secours, 2012

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Arcadus a remporté le Grand Prix d’architecture de Wallonie 2012, non seulement dans la catégorie ‘Habitat individuel’, avec le projet Bois Cahu, mais également dans la catégorie ‘Ouvrage d’art’, avec le Promenoir des Cimes de Bon-Secours. Les lauréats sont, dans la catégorie Habitat collectif, Vivegnis Housing (>A+231), construit à Liège par Urban Platform, et dans la catégorie bâtiment non résidentiel, le centre culturel Victor Jara de Soignies (>A+221 A+232), signé L’Escaut Architectures. [gm] www.uwa.be

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Stéphane Beel Architects, Bureaux de l’UZ Gasthuisberg, Louvain, 2011

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> T’Jonck-Nilis IngenieurArchitecten, OPEK (entrepôt public pour les arts), Louvain, 2010

Entre-temps en Allemagne

La couronne d’Anvers L’équipe ‘Ontwerpend Onderzoek’ (recherche de conception) de la ville d’Anvers remporte cette année le prix VRP de la planification 2012. A titre exceptionnel, le prix, décerné lors de la Journée Mondiale de l’Urbanisme le 15 novembre, n’a pas couronné une réalisation mais la manière dont la commune a constitué ces cinq dernières années une cellule de recherche et l’a intégrée à sa politique de planification. Aux yeux du jury, le

travail de cette l’équipe dépasse le contexte anversois. “L’étroite collaboration avec les décideurs et les acteurs extérieurs peut être une source d’inspiration pour d’autres communes ou même des villes étrangères.” Le verdict du jury a d’ailleurs été confirmé: Anvers a remporté le ‘European City of the Year 2013 Award’. L’‘Academy of Urbanism’ de Londres a salué l’aménagement stratégique de la ville et la manière consciencieuse dont

elle traite de l’espace. Une vision stratégique de ‘slow’urbanisme et une approche inclusive sociale figuraient parmi les points positifs. [tjm] Prix VRP 2012 www.vrp.be European City of the Year 2013 Award www.academyofurbanism.org.uk

Cette année, “les livres d’architecture les plus inspirants” de la foire du livre sont ‘De Vylder, Vinck, Taillieu’ (prix du jury professionnel) et le volumineux ‘Nieuwe werken en woorden’ consacré à Stéphane Beel (prix du jury des architectes). Entretemps, en septembre, a été décerné en Allemagne le DAM Architectural Book Award. Dans la catégorie ‘Projet artistique’, ce prix est allé à ‘Reasons for Walling a House’, ouvrage de couleur brique sur le projet Arteconomy (>A+232) exposant comment sept artistes ont abordé cette banale maison de lotissement, remise en scène par 51N4E. [tjm]

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lava architecten

texte Thomas Martin photographie lava architecten

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Depuis un an, lava occupe toute l’aile arrière de ce qui devait être un couvent, alors qu’en 2008, le bureau n’en louait qu’un petite partie. Le noyau de base de quatre associés et de deux collaborateurs s’est entre-temps agrandi et comporte à présent “de sept à huit architectes concepteurs et de cinq à six collaborateurs”, répartis dans des bureaux sobrement meublés, où l’on change fréquemment de place. Du blanc, de hautes baies vitrées, une cage d’escalier et une salle de réunion, toutes deux monumentales, en rez-de-chaussée. Quel lien peut-il bien y avoir avec la lave brûlante qui dévale les montagnes? Pas grandchose, comme le reconnaissent eux-mêmes Tomas Liekens et Wim Goossens. Cela n’a rien avoir avec le terme et le texte explicitant la vision de lava le confi rme. Le bureau aurait pu se nommer ‘raum’, ‘tarmac’ ou ‘cube’. Il est en fait question d’une recherche de spatialité et d’une poignée d’autres choses: “Cette liste n’est pas limitative, elle n’est – volontaire-

ment – pas dépourvue de contradictions et sujette à des adjonctions et corrections permanentes.” Une même perception de diversité se dégage du mode de fonctionnement de cette association coopérative. Chaque projet est aux mains de un à trois collaborateurs et d’un associé – le mentor qui tient les choses à l’œil et intervient dans les situations délicates. Plus le délai se rétrécit, plus l’équipe s’agrandit. Dans cette structure horizontale, chaque profi l individuel participe à la détermination du parcours. Lava participe généralement à huit concours par an, tout en posant sa candidature à des Open Oproep et autres adjudications publiques. Si l’expansion est souhaitée, selon Wim Goossens, elle a aussi ses limites: à plus de vingt architectes, cette forme de collaboration serait intenable. Selon Tomas Liekens, l’aléatoire n’est qu’apparence: en ne poursuivant pas l’élaboration d’un style propre défi ni, on aboutit

automatiquement à une unité dans l’attitude créatrice. En témoigne le portfolio consistant de ce jeune bureau. Si les formes cubiques et organigrammiques semblent encore y dominer, c’est la conséquence d’une logique de construction économique dominante: les formes simples sont plus immédiatement convaincantes. L’objectif n’est pas de se fi ger mais de continuer à ‘teaser’ via le curieux tableau du site web, ou par ‘l’inspirateur’, une journée thématique trimestrielle axée sur les échanges.

lava architecten 74 Parijsstraat, Louvain associés Pieter Meuwissen, Tomas Liekens, Wim Goossens, Thomas Delauré collaborateurs 12 création 2008 forme juridique scrl www.lav-a.com réalisations • bibliothèque publique, Bonheiden, 2009 • groupe d’habitations – Wonen in het Bos, Genk, 2009 • appartements sociaux et centre de services, Genk, 2010 • école primaire passive et maison communautaire, Lozen, 2012 • centre de services, Haacht, 2012 en cours • école passive Parkschool, Louvain • centre communautaire De Rinck, Bruxelles • habitat protégé Huize Eigen Haard, Aarschot • conception du master plan et réalisation du centre passif avec école primaire, crèche et maison de quartier, habitations sociales et centre d’accueil pour enfants, Bilzen • habitation Casa Blanca (avec Arnaud Hendrickx), Grimbergen

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texte Géraldine Michat photographie Zigzag Architecture

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Zigzag Architecture

Ancré de chaque côté de la frontière, à Lille et à Tournai, Zigzag Architecture a été créé par une architecte française, Dominique Maret, et par deux architectes belges, Etienne Fromont et Pierre Gilbert. Un équilibre franco-belge qui s’établit également au sein de la quinzaine de collaborateurs que compte le bureau. Les trois associés s’étaient rencontrés durant leurs études à Saint-Luc Tournai et se sont rejoints quelques années plus tard en vue de répondre à des concours. Le bureau a été lancé en 1990 à la suite d’Europan. “Avoir remporté ce concours a permis à notre jeune structure d’être sélectionnée pour d’autres compétitions. Aujourd’hui, nous fonctionnons principalement par ce biais” explique Dominique Maret, par ailleurs enseignante sur le site tournaisien de la nouvelle faculté LOCI. Les associés apprécient de pouvoir sélectionner des programmes qui rencontrent leurs intérêts, impliquant particulièrement des aspects techniques et énergétiques.

Si Zigzag a pris part à quelques compétitions en Hainaut, les architectes construisent actuellement en majeure partie dans le nord de la France. Une expérience dédoublée qui leur permet de comparer les modes de définition des deux pays: “C’est important de le dire: le bureau a véritablement vécu sur des concours perdus, puisqu’en France, ils sont rémunérés. On ne gagnait pas forcement bien notre vie, mais cela a participé à ce que notre bureau démarre. En Belgique, un programme est davantage constitué d’intentions, ce qui peut laisser une plus grande marge de manœuvre pour le ‘refrabriquer’.” Les concours facilitent également la rencontre. “Chaque équipe part d’une base commune, mais si notre projet intéresse le maître de l’ouvrage, nous considérons que la rencontre est déjà presque faite” ajoute Etienne Fromont. Dans le discours des associés, le mot est récurrent. “Un projet, c’est toujours une rencontre. A tous les niveaux. C’est ainsi que les choses se créent.”

Zigzag Architecture 16 rue Saint-Jacques, Tournai 17 rue Caumartin, Lille associés Etienne Fromont, Pierre Gilbert, Dominique Maret collaborateurs 14 création 1990 forme juridique sarl www.zigzag-architecture.com réalisations • Institut de biologie, Lille, 1996 • Opération Orchidée, Charleroi, 2008 (avec Reservoir A) • campus EDHEC, Roubaix, 2010 • pépinière d’entreprises La lanterne, Enghien, 2011 • logements sociaux, Lille, 2012 en cours • learning center, Villeneuve d’Ascq • extension de la Faculté de médecine et bibliothèque, Lille (avec Avant-Propos) • magasins des Archives départementales du Nord, Lille (avec deAlzua+) • groupe scolaire Briand Buisson Nadaud, Lille • Conservatoire de musique et de danse, Roubaix

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© filip dujardin

Atelier Bouwmeester, 14 septembre 2012

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Le Prix Bouwmeester 2012, décerné à Bruxelles le 14 septembre, était l’occasion de mettre à l’honneur des maîtres de l’ouvrage publics et semi-publics soucieux d’une véritable qualité architecturale. Dans la catégorie ‘Soins’, trois projets très différents ont été nominés, parce qu’ils ne s’occupent pas seulement de soins. Cor Wagenaar, membre du jury, les considère comme des témoins d’une transformation en profondeur du secteur des soins.

© tim van de velde

Prix Bouwmeester 2012

texte Cor Wagenaar

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une bombe à retardement pour la santé publique en tant que service public auquel chacun a droit: les soins risquent de devenir impayables. Paradoxalement, la menace d’un effondrement total ouvre de nouvelles perspectives à l’architecture. Elle se redécouvre comme un instrument permettant d’organiser les soins plus efficacement et plus durablement. Les retombées sociales d’investissements pertinents dans l’architecture semblent énormes. Tout aussi paradoxalement, il semblerait que l’abaissement des charges collectives aille de pair avec l’amélioration de la qualité telle qu’elle est perçue par le ‘consommateur’. On est de plus en plus conscient que la qualité doit présider à chaque ‘business plan’ parce qu’elle peut influencer de manière significative les prestations, qu’elle comprime les coûts plus qu’elle ne les augmente, et permet de fidéliser le client – ce qui peut être un atout si le marché de la santé poursuit sa libéralisation. Lorsqu’il s’agit d’améliorer la qualité, l’architecture joue un rôle clé. Chaque bâtiment se caractérise par ce qu’il s’y passe, et c’est particulièrement le cas pour les immeubles de soins. C’est également le cas des trois projets nominés dans cette catégorie pour le Prix Bouwmeester. Par ailleurs, ces projets sont si différents que l’on peut s’interroger sur leur présence dans la même catégorie. En effet, quel est le point commun entre une crèche pour enfants en bonne santé et des installations d’accueil pour seniors, ou encore un home

© tim van de velde

Pour les occidentaux, il paraît évident de pouvoir accéder à une riche palette de soins sans pour autant devoir en payer une facture représentative. Les soins comptent parmi les droits de l’homme fondamentaux. Ce secteur comprend pourtant de nombreux aspects qui, tout bien considéré, sont relativement inhabituels, comme par exemple l’interaction entre ‘professionnels’ et ‘consommateurs’ de soins. Ce consommateur ne s’est jamais véritablement intéressé à la maladie qui rend le traitement nécessaire. Le caractère institutionnel et commercial de l’environnement où les soins sont généralement proposés est, lui aussi, inhabituel. De même que les sommes exorbitantes impliquées dans le domaine de la santé publique. Chacun a droit à tout nouveau traitement issu du progrès scientifique et technologique – ce qui augmente considérablement la pression sur le système. Les conséquences du vieillissement de la population sont encore plus importantes. Les jeunes générations représentent des couches de population de plus en plus restreintes. Le rapport entre les générations en bonne santé, qui travaillent, et les générations plus âgées, moins actives et en moins bonne santé se voit de plus en plus déséquilibré. Parallèlement, l’espérance de vie augmente, tandis que l’âge où les premiers signes de vieillissement se manifestent reste autour des quarante ans. En raison de modes de vie malsains – occasionnant principalement du surpoids –, le vieillissement s’installe de plus en plus tôt. Cette évolution constitue

© tim van de velde

des soins si ordinaires?

Le rôle de De Zande consiste avant tout à apprendre des comportements socialement acceptables. Pour cela, il faut une architecture qui ne s’impose pas. [à propos du projet lauréat]

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© bart gosselin

© bart gosselin

La crèche apporte une contribution fondamentale à la revitalisation sociale d’une zone intra-urbaine en retenant au centre-ville des familles avec enfants.

pour jeunes filles à réinsérer? Le système de soins peut être comparé à une maison aux nombreuses pièces. Brabbel La crèche anversoise Brabbel, commandée par AG Vespa et AG Kop (entreprise communale d’accueil pour enfants) et créée par Cuypers & Q Architecten, est un projet qui va bien au-delà de l’accueil d’enfants de parents qui travaillent. Par sa situation en tissu urbain, Brabbel amorce clairement une forme particulière de rénovation de la ville. Le terrain intérieur est spatialement mis en valeur, sans toutefois renoncer au lien avec l’activité régnant au cœur de la ville. Les toitures en shed qui occupent l’espace central évoquent cette activité. La crèche apporte une contribution fondamentale à la revitalisation sociale d’une zone intra-urbaine en retenant au centre-ville des familles avec enfants. Le pouvoir d’achat de ces ménages permet par ailleurs de maintenir le niveau des infrastructures proposées dans l’environnement urbain. Somme toute, une infrastructure relativement simple en apparence est d’une importance capitale pour une ville comme Anvers. Si les investissements sont loin d’être négligeables, les bénéfices sont considérables pour la société.

© bart gosselin

Triamant Si les crèches sont généralement assimilées au secteur des soins, elles pourraient tout autant appartenir à la catégorie enseignement: accueillir des enfants et s’en occuper a sans doute peu de liens avec dispenser des soins. Au centre Triamant Haspengouw, près du village limbourgeois de Velm, les choses sont différentes. Les gens qui y vivent ont besoin de soins pour fonctionner au quotidien. Le cœur du complexe conçu par Buro II & Archi+I est un château rénové, auquel ont été ajoutées de nouvelles ailes et une partie autonome. Grâce à l’aménage-

ment de vastes jardins entre les bâtiments, l’ensemble conserve son caractère de domaine. Les seniors qui vivent ici et bénéficient de soins restent le plus longtemps possible maîtres de leur vie; plutôt que de les enfermer dans un carcan institutionnel, l’idée a consisté ici à élaborer l’institution autour des utilisateurs. Triamant est donc représentatif d’une tendance qui semble transformer les soins au sens large du terme: l’utilisateur y a davantage voix au chapitre. Au-delà de l’aspect humain, ce processus a également des racines économiques et technologiques: le patient devient un client et l’informatique modifie l’interaction entre client et ‘fournisseur’ – les seniors incapables d’utiliser internet sont une espèce en voie de disparition. Avec Triamant, le site de Velm fait toutefois un pas plus loin: ce programme tente de rendre totalement transparente la frontière entre l’institution et la société, pour remplir des objectifs à la fois humanitaires et économiques. Malgré l’indéniable luxe apparent du nouvel ensemble que l’on pourrait croire honéreux, le coût des soins prodigués aux seniors est précisément réduit. Il ne s’agit pas ici d’un simple ‘home pour personnes âgées’, mais d’une institution qui profite également aux habitants de toute la région. Il y a plusieurs raisons: la stigmatisation des personnes qui y séjournent est évitée. Elles ne sont pas parquées dans un quartier reculé où personne ne vient, mais font partie d’un centre qui, au-delà des soins médicaux présents sur place, fonctionne comme un petit village avec de nombreuses infrastructures qui participent à l’attrait du lieu – piscine, magasin, grand café, etc. Les installations de Triamant étant accessibles à tous les habitants, le nombre de personnes contraintes de déménager dans un centre de soins par manque d’alternative diminue. Au-delà du coût, il s’agit essentiellement de maintenir la qualité de vie des seniors: quelle que soit le niveau des soins et services offerts dans un

open oproep

procédure de sélection vlaams bouwmeester open oproep procédure de sélection vlaams bouwmeester Au-delà de répondre à un besoin fonctionnel, le nouveau bâtiment gantois servira également à revaloriser et à restructurer l’ensemble du site. Il sera implanté sur les vestiges de l’ancienne usine textile. De cette position centrale, le bâtiment participera à la création d’une plus grande unité sur le campus. Il est important de générer une synergie entre ce qui existe et ce qui se construit, l’ancien ne devant pas dissimuler le nouveau. C’est

également l’occasion de réétudier la mobilité pour améliorer la viabilité du site. Centre d’études autodidactes du Campus Mercator, Hogeschool Gent L’analyse de la situation existante est révélatrice et constitue le point de départ d’un concept très puissant et particulièrement original. Il ne s’agit pas uniquement d’une solution formelle à un problème fonctionnel, mais d’une réponse aux ambitions du commanditaire: donner un nouveau cœur au

campus morcelé. Le bâtiment est accueillant, englobant et procure de l’intimité là où c’est nécessaire. Il est juste, sans être parfait. Il ouvre à de nombreuses possibilités tout en étant adéquat. www.architectendvvt.com lieu Campus Mercator, Hogeschool Gent maître de l’ouvrage Hogeschool Gent budget 3 660 000 euros (tva et honoraires incl.) équipes de projets architecten de vylder vinck taillieu [adjudicataire] | 360 architecten | Architecture Research Unit | noAarchitecten | Ipostudio Architetti

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De Zande Brabbel et Triamant sont incontestablement exemplaires, non seulement par leur architecture, mais également par la manière dont les maîtres de l’ouvrage sont parvenus à remplir concrètement leur rôle social dans un programme de construction. C’est également le cas pour le projet qui a été primé dans la catégorie ‘Soins’ du Prix Bouwmeester: l’institution communautaire De Zande à Beernem, à l’initiative de la Communauté flamande. Alors que Brabbel peut être considérée comme une institution à vocation éducative, avec un peu de mauvaise volonté, De Zande peut être perçu comme le prolongement d’une institution pénitentiaire. Leur point commun: le caractère fermé d’une parvla a m s b ou w m e e st e r tie des bâtiments. Si le monde extérieur n’y a pas un accès libre et illimité, les jeunes filles internées à De Zande ne peuvent pas aller se balader librement dans le village. Mais la comparaison s’arrête là. Les soins fournis au centre De Zande consistent essentiellement à apprendre un comportement socialement acceptable, plutôt de nature socio-psychologique. Cela exige une architecture en retenue, qui ne s’impose pas. De Zande est conçu comme un assemblage de pavillons aux formes très disparates – eux aussi dessinés par Buro II & Archi+I. Un master plan flexible prévoit six longs bâtiments parallèles, dont celui du milieu est une grange rénovée. Perpendiculairement à cette grange qui abrite une cafétéria, la cuisine et les cabinets de consultation, se trouve l’école, reliée à la grange par une passerelle. C’est le seul volume qui soit perpendiculaire aux autres bâtiments. L’école et la grange divisent le complexe en deux zones principales. Le hall de sport – volume le

plus large – fait la transition vers une longue bande à deux niveaux accueillant les services fermés, qui lui sont reliés par un couloir. De l’autre côté de la grange se trouvent les bâtiments des services semi-ouverts et réservés à l’habitat autonome; c’est aussi là que le master plan prévoit le pavillon administratif. Les couleurs chaudes dominent. On remarquera surtout l’utilisation de lambris en bois qui, par leur apparente fragilité, contribuent à créer une ambiance intime et conviviale. La construction d’une institution telle que De Zande implique beaucoup d’argent, mais ici aussi, les investissements ‘à fonds perdus’ sont un plus pour la société. Cette intention ne se concrétise que si l’institution prépare ses utilisateurs à une vie normale en société –

et l’architecture y contribue largement. Les trois projets d’architecture nominés auraient difficilement pu être plus différents les uns des autres – et pourtant, ils sont liés. Leur point commun est la volonté d’optimiser le fonctionnement au quotidien. Si le secteur des soins – tout comme notre Etat-providence, lui aussi menacé – veut survivre, il a besoin de solutions complètes. Ces projets en sont des exemples parfaits. Le bâtiment, l’utilisation et l’ambition du maître de l’ouvrage coïncident totalement. Triamant tente de rendre transparente la frontière entre l’institution et la société. L’institution construite par Buro II & Archi+I profite à ses résidents, mais également aux habitants de toute la région.

© care for life

home, il est presque toujours préférable de continuer à vivre le plus longtemps possible de manière autonome dans son environnement habituel.

procédure de sélection vlaams bouwmeester open oproep procédure de sélection vlaams bouwmeester procédure Au-delà de sa vocation résidentielle, le centre Huis Perrekes entend également soutenir et compléter les structures de soins à domicile. La pension propose des soins en journée et les membres de la famille et les passants peuvent également y passer la nuit. Les résidences accompagnées proposent un hébergement à des personnes requérant un environnement de soins à proximité, ainsi qu’à ceux qui souhaitent vivre proches de leur famille. La crèche est appelée à boucler la boucle, et à donner aux enfants des

collaborateurs et des voisins l’opportunité de grandir dans un environnement où des liens se tissent. Chaque personne impliquée et chaque élément de ce continuum incite aux contacts avec l’autre – et les autres. Continuum d’habitat et de soins Huis Perrekes, Oosterlo Le bureau NU propose un projet innovant très personnel, qui met particulièrement l’accent sur l’intégration spatiale et l’interaction entre le centre et son environnement. Ce programme se traduit par un ensemble de bâtiments créant

une unité tout en respectant l’autonomie des parties qui la constituent. Dans le cadre du vaste programme horizontal et vu la nécessité de créer une intimité domestique dans les différentes maisons de soins, la toiture fait office d’élément générateur d’espace. www.nu-web.be lieu Oosterlo (Geel) maître de l’ouvrage Huis Perrekes asbl budget 4 261 850 euros (hors tva et honoraires) équipes de projets PT Architecten | AM Schmitz/Igodt | Raum architecten | UR architects | NU architectuuratelier [adjudicataire]

Photo : Patrick Bombaert

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A+partenaire

A+ en collaboration avec la Cellule Architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles

cellule architecture

Redéfinir l’objet

Ni une prison, ni une école, une Institution Publique de Protection de la Jeunesse est un lieu singulier. A Fraipont, la restructuration du site de l’IPPJ s’inscrit dans une démarche de questionnement architectural et paysager au regard de la fonction de l’institution, orientée depuis 2006 vers la reconstruction du jeune délinquant et sa réinsertion dans la société.

Le projet lauréat de l’association Daniel Delgoffe/Pigeon Ochej Paysage met en évidence les qualités du site dans un traitement paysager respectueux.

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texte David Tieleman

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Située à proximité de Liège, dans la commune de Trooz, l’Institution Publique de Protection de la Jeunesse (IPPJ) de Fraipont occupe, depuis sa création en 1972, un parc d’environ douze hectares dans un cadre verdoyant présentant des qualités paysagères évidentes. Une bâtisse du début du XXe siècle – le ‘château’ –, une série de pavillons RTG en mauvais état et une infrastructure plus récente pour le Service d’Observation et d’Orientation en Régime Fermé (SOORF) abritent l’essentiel des activités de l’institution. Celle-ci offre différentes formes d’accueil

à 78 jeunes poursuivis pour des faits qualifi és infraction par un Tribunal de la Jeunesse. Actuellement, la vétusté des bâtiments et des équipements existants, autant que le manque d’adaptation des espaces aux fonctions de l’IPPJ, ont conduit la Fédération Wallonie Bruxelles à envisager une restructuration complète du site (à l’exception du SOORF). Depuis la dernière réforme de la loi sur la protection des mineurs, la Fédération Wallonie Bruxelles trouve ici une première occasion d’approcher la question de l’architecture pour un lieu tellement particulier. Le cadre légal et

réglementaire dans lequel s’inscrit le projet n’est pas anodin: conforme à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (1989), la nouvelle loi relative à la protection de la jeunesse de 2006 s’inscrit dans une optique orientée sur la reconstruction du jeune délinquant, et sa réinsertion dans la société. Par ailleurs, la démarche s’inscrit en accord avec les préceptes d’une ‘justice réparatrice’, qui engage le jeune dans une démarche constructive vis-à-vis de la société, dans un projet pédagogique. Cette évolution législative induit naturellement un nouveau question-

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b612 associates propose la solution la plus audacieuse en regroupant l’essentiel des nouveaux bâtiments destinés au logement des jeunes, en connexion directe avec le ‘château’.

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le projet du bureau d’architecture greisch, rationnel dans son implantation, s’organise autour d’un vide végétalisé articulant l’ensemble, dans une volonté d’organiser et de structurer clairement l’espace dédié aux jeunes.

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Entre peine et pédagogie, l’architecture d’une IPPJ doit permettre la création d’une rupture entre le jeune et son milieu social. nement sur l’espace à accorder aux jeunes délinquants faisant l’objet d’une mesure de placement par le juge de la jeunesse. Cinq bureaux parmi les 18 candidatures déposées ont été sollicités pour y répondre. Le programme comprend, en outre, le logement et les locaux d’activités pour les jeunes, ainsi que les infrastructures administratives, bureaux, services, etc. Au delà d’une collaboration étroite avec les équipes éducatives, et le respect du projet pédagogique de l’institution, il a été demandé aux équipes d’accorder une attention particulière à l’aspect paysager

La reconversion apparemment contre-nature du ‘château’ en logements pour les jeunes, permet au moins de bousculer l’image d’un tel bâtiment, refl et d’un pouvoir autoritaire et central, tout en maintenant un ensemble fonctionnel et centralisé. Paradoxalement, c’est justement la nouvelle fonction du ‘château’ qui suscitera un débat dans le jury, soulevant la diffi culté matérielle d’une telle transformation. La nouvelle confi guration des installations (logements, ateliers, bureaux) ainsi que certains choix de matériaux comme l’acier corten pour les façades, ne semblent

du site. Les cinq bureaux sélectionnés ont fourni un travail remarquable en posant, de différentes manières, des questions pertinentes sur un programme complexe et une fonction nouvelle. Ainsi, B612 associates propose certainement la solution la plus audacieuse en regroupant l’essentiel des nouveaux bâtiments destinés au logement des jeunes, en connexion directe avec le ‘château’. Tout le rez-de-chaussée est dès lors réservé à l’organisation des différentes sections, chacune disposant d’un espace extérieur identifi é et indépendant.

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SITUATION PROJETEE

dans une proposition très sobre, l’équipe artau/Kempe thill montre les possibilités d’évolution du site et des bâtiments proposés. a l’échelle des logements, la réflexion menée sur les couloirs, qui deviennent des lieux appropriables par les jeunes, est particulièrement riche, même si elle ne rencontre pas, ou pas encore, l’organisation pratique de l’institution.

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au-delà de son intervention paysagère pertinente, le projet de baumans-deffet accorde une attention particulière à la transition intérieur/extérieur, avec un généreux espace, clairement identifié, à l’entrée de chaque bâtiment.

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Les volumétries proposées permettent une adaptabilité extrême. Cette option s’inscrit dans la démarche des auteurs de projet, tournée vers le dialogue et la concertation avec l’institution. [à propos du projet lauréat] pas rencontrer, dès lors, toutes les attentes en matière organisationnelle et pratique. Dans un même esprit de compacité, le projet du Bureau d’Architecture Greisch montre une réelle volonté d’organiser et de structurer clairement l’espace dédié aux jeunes. Le projet, rationnel dans son implantation, s’organise autour d’un vide végétalisé articulant l’ensemble. Par ailleurs, une telle rigueur dans le traitement et la structuration de l’espace, ainsi que l’effet d’une composition symétrique, s’éloignent des attentes des maîtres de l’ouvrage. En effet, une des ambitions du pro-

jet de l’IPPJ consiste à sortir des connotations issues de l’image d’une architecture carcérale ou trop coercitive. C’est à travers une réflexion plus générale sur le sens des IPPJ, et de l’enfermement des jeunes, que le bureau Baumans-Deffet justifie sa proposition. La philosophie du projet est en effet sous-tendue par un essai de redéfinition de l’objet: ni prison, ni école. Concernant le projet, précisément, outre l’intervention paysagère pertinente, une attention particulière a été accordée à la transition intérieur/extérieur dans les bâtiments abritant les différentes sec-

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tions. Un espace généreux, clairement identifié, à l’entrée de chaque bâtiment fournit un lieu de rencontre et de rassemblement utile à l’organisation des groupes. Les prémices théoriques fondant le projet, ainsi que la bonne compréhension de la philosophie et du fonctionnement de l’IPPJ sont soulignées par le jury qui, en revanche, se trouve partagé quant à la traduction architecturale et l’implantation dispersée des volumes dans le site. Apportant une nouvelle dimension à la mise en place du projet, l’association Artau/Kempe Thill montre, dans une proposition très sobre, les possibilités d’évolution du site et des bâtiments proposés. A l’échelle des logements dans les différentes sections, la réflexion menée sur les couloirs, qui deviennent des lieux appropriables par les jeunes, est particulièrement riche, même si elle ne rencontre pas, ou pas encore, l’organisation pratique de l’institution. Outre le caractère innovant de certaines propositions (organisation des couloirs, mur entièrement vitré dans les chambres, etc.), la confrontation avec la pratique dans de tels lieux, et les comportements parfois violents que l’on doit y gérer, posent la question de la durabilité d’une telle architecture. Le projet lauréat envisage, quant à lui, une implantation pavillonnaire de volumétries semblables, abritant chacune une section, et disposées en périphérie d’une vaste clairière.

L’association Daniel Delgoffe/Pigeon Ochej Paysage, soucieuse de mettre en évidence les qualités du site, propose de traiter les différentes sections en fonction des besoins et spécificités, tout en maintenant une identité formelle claire.

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L’association Daniel Delgoffe/Pigeon Ochej Paysage, soucieuse de mettre en évidence les qualités du site dans un traitement paysager respectueux, propose de traiter les différentes sections en fonction des besoins et spécificités, tout en maintenant une identité formelle claire dans leur expression architecturale. La disposition pavillonnaire n’était pas imposée par le cahier des charges. Elle trouve cependant tout son sens dans cette proposition, où des volumes simples revêtus de parements de murs et toits en terre cuite, s’enfouissent dans le bois entourant la clairière, et confèrent à l’ensemble du projet un ancrage évident au site. Les volumétries proposées permettent en effet une adaptabilité extrême. Cette option s’inscrit clairement dans une démarche des auteurs de projet tournée vers le dialogue et la concertation avec les différents organes et les équipes éducatives de l’institution. En plus de répondre à une demande légitime de l’IPPJ de Fraipont, en matière de bâtiments et d’équipements, il n’est pas inutile de mentionner un objectif secondaire atteint par la mise en place de ce projet pilote. Pour les auteurs de projet, il sera, en effet, question d’aborder une nouvelle fonction qui n’a pas vraiment d’équivalent dans notre tradition architecturale. Les modèles de la prison, de l’école ou de l’hôpital, ne suffisent plus à répondre aux principes développés dans la loi de protection de la jeunesse et dans le projet pédagogique des IPPJ. L’intérêt de la démarche dépasse donc le cadre strict de l’infrastructure de Fraipont. A ce titre, les bureaux sélectionnés ont été, de diverses façons, sensibles au statut et aux conditions de vie du jeune. Entre peine et pédagogie,

cellule architecture

l’architecture d’une IPPJ doit, dans un premier temps, permettre de créer une rupture entre le jeune et son milieu social. La dimension pédagogique et la réinsertion s’envisagent alors: entre une situation provisoire et une volonté d’appropriation des lieux, entre le respect de la vie privée et les impératifs de la sécurité, entre le besoin d’un cadre sécurisant et les comportement violents, etc. l’espace donné au jeune dans l’application d’une mesure de placement reste encore à inventer.

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Restructuration du site de l’IPPJ de Fraipont lieu 113 rue Sur-le-Bois, Fraipont maître de l’ouvrage Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles mission Le projet comprend la réaffectation de certains locaux ou bâtiments, la rénovation des bâtiments considérés intéressants, la construction des bâtiments nécessaires à l’organisation des fonctions, la démolition de différents immeubles (RTG et autres), ainsi que l’aménagement des espaces extérieurs. En vue de permettre un accueil adéquat de 78 jeunes, les auteurs de projet sont appelés à revoir l’organisation des fonctions, la gestion des circulations, la hiérarchisation et la rationalisation des espaces intérieurs et extérieurs ainsi que la mise en conformité des différents bâtiments. Ils sont également invités à développer une approche paysagère et globale du site qui compte environ 12 ha. L’attention des équipes est attirée sur la nécessaire revalorisation du lieu – le Château de Fraipont se dresse au centre de la vallée, au milieu d’une série de pavillons hétéroclites – et sur la mise en œuvre d’un environnement bâti cohérent qui met en valeur l’Institution de la FWB. Le phasage des travaux fait également partie de la mission; la prise en charge des jeunes doit pouvoir être maintenue tout au long du chantier. budget Le projet est estimé à 9 787 000 euros (hors tva, honoraires, mobilier et équipements de formation et de sport) procédure négociée avec publicité européenne avis de marché juillet 2011 attribution avril 2012 réalisation 2014 – 2015 lauréat architecture Atelier d’architecture Daniel Delgoffe paysage Pigeon Ochej Paysage stabilité | techniques spéciales Bureau d’Etudes Lemaire acoustique ATS design mobilier Atelier d’architecture Daniel Delgoffe/ Eo design partners design signalétique Eo Design Partners équipes non retenues

Situation existante

architecture | design mobilier B612 associates paysage Office of Landscape Morphology (FR) stabilité Bureau d’études Greisch techniques spéciales Bureau d’études Pierre Berger design signalétique Salutpublic plasticien Xavier Baltus architecture Bureau d’Architecture Greisch paysage Serge Delsemme stabilité Bureau d’Etudes Lemaire techniques spéciales Bureau d’études Lemaire/Neo&Ides acoustique BANP design mobilier | signalétique INOV architecture Baumans-Deffet, Architecture et urbanisme paysage Atelier Paysage stabilité | techniques spéciales Abcis Van Wetter acoustique ATS design mobilier | design signalétique Donuts plasticien Françoise Schein (FR) architecture | design mobilier | design signalétique Association momentanée Artau architectures/ Atelier Kempe Thill stabilité | techniques spéciales Bureau d’études Greisch paysage Fondu Landscape Architects conception énergétique T4M acoustique ATS conception éclairage Jacques Fryns Eclairage

texte Rotor | Lionel Billiet, Maarten Gielen, Michaël Ghyoot [aspirant frs-fnrs] photographie Modulyss

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m at é r i au

Les dalles de moquette Produit phare de l’aménagement des bureaux, les dalles de tapis font l’objet d’efforts plus ou moins poussés en matière de recyclage. Mais travailler sur les seules propriétés techniques ne suffit pas toujours à prévenir la production de déchets.

Les bobines de fils (1) sont préparées en vue du tuftage (2), opération qui consiste à insérer parallèlement et en continu différents types de fils dans un canevas ou un support textile

1 Le tuftage (3) se fait ici sur un premier dossier non tissé en polyester-pellicule. Les futures dalles sont alors teintes dans la masse, enduites de latex, passées au four, bitumées et enfin marquées (4)

2

3

4

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Dalles de moquette. Ce terme générique recouvre de très nombreuses variations. Au niveau des matériaux tout d’abord, les fibres végétales et la laine ont fait place au polyamide, à la fibre de coco, au polyester, au polypropylène, etc. Les techniques de fabrication sont également très nombreuses. L’enchevêtrement des fibres dans une trame par aiguillage, la projection de fibres magnétisées sur une surface enduite (flocage) ou l’ancrage des fibres dans une sous-couche en fusion sont quelques-uns des procédés de production de la moquette. Le choix des tapis dépend de l’usage envisagé mais leur composition en deux couches est une constante. La surface inférieure, appelée ‘dossier’, forme la trame où sont disposées les fibres. Dans le cas des dalles de moquette, cette couche est plus épaisse pour garantir une certaine rigidité à chaque carré. La face apparente est appelée le ‘velours’ ou, de façon plus imagée, la ‘couche d’usure’. La commercialisation des dalles de tapis date des années 1970. Si elles n’ont jamais vraiment percé sur le marché des aménagements domestiques, elles sont vite devenues partie intégrante des systèmes modulaires d’aména-

gement des bureaux. Fixées indépendamment les unes des autres, elles permettent un accès aisé aux câblages des planchers techniques. Leurs dimensions s’adaptent d’ailleurs aux dalles de faux-planchers. Leur modularité permet également un remplacement ponctuel en cas d’usure trop marquée de la couche apparente. Cette modularité est mise en avant dans les discours de certains fabricants comme une qualité permettant de réduire la production de déchets. Plus besoin d’arracher des mètres carrés à la moindre tache. De même, comparée aux rouleaux, la pose de dalles génère moins de chutes de découpe. De manière générale, les systèmes de production industriels sont extrêmement efficaces dans l’assemblage de plusieurs matériaux en un tout hybride; c’est au moment de séparer les différents composants que les difficultés surgissent. La moquette, de par sa nature composite, est complexe à recycler. C’est peut-être pour cette raison que certains fabricants ont déployé des efforts importants pour trouver des solutions alternatives. Leasing de dalles, qui permet au producteur/loueur de garder un contrôle sur l’ensemble du cycle

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de vie de son produit; nouvelles techniques de recyclages, qui permettent, par grattage, de séparer les fibres de polyamide de leur sous-couche et de ré-introduire ces matières premières dans la fabrication de nouvelles dalles (uniquement pour les dalles à fibres bouclées); ou encore mise en place de filières de réemploi (uniquement pour les dalles en excellent état) sont quelques-unes des pistes qui permettent d’éviter dans une certaine mesure la mise en décharge ou l’incinération. Pourtant, au-delà des efforts des fabricants, un facteur déterminant entre en compte dans la production de déchet: l’appréciation esthétique du matériau. Le rapiéçage des dalles, tendant à se remarquer (en particulier dans une surface uniforme) constitue une gêne suffisante pour qu’un usager ou un concepteur estime préférable de remplacer l’entièreté du revêtement de sol. En pratique, la durée de vie d’une dalle de tapis ne dépend pas tant de ses qualités techniques que de la durée des contrats de bail. Les dalles de moquette auront beau être aussi résistantes et modulaires que l’on peut se l’imaginer, leur destin n’échappera pas au jugement implacable du goût et de l’amour du neuf.

6 Les platines (5) sont ensuite découpées en dalles (6) qui sont finallement emballées (7) par boîte contenant 5 m2 de moquette

La composition des dalles en deux couches est une constante.

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texte Viviane Eeman

produit

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Portiers repensés L’esthétique est l’un des atouts des nouveaux portiers électroniques Sphera New et Robur de BTicino. Des lignes pures pour un design discret et 3 teintes tendances: aluminium, blanc et anthracite. Leurs fonctionnalités sont multiples. La vidéo garantit une visibilité optimale, même par faible luminosité, grâce à la led et au filtre infrarouges. L’objectif grand-angle de la caméra avec un angle vertical de 96° et un

horizontal de 135° assure une image large et claire. Sur le plan du contrôle d’accès, le choix est laissé entre un clavier à code, un lecteur de badges ou un lecteur d’empreintes. Le concept ‘Design for All’ peut également offrir un confort d’utilisation maximal aux personnes souffrant de déficiences auditives et visuelles. Sfera Robur présente de plus une résistance élevée aux chocs. www.bticino.be

Luminaires sur mesure Stéphane Davidts fabrique depuis plus de 30 ans des luminaires décoratifs à base de laiton et de cuivre dans ses ateliers bruxellois où brasure, soudure, repoussage, polissage, patines et assemblage sont réalisés manuellement. Les formes sont épurées et les finitions – bronze griffé, chrome brossé – originales. La tradition du fait main est tout aussi présente dans son atelier d’abat-jour. Un grand choix de tissus aux couleurs sobres ou pétillantes est proposé dans des

gabarits de toutes formes et proportions. Ce savoir-faire est aussi mis au service des architectes qui souhaitent réaliser des appareils d’éclairage sur mesure. www.davidts.com

Canapé confortable Sofa Cubix de Verhaert New Products & Services pour Jori est composé de coussins d’assise moelleux et de coussins de dos ergonomiques. Les repose-têtes intégrés, mais cachés confèrent à l’ensemble un soutien supplémentaire pour la nuque et la tête.

Ce modèle présente également des accoudoirs mobiles et des pieds invisibles. Le Cubix est disponible en modules de 78 cm et de 96 cm de large, éventuellement accompagnés d’une chaise longue ou de poufs. www.jori.com

Paroi de douche La série walk-in Tecnostar de Cesana s’est complétée d’une paroi fixe, équipée de deux volets pivotants de dimensions standards, qui se décline dans une longueur 120 à 180 cm. Fixé au mur par un profilé et une fermeture magnétique, le volet présente une ouverture vers l’intérieur, ce qui permet de régler le débit de l’eau et la température de l’extérieur. Le second volet, qui offre une rotation de 180°, se prête à plusieurs dispositions. Les deux barres stabilisatrices assurent une solidité parfaite de la structure. www.cesana.it

Collection polyvalente Dessiné par Caronni-Bonanomi, le programme Helsinki de Desalto s’étend à de nouvelles solutions. Les tables sont présentées dans une variante à usage de bureaux avec l’introduction d’une série d’accessoires et peuvent prendre différentes configurations. Pour l’extérieur, Helsinki propose des longueurs qui peuvent aller jusqu’à 3 m et sont disponibles dans les tons blanc et ardoise. Helsinki Outdoor Kitchen, à l’aspect minimaliste et industriel, comprend de nombreux aménagements fonctionnels complétés par trois tailles de banc. www.desalto.it

façades pour version Sfera ROBUR

façades pour version Sfera NEW

Produit novateur Zebra est composé de différentes bandes de pierre bleue solidement collées les unes aux autres en plaques de 2 m sur 3, d’une épaisseur calibrée de 2 ou 3 cm. Ce matériau, qui peut trouver de nombreuses applications, offre la garantie d’une qualité constante et d’une composition fiable tout en étant écologique. Il a la texture et les couleurs de la pierre bleue, mais peut être découpé

dans toutes les formes possibles. Pour montrer Zebra dans son essence même (celle du panneau prêt à être traité), Bas Smets avait créé une blue box pour le stand de Zebra à Interieur: un cube de 3 m de côté, soutenu à l’extérieur par une structure en métal, qui donnait l’impression au visiteur de se trouver à l’intérieur d’une carrière. www.zebradesign.be

Chaise primée Little Perillo de Züco – une des quatre marques de Dauphin HumanDesign Group – constitue l’adaptation du Perillo et s’inspire de son design. Conçu par Martin Ballendat, il est plus petit, moins encombrant et disponible avec un piètement central ou en version quatre pieds. Pour la collection de meubles de maison, Dauphin Home, Züco utilise des tissus et des cuirs aux finitions raffinées et aux coutures surpiquées à la main. Little Perillo a remporté de très nombreux prix. www.dauphin-home.be

Ferme-portes à glissière DORMA Une technologie éprouvée qui impressionne.

Ouverture de la porte avec peu d’effort. Avec un ferme-porte DORMA à glissière doté de la technologie à came EASY OPEN, la came en forme de coeur réduit immédiatement et nettement le moment d’ouverture à l’ouverture de la porte. Les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant d’un handicap ouvrent ainsi la porte avec peu d’effort.

DORMA foquin S.A. ▪ Lieven Bauwensstraat 21a ▪ 8200 Brugge T. 050/45 15 70 ▪ F. 050/31 95 05 ▪ [email protected] ▪ www.dorma.be

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Légers et durables Emeco présente SoSo, la collection de Jean Nouvel, étudiée pour le Sofitel Stephansdom à Vienne, une réponse minimale et légère face à une installation vidéo monumentale très colorée de l’artiste Pipilotti Rist. SoSo inclut une chaise et deux tabourets fabriqués en aluminium recyclé à 80% à base de déchets de l’industrie et de particuliers. Ils sont réalisés à la main dans l’usine de la marque en Pennsylvanie, utilisant les mêmes procédés depuis 1944. www.emeco.net

Légèreté Avec son aspect très pur, la gamme de mobilier pour salle de bain Delos de Duravit dégage une atmosphère confortable et sereine. La console, dépourvue de structure porteuse visible, semble être en apesanteur. L’armoire de toilette recouverte de miroirs sur les côtés y inclut un interrupteur à capteur tandis que la corniche lumineuse qui fonctionne avec une nouvelle technologie pour éclairage indirect et non éblouissant ne permet pas de déceler la source, mais éclaire parfaitement l’ensemble du visage. La plage pour déposer les objets est en verre extra blanc, sans l’habituel rebord de couleur verte. Delos, conçue par EOOS, existe en deux finitions bois ainsi qu’en blanc brillant. www.duravit.be

Baignoire primée La baignoire Asymmetric Duo de Kaldewei marie esthétique intemporelle avec confort d’utilisation. Elle dispose d’un large bord sur l’un des côtés qui peut servir de tablette pour déposer des accessoires de bain, de siège ou qui peut être utilisé pour le positionnement individualisé

de la robinetterie. Elle peut aussi répondre aux besoins de fonctionnalité des personnes à mobilité réduite. Elle a reçu le Prix Design de produit IF 2012, l’Interior Innovation 2012 pour un design excellent et le prix Universal Design Award 2012. www.kaldewei.fr www.egeda.be

Canapé modulaire Le canapé monobloc Altopiano de Zanotta a été conçu par Ludovica+Roberto Palomba. Modulaire, il offre la possibilité de jouer avec les différentes profondeurs et avec les éléments rembourrés qui peuvent être organisés en fonction des besoins. Les pieds sont en acier

Version transformée Dix ans après sa naissance, Moroso lance une version transformée de Take a Line For a Walk d’Alfredo Häberli, dont les grandes oreilles enveloppent la tête pour s’isoler ou se protéger du milieu environnant. Avec Take a Soft Line For a Walk, il joue entre la rigueur géomé-

trique de l’extérieur et le côté moelleux et enveloppant de l’intérieur, aujourd’hui rembourré et enrichi de nouvelles teintes. La séparation intérieur/extérieur est marquée par une fermeture éclair de couleurs vives ou fluo qui souligne le pourtour. www.moroso.it

Jeux de céramique Mosa murals permet de composer des murs en carrelages de façon harmonieuse avec des carreaux de différentes dimensions, couleurs et surfaces, disposés dans une trame choisie ou conçue spécialement. La gamme Blend est basée sur un éventail de coloris répartis par familles, elles-mêmes subdivisées en nuances s’accordant toutes entre elles. Les Lines ont une surface asymétrique avec une structure géométrique décalée qui amène d’intéressants jeux d’ombre et de lumière, tandis que Change est axé sur l’aspect tactile grâce à un balayage de l’émail. www.mosa.nl

Système épuré Conçu par le designer Axel Enthoven, Struktura est le dernier-né de la société belge Sicame Office. Par ses lignes pures, cette collection se distingue par sa simplicité et sa finition peaufinée jusque dans

les moindres détails. Moderne, intemporelle et multifonctionnelle, elle fournit des solutions pour chaque bureau, salle de réunion ou bureau paysager. Elle est disponible en 44 combinaisons de couleurs. www.sicame.be

Cloisons multifonctionnelles Avec Workbays, Ronan et Erwan Bouroullec ont conçu pour Vitra un système organique qui redéfinit l’environnement de travail et offre aux employés la possibilité de choisir celui-ci en fonction de leurs tâches respectives. Workbays peut se transformer en cabine téléphonique, en

verni graphite. Le dossier innovant arrondi et le matelassage en duvet d’oie créent un confort ergonomique. Le revêtement déhoussable existe en tissu ou en cuir. www.zanotta.it

salle de vidéoconférence, en coin de lecture ou de cafétéria, ou encore en salle de réunion sans pour autant cloisonner les interlocuteurs entre des murs et des portes fermées. Son principe repose sur des éléments muraux disponibles en deux hauteurs. Il satisfait aux exigences d’insonorisation et contribue à atténuer les bruits ambiants. www.vitra.com

DANS LE HALL ASTRID le 21 et le 22 février 2013 Nouveaux logiciels et solutions IT spécifiques au secteur de la construction.

www.build-it.be

EN TANT QU’ARCHITECTE, VOUS TRACEZ LITTÉRALEMENT LES LIGNES DANS LESQUELLES SE DÉVELOPPE LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION. C’EST POURQUOI NOUS NOUS FERONS UN PLAISIR DE VOUS ACCUEILLIR LORS DES JOURNÉES PROFESSIONNELLES ORGANISÉES À BATIBOUW. L’OCCASION IDÉALE DE DÉCOUVRIR LES DERNIÈRES TENDANCES ET LES DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS, D’ASSISTER À DES TABLES RONDES ET DE RENCONTRER DES COLLÈGUES.

Le badge qui vous sera remis vous offre un accès illimité à Batibouw les 21 et 22 février. Si vous n’utilisez pas le badge ces jours-là, il reste valable pour une journée de votre choix pendant la durée du salon. Nous avons également le plaisir de vous inviter, en votre qualité d’architecte, à la remise des Belgian Building Awards le mercredi 27 février 2013 à 18h30 à l’Auditorium 2000 de Brussels Expo. Infos et inscriptions: [email protected].

Batibouw grand public : du 23/2 au 3/3/2013. Pendant les weekends de 10h à 18h30. Nocturne le jeudi 28/2 jusqu’à 23h.

WWW.BATIBOUW.COM

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Perception changeante La collection Patterns@ Play vient enrichir Carpetecture de Desso, une collection de moquettes qui s’adresse plus particulièrement aux architectes. Son mot-clé est l’identité, un élément qu’elle souhaite apporter aux grands espaces. D’un point de vue aussi bien esthétique que technique, le développement de cette ligne a constitué un vrai défi qui a pu être relevé grâce à la collaboration étroite avec un certain nombre de professionnels opérant au sein des ‘Circles of Architects’. Sept modèles la définissent, six avec dalles et un en grande largeur. S’y retrouve la gamme ‘Visions of…’ qui vient de recevoir le Red Dot Product design et avec laquelle la perception du sol change selon l’angle de vision. Elle s’est inspirée de motifs floraux, de fragments et de lignes. www.desso.com

Série de tabourets Conçu par Patrick Rampelotto et Fritz Pemkopf pour Quinze et Milan, Pilot est une gamme de tabourets en trois tailles dont les éléments d’assise utilisent une technique innovante de propylène 3D. Les sièges sont généreusement proportionnés pour le confort et soutenus par des pieds coniques en chêne huilé dont les extrémités sont filetées et vissées. Ils existent en noir et en blanc. www.quinzeandmilan.tv

Coloré et thermoformé La gamme de couleurs de Dupont Corian, réorganisée et rénovée, comprend de nouveaux tons qui répondent à une large variété d’applications en architecture et en design, dans les environnements résidentiels et commerciaux, pour l’intérieur et l’extérieur. Des coloris sur mesure sont également disponibles en fonction du projet. La palette peut être vue via iPad ou iPhone. Ces teintes ont

été utilisées par Xavier Lust qui s’est orienté vers la technique du thermoformage permettant au matériau de prendre des formes tridimensionnelles et fluides. Il a conçu un banc de 3,6 m réalisé en corian silver grey, avec une assise dont la profondeur va en s’élargissant, générant différents profils ergonomiques pour des assises différentes. www.corian.be www.mysurfacedupont.com

Applications multiples Hi-Macs est un matériau non poreux composé de bauxite, de résine acrylique et de pigments naturels. Sa robustesse et sa polyvalence permettent un usage adapté à de nombreuses applications qui vont de l’objet à l’habitat. Il est notamment idéal à l’extérieur comme revêtement de

façade grâce à ses propriétés de contraction et d’expansion liées aux changements de température. Il résiste aux intempéries, est solide et ne décolore pas tout en se prêtant à n’importe quelle structure, car il se laisse mouler à chaud. Il convient également aux projets de rénovation. www.himacs.be

Nouveau show room Poltrona Frau inaugure, en partenariat avec Dominique Rigo et en collaboration avec Baccarat, son premier show-room en Belgique, au Sablon. Après Paris, c’est le plus important point de vente de la marque en Europe. 350 m2 d’exposition distribués

sur deux étages mettent en scène l’union de ces deux manufactures d’exception. On y trouve également une “bibliothèque des peaux”, disponibles en quelque 80 coloris, et les accessoires de l’Atelier Poltrona Frauc. www.poltronafrau.com

Linéaire Pour Alias, l’architecte et designer argentin Dante Bonuccelli a conçu Aline, une bibliothèque à la structure fine et sobre. En aluminium extrudé laqué, blanc, gris graphite ou gris métallisé granité, elle est simple à monter et offre la possibilité de fixer des

tiroirs ou des rangements. Des leds peuvent être encastrés dans les montants afin de projeter une lumière indirecte sur le mur. Un joint angulaire autorise la création de géométries diverses, d’espaces fermés et de solutions articulées. Elle se décline en 4 hauteurs. www.aliasdesign.it

Protection murale A base de morceaux de verre taillé, la finition Tusk de Boss Paints résiste aux rayures et aux frottements tout en étant facile à entretenir. Elle est donc indiquée pour le secteur de la santé, les écoles, les restaurants, les hôtels,

les magasins ou les immeubles. A la fois fonctionnelle et décorative, cette structure en relief légèrement granulée peut être teintée dans n’importe quelle couleur et s’applique aisément, tout en étant douce au toucher. www.boss.be

Mode et design Le fabricant suédois Bolon s’est associé avec la maison de mode italienne Missoni pour la création de sa dernière collection de revêtements de sol tissés, basée sur les motifs classiques de Missoni et sur sa palette de couleurs

généreuse. La gamme est disponible en trois variantes Optical, Bayadere et Flame et chacune est proposée en plusieurs coloris. www.bolon.com

design et image © xavier lust

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Rendez-vous professionnel Le salon de la construction, de la rénovation et de l’aménagement intérieur aura lieu du 21 février au 3 mars à Brussels Expo. A côté de ses 1000 exposants, Batibouw se veut interactif et propose débats

et événements. Le catalogue en ligne, le calendrier des manifestations ou les tickets à tarifs réduits se trouvent sur le site. Les journées professionnelles auront lieu les jeudi de 10h à 18h30 et vendredi 22, de 10h à 21h. www.batibouw.com

Cloisons et portes acoustiques Les cloisons en verre sans silicone Clip-In Silence réalisées à partir du vitrage feuilleté acoustique SGG Stadip Silence offrent la possibilité de profiter entièrement de la transparence du verre. Le rainurage appliqué sur la tranche de celui-ci permet la mise en place d’un joint souple entre les vitrages, tandis que l’intégration du film acoustique

n’affecte en rien la vision. Les cloisons assurent une protection contre les blessures ou la chute et présentent une réduction de bruit jusqu’à 47 dB. Les systèmes de portes acoustiques (sur charnières ou sur pivots) Systems Silence Door peuvent être intégrés dans les cloisons sans provoquer de fuite. Elles sont testées par le TNO (NL) et Peutz (D) sur leurs valeurs Rw, de 32 à 42 dB. www.glassolutions.be

Murs secs et chauds Les problèmes d’humidité engendrent l’apparition de moisissures avec des conséquences néfastes pour l’habitat, le confort ou la santé. Viega présente un chauffage mural qui peut contribuer à apporter une solution durable et ce, pour n’importe quel mur, car le système est flexible. Avec deux avantages, d’une part, les températures d’entrée sont beaucoup plus basses, ce qui offre la possibilité d’économiser l’énergie tandis qu’une chaleur uniforme

se propage, et d’autre part, le chauffage mural peut interagir avec les radiateurs existants par le biais d’un module de régulation. Il fonctionne de manière optimale avec un chauffage au sol. Pour un résultat parfait à long terme, une isolation supplémentaire qui laisse passer la vapeur dans les fondations du système est suggérée. Deux modèles sont disponibles: le système à sec Fonterra Side 12 et le système humide Fonterra Side 12 Clip. www.viega.be

Ouvrage inspirant Le livre Geneo de Rehau reprend 130 pages de projets centrés sur les tendances de la conception des fenêtres dans la construction privée. Illustré de photograhies prises en Europe, il souhaite

insister sur les différents domaines d’application des profilés portes et fenêtres de la marque. Un exemplaire gratuit peut être obtenu via le site. www.rehau.be

Encastrée La radio RDS Gira s’encastre dans le mur, ce qui libère le plan de travail et les surfaces de rangement et garantit une plus grande sécurité. La commande intuitive est confortable grâce au champ de capteurs capacitifs et à l’écran de haute qualité pour l’affichage d’informations et de données spécifiques aux émetteurs. La qualité sonore a été particulièrement étudiée. Le haut-parleur peut être monté à côté de l’élément de commande ou à distance. La radio le détecte de manière autonome et commute automatiquement entre fonctionnements mono et stéréo. Elle peut être couplée avec la mise en service de la lumière ou d’une horloge programmable.

Le tableau de commande et le module haut-parleur s’harmonisent avec tous les cadres de finition des programmes d’interrupteurs Gira. www.gira.com

Climat sain Avec Health Care Concept, Renson propose des mesures globales peu coûteuses en énergie qui aident à créer un climat intérieur sain et confortable dans les centres de soins, les maisons de repos et les hôpitaux. Il permet d’obtenir une bonne qualité de l’air et d’éviter les températures trop élevées. Ce concept se base sur trois éléments: une ventilation de base contrôlée selon le principe de l’alimentation naturelle, de transit et d’évacua-

© www.gira.com

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tion mécaniques; une ventilation intensive de nuit (nightcooling) et la limitation de l’impact des rayons solaires le jour grâce à une protection extérieure efficace qui lutte contre la surchauffe. La société se fait fort de trouver une solution adéquate pour chaque projet et travaille pour cela en étroite collaboration avec l’architecte, le maître de l’ouvrage et l’installateur. www.renson.be

Aspect bois Cedral Click d’Eternit est une planche décorative fabriquée en fibres-ciment, un matériau durable et écologique. Les bandes sont disponibles en deux variantes: Cedral Classic, avec une structure de type ‘bois de cèdre’, et Cedral Smooth, à la surface légèrement structurée. Grâce à un emboîtement par tenon-mortaise, les planchettes sont montées dans le même plan, ce qui donne un résultat esthétique très actuel. Le site reprend un simulateur de couleurs et un outil de calcul de prix. www.eternit.be

Identification biométrique La gamme Fingerscan 2.0 de Fsb permet d’équiper des modèles de poignées classiques de forme tubulaire d’une unité d’identification biométrique discrète. L’utilisateur n’a plus besoin de clés et enregistre ou supprime facilement les personnes légitimées via une commande intégrée et pilotée par un menu. Le maniement de ces poignées, qui ont reçu de nombreux prix, est simple. Il suffit de passer l’index ou tout autre doigt sur le scanneur. Fingerscan 2.0 peut être placé dans des bâtiments à vocation publique ou privée et, selon certaines conditions, peut équiper des portes existantes. www.fsb.de

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texte Oswald Devisch

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De la méthode du scénario Selon Christian Salewski, c’est au départ de la bombe atomique que tout a commencé. Sa puissance était telle qu’elle pouvait réécrire l’histoire à tout instant. Pour se protéger de cette arme, les scientifi ques se sont mis à élaborer toutes sortes de scénarios catastrophes possibles requérant une combinaison de raison et d’imagination. La raison pour repérer les menaces existant dans notre société, l’imagination pour inventer à partir de là des stratégies cohérentes. La méthode du scénario était née. L’ouvrage retrace les grandes lignes de l’application de cette méthode à la planifi cation spatiale des Pays-Bas, oscillant au fi l des ans entre raison et imagination, entre science et art. Ainsi, dans les années 1970, les Pays-Bas se placent sous le signe de la faisabilité. La tâche du planning consiste à élaborer des perspectives d’avenir possibles et à établir une feuille de route en conséquence, un plan par étapes

pour réaliser le meilleur avenir possible. Mais les calculs s’avèrent décevants et l’accent se déplace de la raison vers l’imagination. Le planifi cateur ne doit plus analyser mais dicter au citoyen une image unique et idéale, mise en avant par la politique. Les scénarios tournent à la propagande, se muent en instruments destinés à façonner l’opinion publique. Au milieu des années 1980, l’angle d’attaque se transforme encore. De nouveaux bureaux comme OMA et West 8 considèrent alors l’incertitude comme une qualité et leurs projets sont en quête de principes spatiaux autorisant les changements et les confl its. Comme un outillage analytique, les scénarios contribuent à tester la solidité des projets et non pas à construire des images idéales. Au début des années 1990, le pragmatisme fait son entrée. La foi en la faisabilité se dissout. Les scénarios redeviennent des instruments pour convaincre et diriger le citoyen. Ce qui diffère des années 1970, c’est que les autorités ne sont plus les seules à avoir perçu la force des scénarios. Les Pays-Bas deviennent une machine à scénarios. Aujourd’hui, l’heure est de nouveau à la raison. Des formations destinées aux concepteurs de projets sont contraintes de s’académiser et cherchent comment présenter la planifi cation comme une activité de recherche: la méthode du scénario comme recherche par projet. L’apport de cette reconstruction historique, est qu’elle met à nu, au travers des ans, les points forts et les faiblesses de la méthode du scénario. La combinaison de l’art et de la

Christian Salewski dutch new Worlds. scenario’s in de stedenbouw en ruimtelijke ordening in nederland, 1970-2000 010 Publishers, Rotterdam, 2012 isbn 978-90-6450-780-9

science s’avère très compliquée pour communiquer sur des scénarios avec des tiers: les images du futur semblent banales ou tirées par les cheveux. Dès lors, l’auteur ne voit pas tant la méthode du scénario comme permettant d’avoir prise sur un futur incertain, mais plutôt comme une technique d’investigation du présent. Ce qui rend l’ouvrage très pertinent dans la discussion sur la relation entre conception et recherche qui fait rage en ce moment dans le monde de la planifi cation. Une lecture obligatoire donc pour tous ceux qui misent sur le concept de recherche par projet.

Paradis

Fonds des villes

Kish est une île de corail du golfe Persique de 15 km de long et de 9 km de large à quelques 18 kilomètres de la côte iranienne. Entre 1969 et 1981, le gouvernement iranien entreprend d’en faire un lieu de vacances pour la jet-set internationale et y fait construire hôtels, palais et casinos. Avec la Révolution de

Babak Afrassiabi, Nasrin Tabatabai Kish. an island indecisive by design NAi Publishers, Rotterdam, 2012

1979, tout s’écroule. Personne ne viendra jamais occuper l’architecture monumentale de Stanley Monsef. En 2003, le projet ‘Flower of the East’ relance l’idée de grands travaux d’aménagement. Une enquête en images, coupures de presse et vidéos par deux artistes basés à Rotterdam. [cr]

well  as  the  West.  In  1968,  Kish  was  officially   designated  a  free  zone;;  and  to  cut  out  any   competitors,  all  plans  to  turn  existing  trade  ports   into  free  zones  were  cancelled. The  first  structure  that  was  erected  on  Kish   was  the  Shah’s  own  palace.  He  had  decided  that   the  island  should  be  an  exclusive  resort  where   he  would  spend  the  winter  with  his  family   and  receive  guests.  Addressed  to  the  Shah,  the   explanatory  letter  accompanying  Kish’s  first   master  plan  in  1973  by  the  designers  begins  with   the  following:  

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The  Shah’s  palace  on  Kish.   The  palace  was  ready  for   use  in  1972,  while  the   plans  to  develop  the  rest   of  the  island  were  just   getting  under  way.  

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The  Master  plan  for  Kish  Island  anticipates   the  development  of  the  most  significant   resort  community  in  the  Persian  Gulf.   Sparked  by  the  creation  of  His  Imperial   Majesty’s  Winter  Palace,  the  concept  of   a  full-­scale  resort  is  both  challenging  and   stimulating.1

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“Faire de la ville un lieu chaleureux” est l’objectif du Fonds des villes alloué aux communes de Flandre et à la Commission de la Communauté Flamande à Bruxelles. Pour fêter les dix ans d’existence de cet instrument, un catalogue des réalisations a été édité. Entre autres exemples répartis en 6 volets, Louvain a encouragé la création de logements au-dessus des commerces. Courtrai a développé un espace public, le Prikkelpad. Hasselt a mis sur pied la gratuité des transports en commun sur son territoire, tandis que Bruges a offert des espaces commerciaux temporaires gratuits à de jeunes entrepreneurs. La Zinneke Parade a vu le jour à Bruxelles et Anvers a développé son projet d’observation de l’évolution de la vie en ville. [cr]

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La durabilité dans le processus?

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Selon Alijd van Doorn, le succès d’un projet de construction ‘durable’ dépend moins d’aspects techniques que de questions de management. “Le processus de conception est l’endroit où ça se passe”, affirme-t-elle. Son livre, surtout centré sur le rôle du maître de l’ouvrage, passe en revue chaque étape du projet ‘durable’ et discute des choix qui détermineront la réussite du projet. Le titre ‘Het duurzame ontwerp project’ est peu explicite. Alijd van Doorn, professeur de gestion de projet à la TU Delft, propose en fait ici un “manuel du coordinateur de projet durable”. Le ton est direct et enthousiaste: Vous avez des objectifs durables? Voici comment les réaliser. Son propos est illustré par

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Andrea Urlberger (sld) Habiter les aéroports. Paradoxes d’une nouvelle urbanité MétisPresses, Genève, 2012 isbn 978-2-940406-49-4

une série d’exemples issus de son expérience personnelle. Elle aime ainsi rappeler qu’on lui doit le premier dancefloor ‘durable’, qui produit de l’électricité grâce aux mouvements des clubbeurs – selon elle “tout à fait branché”. Tout en détaillant le panel d’outils de l’architecture ‘durable’ (labels, instruments de mesure, etc.), Alijd van Doorn plaide pour une approche inventive et personnalisée de la question. Après avoir abordé la formulation d’ambitions durables d’un projet, et de quelle place leur donner dans le programme, l’auteur aborde la gestion des coûts et le choix du type de contrat. Elle traite ensuite des rôles des différents acteurs dans le processus de conception ‘durable’, et du phasage de celui-ci. Enfin, elle discute de l’influence des ‘soft skills’ des acteurs du projet sur la réussite de celui-ci. Le livre compare également une série de “stratégies” pour construire ‘durable’: Cradle-to-Cradle, Passif, Biomimétisme, Superuse, Slimbouwen, etc. L’auteur n’émet aucune critique de fond sur ces stratégies, qu’elle considère toutes valables. Plutôt que comme des finalités en soi, elle les voit comme des outils pour poser des choix au sein d’un projet donné. Dans l’ouvrage, une idée récurrente est que le développement durable est un concept mal défini, et que cette ambiguïté pose problème dans tout projet ‘durable’. Il est alors recommandé d’accorder l’équipe autour d’une vision commune, ce qui demande avant tout une vue claire sur ce qui motive le recours au ‘durable’: par rêve personnel, pour augmenter la valeur du bien, pour l’image de marque, etc. Du point de vue de l’auteur, toutes les raisons

Alijd van Doorn Het duurzame ontwerpproject SUN Architecture, Amsterdam, 2012 isbn 9789461057273

sont bonnes pourvu qu’elles soient exprimées clairement dès le début du projet. Soyons honnête, ce livre qui se veut être un “manuel” n’a rien de révolutionnaire et reprend surtout à son compte une série d’idées dans l’air du temps. Pourtant, il a le mérite d’aborder la construction ‘durable’ d’un point de vue assez concret: documents de travail, retours sur investissements et rôle des différents acteurs sur le projet. Sans le vouloir, l’ouvrage traite de comment les objectifs de ‘durabilité’ changent les règles du jeu de la construction. Ultime mise en garde: il s’agit d’un ouvrage très néerlandais – tant dans le style que sur le fond. Toutes les ‘cases studies’ se situent aux PaysBas, et certains faits ne correspondent pas aux pratiques ayant cours dans les pays avoisinants.

24-04-12 15:20

Mobile

Enseigné

Au sein d’ateliers menés dans les aéroports de Munich et de Toulouse, étudiants, architectes et artistes ont envisagé l’aéroport selon la pensée des anthropologues Bruno Latour et Albena Yaneva. L’architecture serait “mobile” si l’on considère ses différentes phases d’existence au-delà de son état ‘construit’. Ils ajoutent que le bâtiment doit faire avec l’imprévisibilité de ses usages et les significations diverses que chacun lui donne. Quelle nouvelle image cette pensée donne-t-elle donc aux aéroports, ces non-lieux, espaces fonctionnels, techniques, qui abritent également des formes de mobilité? Une série d’articles y répond. [cr]

Le bureau Mansilla+Tuñón avait été invité à enseigner durant deux ans à la Princeton School of Architecture. Les architectes y ont proposé l’étude de trois sites et de trois échelles d’intervention: sur la Farnsworth House de Mies van der Rohe autour du thème ‘L’histoire comme protagoniste’, sur le Palais Royal

et la Gran Vía de Madrid, avec ‘Institution comme infrastructure’ et ‘Boulevard comme fragment urbain’. Les travaux des étudiants et des textes écrits par des experts issus des universités américaines ont étés édités dans un ouvrage. Avec un texte monographique de Stan Allen et la présentation de trois réalisations récentes, ce livre est aussi un dernier hommage à l’équipe du bureau au complet puisque Luis Moreno Mansilla nous a quitté en février 2012. [cr] 208 / 209

Giancarlo Valle (ed.) Luis M. Mansilla + Emilio Tuñón. From Rules to Constraints Princeton School of Architecture, Lars Müller Publishers, Zürich, 2012 isbn 978-3-03778-281-1

MUSAC in León, 2001–2004

and without obvious metaphors. Instead, it is the iconic presence of the building itself that establishes a strong institutional identity, while the abstraction of its form allows for a multiplicity of readings.

strata, and broad ramps extend out into the garden, like an outfall at the bottom of a cliff.

On a site with such a complex cultural history, to add yet another cultural reference would risk trivializing that very history. Instead, the

In a different way, the project for the museum for the Royal Palace Collections could

project presents itself as a geological fact— the product of accumulated deposits over

also be described as geological. Sitting at the limit of the city, embedded in the landscape, the project required extensive sitework. It

time, shaped by the action of natural forces. In this way, Mansilla + Tuñón allow the project to achieve the dignity it requires while

is impossible to separate out the building as an object distinct from the construction of the site itself. The project works between culture and geology: It navigates a delicate

still accommodating the complex needs of the modern museum. The project makes a clear

statement about the representational capacity of architecture: In this case, the structure

cultural history at the same time as it solves complex geo-technical engineering issues. The

resists change, establishing a stable point of reference within the flux of history.

architectural language is highly abstract. A thick screen of concrete pillars shifts in and out of phase, creating variable conditions of

But the most radical of these recent projects—and the one that faces the most difficult context—is the new International Convention

natural light and shading the galleries from the strong western sun. The floor heights are

Center for the City of Madrid (CICCM). Here Mansilla + Tuñón confronted an all-too-

lightly registered, like the traces of geological

familiar problem in the contemporary city: an overbuilt site, without any sense of local

« MUSAC in León, 2001–2004

order, populated with prominent buildings

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Boîte à bonbons dorée

texte Guido Jan Bral

Dans l’îlot sacré, le périmètre de l’ancienne ville de Bruxelles, la Grand-Place est mondialement renommée pour sa richesse architecturale. Elle est d’ailleurs inscrite, depuis 1998, avec le bâti des XVIIe et XVIIIe siècles des rues avoisinantes, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le projet d’une étude historique et patrimoniale approfondie du bâti n’est pas récent. Une première tentative a été abordée à l’initiative de Charles Buls, qui présidait le Comité d’Etudes du Vieux-Bruxelles, au départ d’un dépouillement de milliers de documents. Avant son décès en 1914, il eut le temps de rédiger huit monographies individuelles des maisons corporatives de la Grand-Place. Ce travail a ensuite été repris et complété par l’archiviste de la Ville de Bruxelles, Guillaume Des Marez, et publié en 1917. Afin de gérer le statut patrimonial de cet ensemble urbanistique, un plan de gestion des abords de la Grand-Place a été mis en place. Une réactualisation de l’étude historique s’imposait et en 2001 a été commandée

étant soit des pièces maîtresses intégrées aux fermes, soit des pièces indépendantes. Dans les deux cas, les fermes principales sont constituées de portiques en trapèze superposés et reliés entre eux par des pannes. À Bruxelles, l’église Notre-Dame du Sablon conserve une charpente du premier type, datée par dendrochronologie de la seconde moitié du XVe siècle15, tandis que La Louve et plusieurs autres maisons de la Grand-Place montrent encore des exemples du second système (85 ; 87). L’avantage principal de ce dernier tient à l’économie de bois d’œuvre, très appréciable dans une région qui connaît depuis plusieurs siècles des problèmes récurrents d’approvisionnement, malgré ce que la proximité de la forêt de Soignes pourrait laisser supposer. Les documents iconographiques ne donnent guère d’indications sur les matériaux de couverture. Le chaume est employé tardivement, comme l’indiquent plusieurs règlements successifs (1342, 1448, 1550, 1551) enjoignant d’utiliser la tuile16. L’ardoise est également attestée,         17.

Bruxelles, rue Sainte-Catherine n° 26, vue générale de la charpente d’une maison, datant probablement du XV e siècle.

Les façades en pan-de-bois Les façades en pans-de-bois du Brabant se composent d’une ossature  

  18 de planches verticales. L’ensemble fonctionne comme un tout indépendant, même si certaines pièces de l’ossature sont engagées dans les murs mitoyens en maçonnerie. Le chêne est l’essence systématiquement utilisée dans le secteur de la 24

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Chapitre II

Chapitre II

Les maisons en pan-de-bois de la Grand-Place

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Les maisons en pan-de-bois de la Grand-Place

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la première édition des ‘Maisons de la GrandPlace de Bruxelles’. Cet ouvrage retrace en détail l’histoire des bâtiments de la Grand-Place. Les chapitres structurés offrent l’occasion de se pencher sur les trois siècles qui séparent la construction de ces maisons de la perception que nous en avons. Ce livre détaille l’histoire de chacune des maisons grâce à la conservation de documents rares et anciens, de cartes et d’illustrations datant d’avant le bombardement de 1695 et d’après la reconstruction. Les œuvres des importants artistes qui ont contribué à la réalisation du bâti de la Grand-Place après le bombardement de Bruxelles de 1695, y sont également mise en valeur. Dans un engouement historico-romantique, la Grand-Place était toute désignée pour devenir l’une des scènes de l’histoire glorieuse de la Belgique et les maisons qui la bordent se devaient de tenir leur rang de toile de fond pour ce théâtre grandiose. Les restaurateurs du XIXe siècle se sont appliqués à restituer l’image d’une Grand-Place idéale, effaçant les traces des couches de la finition originale, remplaçant les matériaux de construction, la plupart des châssis et des sculptures d’origine, jusqu’à améliorer certaines proportions. Cette option clairement interventionniste des maîtres de l’ouvrage et des restaurateurs les a menés à reconstruire partiellement ou même totalement plusieurs façades, ainsi que deux maisons démolies auparavant. En mettant en valeur ce trésor architectural, on a créé et on récrée encore aujourd’hui une image historiquement fausse, par le décapage des façades, le vernissage des portes et des

Vincent Heymans Les Maisons de la Grand-Place de Bruxelles CFC éditions, Bruxelles, 2011 isbn 978-2-93001889-8

châssis d’origine. L’application abondante des dorures a créé l’image de ‘spéculoos doré’, qui attire des millions de touristes depuis. Les quelques tentatives de ré-enduire et de repeindre partiellement quelques maisons sont trop timides et ne donnent pas l’effet d’authenticité. Dans son discours du 7 décembre 1899 lors de l’inauguration du monument édifié en son honneur, Charles Buls affirmait: “J’ai senti que le désir des générations actuelles étaient de conserver cette vieille Grand-Place. J’ai senti qu’en reconstruisant selon mes goûts et qu’en redorant abondamment cette place, je ne faisais que réaliser le désir de tous les touristes romantiques”. L’impulsion est donnée, et il y a à craindre qu’elle ne s’arrêtera plus: la publicité touristique a pris en otage la Grand-Place, la condamnant à être une ‘boîte de bonbons à l’image du prince’ étincelante de dorure.

Se nourrir ‘La population urbaine croissante doit se nourrir: 13 visions pour l’horizon 2050’. Les intervenants de ce débat sont issus de disciplines qui touchent de près ou de loin à l’alimentaire. L’architecte brésilien Jorge Mario Jaùregui relate pourquoi il fait toujours attention à générer des lieux de “célébration culinaire”

Brigitte van de Sande (sld) Food for the City. A Future for the Metropolis NAi Publishers, Rotterdam, 2012 isbn 978-90-5662-854-3

Médias dans ses projets, que ce soit dans les maisons des favelas ou des beaux-quartiers de Rio. Le bureau canadien Lateral Office travaille sur le déploiement d’un réseau de cabines et de petites fermes dans la région arctique de Nunavut afin de réactiver les pratiques ancestrales de chasse et de cueillette au sein de la communauté Inuit. Points de vue, reportage photographique, graphiques et ligne du temps forment ensemble un état des lieux et une perspective pour l’avenir. [cr]

Susa Pop, Gernot Tscherteu, Ursula Stalder, Mirjam Struppek Urban Media Cultures avedition, Ludwigsburg, 2012 isbn 978-3-89986-169-3

Dans un Virtual Subway Store, le consommateur, entre deux trajets en métro, scanne des codes QR sur une photo rétroéclairée grandeur nature d’un étal de supermarché. Si les lieux de consommation habituels se réduisent à une surface plane, les campagnes de publicité dans l’espace public qui deviennent des installations et font participer le passant sont de plus en plus fréquentes. De nombreux exemples de rencontres entre le virtuel et le réel et de leurs effets sur la configuration spatiale de la ville sont discutés par des équipes de concepteurs dans un livre collectif. [cr]

Le Maître architecte pour la Région bruxelloise Olivier Bastin s’adresse aux étudiants en architecture L’événement Concept & Build for Students, traditionnellement organisé dans le cadre de BATIBOUW, accueille cette année, Olivier Bastin, Maître architecte de la Région BruxellesCapitale, comme orateur principal. Devant un parterre d’environ 600 étudiants en architecture et architecture d’intérieur, il donnera une conférence sur le thème

Retour à la ville L’explosion démographique à Bruxelles

La conférence sera suivie d’une session de questions-réponses. A l’issue de celle-ci, les étudiants auront l’occasion de rencontrer les différents exposants de Concept & Build dans le foyer de l’Auditorium 2000 et de visiter le salon BATIBOUW.

Brussels Expo 27.02.2013 Auditorium 2000 9:30 accueil | 10:00–11:30 conférence | 11:30 visite de BATIBOUW | www.conceptandbuild.be

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Olivier Bastin a fondé le bureau L’Escaut Architectures, installé dans le quartier maritime de Molenbeek. Il est réputé pour son sens du travail en équipe et de la concertation. Les dimensions sociales et culturelles sont omniprésentes dans ses projets. Parmi ses réalisations récentes figurent le skatepark des Ursulines et le Théâtre National à Bruxelles, le Musée de la Photographie à Charleroi ou encore le complexe de logements Cheval Noir à Molenbeek. A l’occasion de Concept & Build for Students, Olivier Bastin parlera de son travail de Maître architecte pour la Région bruxelloise et de sa manière d’apprivoiser l’incessante croissance démographique, le tout avec pragmatisme et durabilité. Il illustrera son propos en exposant différents exemples concrets et fera un zoom sur le projet de développement du quartier Tivoli, à Laeken. Situé sur le territoire de la Ville de Bruxelles, entre les rues du Tivoli, de Molenbeek, de Claessens et Dieudonné Lefèvre, Tivoli se veut l’exemple de quartier à aménager pour développer durablement la ville. Il rassemblera une zone résidentielle avec des logements passifs et une zone d’activités économiques génératrices d’emplois. Dans ce contexte, Olivier Bastin expliquera aussi aux étudiants comment s’articulent les partenariats public-privé.

Feyyaz Berber de RWTH Aachen a remporté le premier prix de l’Eurorégionale d’Architecture 2012, organisée par SCHUNCK* Architectuur. Cinq hautes écoles allemandes, néerlandaises et belges ont participé et des étudiants belges se trouvent parmi les gagnants. Le jury international (composé entre autres de Christian Rapp) a attribué le second prix à Mattijs Brands (PHL) pour son projet ‘RE: Peat Zwartenoek’ (>A+237). Des nominations honorables ont été décernées à Margaux Darras et à Axel Serveaux (ULg) pour le projet ‘(UN)stable grid’ qu’ils ont conçu pour le secteur entourant la nouvelle gare TGV de Liège. Pieter Vanhees (PHL) a reçu lui aussi une mention honorable pour son travail de fin d’études ‘One ship, one house’. Ces architectes diplômés ont déjà pris une petite avance dans la pratique de leur métier. [cvd] www.eap-pea.org

eap Mattijs Brands (PHL) a conçu une scénographie composée de quatre pavillons implantés dans les champs
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