à la ferme

1 avr. 2015 - RIEN AU HASARD, DANS L'ÉLEVAGE DU POULET. LOUIS-FRANÇOIS A PU VOIR LES COULISSES. D'UNE VÉRITABLE VOCATION.
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LOUIS-FRANÇOIS S’INVITE

LOUIS-FRANÇOIS à la ferme

DES POULAILLERS SCRUPULEUSEMENT CONTRÔLÉS, DES INSTALLATIONS À LA FINE POINTE DE LA TECHNOLOGIE, DES PRATIQUES QUI FAVORISENT LE BIEN-ÊTRE DES ANIMAUX... LES AVICULTEURS DU QUÉBEC NE LAISSENT RIEN AU HASARD, DANS L’ÉLEVAGE DU POULET. LOUIS-FRANÇOIS A PU VOIR LES COULISSES D’UNE VÉRITABLE VOCATION. TEXTE: CLAUDIA GUERRA

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LE POULET EN STATISTIQUES

«Thomas s’y intéresse beaucoup», dit sa mère, Julie, à Louis-François. C’est encore loin, mais le jeune garçon accompagne les grands — les fins de semaine — pour de menus travaux comme le ramassage des œufs. Il risque bien de suivre les traces de son père. «C’est sûr qu’on veut que les enfants suivent», dit Pierre-Luc Leblanc, éleveur de poulet et de dindon à Saint-Hyacinthe. Parce que, dans la journée d’un éleveur de poulet, il y a d’abord les valeurs familiales. En fait, au Québec, on compte plus de 758 familles d’éleveurs de poulet, des entreprises transmises de génération en génération, comme celle de Pierre-Luc, qui gère, avec son frère et sa sœur, la compagnie patriarcale.

MINUTIE, RIGUEUR, SOUCI DU DÉTAIL

La journée type commence souvent vers 7 h du matin. «On fait une tournée visuelle des poulaillers. On aère, on donne de l’eau fraîche et on dépose de la moulée dans les mangeoires, puis on fait marcher les oiseaux. On s’assure du confort de la volaille et on la nourrit bien», explique l’éleveur. Les planchers sont recouverts d’une litière propre, les animaux circulent librement dans les poulaillers et, biosécurité oblige, on enfile des bottes en plastique pour y entrer, car le danger de maladie arrive le plus souvent... de l’extérieur. Et si dans la ferme le calme semble régner, à l’intérieur des bâtiments les activités sont nombreuses. On ne chôme pas! Conduites d’alimentation, système de ventilation qui permet de renouveler l’air, dispositifs de réglage de la lumière selon l’heure du jour: on passe au peigne fin toutes les installations. Les éleveurs apportent une surveillance particulière à l’humidité et à la température ambiante afin de favoriser une croissance optimale des animaux. La chaleur sera généralement maintenue aux alentours de 34 °C, et réduite de semaine en semaine. L’objectif? Que les poussins apprennent à dégager leur propre chaleur. «Il n’y a pas deux élevages pareils. Il faut aimer la nature, avoir un bon sens de l’observation et bien comprendre le comportement des oiseaux, ce qu’on acquiert avec l’expérience», ajoute Pierre-Luc. Les aviculteurs tiennent également compte du cycle de croissance dans l’alimentation, qu’ils

font varier en quantité et en éléments nutritifs selon l’âge des animaux. Les poulets sont nourris au grain, et non seulement la composition de la moulée est assujettie à la loi relative aux aliments du bétail, mais elle est aussi soumise à des inspections gouvernementales. Elle contient essentiellement des céréales, maïs, blé, ainsi que des extraits de canola et de soya. «Les hormones et des stéroïdes sont interdits depuis 1973», rappelle Pierre-Luc à Louis-François.

EN MODE PERFECTIONNEMENT

Désormais, le bien-être animal est une priorité chez les aviculteurs. «Au début des années  2000, le défi était l’environnement. Avec le temps, on a réussi à faire le changement de culture qui s’imposait. Maintenant, c’est le bien-être des oiseaux qui nous occupe. On est rendu là», constate l’éleveur de Saint-Hyacinthe. Depuis plusieurs années déjà, les producteurs suivent un code de bonnes pratiques et ont adopté des programmes relatifs aux soins aux animaux, à la salubrité ou encore au transport du poulet. On le voit, les entreprises familiales font des efforts considérables pour améliorer le confort des animaux, se responsabiliser et perfectionner les méthodes de production dans tous ses aspects, de l’interdiction d’employer certains types d’antibiotiques aux recomman-dations de nettoyage et de désinfection, en passant par la connaissance des médicaments utilisés. Pas étonnant qu’on prenne la chose si au sérieux et qu’on continue à étudier les techniques d’élevage: le poulet est la viande la plus consommée au Québec, et la plus économique. Les aviculteurs se sont même dotés d’une chaire et d’un centre de recherche en partenariat avec l’Université de Montréal et l’Université McGill.

En 2014, le prix au kilo d’un poulet entier était de 7,50 $, comparativement à 17,57 $ pour un bifteck de ronde. LE POULET EST EN

DEUXIÈME POSITION

SUR LE PALMARÈS DES ALIMENTS LES PLUS CONSOMMÉS EN RESTAURANTS TOUT JUSTE APRÈS LES FRITES. LE POULET DEVANCE TOUTEFOIS LES PIZZAS, LES HAMBURGERS, LES SALADES ET LES FRUITS DE MER!

37 %

de la consommation de poulet a lieu dans le réseau des services alimentaires.

Le chiffre d’affaires annuel de production de poulet au Québec totalise plus de

664 millions de dollars.

Le Québec est le deuxième producteur d’importance au Canada, avec une production annuelle de

166 MILLIONS DE POULETS.

En moyenne, on mange du poulet

8 fois par mois à la maison et au restaurant.

C’est qu’à la ferme les discussions bifurquent sur l’avenir de l’industrie, et les remises en question sont nombreuses. La job d’éleveur? C’est aussi la tenue des comptes, la planification financière, les stratégies de développement... Il n’est donc pas rare qu’en plus de leurs compétences en élevage, les aviculteurs, en véritables gens d’affaires à l’allure décontractée, accumulent les formations et valorisent l’esprit coopératif.

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