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No.956 du 26 mars au 1er avril 2014

www.lesinrocks.com

Stromae M 01154 - 956 - F: 3,50 €

rédacteur en chef

Allemagne 4,40 € - Belgique 3,90 € - Canada 6,99 CAD - DOM 4,80 € - Espagne 4,30 € - Grande-Bretagne 6,30 GBP - Grèce 4,30 € - Italie 4,30 € - Liban 11 000 LBP - Luxembourg 3,90 € - Maurice Ile 6,30 € - Portugal 4,30 € - Suède 53 SEK - Suisse 6,50 CHF - TOM 960 XPF

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Benni Valsson pour Les Inrockuptibles

alors on fait un journal “Ton canard, je vais lui faire sa fête.” Voilà, en gros, ce que nous a répondu Stromae après que nous lui avons proposé de devenir le rédacteur en chef d’un numéro des Inrocks. Tout est allé très vite. D’abord une conférence de rédaction organisée sur la grande tournée des Zénith de Stromae. C’était un samedi matin, à Amiens, Picardie, il était beau, il faisait soleil. On a sorti les chaises dehors. Stromae a pris le chemin de fer entre ses mains. Le sommaire s’est rempli à l’enthousiasme, dans tous les sens, dans tous les domaines. Ça commençait un peu comme ces histoires qu’on raconte petit. “Alors, c’est un Anglais, un Belge, un Italien et un Français…” Sans avoir rien calculé, avec sa nouvelle casquette de red chef et son coup d’avance, Stromae nous a emmenés en Europe, celle de

demain. A la rencontre des nouveaux espoirs de la musique britonnne King Krule et Benjamin Clementine, dans la roue des Belges Kody et Walter Van Beirendonck (le premier est standupper, le second créateur de mode, admirez le grand écart) et sous le chapeau d’un des hommes les plus drôles de France, Redouanne Harjane. Nous avons aussi mangé dans un resto de champignons à Bruxelles, sommes allés jeter un coup d’œil dans des centres sociaux de Rome, lieux uniques où la culture est si vivace. Nous avons découvert ce qu’étaient les trous de ver (un peu de science, ça ne fait jamais de mal), mis dans nos favoris le site AA13 et dans nos oreilles le rap de Nemir. Avec la générosité qui est la sienne, Stromae nous a ouvert son univers : nous ne pouvions que lui offrir notre journal. Bonne lecture.

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édito billet doux debrief recommandé interview express King Krule événement vague FN aux municipales le monde à l’envers histoire 2 la courbe la loupe futurama démontage nouvelle tête Kody style food

Stromae par Benni Valsson pour Les Inrockuptibles

No.956 du 26 mars au 1er avril 2014 couverture Stromae par Benni Valsson pour Les Inrockuptibles

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40 Ave Stromae rédac chef invité, il partage ses coups de cœur. Malgré 85 dates de concerts, il a aussi pris le temps pour un entretien 

46 le géant des Flandres le styliste Walter Van Beirendonck distille un grain de folie dans le vestiaire masculin

50 darling Clementine songwriter et showman d’exception, Benjamin Clementine entame une tournée à travers la France

58 Redouanne Harjane, grand rigolo punchliner de haut vol, l’humoriste fait sa Comédie (de Paris)

Ce numéro comporte un supplément de 16 pages “Suisse in my pocket” jeté dans l’édition kiosques et abonnés France.

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cinémas Les Gazelles, Aimer, boire… musiques Jeanne Cherhal, Nemir… livres Milan Kundera, James Ellroy… scènes Phèdre… expos Sarah Tritz, Wade Guyton médias les nouveaux éditocrates…

50 Gabriele Stabile pour Les Inrockuptibles

visite de deux “centres sociaux”, laboratoires culturels et politiques. Précieux mais menacés

Micky Clement

52 à Rome, des zones d’utopie

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billetdoux

cher Stromae par Christophe Conte

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ette semaine c’est toi le boss, le taulier, le capitaine, et c’est un honneur, crois-moi, d’avoir pour une fois un chef aussi bien habillé. Oui, détends-toi, Paulo, on m’a demandé d’être gentil avec toi, alors qu’en temps normal, cette page est dévolue à la défouraille, à la crucifixion verbale des people ou des politiques qui ont l’art de nous briser les nerfs – voire les oreilles, voire plus. Mais là, c’est différent. Quand je dis qu’on m’a demandé d’être

gentil avec toi, je ne parle pas de mes supérieurs – les vrais, ceux qui seront encore là la semaine prochaine –, non, c’est beaucoup plus simple que ça : ma fille de 9 ans m’a fermement signifié que si par malheur je ne faisais même qu’érafler son idole des six derniers mois, je serais privé de cadre en nouilles à la prochaine fête des pères. “Pour le coup, ça va être Ta fête”, a-t-elle prévenu. Tu vois, même dans les menaces elle se démerde pour glisser une de tes chansons. C’est pas à toi que je vais dire ça, mais l’amour paternel, comme

le cadre en nouilles, est une chose sacrée. N’empêche, mets-toi à ma place, on a beau t’accorder sur ta bonne poire toute la sympathie du monde – en plus tu es Belge, ça double le tarif –, entendre un petit bout de gonzesse brailler Papaoutai à longueur de temps, ça peut avoir pour effet d’entailler légèrement la patience. “Papaoutai, Papaoutai, dis-moi où tu es caché ?” “Ben, je suis là, t’es miro ou quoi ? Tiens pour la peine, va ranger ta chambre…” Et je ne parle même pas de Formidable, Tous les mêmes, le retour d’Alors on danse… Remarque, tu sais quoi, quand je réalise que l’alternative c’est Maître Gims, le Michel Sardou r’n’bouse, celui-là même qui chante sur le seul titre de ton album qui me donne franchement envie d’égorger des bébés pandas, et bien je me dis qu’on a quand même de la chance de t’avoir. De toute façon, on n’a pas le choix, la machine est lancée, 1,5 million d’albums dans la nature ça laisse une trace historique, un truc d’ordre sociologique, mystique peut-être, un envoûtement plus fort que la résistance qu’on aurait l’envie éventuelle d’y opposer. Tu as même réussi à dégommer Omar Sy de la première place des personnalités préférées des 7/14 ans dans le sondage annuel Ipsos pour Le Journal de Mickey – le JDD des prépubères – et je suis certain que parmi les plus vieux, voire les très vieux, tu ramasses aussi la mise, et surtout auprès des parents qu’à travers les thèmes de tes chansons (le divorce, l’absence du père, la maltraitance, les excès divers, l’aliénation via les réseaux sociaux) tu dispenses de consulter une assistante sociale. Et puis tu leur rappelles Jacques Brel, le plus belge des chanteurs français jusqu’à aujourd’hui, et dont il était grand temps sans doute de rénover auprès des jeunes l’image noir et blanc d’un mec suant parce qu’il s’est fait larguer. Merci patron, donc. Je t’embrasse pas, c’est la règle, mais tu reviens quand tu veux.

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s’extirper du moins que zéro grâce aux inRocKs La semaine dernière, il était question de montées sublimes et de sexe pris comme une drogue, de burn-out littéraire et de rebond social, de dévastation et du FN.

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on vieux Gamelin, ma gameluche, ma gamelle, pas de panique surtout, pas de panique ! Tu es dans un lit – pas le tien, ça arrive – et si la femme qui est à côté de toi ressemble trait pour trait à ta grandmère, c’est peut-être que tu ne vois pas très clair. Un caniche lèche tes pieds, pourquoi pas ?, il est chez lui après tout. Tout va rentrer dans l’ordre. Face à moi, au-dessus d’un écran, plat mais immense, un portrait de Marine Le Pen. C’est quoi ce bordel ? “La force, tranquille” peut-être, mais là, c’est surtout un violent bad trip. A gauche, une perruche avec des yeux méchants, braqués sur moi. Une putain de perruche agressive, une perruche du GUD ! Elle va m’attaquer, la conne ! S’échapper, vite ! Très doucement, je tends le bras pour saisir mon pantalon. Tout doux ma belle, tout doux. Je bondis, m’explose le genou par terre, me redresse, et sors de cet appartement en hurlant “No pasarán !” Il est 7 heures 30. Je suis dans la rue, j’ai un pantalon, pas de T-shirt, et un mal de crâne à faire exploser le Bayern de Munich. Derniers souvenirs répertoriés dans mon historique mental : une fête de dingues, du bruit, du champagne, et mon meilleur pote qui hurle qu’“on est en vie putain, on est les kings of the world”. L’affreuse leçon. Fallait s’arrêter à temps, rentrer se coucher avant que ça ne bascule dans le n’importe quoi. Suis-je condamné à la prudence, à la sobriété, au nivellement tranquille d’émotions raisonnables vers une moyenne acceptable ? Chaque moment de grâce doit il être payé par une déroute ? On n’en sort pas. Amy Grace Loyd explique que “beaucoup de gens utilisent le sexe comme une drogue”. Evidemment. Et pas simplement le sexe. Tout ce qui rend le présent plus présent, tout ce qui pallie l’absence de sel de la vie : la fête, l’alcool, l’amour, les passions, le travail. Tous accros pour s’accrocher à la vie ! Mais on finit toujours par payer l’addiction. Bret Easton Ellis a passionnément aimé écrire des romans ? Il a fini par “faire un burn-out”. “En janvier 2013, j’ai craqué, je suis retombé en dépression pendant un an (…). Je me sentais nul, inutile, terrifié par la vie…” Les montées sublimes précèdent les descentes abyssales que seul un nouveau shoot peut stopper. Il faut que cela cesse. Rester chez soi, “ne plus participer à la vie, quand la société (…) vous pousse à rebondir”, comme Celia, le personnage d’Amy Grace Loyd. Je traîne les pieds dans la rue, sans ressort, incapable de “rebondir”. A l’image de Lindsay Lohan, je suis “dévasté (…), déchiré”, bon à rien. Pour la vipère d’Ostermeier, ce serait précisément “ça, la révolution”, le fait de n’être plus bon à rien, plus “utile pour être exploité par le capitalisme”. Cela ferait même de moi le “seul vrai rebelle autonome.” Maigre consolation. Je vais rentrer chez moi, me planquer sous ma couette et ne plus sortir de mon lit. C’est déprimant, la révolution. Alexandre Gamelin

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une semaine bien remplie Vivre la grâce avec Mogwai, retrouver les noir et blanc de Robert Mapplethorpe, prendre des coups de poing dans les yeux avec Sexy Sushi et Théo Mercier, caresser de nobles dessins au Carreau du Temple et déguster une salade de saison avec Mac DeMarco.

bruit divin Mogwai

concert le 29 mars à Nîmes (Paloma)

Steve Gullick

Les poils encore dressés par les montagnes russes du récent album Rave Tapes, on croisait les Ecossais à Paris, en février, dans un Olympia transformé en panthéon du son. Entre fureur et délicatesse, entre le bruit et ses fantômes, les vétérans maîtrisent le temps, l’espace et les éléments avec une grâce divine et frappante. A ne pas louper, donc.

Théo Mercier. Photo Erwan Fichou

papier du temple Drawing Now

à deux mains Théo Mercier, Sexy Sushi & Co

performances les 28 et 29 mars dans le cadre du Festival Exit à Créteil, maccreteil.com

Damien Cadio, Tupapaco, 2013

Il a déjà signé deux de leurs visuels d’album. Pour cette nouvelle collaboration, l’artiste Théo Mercier et le duo electro Sexy Sushi élargissent le cercle aux chorégraphe, interprètes, metteurs en scène François Chaignaud, Pauline Jambet, Marlène Saldana & Jonathan Drillet. Un show décapant en perspective, sobrement intitulé Du futur faisons table rase.

Il y a au moins deux bonnes raisons de visiter le salon du dessin contemporain : 1. Vous serez parmi les premiers à fouler le sol du nouveau Carreau du Temple, qui a rouvert ses portes le 20 février au cœur du Marais, à Paris ; 2. Ce salon est l’un des plus pointus mais aussi des plus abordables en termes de prix. Au programme, 87 galeries et un bon aperçu de la diversité de cette pratique qui échappe plus souvent qu’on ne le croit à la 2D de la feuille de papier. salon jusqu’au 30 mars au Carreau du Temple et à l’Espace Commines, Paris IIIe, drawingnowparis.com

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rétrospective Robert Mapplethorpe

William S. Burroughs, 1981. Robert Mapplethorpe Foundation. Used by permission

Attention : culte. Décédé prématurément en 1989 du sida, le photographe américain Robert Mapplethorpe est à l’honneur à Paris. Et avec lui ses autoportraits émaciés ou tout de cuir bandé, mais aussi des images moins connues, natures mortes et portraits féminins, comme ceux que Sofia Coppola et Isabelle Huppert avaient exhumés lors de l’invitation de la galerie Thaddaeus Ropac à revisiter l’œuvre dense de cet artiste star. exposition jusqu’au 13 juillet au Grand Palais, Paris VIIIe, grandpalais.fr

jours de salade

Danny Cohen

Mac DeMarco A 23 ans, ce Canadien curieux est peut-être l’une des dernières bonnes raisons de croire en ce vieux truc qu’on appelle parfois “rock”. Citant pêle-mêle des influences hétérodoxes (ça va de Weezer à Shuggie Otis en passant par la surf-music la plus expérimentale), ce jeune gredin déboule avec un nouvel essai lucide et flamboyant, qui rappellera aux connaisseurs les premières élucubrations de Beck ou de Jonathan Richman en solo. album Salad Days (Captured Tracks), sortie le 31 mars 26.03.2014 les inrockuptibles 13

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“YouTube m’a rendu dingue”

Jamie-James Medina

le Londonien Archy Marshall, 19 ans, a sorti son premier album 6 Feet Beneath the Moon sous le nom de King Krule. Kubrick, Elvis, Illuminati et Chelsea : rencontre avec un drôle de lad.

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ing Krule, Edgar The Beatmaker, Zoo Kid… Tu utilises beaucoup de pseudos. Tu n’aimes pas ton vrai nom, Archy Marshall ? King Krule – Si, bien sûr ! Je l’utiliserai sûrement un jour. Mais pour le moment, j’aime avoir des pseudos culottés ! King Krule, c’est une référence au personnage de King K. Rool dans Super Mario Bros ? Non, à King Creole, le film avec Elvis Presley, et à Kid Creole & The Coconuts (groupe fondé par Kid Creole en 1980 et toujours en activité – ndlr). C’est un mot que j’ai inventé un soir, qui a un sens très vague. Ça veut dire le roi sans bras ni jambes qui se déplace dans la ville en rampant, le roi prolétaire. Elvis Presley fait partie de tes influences ? Oui. Un des morceaux d’ouverture du film a beaucoup influencé ma façon de chanter et mon approche de la composition. Je suis très fan de rockabilly. Comme Elvis, tu te verrais faire du cinéma ? Oui, je suis fan de cinéma, surtout de Stanley Kubrick, mon réalisateur préféré. J’adore Shining. Le film m’intriguait tellement que j’ai lu le livre de Stephen King

et, je ne vais pas te mentir, je préfère l’histoire telle qu’elle est dans le livre, le personnage y est plus creusé. Mais si Kubrick s’est éloigné du livre, il lui a apporté quelque chose d’extraordinaire, de très beau. Tu qualifies ta musique de “blue wave”… J’aime la sonorité de ces mots ! Ça fait référence à une période où je déprimais et où j’avais l’impression qu’une vague bleue me submergeait. Désormais, je vois plus ma musique comme quelque chose de noir. Tu t’intéresses à d’autres groupes actuels ? Mount Kimbie, Warpaint, et des groupes hip-hop comme Ratking de New York ou Metro Zu de Miami. J’ai beaucoup communiqué et travaillé avec Odd Future. Il y a plein de musiciens qui ont le même état d’esprit et qui vont dans des directions semblables. On veut jouer ensemble, créer ensemble. Je reviens d’une tournée en Australie où j’ai pu voir Savages, Warpaint, Mount Kimbie, Earl Sweatshirt, Danny Brown. C’était génial, j’étais entouré de mecs talentueux que j’adore. Là-bas, tu as enregistré avec Earl Sweatshirt et les moitiés de Warpaint et de Jagwar Ma… C’était à Sidney. Je me suis réveillé à l’hôtel vers

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1 heure du matin. Je suis descendu à l’accueil et là, Jonto (Danilewitz, producteur australien – ndlr) discutait avec les filles de Warpaint, Earl d’Odd Future et Jono de Jagwar Ma. Je suis monté en voiture avec eux et on est allés dans un studio. On a fait de la musique tous ensemble, une sorte de jam jusqu’au lever du soleil. Vous allez sortir quelque chose ? Je ne sais pas. On a fait des super trucs… C’est enregistré en tout cas. Tame Impala a repris Stranger in Moscow de Michael Jackson. Toi, tu opterais pour quoi ? J’ai déjà fait Stand by Me de Ben E. King et Rock the Casbah. Aujourd’hui, je choisirais sûrement Diamonds on the Soles of Her Shoes de Paul Simon. Ça fait quoi d’avoir commencé si jeune ? J’étais accroché à ma guitare, je passais mon temps à jouer, du coup j’ai laissé tomber l’école. C’était la meilleure décision de ma vie. J’ai grandi avec internet, ça m’a permis de découvrir plein de trucs. YouTube m’a rendu dingue, je passais des heures à regarder des live, des clips, des émissions comme Top of the Pops. Tu penses quoi du téléchargement ? Je m’en fiche, moi aussi je télécharge illégalement. Le seul truc qui me dérange, c’est que ça nous éloigne du support physique. J’écoute toujours beaucoup de vinyles. Mettre l’aiguille sur une galette est une expérience physique. Internet permet d’écouter et de lire ce que l’on veut ; du coup, on prend tout pour acquis, les gens sont habitués à tout trouver tout de suite, ça enlève une grand part de mystère… Il y a un sujet d’actu que tu suis particulièrement ? L’histoire de l’avion qui a disparu. J’ai pris un vol une semaine avant sur la compagnie Malaysia Airlines. Tu t’intéresses à la politique en Angleterre ? Oui. Je vis dans un quartier de Londres très touché par la pauvreté. Ma mère était employée en freelance dans le secteur public et s’est retrouvée au chômage. Le gouvernement se ridiculise dans sa façon de dépenser notre argent, notamment dans les salaires des hommes politiques.

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“Son premier album est un de mes disques de 2013. Une claque : j’aime la musique, la voix, la façon dont la musique fonctionne avec la voix. Le personnage, aussi énigmatique que charismatique, m’intrigue beaucoup. Il est jeune mais semble avoir déjà vécu plusieurs vies.”

Ça te plaît de vivre dans une monarchie ? Je déteste la monarchie britannique. Ils possèdent nos terres et on doit leur payer des impôts sans raison. Pourquoi existent-ils à part pour alimenter le tourisme ? Tu as un avis sur le référendum à propos de l’indépendance de l’Ecosse ? Ce serait mauvais que l’Ecosse nous quitte, elle fournit la majorité des électeurs du Parti travailliste. Il n’y aurait presque plus de votes à gauche, le Royaume-Uni serait dans la merde. Mais je ne suis pas un expert… Moi, je suis plus habitué à regarder des vidéos sur les Illuminati en étant défoncé ! (rires) Chelsea ou Arsenal ? Chelsea ! Je ne suis jamais allé au stade, c’est trop cher, je regarde à la télé. Les seuls matchs auxquels je vais, ce sont ceux de petites équipes locales. L’Angleterre va-t-elle gagner la Coupe du monde ? (rires) Non, je ne suis pas stupide. J’espère que la République tchèque va gagner, j’ai de la famille là-bas. Des projets pour cet été ? De très longues vacances dans le Sud de la France, près de Toulon. Je compte faire du canoë, organiser des fêtes et enregistrer de nouveaux morceaux. J’ai souvent passé mes vacances en France parce que mon oncle sort avec une fille de Marseille. La France, c’est la liberté. Tu parles français ? Oui (en français) ! Non, je blague. Je ne parle même pas vraiment anglais. Je ne peux pas parler de langues en fait, je suis un sans-langues. Tu te sens punk ? J’ai toujours eu une vision assez libre de la musique. Je n’ai jamais appris à jouer de la guitare, je joue et je vois ce qui sonne bien. La façon dont je chante, comme si je crachais les mots, se rapproche du punk. Pour toi, c’est une philosophie de vie ? Tout à fait. J’ai l’impression que je ne changerai jamais, que rien ne pourra jamais me changer. propos recueillis par Carole Boinet concerts le 2 avril à Tourcoing, le 4 à Paris (Cigale), le 5 à Lyon

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Front haut, tête basse Le score historique du Rassemblement Bleu Marine aux élections municipales marque un tournant dans la vie politique française. Mais il masque aussi les difficultés structurelles du parti de Marine Le Pen et le met à l’épreuve de l’exercice du pouvoir.

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e second tour n’a pas encore rendu son verdict que le Front national triomphe déjà. Sur les plateaux de télévision, Marine Le Pen porte le sourire des lendemains qui chantent. “C’est la fin de la bipolarisation de la vie politique”, plastronne la présidente du FN qui parle d’un “cru exceptionnel”. Il faut dire que la moisson est historique. Sur fond d’abstention et de sanction de la gauche au pouvoir, le FN arrive en tête dans 17 communes de plus de 10 000 habitants dont Avignon, Perpignan, Béziers, Tarascon, Forbach, Saint-Gilles ou bien encore Fréjus. Fréjus, longtemps fief de François Léotard dont le dernier combat politique fut – ironie du sort – la lutte contre le FN. “Je suis malheureux comme les pierres, maugrée l’ancien président de l’UDF. Mon père et moi avons été maires de cette ville et aujourd’hui elle s’offre au FN, c’est désastreux !” Comme si la coupe n’était pas assez pleine, le parti d’extrême droite se paie le luxe de remporter, dès le premier tour avec Steeve Briois, la mairie d’HéninBeaumont. Depuis plus de vingt ans, cet enfant du pays mène un important travail d’implantation dans cette ville en plein marasme économique – dont la gestion socialiste est largement discréditée. “Je m’attendais à un bon premier tour, mais là c’est exceptionnel, se réjouit Marine Le Pen. Je me demande si la vie politique française recense beaucoup de villes gagnées au premier tour par un candidat qui n’est pas le maire sortant.”

Le Front national s’impose surtout comme le “faiseur de rois” de l’entre-deux-tours puisqu’il devrait être présent dans 229 triangulaires. Traditionnellement fort dans les zones périurbaines, le vote frontiste progresse dans les grandes métropoles. “Nous sommes de retour dans les grandes villes comme Marseille, Lyon, Nice, Limoges où les sondages nous donnaient largement défaits”, commente, goguenard, Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du mouvement. Si le Front national se vit déjà comme la troisième force politique du pays, il manque toujours autant de cadres structurés. Faute de candidats, le FN n’a pu présenter que 597 listes et a eu toutes les peines du monde à les boucler. “Il y a des villes où le FN a fait plus de 30 % lors de la dernière présidentielle et où il n’a pas pu présenter de candidats, analyse Nicolas Lebourg, historien spécialiste des droites extrêmes. Le FN continue à éprouver les pires difficultés à attirer des technocrates même s’il peut y avoir des exceptions. La preuve sur la liste de Louis Aliot à Perpignan, où on trouve Bruno Lemaire, ancien prof à HEC, diplômé d’Harvard…” Seize ans plus tard, le FN ne s’est toujours pas remis de la douloureuse “scission” fratricide de 1998. A l’époque, 140 conseillers régionaux sur 275 et 62 secrétaires fédéraux sur 102 avaient quitté le parti pour rejoindre “le félon” Bruno Mégret. Multipliant les structures (Institut de formation des cadres,

Centre d’études et d’argumentaires, Conseil scientifique, etc.) comme d’autres jouent aux Lego, Mégret avait transformé le FN en parti super organisé. En en confiant l’administration à deux anciens mégrétistes (Steeve Briois et son adjoint, Nicolas Bay), Marine Le Pen cherche à retrouver ce degré de professionnalisation, mais son mouvement n’a pas encore regagné son niveau de stucturation des années 90. A l’épreuve du pouvoir local, le FN prend également un gros risque : celui de perdre sa quasi-virginité politique à l’horizon de la présidentielle de 2017. “C’est l’épreuve de vérité ou bien la mort subite, tout dépend si l’on voit le verre à

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Jean Michel André/RÉA

Steeve Briois, après son élection à la mairie d’Hénin-Beaumont, dimanche 23 mars

“une lourde responsabilité repose sur nos maires” Marine Le Pen

moitié vide ou à moitié plein, explique Nicolas Lebourg. Si le FN échoue dans sa gestion municipale, c’est une catastrophe politique dont il aura du mal à se remettre mais s’il réussit, il apparaîtra crédible et notabilisé. L’avenir de Marine Le Pen tient peut-être sur les épaules de Steeve Briois.”

En 1995, année faste où le FN avait raflé trois mairies (Toulon, Marignane, Orange), elles étaient présentées comme des “villes laboratoires” qui seraient “force de démonstration”. Délégué général du mouvement, Bruno Mégret parlait de ces villes comme de “l’avant-garde d’une stratégie territoriale” qui devait permettre au FN de remporter une “cinquantaine de villes en 2001”. Au final, la plupart des maires frontistes ont fini devant les tribunaux pour des irrégularités de gestion… “Une lourde responsabilité repose sur nos maires mais nous allons passer cet obstacle, promet Marine Le Pen en anticipant sur les résultats. Vous vous

trompez si vous pensez que nous fuyons la gestion du pouvoir. Le FN n’est plus le parti contestataire des années 80. Nous avons envie de faire nos preuves en gérant des mairies. Je pense d’ailleurs que c’est le seul moyen pour nous de conquérir le pouvoir en 2017. Nos équipes sont prêtes !” Au sein de la nouvelle génération de leaders frontistes qui émerge lors de ces élections municipales, tous ne disposent pourtant pas du brevet de “frontiste dédiabolisé”. David Rachline, candidat donné gagnant à Fréjus, a longtemps été proche de l’association Egalité & Réconciliation, la petite boutique de l’idéologue Alain Soral… David Doucet 26.03.2014 les inrockuptibles 17

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R. Dackus

Inauguration du terminal gazier lituanien en présence de la présidente de la Lituanie en Corée du Sud, le 19 février

complètement dans le gaz La crise en Ukraine met en lumière la guerre mondiale autour du marché du gaz. Et si la coupure entre Poutine et l’Europe mettait en péril l’ensemble de l’économie russe ?



e monde entier regarde du mauvais côté : l’avenir de l’Ukraine se joue en… Corée du Sud. Plus précisément à Ulsan. C’est là que les chantiers navals coréens viennent d’achever l’Independence. L’Independence est un énorme terminal gazier flottant, capable de traiter des millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) par jour. Dès 2015, il sera opérationnel au large des côtes lituaniennes. Juste à temps pour les négociations. Car cette année-là, les Lituaniens rediscuteront les termes du contrat qui les lie au géant russe Gazprom. Un contrat très défavorable : leur gaz leur coûte 20 % plus cher

qu’aux Allemands. Et leur dépendance est totale. L’Independence est donc une façon de faire savoir aux Russes qu’on peut se passer d’eux, et n’est qu’une des facettes d’une révolution gazière en cours. Une révolution silencieuse qui tétanise Moscou. Partout en Europe de l’Est, on construit des terminaux, flottants ou non. En Pologne, à Swinoujscie, sur la mer Baltique, c’est une installation d’un milliard d’euros qui est en train d’être achevée. La Finlande et l’Estonie – nations sœurs – décident

en ce moment laquelle des deux aura son unité de GNL pour s’alimenter mutuellement. L’Ukraine n’est pas en reste : à Yuzhny, on s’active à l’achèvement d’un terminal de GNL “stratégique”. De l’autre côté de l’Atlantique, aux EtatsUnis, la fièvre gazière s’est aussi emparée du golfe du Mexique. Partout, on investit dans d’énormes usines qui transforment le gaz naturel en GNL avant de l’exporter. Dans les trois années à venir, 64 milliards de dollars seront ainsi investis dans

la fièvre gazière s’est aussi emparée du golfe du Mexique

ce type d’infrastructures dont le nombre d’employés aura presque doublé au cours de la même période. Même chose au Canada. Ce gaz liquéfié naturel, c’est le gaz de schiste, produit en quantité chaque fois plus importante par les Etats-Unis et le Canada, qui commence à s’exporter et à servir d’arme dans le jeu opposant les Etats-Unis à la Russie. Ce gaz n’est pas forcément destiné à l’Europe. C’est plutôt la Chine et le Japon qui en importeront. Du coup, l’Asie diminuera ses importations qataries et le Qatar devrait alors se tourner vers l’Europe. Tout cela n’a rien d’un scénario de science-fiction et la Russie commence à paniquer : plus de la moitié de son budget national dépend de ses exportations en hydrocarbures et l’Europe est un client en or. Lui retirer ses pétroroubles, c’est la ramener à la vodka et aux matriochkas car c’est à peu près tout ce qu’elle exporte vers l’Europe. Or en développant les sources alternatives d’approvisionnement gazier, voire pétrolier, l’Europe retire à la Russie l’argument énergétique. Pour le moment, c’est Moscou qui parade, montre ses muscles, et annexe des territoires comme au bon vieux temps. Car la Russie sait bien qu’en face, personne n’a l’intention de mourir pour Sébastopol, ni la capacité militaire d’intervenir. Mais en effrayant les investisseurs étrangers dont elle a besoin et en affichant son mépris pour les traités qu’elle a elle-même ratifiés, la Russie n’a rien gagné d’important et a perdu l’essentiel : son client et son avenir européens. Anthony Bellanger

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présentent

A retrouver dans le hors-série des Inrockuptibles 120 SÉRIES INDISPENSABLES en kiosque le 28 mars

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Netflix/Sony Pictures Television

histoire 2

le reality show d’House of Cards A Washington, le succès de la série contamine la Maison Blanche et le Congrès. Les politiciens pastichent son héros, Frank Underwood, et utilisent l’intrigue pour diffuser certaines de leurs idées.

L

e dîner des correspondants de la Maison Blanche a lieu une fois l’an. Il réunit les hommes politiques, journalistes et hommes d’affaires les plus puissants du pays. Pour l’occasion, ils desserrent leur nœud de cravate et se vannent gentiment par discours interposés. La vedette du dernier dîner n’était pas un sénateur. Ni le Président. Ni un milliardaire. C’était un meurtrier : Frank Underwood, le personnage de la série House of Cards, incarné par Kevin Spacey (présent dans la salle). Le dîner a commencé par la diffusion d’une vidéo où Underwood coache plusieurs personnalités qui

lui demandent conseil par téléphone (le sénateur de l’Arizona John McCain, l’ancien maire de New York Michael Bloomberg…). Underwood termine la série de sketches par ces mots : “Je mens, je trahis, je terrifie pour obtenir ce que je veux. J’espère que vous avez pris des notes…” Rires nourris dans la salle. La relation entre le Capitole et cette série qui dépeint Washington comme une ville cynique, vénale et corrompue au dernier degré, est fascinante. D’abord, Washington adore. “La popularité du show dans la capitale a d’abord été un secret de polichinelle”, assure le journaliste Scott Meslow dans Politico. Deux semaines après le lancement,

cette série est un marchepied médiatique pour qui sait s’en servir

“les assistants parlementaires ne parlaient que de ça en off mais refusaient de le dire en public, de peur de donner une mauvaise image de leurs patrons”. Frank Underwood débute son ascension comme chef de la majorité au Sénat. Un poste occupé dans la vraie vie par Kevin McCarthy. Spacey l’a suivi plusieurs mois au Capitole pour se préparer au rôle (son verdict sur les politiciens, livré au Daily Show le mois dernier : “Ce sont des acteurs… Et il y en a beaucoup de mauvais”). A la vue de la série, le dircab de McCarthy s’est fendu d’un tweet assurant que son boss n’a rien en commun avec un sociopathe aux penchants mafieux pour l’élimination physique. C’était avant qu’House of Cards ne remporte trois Emmys. Pour célébrer le lancement de la saison 2 le mois dernier, McCarthy et d’autres membres du Congrès diffusent des vidéos d’eux-mêmes, reprenant les punchlines

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Kevin Spacey, au centre, dans la saison 2 d’House of Cards, diffusée sur Canal+

histoire 1 Dans House of Cards, diffusée aux Etats-Unis sur la plate-forme de streaming Netflix, Kevin Spacey campe un politicien qui connaît toutes les ficelles du Capitole. Avec sa femme Claire (Robin Wright), il forme un couple machiavélique et amoral prêt à écraser n’importe qui pour devenir président et première dame des Etats-Unis. Le show est un succès mondial et Barack Obama son fan numéro 1 : “No spoilers, please”, a-t-il tweetté le soir du lancement de la saison 2, assurant ainsi au show une couverture médiatique optimale.

les plus cruelles de Frank Underwood sur le ton de l’humour. Pub gratuite pour le show autant que pour eux. Médias et politiques entretiennent une confusion divertissante. Quand ABC demande à Kevin Spacey le conseil que donnerait Frank Underwood à Hillary Clinton, Spacey répond : “Je pense qu’il dirait run, baby, run.” La phrase est reprise par tous les médias. Du pain bénit pour Hillary. Sans oublier Twitter : via un faux compte, Frank Underwood taille le bout de gras avec les sénateurs qui lui répondent volontiers, créant un jeu entre show et réalité. Plus surprenant, certains utilisent les intrigues pour donner plus d’écho à leurs idées. Louise Slaughter, membre du Congrès, a diffusé un communiqué de presse un peu balourd, notant que la série s’est inspirée d’une de ses initiatives : convaincre l’US Air Force de retirer une brochure suggérant aux victimes de harcèlement sexuel que parfois, il vaut mieux se soumettre que résister. “C’est dans l’épisode 5 de la saison 2, à 29’45”, dit-elle. Dans un autre épisode, une alliée d’Underwood dit à un sénateur new-yorkais que son vin de Long Island a un goût de pisse. Aussitôt Tim Bishop, le véritable sénateur de Long Island, tire les médias par la manche, communique, invite les créateurs du show à une dégustation pour qu’ils jugent par eux-mêmes “si le vin de l’East End a vraiment un goût de pisse.”

Une erreur serait de donner à la série plus de pouvoir qu’elle n’en a, une autre serait de faire comme si elle n’était pas là. La série n’est pas un miroir du Capitole, davantage un marchepied médiatique pour qui sait s’en servir. C’est un show bien ficelé : son créateur, Beau Willimon, un obsédé du détail, a d’abord grenouillé dans le monde politique. La plus grosse ligne de son CV : chef du service de presse pour Howard Dean lors de la primaire de 2004. Aux Etats-Unis, le nom d’Howard Dean est synonyme de campagne présidentielle foirée : grisé par un premier succès, il avait poussé un cri de ralliement bizarroïde lors d’un discours dans l’Iowa. Ce beuglement s’est transformé en mème sur internet, détruisant pour toujours la crédibilité du candidat – un scénario digne d’House of Cards, dont Willimon s’est sûrement beaucoup inspiré. Désormais, les politiciens se réclament de Frank Underwood, n’hésitant pas à le paraphraser. Un palier a été franchi par Barack Obama lors d’une rencontre avec des gourous des nouvelles technologies en décembre : “J’aimerais que les choses soient réglées d’une manière aussi efficace (que dans la série)”, puis, sur le ton de la blague mais sans dire clairement s’il faisait référence à l’acteur Kevin Spacey ou à son alter ego Underwood : “J’aime beaucoup cet homme-là. Il accomplit énormément de choses.” Maxime Robin 26.03.2014 les inrockuptibles 21

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retour de hype

retour de bâton

hype

buzz

pré-buzz

“Brooklyn, c’est le nouveau Brooklyn”

“j’arrive plus à dormir depuis la découverte de l’oviraptorosaure caenagnathidae”

Drake + Rihanna

“en fait, je vais pas pouvoir aller à Rio, finalement” Cloak, l’appli qui permet d’éviter les gens IRL

le parc zoologique de Paris

le tiramisu les textos d’Eric Raoult “et donc on change d’heure dans quel sens ?”

Joaquin Phoenix

Willem Dafoe en Pasolini pour Ferrara

Vanity Fair le big-bang “c’est vrai qu’il paraît qu’il y a pas mal de bâtards à Bordeaux”

le Festival des Inrocks à Londres

“En fait, je vais pas pouvoir aller à Rio, finalement” Genre. Le parc zoologique de Paris Le nouveau zoo de Vincennes, que l’on devrait désormais appeler “parc zoologique de Paris”, ouvrira ses portes le 12 avril. Le Festival des Inrocks franchira les frontières pour la première fois avec un concert de Frànçois & The Atlas Mountains à la Scala de Londres, le

11 novembre. L’oviraptorosaure caenagnathidae Reconstitué par des paléontologues américains, cette sorte de raptor géant à tête de volaille vieux de 66 millions d’années est déjà surnommé “le poulet de l’enfer”. Brrr. Le tiramisu Le restaurant de Trévise où il a été inventé dans les années 70 fermera le 30 mars. Jour de deuil international. D. L.

tweetstat Si sa peine de prison a été confirmée en cassation, Jérôme Kerviel n’est plus condamné à verser 4,9 milliards à la Société Générale. Suivre

Kerviel Jérôme @kerviel_j

Énorme victoire! Merci pour vos soutiens et vos messages. Vous me portez. Je vous aime!!! 15:12 - 19 mars 2014

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