70e festival d'Avignon

les d'air, dans une incroyable épopée ..... Jean-Baptiste Szézot. Cinq gars. "On air". Et "on....nerfs !" Fabien BONNIEUX ..... portez un coussin pour plus de.
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Jeudi 21 Juillet 2016 www.laprovence.com

LES SCÈNES

AUBAGNE ◆ Balades Théâtrales "En attendant Marcel" Balade d'environ 3 km / Niveau moyen (quelques montées abruptes et caillouteuses). A 17 h 45. Domaine de la Font de Mai 04 42 03 49 98.

AVIGNON ◆ Festival Théâtr’enfants (JEUNE PUBLIC). 34e festival Théâtr'enfants. A partir de 9 h 45. Maison du Théâtre pour enfants 20 avenue Monclar. 04 90 85 59 55. ◆ J’ai soif (CONCERT SPECTACLE) Serge Barbuscia (mise en scène et jeu), Maurizio Salerno et Luc Antonini (Orgues). 70e festival d'Avignon. A 18 h. Cathédrale métropole Notre-Dame-desDoms 04 90 14 14 14. ◆ Kit de survie (MUSIQUE ET POÉSIE) Direction artistique Serge Teyssot-Gay. A 22 h. Musée Calvet 65, rue Joseph Vernet. 04 90 14 14 14. ◆ Babel 7.16 (DANSE). 70e festival d'Avignon. Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet. A 22 h. Cour d'Honneur du Palais des Papes 04 90 14 14 14. ◆ Leila se meurt (DANSE). 70e festival d'Avignon. Chorégraphie Ali Chahrour. A 22 h. Cloître des Célestins 04 90 14 14 14. ◆ We’re pretty fuckin’ far from okay (DANSE). 70e festival d'Avignon. Création. Chorégraphie Lisbeth Gruwez. A 18 h 30. Gymnase Paul-Giéra 55 avenue Eisenhower. 04 90 14 14 14. ◆ De l’Imagination (d’après la Barbe bleue) (JEUNE PUBLIC). 70e festival d'Avignon. Création. De Clara Le Picard. A 11 h, 15 h. Chapelle des Pénitents blancs Place St-Vincent. 04 90 14 14 14. ◆ Au Coeur (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. De Thierry Thieû Niang. A 19 h. Collection Lambert 5, rue Violette. 04 90 14 14 14. ◆ Espæce (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. D'Aurélien Bory. A 18 h. Opéra grand Avignon 04 90 14 14 14. ◆ Hearing (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Mise en scène d'Amir Reza Koohestani. A 15 h. Théâtre Benoît-XII 04 90 14 14 14. ◆ Het land Nod (le pays de Nod) (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. De FC Bergman. A 17 h. Parc des Expos 04 90 14 14 14. ◆ La Dictadura de lo cool (La Dictature du cool) (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. De La Re-Sentida. A 18 h. Gymnase du lycée Aubanel 04 90 14 14 14. ◆ Le ciel, la nuit et la pierre glorieuse (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. La Piccola Familia. A 12 h. Jardin Ceccano rue Laboureur. 04 90 14 14 14. ◆ Les Âmes mortes (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Mise en scène de Kirill Serebrennikov. A 15 h. La FabricA 11 rue Paul Achard. 04 90 14 14 14.

Un "Kit de Survie" bien entendu Serge Teyssot-Gay, ex-guitariste de Noir Désir, est aux commandes de ce concert à Avignon

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e lieu déjà, - la cour du musée Calvet à Avignon, par ciel étoilé, a quelque chose de superbe. "C’est vraiment sympa d’être ici avec vous ! C’est peut-être quelque chose de banal à dire mais c’est... impressionnant !", exprimera d’ailleurs en français, Mike Ladd, le rappeur originaire de Boston que Serge Teyssot-Gay a convié sur le projet de Kit de Survie. Serge Teyssot-Gay ou le co-fondateur et guitariste de Noir Désir, lancé depuis toujours dans des projets parallèles et aujourd’hui, plus encore, dans des projets collaboratifs. Mardi soir, on le retrouve sur scène, nu-pieds, comme un poisson dans l’eau, accompagné de son partenaire à la batterie et à la composition Cyril Bilbeaud. Ensemble, ils ont créé Zone Libre, leur espace de vie commune qu’ils ouvrent aux invitations, comme avec ce Kit de Survie (en milieu hostile) auquel participent Akosh Szelevenyi au saxophone, Médéric Collignon, au cornet et au saxhorn et bugle, et les rappeurs-poètes Mike Ladd et Marc Nammour. Avouons-le. Cette formation sextet tient de l’improbable devant un public improbable. D’abord parce que tous les musiciens et chanteurs ont des personnalités et des backgrounds différents, avec des caractères affirmés et une créativité à toute épreuve. Des caractéristiques qui pourraient contrarier la formation d’un groupe. Mais aussi parce qu’entendre le Franco-libanais Marc Nammour, membre du groupe Canaille, crier : "Hommage à tous les quartiers populaires !", devant le public du Festival In d’Avignon, rappelons-le, dans cette cour du musée Calvet, offre un beau mélan-

ge des genres, loin de nous déplaire. Au final, ce qui fait que ce concert hybride fonctionne et même plutôt très bien, c’est l’écoute mutuelle que s’accorde l’ensemble des membres. Il y a dans la musique qu’ils ont inventée, quelque chose d’extensible, capable de faire de la place à tout le monde, que ce soit en duo, en solo ou en sextet. Quelque chose capable de valoriser tous les points forts du groupe. A commencer par Serge Teyssot-Gay, qui, sans trop en faire, se place parfois aux côtés des rappeurs quand les autres musiciens sont en oblique, et utilise pour trouver de nouveaux angles à sa musi-

Ce concert hybride fonctionne grâce à l’écoute entre les membres. que, un archet de violon ou une baguette de tambour. Le Kit de Survie que le groupe nous propose brasse poétiquement les thèmes des banlieues, de la jeunesse, un hommage à la mère, la prétention à une vie sans Dieu et une ode à la partenaire amoureuse. Comble de la soirée, le concert de mardi s’est terminé de manière là aussi improbable : Marc Nammour, annonçant à minuit moins le quart qu’ils étaient contraint d’arrêter, sur demande de la police municipale. Et les spectateurs debout, réclamant :"Du bruit !". Isabelle APPY

Ce soir à 21h. Cour du musée Calvet, Avignon.

Le "Kit de Survie" que le groupe emmené par Serge Teyssot-Gay nous propose brasse poétiquement les thèmes des banlieues, de la jeunesse, un hommage à la mère, à l’amour. / PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE

ON A VU À AVIGNON

L’art de l’interview selon Truong Théâtre imaginatif

BOULBON ◆ Karamazov (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. Mise en scène de Jean Bellorini. A 21 h 30. Carrière de Boulbon 04 90 14 14 14.

CABRIÈS ◆ Est-ce que tu viens pour les vacances ? (HUMOUR). Suivi à 21h30 de "Ma femme me prend pour un sextoy". A 19 h 30. La Comédie des Suds "La Palmeraie" 08 92 56 18 55.

CARPENTRAS ◆ Les soirées de la rue du refuge Projections, conférences, cinéma muet en musique... A 21 h. Rue du Refuge. 04 90 60 69 54. ◆ Une soirée chez monsieur Satie Musique aux étoiles.A 19 h 30. Parvis de la cathédrale Saint-Siffrein 04 90 60 84 00.

GRANS ◆ Walter Ricci Quartet Jazz à Grans. A 21 h. Théâtre de Verdure 04 90 59 13 75.

GRIGNAN ◆ Don Quichotte (THÉÂTRE). Mise en scène de Jérémie Le Louët. A 21 h. Château 04 75 91 83 65.

LE PUY-STE-RÉPARADE ◆ King Krab Music en vignes. A 21 h. Château Paradis 04 42 54 09 43.

MARSEILLE ◆ C. Generaux (piano), M. Stilz (violoncelle). Nuits Musicales du Palais Carli. A 21 h. CNRR Place Carli (1er). 04 91 55 35 74. ◆ Coconut Beach resort (DJ SET) A 20 h. Sportbeach 138, av. PierreMendès France (8e). 04 91 76 12 35. ◆ Sons voyageurs pour mots valises (JEUNE PUBLIC). Cie Maïrol. Dès 2 ans. A 14 h 30. Divadlo Théâtre 69 rue Sainte-Cécile (5e). 04 91 25 94 34.

A la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Nicolas Bouchaud et Judith Henry sont dirigés par Nicolas Truong. / PHOTO FESTIVAL D’AVIGNON À travers des extraits d’entretiens, de textes et de films, le spectacle Interview, proposé à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon dans le cadre du 70e Festival d’Avignon, revient sur ce passage obligé du journalisme. Nicolas Truong, responsable des pages "Idées-Débats" du journal Le Monde, nous fait revivre des entretiens mythiques, de Michel Foucault à Pier Paolo Pasolini. Les comédiens Judith Henry et Nicolas Bouchaud se glissent tour à tour dans la peau des interviewés et des interviewers, avec une facilité de jeu déconcertante. Ils n’hésitent pas à prendre le public à partie. "Êtes-vous heureuse ?", lance Nicolas Bou-

chaud à une spectatrice en lui tendant le micro. Des répliques de films sont parfois diffusées, comme Chronique d’un été, d’Edgar Morin et Jean Rouch. Mais la pièce n’est pas une simple rétrospective, l’auteur réactualise les entretiens, change les questions pour les faire coller à notre réalité. En quelques années, la qualité de vie et la vision du monde ont radicalement changé. "La question n’est plus de refaire notre monde, mais de ne pas le défaire", souligne Judith Henry en citant Albert Camus. Le journaliste Nicolas Truong revient aussi sur les travers de ses pairs, tendant parfois même vers la leçon de

journalisme. À travers des anecdotes, il revient sur les préjugés des journalistes, leur façon de sélectionner les interviewés, et les biais qui en découlent. L’espace scénique est sobre et la musique quasiment inexistante. Ce sont la beauté des textes et la justesse des comédiens qui portent la pièce.

C’est un pari plutôt risqué, adopté par Clara Le Picard dans De l’imagination, une pièce à emboîtement en forme de poupées russes. La metteure en scène de la compagnie marseillaise à Table crée à Avignon le pendant de sa dernière pièce All Bovarys, présentée l’année dernière au festival Off. A partir du conte de La Barbe Bleue, elle propose un spectacle à tiroirs et à rebondissements qui mêle la réalité à la fiction. Sur scène, Clara Le Picard accueille le public, une enveloppe en craft à la main. Elle se présente comme "Clara Le Picard, metteur en scène" et explique qu’elle a reçu une lettre anonyme, accompagnée d’une enveloppe blanche scellée, à n’ouvrir que lorsqu’elle aura réuni un pianiste, une danseuse et un public. Chose faite avec De l’imagination qu’elle donne donc à la Chapelle des Pénitents blancs où elle a convié Emmanuel Borghi au piano, Maud Pizon pour la danse, Guilhem Jeanjean à la régie technique... et nous, comme spectateurs. Dans l’enveloppe, se trouvent des partitions musicales, de chant et de danse notée, qui reconstituent les quinze minutes pendant lesquelles la femme de Barbe bleue s’est retrouvée seule pour prier. Par excès de curiosité, elle vient de découvrir les cadavres des précédentes épouses... Optant pour nous faire découvrir les rouages du théâtre, Clara Le Picard maîtrise l’art et la manière de créer une proximité avec le public et les enfants. En jonglant de la fiction du spectacle à la "réalité", elle crée un théâtre dans le théâtre, attachant, mais qui s’écorche un peu sur le côté didactique du propos. I.A. A partir de 9 ans. Jusqu’au samedi 23 juillet, 11h et 15h. A la Chapelle des Pénitents blancs à Avignon. 04 90 14 14 14

Amélie PETITDEMANGE "Interview", de Nicolas Truong. Jusqu’au 24 juillet à 18 h à la Chartreuse, 58, rue de la République, Villeneuve-Lez-Avignon. À découvrir également, le spectacle "Projet Luciole", d’après Pier Paolo Pasolini. Mis en scène par Nicolas Truong et joué par les mêmes comédiens, il sera projeté le 22 juillet à 11 h, à l’église des Célestins

Clara Le Picard maîtrise l’art et la manière de créer une proximité avec le public et les enfants. / PHOTO CYRIL HIELY

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Dimanche 24 Juillet 2016 www.laprovence.com

LES SCÈNES

ARLES ◆ Louise Attaque 1ere partie : Arman Méliès Les Escales du Cargo. escales-cargo.com. À 21 h. Théâtre Antique 04 90 49 55 99.

AVIGNON ◆ Concert de musique classique St Jacobs Ungdomskör de Stockholm (Chœur) / Mikael Wedar (Direction) Kurt Levorsen (Orgue). Œuvres de Heinrich Schütz, Claude Debussy, Olivier Messiaen et chants populaires scandinaves. 70e festival d’Avignon. festival-avignon.com. À 17 h. Collégiale Saint-Didier 04 90 14 14 14. ◆ Prima Donna / Rufus Wainwright (MUSIQUE ET VIDÉO) Chef d’orchestre Samuel Jean / Sopranos Lyne Fortin, Pauline Texier / Ténor Antonio Figueroa / Orchestre régional Avignon-Provence. Concert : Piano, chant Rufus Wainwright. Soirée exceptionnelle en deux parties 70e festival d’Avignon. festival-avignon.com. À 22 h. Cour d’Honneur du Palais des Papes 04 90 14 14 14. ◆ We’re pretty fuckin’ far from okay (DANSE). 70e festival d’Avignon. festival-avignon.com. Création. Chorégraphie Lisbeth Gruwez. Lisbeth Gruwez, Nicolas Vladyslav. À 18 h 30. Gymnase Paul-Giéra 55 avenue Eisenhower. 04 90 14 14 14. ◆ Hearing (THÉÂTRE). Spectacle en farsi surtitré en français et anglais 70e festival d’Avignon. festival-avignon.com. Mise en scène d’Amir Reza Koohestani. Avec Mona Ahmadi, Ainaz Azarhoush, Elham Korda, Mahin Sadri. À 15 h, 20 h. Théâtre Benoît-XII 04 90 14 14 14. ◆ Impatience (THÉÂTRE). 70e festival d’Avignon. festival-avignon.com. Avec Lauréat du prix Impatience 8e édition du festival Théâtre Émergeant. À 15 h. Gymnase du Lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14. ◆ La Dictadura de lo cool (La Dictature du cool) (THÉÂTRE). 70e festival d’Avignon. festival-avignon.com. Création. De La Re-Sentida. Mise en scène de Marco Layera. Avec Diego Acuña, Benjamín Cortés, Carolina de la Maza, Pedro Muñoz. À 18 h. Gymnase du lycée Aubanel 04 90 14 14 14. ◆ Sujets à vif (C) Sisters / Il est trop tôt pour un titre (THÉÂTRE). 70e festival d’Avignon. festival-avignon.com. De Roser Montlló Guberna et Elsa Wolliaston / Halory Goerger et Martin Palisse. Avec Roser Montlló Guberna et Elsa Wolliaston / Halory Goerger et Martin Palisse. À 11 h. Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14. ◆ Sujets à vif (D) Les promesses du magma / Cent titres (THÉÂTRE). 70e festival d’Avignon. festival-avignon.com. De Casey et Kevin Jean / Guilherme Garrido et Joëlle Léandre. Avec Casey et Kevin Jean / Guilherme Garrido et Joëlle Léandre. À 18 h. Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14.

Un grand Bertrand Chamayou Le Festival de La Roque d’Anthéron s’est ouvert avec la prestation d’un jeune pianiste surdoué

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agnifique soirée d’ouverture du Festival de La Roque d’Anthéron, ce vendredi soir, où dans un Parc Florans archicomble, l’Orchestre national de Lyon emmené par le Letton Andris Poga donnait un récital tout en nuances, dans un programme varié et original tout entier consacré à la musique française. Pour ouvrir la Petite Suite de Debussy nous faisait découvrir un ensemble précis, où le menuet du troisième mouvement éclatait en gerbes de lumière. L’entrée sur scène de Bertrand Chamayou annonçait un moment de rare intensité puisque le pianiste interprétait le Concerto pour piano en sol majeur de Ravel dans une clarté sonore assez rare. On sait que ce jeune pianiste surdoué est totalement chez lui dans l’œuvre du compositeur du Boléro. Son intégrale des pièces pour piano seul enregistré chez Erato l’atteste, tout comme son deuxième mouvement Adagio assai à tomber par terre. Sans se pousser du col, sans effet mais avec une autorité que peu de pianistes français possèdent, Bertrand Chamayou donne à redécouvrir cette œuvre majeure de Ravel sertie d’un éclat nettement romantique. La tâche lui fut d’autant plus fa-

cilitée qu’au pupitre Andris Poga accompagne le pianiste en ne se contentant de le suivre mais en insufflant une dynamique relayée par chaque élément de l’orchestre entendu séparément. Personne ne couvre personne, et ainsi le concerto brille de mille couleurs bariolées. Changement de décor après l’entracte, mais pas d’intentions. D’abord avec les Masques et bergamasques, suite d’orchestre, de Fauré, jouée allegro, puis retour de Bertrand Chamayou aidant, un Concerto pour piano et orchestre n° 5 de Saint-Saëns, de toute beauté, œuvre qui se termine par un morceau de virtuosité redoutable, et dont s’acquitte sans aucune difficulté le soliste du soir. Notamment avec ce dernier mouvement où l’on croit voir apparaître devant nous tous les éléments narratifs de ce concerto dit "égyptien" de facture polyphonique. Et pour terminer, régal supplémentaire, Bertrand Chamayou a donné deux autres morceaux de Ravel : Pavane pour une Infante défunte et Alborada del Gracioso extrait de Miroirs. Une salve d’applaudissements méritée et pour le soliste et pour cette Orchestre de Lyon qui brilla vendredi de mille feux. Jean-Rémi BARLAND

Barbara Hendricks et son Blues Band Événement ce soir au Parc Florans, où, à 19h, Barbara Hendricks se produira sur scène entourée de Mathias Algotsson au piano et à l’orgue, et de Max Schultz à la guitare. Citoyenne suédoise née aux Etats-Unis, dirigée par les plus grands chefs du monde, voix de velours et ambassadrice de paix, Barbara Hendricks interprétera des œuvres poignantes. "Les mélodies, les harmonies et les rythmes du blues vibrent en nous" affirme-t-elle. Et d’en proposer tout un récital. Une soirée qui affiche complet. J.-R. B.

Au pupitre, Andris Poga accompagne Bertrand Chamayou. Il ne se contente pas de le suivre mais insuffle une dynamique. / PHOTO MAUD DELAFLOTTE

ON A VU À AVIGNON

"99 raisons de s’évader"

Lotissement sans vis-à-vis

BARCELONNETTE ◆ Marcus Miller "Afrodeezia tour". Les Enfants du Jazz. barcelonnette.com. À 21 h 30. Parc de la Sapinière 04 92 81 04 71.

BRIANÇON ◆ Le songe d’une nuit d’été (THÉÂTRE). Festival Forts en Fête. fortsenfete.fr. D’Adaptation de Shakespeare. Mise en scène de Jean-Luc Lejeune. À 21 h 30. Fort des Têtes 04 92 21 08 50.

CASSIS ◆ Hommage à Frank Sinatra Jean-Philippe Trotobas' octet. Jazz sur le toit. À 19 h 30. L’oustau Calendal 08 92 39 01 03.

CAVAILLON ◆ Kiosque à musique du Conservatoire de musique. À 11 h. Place de Cabassole 04 90 71 32 01.

FORCALQUIER ◆ Journée Continue de Musique de Chambre Rencontres Musicales de Haute-Provence. rmhp.fr. À 15 h. Cathédrale 04 92 75 10 02.

LA ROQUE D’ANTHÉRON ◆ Barbara Hendricks, Mathias Altgotsson, Max Schultz ("BLUES EVERYWHERE I GO", LE BLUES, CHANT DE SOUFFRANCE ET D’ESPOIR) Barbara Hendricks (chant) Mathias Altgotsson (piano et orgue) Max Schultz (guitare). 36e festival de Piano de La Roque. festival-piano.com. À 19 h. Parc du Château de Florans 04 42 50 51 15.

LE THORONET ◆ Vagarem (MUSIQUE MÉDIÉVALE) Carina Taurer (chant, vièle à roue)

Le rappeur poète, Marc Nammour, scande des textes dont il est l’auteur. "Il ne me reste que ma poésie comme seule terre d’asile". / © CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / FESTIVAL D’AVIGNON Ils étaient nombreux vendredi soir à se revendiquer du 99. "Le plus grand département de France et le plus méconnu", scande Marc Nammour, le rappeur poète, déjà rencontré sur Kit de Survie, le projet de Serge Teyssot-Gay, présenté au même endroit quelques jours plus tôt (voir notre édition du 21 juillet). Cette fois-ci, le Franco-Libanais est aux manettes de ce spectacle concert donné dans la cour du musée Calvet lors d’une date unique. Il a invité à le rejoindre quatre autres musiciens : Rishab Prasanna, à la flûte bansuri et au chant, Jérôme Boivin, à la contrebasse, basse et claviers, Amir ElSaffar, à la trompette et au santûr et Lorenzo Bianchi-Hoesch pour ce qui

est de la composition, de la musique électronique et du traitement en temps réel. Le concert est une évasion dans un univers poétique. Paupières closes, Marc Nammour scande et rap les textes dont il est l’auteur, largement autobiographiques, feuilles à l’appui. Aucun mot ne doit se faire la malle. "Il ne me reste que ma poésie comme seule terre d’asile", assure le rappeur du groupe La Canaille. Il raconte l’itinérance, l’obligation de partir, les défis de l’intégration, et ce fameux département dont il est originaire pour l’administration française, le 99. Le département d’origine de tous ceux qui ne sont pas nés en France et que l’on ne trouve

sur aucune carte. "J’ai quelques dossiers à déballer, explique entre deux morceaux Marc Nammour. Cette création, c’est chargé." Et elle lui tient à cœur. Entre musiques traditionnelles et expérimentales, duos franco-arabes, sonorités électroniques et bruitages, le concert est un plaidoyer pour revendiquer une identité complexe et multiple. Le public, déjà très réceptif en début de concert, a largement adhéré à l’univers des musiciens, applaudissant et sifflant certains passages des textes. "Ils ne pourront pas m’enlever ce qui brille au fond de mes pupilles, j’ai nommé mon humanité", a continué de chanter Marc Nammour. Isabelle APPY

La compagnie Man Haast n’est pas une inconnue dans la région puisqu’elle a débuté ses productions avec le projet Que je t’aime à Montevideo à Marseille et qu’elle a poursuivi ses créations notamment au Festival Actoral, festival marseillais des arts et des écritures contemporaines. Cette année, elle est le lauréat du Prix Impatience, Festival du théâtre émergent, fondé à l’initiative d’Olivier Py et d’Agnès Troly, directrice de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. C’est dans ce cadre que Man Haast présente à Avignon son Lotissement avant une tournée dans des salles d’Ile-de-France, de Bretagne et de Suisse. La pièce s’appuie sur des ressorts dramatiques intéressants. Une voix off fait entendre les didascalies. Cette voix pose les fondements d’un Lotissement dont la mise en scène est volontiers épurée, pour ne pas dire vide. Pas de chambre, pas de cuisine, pas de salon et encore moins de meubles ménagers. Seules au sol des lignes blanches forment un rectangle et délimitent cet espace de vie commune à trois personnes : André, CRS à la retraite, Patricia, sa nouvelle compagne qui doit avoir l’âge du fils d’André, troisième partenaire de la pièce. La lumière est d’un blanc étouffant, à l’image de ce huis clos intime. Le spectateur est convié à y entrer par le personnage du fils rôdeur qui utilise la caméra pour filmer et reconstruire la vie de son père. C’est peut-être à cause de cette manœuvre que la mayonnaise ne prend pas. Dans ce trio aux conversations lacunaires, on peine à se concentrer sur le regard du fils. Malheureusement la distance qu’il met entre lui et les deux autres protagonistes déteint sur sa relation avec le public. Dommage. I.A. Aujourd’hui à 15h. Gymnase du lycée Saint-Joseph, Avignon. 04 90 14 14 14

"Lotissement" est lauréat du Prix Impatience 2016. / PHOTO JÉRÔME REY

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Samedi 23 Juillet 2016 www.laprovence.com

Des âmes mortes à vif

LES SCÈNES

AIX-EN-PROVENCE ◆ Au revoir et merci (HUMOUR). de Jean-Luc Bosso A 20 h 30. Le Théâtre d'Aix 8 avenue de la Violette. 04 42 33 04 18.

APT ◆ Christophe Willem A 21h www.treteauxdenuit.com.

ARLES ◆ Tryo 1ere partie : Rit + Yves Jamait www.escales-cargo.com. A 20 h 30. Théâtre Antique 04 90 49 55 99.

AVIGNON ◆ Pone live / General Electriks fêtent le 70e festival d'Avignon ( ÉLECTRO / FUNK) www.festival-avignon.com. A 21 h. Jardins de l'université d'Avignon 04 90 14 14 14. ◆ Babel 7.16 (DANSE). De Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet. www.festival-avignon.com. A 22 h. Cour d'Honneur du Palais des Papes 04 90 14 14 14. ◆ Leila se meurt (DANSE). D’Ali Chahrour. A 22 h. www.festival-avignon.com. Cloître des Célestins 04 90 14 14 14. ◆ Soft virtuosity, still humid, on the edge (DANSE). De Marie Chouinard. www.festival-avignon.com. A 22 h. Cour du lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14. ◆ We’re pretty fuckin’ far from okay (DANSE). De Lisbeth Gruwez. www.festival-avignon.com. A 18 h 30. Gymnase Paul-Giéra 55 avenue Eisenhower. 04 90 14 14 14. ◆ De l'Imagination (d'après la Barbe bleue) (JEUNE PUBLIC). De Clara Le Picard. www.festival-avignon.com. A 11 h, 15 h. Chapelle des Pénitents blancs. 04 90 14 14 14. ◆ Au Coeur (THÉÂTRE). De Thierry Thieû Niang. A 19 h. Collection Lambert. www.festival-avignon.com. 04 90 14 14 14. ◆ Espæce (THÉÂTRE). D'Aurélien Bory. A 18 h. Opéra grand Avignon 04 90 14 14 14.www.festival-avignon.com ◆ Hearing (THÉÂTRE). D'Amir Reza Koohestani. www.festival-avignon.com. A 15 h. Théâtre Benoît-XII 04 90 14 14 14. ◆ Het land Nod (le pays de Nod) (THÉÂTRE). www.festival-avignon.com. De FC Bergman. A 17 h, 22 h. Parc des Expos 04 90 14 14 14. ◆ La Dictadura de lo cool (La Dictature du cool) (THÉÂTRE). De Marco Layera. A 18 h. Gymnase du lycée Aubanel, 04 90 14 14 14. www.festival-avignon.com. ◆ Le ciel, la nuit et la pierre glorieuse (THÉÂTRE). De La Piccola Familia. Feuilleton théâtral, chroniques du festival d'Avignon de 1947 à... 2086. A 12 h. Jardin Ceccano. 04 90 14 14 14. www.festival-avignon.com. ◆ Les Âmes mortes (THÉÂTRE).De Nikolaï Gogol. www.festival-avignon.com. A 15 h. La FabricA, 11 rue Paul Achard. 04 90 14 14 14. ◆ Rumeur et petits jours (THÉÂTRE). De Raoul collectif. A 11 h. Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14.www.festival-avignon.com

BARCELONNETTE ◆ Deluxe 1ere partie : Ibeyi Les Enfants du Jazz. www.barcelonnette.com. A 20 h 30. Parc de la Sapinière 04 92 81 04 71.

CABRIÈS ◆ Un ch'ti à Marseille (HUMOUR). A 19 h 30. La Comédie des Suds "La Palmeraie" Plan-de-Campagne. 08 92 56 18 55.

CARPENTRAS ◆ Arnaud Ducret (HUMOUR). Arnaud Ducret vous fait plaisir A 21 h. Cour de la Charité 04 90 60 84 00.

CEYRESTE ◆ Grupo Vocal Boca do Mundo Brasilia 21e Festival Choral International en Provence. www.aicler-provence.fr. A 19 h. Place Albert Blanc 04 94 78 63 84.

COLLOBRIÈRES ◆ The University of Southern Denmark 21e Festival Choral International en Provence. www.aicler-provence.fr. A 21 h. Eglise 04 94 78 63 84.

CUERS ◆ National choir Capella of the Belorusian State University - Minsk (Biélorussie) 21e Festival Choral International en Provence. www.aicler-provence.fr. A 21 h. Eglise 04 94 78 63 84.

ÉGUILLES ◆ Ekaterina Mamysheva (chant), Aliya Sabirova (piano). "Musique russe du XX siècle". Programme: Sariev, Ippolitov Ivanov, Scriabine, Medtner, Rachmaninov A 19 h 30. Datcha Kalina 315 chemin des Petites Fourques. 04 42 92 68 78.

FORCALQUIER

ON A VU Kirill Serebrennikov met en scène le roman de Nicolas Gogol dans une pièce éblouissante

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irill Serebrennikov fait partie de ces metteurs en scène capables de s’emparer d’un texte de Nicolas Gogol sans trembler et de le restituer prodigieusement au théâtre. Les Âmes mortes que le directeur artistique du Gogol center à Moscou présente jusqu’à aujourd’hui à Avignon est un concentré d’intelligence qui aborde, sous des airs résolument burlesques, la corruption financière et la corruption des âmes, en grande partie liées. Nous suivons les péripéties de Pavel Tchitchikov, un commercial aventurier, décidé à s’enrichir dans le négoce des "âmes mortes". Son stratagème vise à racheter les titres de propriété de serfs décédés, mais toujours en vie pour l’administration tant qu’un nouveau recensement n’a pas eu lieu, afin d’hypothéquer des terrains comme entreprise florissante. Le petit escroc s’applique à visiter les faubourgs de la Russie, là où la pauvreté et la misère sont criantes. Son parcours offre une plongée saisissante dans le comi-tragique humain. Du chef-d’œuvre de Gogol, Kirill Serebrennikov a saisi la moelle. Il s’approprie le roman-fable que l’auteur russe a par la suite en partie rejeté, dans une version condensée de deux heures trente. Son interprétation repose sur une adaptation du texte, sans que celui-ci ne soit ni actualisé ni transposé dans une autre époque. Cela est dû à une scène restreinte à un trapèze en trois dimensions sous la forme d’une boîte en contreplaqué dont le plancher est incliné vers le public. Pour ce qui est du décor,

rien de superflu. Les principaux objets présents sont réutilisés d’une scène à l’autre. Pour faire entendre la poésie du texte russe, le metteur en scène aussi cinéaste, a intégré des passages chantés avec la présence d’un pianiste et d’un micro vintage que rejoignent certains des comédiens -en outre incroyables chanteurs. "Heureux sont ceux qui peuvent lire Gogol dans sa langue originale", assure Kirill Serebrennikov. Il souhaite au moins nous la faire entendre. Ces instants sont comme autant de parenthèses et de bulles d’air, dans une incroyable épopée, narrée sous nos yeux par une distribution intégrale-

La pièce ne cesse de nous étonner par la prouesse artistique des comédiens. ment masculine. Les acteurs endossent à tour de rôle une pluralité de personnages au gré des rencontres de Pavel Tchitchikov, sans qu’il n’y ait jamais aucune coupure dans le rythme, les acteurs s’habillant sur scène, se métamorphosant en meute de chiens, se travestissant. La pièce menée tambour battant ne cesse de nous étonner par la prouesse artistique de ces comédiens capables de créer, dans une boîte, un univers conté allégorique et abject de la nature humaine. Qui, elle, n’a plus rien d’étonnant. Isabelle APPY

À 15h à La Fabrica, à Avignon, en russe surtitré en français. 04 90 14 14 14

Les acteurs endossent à tour de rôle une pluralité de personnages au gré des rencontres de Pavel Tchitchikov. / PHOTO JÉRÔME REY

ON A VU À AVIGNON

Le Moyen-Orient en focus Dans le cadre du focus Moyen-Orient qui réunit au Festival d’Avignon des propositions venues de Syrie, du Liban et d’Iran, le jeune Ali Chahrour, qui poursuit actuellement des études à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, présente ses deux dernières créations. On a vu Fatmeh en début de semaine (voir notre édition du 18 juillet). Jeudi soir, c’est le concert dansé Leïla se meurt, au cloître des Célestins, que le chorégraphe a présenté. Le lieu, une cour intérieure méditerranéenne, se prête à merveille au spectacle pour transporter le public au sud du Liban, dans l’intimité d’une des dernières pleureuses du pays. Entourée de trois hommes (Ali Hout et Abed Kobeissi à la musique, Ali Chahrour à la chorégraphie), Leïla raconte son histoire. Celle qui l’a conduite à s’apitoyer sur les morts pour faire pleurer les vivants. On s’attendait à une chorégraphie plus dansée, Leïla se meurt travaille davantage la dramaturgie des mouvements. Ali Chahrour s’adaptant aux pas simples et non professionnels de la pleureuse et oubliant pour cela sa technique. Dès le début, ce qui étonne, c’est notre réception du premier chant. Le cri de magnification et de détresse "Allahu akbar" (Dieu est le plus grand) s’élève vers le ciel. Plus tard, Leïla chante la mort de son enfant "martyr", son héros parti trop jeune, au printemps de sa vie. Ces expressions, galvaudées, trop entendues dans d’autres circonstances, trouvent ici une autre résonance,

Cette folle dictature En proposant La Dictadura de lo cool, la compagnie chilienne la Re-Sentida opte pour une esthétique théâtrale inventive qui reprend les codes des shows à l’américaine et des émissions de téléréalité : un plateau en avant-scène qui fait office d’extérieur cossu et un intérieur à la "palais des glaces" (ces labyrinthes de miroirs dans les fêtes foraines) séparés par un rideau pailleté. Pour suivre ce qui se passe de l’autre côté, dans les méandres des couloirs, la scénographie fait le choix de la vidéo, dont le direct est retransmis sur grand écran à gauche de la scène. Un parti pris de Marco Layera qui s’adapte pleinement au propos de la pièce. Avec pour objectif d’interroger l’intégrité du groupe social des "bobos", le metteur en scène nous plonge au cœur d’une élite culturelle et artistique, à l’heure où un membre du groupe fête sa nomination comme ministre de la Culture. Conscient de l’hypocrisie de ses amis et de la culture bourgeoise qui leur correspond, il décide de faire de la soirée, un cauchemar. La satire sociale est jeune, trash, irritante à souhait. Elle fait grincer des dents autant par son côté subversif et les très bonnes pistes de réflexions qu’elle soulève que par les moments où elle s’égare. Ainsi ce moment où La Dictadura de lo cool cède volontiers au... cool, celui de faire une scène de fête dans la fête, rendue aux spectateurs uniquement sous la forme d’un film à la Very Bad Trip, puisqu’elle a lieu de l’autre côté du rideau et sans lien réel avec l’histoire. À la sortie, on conserve toutefois de cette "dictature" un indéniable souvenir. Celui d’une belle gifle chilienne.

"Leïla se meurt" est à voir ce soir à 22h. Ici, Leïla accompagnée par les musiciens et Ali Chahrour, au centre. / PHOTO VALÉRIE SUAU

I.A. Encore aujourd’hui et demain à 18h au Gymnase du lycée Aubanel, à Avignon

plus juste. Elles s’offrent de manière brute au sein d’un rituel culturel et traditionnel, en passe d’être oublié. Ce concert que nous donnent Leïla et les musiciens est autant une part d’intimité qu’un don de vie, régénérateur. Autre spectacle toujours dans le cadre du focus Moyen-Orient. Hearing est donné en farsi surtitré en français et anglais, au théâtre Benoît XII. Il raconte un épisode de vie à Téhéran qui va faire basculer la vie de deux jeunes filles. Lors de vacances à l’internat, Neda est accusée d’avoir fait entrer un garçon dans sa chambre. Samaneh les aurait entendus rire et aurait déposé un rapport à la

surveillante... Le texte et la mise en scène d’Amir Reza Koohestani jouent sur la répétition. On y voit les interrogatoires des deux adolescentes, une première fois seule, puis à deux. La session est reprise, avec l’utilisation de la vidéo, comme une boucle infinie des réflexions qui se bousculent dans la tête de Samaneh, même quinze ans après les faits. Hearing ne donne pas de réponse mais laisse planer un fort sentiment de culpabilité. I.A. "Leïla se meurt", ce soir à 22h au Cloître des Célestins. 04 90 14 14 14. "Hearing", aujourd’hui à 15h et dimanche à 15h et 20h, Théâtre Benoît XII. Avignon.

La pièce questionne la société de consommation, notre rapport à l’image et au capitalisme. / PHOTO VALÉRIE SUAU

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Mercredi 20 Juillet 2016 www.laprovence.com

LES SCÈNES

AIX-EN-PROVENCE ◆ Orchestre des Jeunes de la Méditerranée Marko Letonja (direction musicale) Grigory Soloviov (Basse). Festival d'Aix-en-Provence. A 20 h. Grand Théâtre de Provence 380, avenue Max Juvénal. 08 20 13 20 13. 08 20 92 29 23. ◆ Quatuor Tana - Lauréats HSBC de l’Académie Festival d'Aix-en-Provence. A 18 h. Auditorium du conservatoire Darius Milhaud 08 20 92 29 23.

APT ◆ Marina Kaye TRETEAUX DE NUIT. Tréteaux de nuit. A 21 h. Boulevard Camille Pelletan 07 81 47 70 37.

AVIGNON ◆ Festival Théâtr’enfants (JEUNE PUBLIC). 34e festival Théâtr'enfants. A partir de 9 h 45. Maison du Théâtre pour enfants 20 avenue Monclar. 04 90 85 59 55. ◆ J’ai soif (CONCERT SPECTACLE) Serge Barbuscia (mise en scène et jeu) Maurizio Salerno, Luc Antonini (orgues). D’après "Si c’est un homme" de Primo Levi et "Les Sept Dernières Paroles du Christ en croix" de Joseph Haydn. 70e festival d'Avignon. A 18 h. Cathédrale métropole Notre-Dame-des-Doms 04 90 14 14 14. ◆ Kit de survie (MUSIQUE ET POÉSIE) Direction artistique Serge Teyssot-Gay. 70e festival d'Avignon. A 22 h. Musée Calvet 65, rue Joseph Vernet. 04 90 14 14 14. ◆ Babel 7.16 (DANSE). 70e festival d'Avignon. Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet. A 22 h. Cour d'Honneur du Palais des Papes 04 90 14 14 14. ◆ Soft virtuosity, still humid, on the edge (DANSE). 70e festival d'Avignon. Chorégraphie Marie Chouinard. A 22 h. Cour du lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14. ◆ We’re pretty fuckin’ far from okay (DANSE). 70e festival d'Avignon. Création. Chorégraphie Lisbeth Gruwez. A 18 h 30. Gymnase Paul-Giéra 55, avenue Eisenhower. 04 90 14 14 14. ◆ De l’Imagination (d’après la Barbe bleue) (JEUNE PUBLIC). 70e festival d'Avignon. Création. De Clara Le Picard. A 11 h, 15 h. Chapelle des Pénitents blancs Place Saint-Vincent. 04 90 14 14 14. ◆ La Dictadura de lo cool (La Dictature du cool) (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. De La Re-Sentida. Mise en scène de Marco Layera. A 18 h. Gymnase du lycée Aubanel 04 90 14 14 14. ◆ Le ciel, la nuit et la pierre glorieuse (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. La Piccola Familia. A 12 h. Jardin Ceccano rue Laboureur. 04 90 14 14 14. ◆ Le Radeau de la Méduse (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. Création. De Georg Kaiser. A 15 h. Gymnase du Lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14. ◆ Les Âmes mortes (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. De Nikolaï Gogol. Mise en scène de Kirill Serebrennikov. A 15 h. La FabricA 11 rue Paul Achard. 04 90 14 14 14. ◆ Rumeur et petits jours (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. De Raoul collectif. A 22 h. Cloître des Carmes 6, place des Carmes. 04 90 14 14 14. ◆ Sujets à vif (C) Sisters / Il est trop tôt pour un titre (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. De Roser Montlló Guberna et Elsa Wolliaston / Halory Goerger et Martin Palisse. A 11 h. Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14. ◆ Sujets à vif (D) Les promesses du magma / Cent titres (THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon. De Casey et Kevin Jean / Guilherme Garrido et Joëlle Léandre. A 18 h. Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14.

BARCELONNETTE ◆ Concert Les Enfants du Jazz. A 21 h 15. Place Manuel 04 92 81 04 71.

CABRIÈS ◆ Voulez-voux m’épouser (HUMOUR). A 19 h 30. La Comédie des Suds "La Palmeraie" 08 92 56 18 55.

CARPENTRAS ◆ Les soirées de la rue du refuge Projections, conférences, cinéma muet en musique... A 21 h. Rue du Refuge. 04 90 60 69 54. ◆ Jean-Sébastien fait son come-Bach (JEUNE PUBLIC). Festival Plein les Mirettes. A 10 h. Cour de la Charité 04 90 60 84 00. ◆ Lecture estivale en musique (JEUNE PUBLIC). "Chat va swinguer" pour les 4-9 ans. Compagnie Okkio. Festival Plein les Mirettes. A 16 h. La Charité 04 90 60 84 00.

CASTELLANE ◆ Le cri du poisson (PSYCHO-BLUES AUX ACCENTS DUB) A 21 h. Place Marcel Sauvaire 04 92 83 61 14.

FOS-SUR-MER ◆ Titoff (HUMOUR). Les Mercredis du Rire. A 21 h 30. Place des Producteurs.

Bouleversant "Place des héros" Après son succès l’année dernière au Festival d’Avignon, Krystian Lupa récidive cette année

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lle est déjà là alors que le public s’installe dans la salle. Herta, la petite main de la maison aux côtés de la gouvernante Madame Zittel, est en train de cirer des chaussures. Autant qu’elle plante le décor. Mais ce n’est que lorsque la lumière sur le plateau s’allume que le spectateur est saisi par cette première image. Des dizaines de paires de souliers tournées en direction de la fenêtre, reconstitution des derniers pas du professeur Schuster avant que celui-ci ne décide, dans un dernier élan, de mettre fin à sa vie. A l’endroit même où le drame a eu lieu la veille, la jeune domestique est comme pétrifiée. Le temps s’est arrêté. Cette suspension du réel, qui s’explique par le contexte du deuil, traverse toute la Place des Héros que met en scène le Polonais Krystian Lupa d’après le texte de son auteur adoubé Thomas Bernhard. Et si le premier acte exprime quelques lenteurs, ces dernières ne sont que bien utilisées par le metteur en scène pour travailler avec minutie la psychologie des personnages sur l’ensemble de la pièce. Et notre propre émoi. Présenté pour la première fois en France à l’Autre scène de Vedène dans le cadre du Festival d’Avignon, Place des Héros a été lundi largement ovationné. L’année dernière, déjà, Krystian Lupa avait créé la sensation en présentant Des arbres à abattre à La Fabrica, également de Thomas Bernhard. Cette fois-ci, le metteur en scène reprend la dernière pièce du dramaturge autrichien, et la plus controversée. Le 15 mars 1938, place des Héros à Vienne, les habitants acclament Hitler et l’Anschluss nazi. Le professeur Josef Schuster s’exile à

Oxford avant de revenir en Autriche cinquante ans plus tard "par amour de la musique". Toutefois sa femme est hantée jusqu’à la folie par la ferveur que le pays a connue lors de son annexion. Le couple doit se résoudre à retourner vivre en Angleterre. La veille du départ, Josef se suicide, sur cette fameuse place. La place des Héros. Donnée en lituanien, surtitrée en français, la pièce est dense, portée par un texte noir, cynique et introspectif. Les acteurs du Théâtre National de Lituanie incarnent très justement leur personnage dans toute leur complexité. Le texte de Bernhard prend aux entrailles. Loin de s’attacher à hier, il parle d’aujourd’hui. De la montée des extrémismes en Europe, d’un monde en décrépitude, de la folie des religions, d’une xénophobie à peine cachée. Et des traumatismes qu’ils génèrent. La for-

La force de Lupa est d’intégrer le public. Le texte de Bernhard percute incisivement. ce de Lupa est de savoir intégrer le public, allumant la lumière de la salle en deuxième partie. Alors que spectateurs et personnages se regardent dans les yeux, les paroles d’un vieil homme, ce frère endeuillé, percutent incisivement. Dans cet espace clos, l’espoir d’un monde meilleur est loin. Très loin. Bouleversant. Isabelle APPY Jusqu’au 24 juillet 15h, L’Autre scène, Vedène. 04 90 14 14 14

Herma et Madame Zittel dans la première scène. On se situe dans l’appartement des Schuster qui donne sur la place des Héros. / PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / FESTIVAL D'AVIGNON

ON A VU À AVIGNON

Les frasques et l’enclume Trois indices : c’est un spectacle de l’absurde, logorrhéen et irrésistiblement drôle. Gagné ! Ce sont bien des Belges, cinq d’un coup dîtes donc, qui sont les fomenteurs zygomatiques de Rumeur et petits jours. Une création explosive et revigorante signée par le Raoul collectif (précédemment auteurs de Le signal du promeneur) qui, jusqu’au 23 juillet, prend place au cloître des Carmes, dans le cadre du 70e Festival d’Avignon. Col roulé, chandail manches courtes, clope au bec : le décor est planté, nous sommes ici devant cinq animateurs d’une émission de radio des années 1970. "Epigraphe", c’est le titre du talk-show (expression pas encore inventée à l’époque), se veut être "le fleuron du service public". Le hic, c’est que cette 347e émission à laquelle nous assistons est leur ultime direct. Le début de la fin. Qui est compromis ? Qui va (ou voudrait) résister ? "Epigraphe" est purement supprimé de la grille. En conséquence de quoi, "une longue nuit va s’abattre sur la France" lâche, très sérieusement, et dans un premier degré désopilant, un des protagonistes, eu égard à cette éviction. On rit, beaucoup et franchement, dans ce délire total qui dit des choses sous couvert d’une avalanche de gags, tant syntaxiques que burlesques : d’une part, l’idée de rendement macro (et non micro) -capitalistique est ici dans l’œil du cyclone ; d’autre part, ce club des 5 à l’énergie sincère montre que céder aux puissants est aussi, la résultante du fait qu’on baisse

Les comédiens azimutés et drôlissimes du Raoul Collectif, dont l’émission radio part en sucette... / PHOTO VALÉRIE SUAU pavillon, individuellement, en matière de langage.

Coup de mou avant le final Ils s’écoutent parler, chantent espagnol (bien, en plus), reçoivent des télex, s’invectivent avec panache face au micro (comme si, à chaque fois, leur vie en dépendait), discourent du son que produit le soleil (sa note étant un si aigu, paraît-il…), et commentent des diapositives de tortues à carapaces molles ! Une fois les cartes distribuées, le processus scénographique s’émousse quelque peu et la pièce a du mal à embrayer la seconde. Mais ce quintet à forte tête reprend du poil de la bête dans

un rocambolesque final, dit du plan B. Avec, de surcroît, un public qui se prend sur le derechef des drôles d’offrandes. Ce qui, indubitablement, nous rappelle, dans ce même cloître des Carmes, et toutes proportions gardées, le Vincent Macaigne de Au moins j’aurai laissé un beau cadavre (2011). Il convient, enfin de citer ces escogriffes fascinants de jusqu’auboutisme : Romain David, Jérôme de Falloise, David Murgia, Benoît Piret, et Jean-Baptiste Szézot. Cinq gars "On air". Et "on....nerfs !"

"We’re pretty...": évident et magistral ! "Quand il est question de contrôler l’incontrôlable, est-il vrai que si la pensée se perd, le corps aussi ?" C’est une question terriblement d’actualité que pose la chorégraphe flamande Lisbeth Gruwez et à laquelle elle répond dans cette création, avec deux chaises et deux danseurs - elle-même et Nicolas Vladyslav. Autant dire tout de suite que son spectacle a touché en plein cœur le public, debout, qui ne voulait plus partir. Non que ce spectacle les ait rassurés sur leur état et l’état du monde, mais il avait posé avec exactitude la question implicite : celle de la peur. En nous et autour de nous. Soit donc deux danseurs assis sur deux chaises, mains posées sur les cuisses. Un homme, une femme, peu importe. Long, très long silence. Puis, insidieux, un bruit vague, lointain, les éveille. Attente. Une main bouge d’abord imperceptiblement, un pied se lève, un bras glisse, les mains se joignent, grimpent vers le visage, on essaie de se protéger… L’agitation ira croissant, tandis que le souffle se désorganise, enfle. On ne sait littéralement plus comment se tenir… Acmé, bruit assourdissant, puis silence. Perdus, ces deux humains se lèvent brutalement et "se rendent" bras et mains levés. À nous, qu’ils regardent fixement, longuement. Serions-nous les responsables de leur peur ? Un deuxième temps les verra se rapprocher l’un de l’autre, tenter de se rassurer : dans un duo très lent et magnifique, se touchant à peine, ils se "supportent" l’un l’autre, penchés, instables. S’enlacent, avancent, reculent, tombent, dans un corps à corps dont on ne sait plus très bien où finit l’entre-aide, et où commence la lutte. Après tout "nous sommes fichtrement loin d’être d’accord", comme l’indique le titre. Cependant, même hébétés, côte à côte, il faut bien continuer. L’espace a rétréci, la folie guette, mais il faut bien vivre ! Daniele CARRAZ Jusqu’au 24 juillet à 18h30, relâche le 22 juillet, au Gymnase Paul Giera, Avignon

Fabien BONNIEUX Jusqu’au 23 juillet 22h, cloître des Carmes, Avignon. 04 90 14 14 14

Lisbeth Gruwez et le danseur Nicolas Vladyslav.

/ VALÉRIE SUAU

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Lundi 25 Juillet 2016 www.laprovence.com

LES SCÈNES

AVIGNON ◆ Carte blanche à Young Suk A 14 h. Théâtre des Halles Rue du roi René. 04 90 85 52 57. ◆ Il était une fois Hamlet et Ophélie à Shanghai… (PROJECTION). C’est l’histoire d’un pari fou du metteur en scène Daniel Mesguich : monter sa pièce fétiche, Hamlet, en chinois avec de jeunes comédiens de l’Académie de théâtre de Shanghai. Ce film réalisé par Ellénore Loehr retrace cette 4e aventure extra-ordinaire de partage et de création. À 17 h. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Ecce Eco. Ciao Umberto! (THÉÂTRE). De Conception : Isabelle Etienne. Avec Lecture : François Marthouret et Isabelle Etienne. Musiques et interprétations musicales : Pascal Contet. À 19 h 30. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Franck Truong "un drôle de mentaliste" (THÉÂTRE). À 20 h 30. Théâtre Le Palace 38 Cours Jean Jaurès. 04 90 16 42 16. ◆ Festival Théâtr’enfants (JEUNE PUBLIC). 9h45 En traits mêlés, Compagnie Désaccordé, théâtre d’ombre et de traits dès 1 an. 9h50 Le journal de Lulu, Compagnie Lunasol, arts plastiques et ombre en mouvement dès 2 ans. 10h30 Quatuor à corps, Compagnie du Porte-voix, poème visuel et musical dès 4 ans. 10h40 Ah ! Anabelle Éclats de scènes, théâtre dès 6 ans. 10h50 Les souliers mouillés, La Farouche Compagnie / Sabrina Chézeau. Théâtre / récit dès 7 ans. 11h30 J’ai un arbre dans mon cœur, Compagnie Sens Ascensionnels, théâtre dès 4 ans. 14h00 monsieur et madame Barbe Bleue, compagnie Caus’Toujours / Titus, théâtre dès 7 ans. 14h30 duo dodu Théâtre de Cuisine, danse / théâtre d’objet, dès 3 ans. 15h15 Love me s’il te plaît, Compagnie ThéâtrenFance, théâtre, musique et marionnette dès 6 ans. 15h25 Chaque jour une petite vie, Compagnie méli mélodie, spectacle musical dès 3 ans. 16h20 culotte et crotte de nez, Compagnie du Dagor, théâtre dès 5 ans. 16h30 Me taire Théâtre du Phare / olivier Letellier, théâtre de récit dès 10 ans. 16h45 En traits mêlés, Compagnie Désaccordé, théâtre d’ombre et de traits dès 1 an. 10h15-12h30/14h15-17h15 Les amis de Crusoé, Toc de Fusta (Catalogne/Espagne) installation et jeux interactifs dès 2 ans et tout public34e festival Théâtr’enfants. www.festivaltheatrenfants.com. Mise en scène de divers metteurs en scène. À 9 h 45. Maison du Théâtre pour enfants 20 avenue Monclar. 04 90 85 59 55.

General Elektriks, survolté Samedi, le groupe a soulevé les Jardins de l’Université à Avignon dans un show électro-funk

L

e Festival d’Avignon qui flirte avec les musiques actuelles, c’est du déjà vu. Mais organiser une grande soirée de fête dans les Jardins de l’Université, voilà un nouveau défi, relevé haut la main samedi soir par la 70e édition du Festival In en partenariat avec le festival de musique d’aujourd’hui et patrimoine, Résonance. À la veille de la soirée de clôture, ce sont plus de 1 500 personnes qui ont investi le site du centre-ville pour un concert électro qui a pris ses quartiers pendant plus de quatre heures, mis le feu et mélangé différents publics. Le show a commencé peu après 21h avec le live de Thomas Parent aka Pone, accompagné par Manu Trouvé aux claviers et par Pierre Belleville à la batterie. L’ex-compagnon de route des Birdy Nam Nam, lancé en solo, est venu présenter sur scène son premier album, à paraître à l’automne. C’est lui également qui a animé le Dj set en clôture de soirée. Son passage remarqué n’a fait que monter la pression atmosphérique et artérielle pour l’arrivée sur scène de General Elektriks. Aux manettes du groupe et aux claviers, le génialissime Hervé Salters, qui n’a pas oublié d’être, par ailleurs, absolument sympathique dans sa relation avec les musiciens et le public. Indémodable cravate rouge rayée sur chemise noire, le chanteur-leader bondit littéralement d’un clavier à l’autre (il en a deux sur scène). À ses côtés, Eric Starczan, à la guitare, affiche un look british dans une chemise à carreaux blanche et noire se tirant certainement la bourre avec le batteur Jordan

Dalrymple qui porte le béret et assume les racines "frenchie" d’un groupe dont la plupart des textes sont en anglais. Maniant aussi bien le xylophone que la batterie, Norbert Lucarain est quant à lui coiffé d’une crête. Mais que dire de Jessie Chaton, aux claviers et à la basse (forcément vintage) qui nous a totalement scotchés par sa présence céleste et mystique derrière des lunettes aux verres jaunes, style seventies ? Ces différents looks sont à l’image des itinérances géographiques d’un groupe qui a fini par poser ses valises à Berlin mais qui ne cesse de tracer son sillon musical en composant avec différents genres que

Sur scène, le groupe aligne les nouveaux morceaux et ceux qui l’ont révélé. ce soit de l’électro-soul du groove ou du funk. Sur scène, General Elektriks aligne les nouveaux morceaux comme "Angle Boogie" ou "Whisper to me" issu de son dernier album To Be a Stranger. Les morceaux qui l’ont révélé tel "Raid The Radio" en 2009 ne sont pas oubliés. "Sautez avec nous !", enjoint Hervé Salters. Loin d’être une instruction, il s’agit plutôt d’un conseil qu’ont volontiers suivi les spectateurs. Comment faire autrement sur une musique aussi aérienne et exaltée ? Isabelle APPY

Pone en concert le 4 août au Sport Beach à Marseille

"Sautez avec nous !", enjoint Hervé Salters, le leader de General Elektriks qui a posé ses valises à Berlin, après plusieurs années de vie aux États-Unis. / © CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / FESTIVAL D’AVIGNON

AU FESTIVAL DE PIANO DE LA ROQUE D’ANTHÉRON

Le phénomène Lucas Debargue Un concert très appuyé

CAVAILLON ◆ Atelier "Mon bol préhistorique" (JEUNE PUBLIC). Atelier de fabrication d’un bol en argile avec la technique du colombin. À 14 h. Chapelle du Grand Couvent Grand’ Rue. 04 90 72 26 86. ◆ La préhisto. C’est rigolo (JEUNE PUBLIC). Atelier de peinture de mammouths avec des pigments. Pour les 3-6 ans. À 10 h. Chapelle du Grand Couvent Grand’ Rue. 04 90 72 26 86.

CLAVIERS ◆ Grupo Vocal Boca do Mundo Brasilia André Vidal (direction). 21e Festival Choral International en Provence. www.aicler-provence.fr. À 21 h. Eglise 04 94 78 63 84.

GRIGNAN ◆ Don Quichotte (THÉÂTRE). De d’après Miguel de Cervantès. Mise en scène d’Adaptation et mise en scène, Jérémie Le Louët. Avec Julien Buchy, Anthony Courret, Jonathan Frajenberg, Jérémie Le Louët, David Maison, Dominique Massat. À 21 h. Château 04 75 91 83 65.

HYÈRES ◆ National choir Capella of the Belorusian State University - Minsk (Biélorussie) () Olga et Alexandre Minenkova (direction). 21e Festival Choral International en Provence. www.aicler-provence.fr. À 21 h. Eglise Saint-Louis 12, place de la République. 04 94 78 63 84.

LA ROQUE D’ANTHÉRON

Lucas Debargue est lauréat du prestigieux Concours international Tchaïkovsky (édition 2015). Récompensé d’un 4e Prix au Concours international Tchaïkovsky de Moscou en 2015, Lucas Debargue est en même temps devenu le seul candidat toutes disciplines confondues à recevoir le prestigieux Prix de l’Association de la critique musicale de Moscou, qui a loué son "talent unique, liberté créative et la beauté interprétations musicales ont forcement impressionné le public et la critique". Il a été depuis l’invité des plus grands orchestres : jouant sous la direction de Valery Gergiev, Vladimir Fedosseev, Gidon Kremer et Vladimir Spivakov. À 25 ans, il s’est déjà produit dans les salles les plus réputées en Russie, au Royaume-uni, en Italie, France et Allemagne, au Cana-

da, aux États-Unis, au Mexique, au Japon, en Corée du Sud et en Chine. Passionné de littérature, de peinture, de cinéma et de jazz, et engagé dans une démarche résolument créatrice, Lucas Debargue s’attache à faire découvrir des musiques rares - Medtner, Roslavetz, Maykapar - et à développer, autour d’un répertoire soigneusement choisi, des interprétations personnelles et profondément mûries. Il est également compositeur et certaines de ses premières ont déjà eu lieu aussi bien en Russie qu’en France. Son premier disque consacré à des œuvres de Scarlatti, Chopin, Liszt et Ravel est paru en mars dernier et son prochain album dédié à

/ PH. DR

Medtner, Beethoven et Bach, paraîtra en novembre. Ce soir, pour le public du Festival international de piano de La Roque d’Anthéron, au cœur du parc du Château de Florans, Lucas Debargue piano interprétera la Toccata en ut mineur BWV 911 de Bach, la Sonate n°3 en la mineur opus 28 de Prokofiev, Gaspard de la nuit de Ravel et la Sonate en si mineur de Liszt. En amont, dans le Cloître de l’Abbaye de Silvacane, Maude Gratton installera son clavecin pour une programmation consacrée à Bach et Scarlatti. Lucas Debargue : ce soir, 21h30, parc du Château de Florans. Maude Gratton : 18h30, Cloître de l’Abbaye de Silvacane. festival-piano.com

Jeune pianiste surdouée, Yulianna Avdeeva est parfaitement à l’aise dans un vaste répertoire allant de Bach à Liszt en passant par Mozart et Chopin. C’est pourtant dans Beethoven que les festivaliers de La Roque d’Anthéron ont pu l’écouter ce samedi dans un parc Florans tout entier acquis à sa cause. Ayant mis au programme le Concerto n° 3 de Beethoven, elle était accompagnée par l’Orchestre National de Lyon placé comme avec Bertrand Chamayou la veille sous la direction d’Andris Poga. Frappant beaucoup, jouant énormément de la pédale de son piano, Yulianna Avdeeva a souligné chaque mouvement de la partition avec une énergie convaincante mais usant de trop d’effets n’a pas vraiment ému son auditoire, tout en l’impressionnant par sa virtuosité. Plus introvertie sur le second mouvement qui d’ailleurs s’y prêtait davantage, la pianiste a offert à cet instant un moment musical plus onirique, bien dans le ton de ses enregistrements discographiques consacrés à Liszt. Andris Poga proposant une direction assez sobre, la fin du concerto laissait entrevoir les immenses possibilités techniques de la pianiste qui se trouvait ainsi mieux mise en lumière et davantage canalisée. Après l’entracte point de piano mais un orchestre de Lyon donnant la Symphonie n° 6 de Tchaïkovsky, immortalisé au disque par des enregistrements mythiques de Karajan, Abbado, Muti ou Gergiev, chef qu’Andris Poga remplaça lors d’une vaste tournée artistique dédiée à Richard Strauss. L’ensemble est percutant, très décoratif puis extrêmement appuyé dans les derniers mouvements mais Andris Poga demeure très efficace dans sa direction offrant une symphonie plus fantastique que pathétique mais qui ne manqua ni de panache ni de tempérament. Une belle soirée colorée et de haute tenue artistique. Jean-Rémi BARLAND

Yulianna Avdeeva a souligné chaque mouvement de la partition avec une énergie convaincante. / PHOTO MAUD DELAFLOTTE

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Mardi 26 Juillet 2016 www.laprovence.com

LES SCÈNES

AVIGNON ◆ Flamenco por un poeta (DANSE). Luis de la Carrasca (création artistique et chant), José Luis Dominguez (guitare) Ana Pérez et Kuky Sanago (danse) A 21 h. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Darius (THÉÂTRE). Mise en scène d'Anne Bouvier. Avec Clémentine Célarié, Pierre Cassignard. A 19 h. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Drôlement magique (THÉÂTRE). De et par Alain Choquette, mise en scène Bertrand Petit. A 19 h 30. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Franck Truong "un drôle de mentaliste" (THÉÂTRE). A 20 h 30. Théâtre Le Palace, 38 Cours Jean Jaurès. 04 90 16 42 16. ◆ Histoire vécue d’Artaud-Mômo (THÉÂTRE). Mise en scène de Gérard Gelas. Avec Damien Rémy. A 17 h. Théâtre du Chêne Noir, 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Jean-Paul II – Antoine Vitez, Rencontre à Castel Gandolfo (THÉÂTRE). De Jean-Philippe Mestre. Mise en scène de Pascal Viello. A 13 h. Théâtre du Chêne Noir, 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Kennedy (THÉÂTRE). De Thierry Debroux. Mise en scène de Ladislas Chollat, assisté par Catherine Couchard. A 15 h. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ La religieuse (THÉÂTRE). D’après Diderot. Mise en scène de Paulo Correia. A 13 h 15. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Les Caves (THÉÂTRE). Des Frères Taloche. A 10 h 45. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Les épis noirs (THÉÂTRE). En alternance. Jours impairs "Flonflon", jours pairs "Romance sauvage" A 21 h 45. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Marilyn, inme (THÉÂTRE). Écrit et interprété par Claire Borotra. A 15 h 15. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87. ◆ Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (THÉÂTRE). D'Eric-Emmanuel Schmitt. A 17 h 15. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

À la Cour de Rufus Wainwright Le musicien a mis un point final au Festival d’Avignon. Le Off se poursuit jusqu’à la fin du mois

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e son propre aveu, il était le "clownpositeur" de la soirée de clôture du Festival d’Avignon. Invité dans la Cour d’honneur du Palais des Papes, dimanche soir, le canado-américain Rufus Wainwright est arrivé sur scène en pantacourt large aux allures ethniques et veste de costume. "J’ai la chance d’avoir été invité comme chanteur et comme compositeur. C’est pour ça que la soirée sera en deux parties", a-t-il déclaré, introduisant d’abord le concert-visuel Prima Donna donné par l’orchestre régional Avignon-Provence sous la direction de Samuel Jean. "Après l’opéra, si vous avez encore des ressources, je serai moi-même sur scène avec des invités surprises. Alors tenez bon avec l’opéra. Tout va bien se passer !", a-t-il conclu avec malice. Compositeur pour le cinéma (les BO des films Le Secret de Brokeback Mountain, Bridget Jones : l’âge de raison ou Moulin rouge), Rufus Wainwright est un virtuose de la musique, un touche-à-tout capable de s’aventurer tant dans la pop que dans le lyrique. À la demande du Metropolitan Opera de New York, il a créé en 2009 Prima Donna, opéra en cinq actes et en français, pour un orchestre de 70 musiciens. Un bébé qu’il a depuis choyé, donnant naissance à d’autres projets : un film, un enregistrement et un concert-visuel. Ce dernier, présenté pour la première fois en France, a été interprété par les sopranos Lyne Fortin et Pauline Texier et le ténor Antonio Figueroa. Inspiré par la vie de la diva Maria Callas, il dessine les moments de doute d’une artiste qui a tiré un trait sur sa carrière, après un déclin vocal. Pour recontextualiser l’opéra, Rufus

Wainwright a fait appel au cinéaste italien Francesco Vezzoli. C’est sur le mur du Palais des Papes que les images, des plans pour la plupart contemplatifs, ont dévoilé l’intimité d’une artiste recluse. Dans sa version concert, le public a pu découvrir l’œuvre de Wainwright, une orchestration fournie qui puise ses influences dans les mélodies romantiques. On regrette cependant que l’acoustique en plein air n’ait pas suffisamment fait entendre la puissance des voix, masquées parfois par l’orchestre. En deuxième partie, Rufus Wainwright dans un costume bleu fleuri, au piano, a repris le dernier air de son livret

Sur le mur du Palais des Papes, les images ont dévoilé l’intimité d’une artiste recluse. Les feux d’artifices t’appellent, dédiant l’hymne aux victimes de l’attentat de Nice. Il a ensuite varié les plaisirs en interprétant une dizaine de morceaux en anglais et en français dont La complainte de la butte, Entre la jeunesse et la sagesse de Kate et Anna McGarrigle (sa mère et sa tante), et Going To A Town, l’une de ses chansons. Avec le pianiste américain Thomas Bartlett et le Français Woodkid, il a chanté "une des meilleures chansons françaises jamais écrites", Dis quand reviendras-tu de Barbara. Au rappel, deux autres monuments, Hallelujah de Jeff Buckley et Je suis venu te dire que je m’en vais de Serge Gainsbourg, en ultime amusement de cet artiste hors-norme. Isabelle APPY

Rufus Wainwright a créé en 2009 "Prima Donna", opéra en cinq actes et en français pour un orchestre de 70 musiciens, joué à Avignon. Un beau final. / PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / FESTIVAL D’AVIGNON

JAZZ

ON ATTEND A MARSEILLE

◆ Tant Bien que Mal (THÉÂTRE). De Servane Deschamps et Titus. A 11 h 15. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

Tilt, du ciné sous les étoiles

◆ Festival Théâtr'enfants (JEUNE PUBLIC). 9h45 à 17h. www.festivaltheatrenfants.com. Maison du Théâtre pour enfants 20 avenue Monclar. 04 90 85 59 55.

Depuis vingt ans, tout au long de l’été, le Ciné Plein-Air de l’association Tilt propose des projections gratuites en plein air, au Panier, son QG, mais aussi dans plusieurs quartiers marseillais, à La Capelette, La Joliette, Saint-Jérôme, etc. Delphine Camolli nous présente cette édition, qui se poursuit jusqu’au 9 septembre. Apportez un coussin pour plus de confort, les séances démarrent à la tombée de la nuit vers 21 h 30.

BRIANÇON ◆ Le songe d'une nuit d'été (THÉÂTRE). Festival Forts en Fête. www.fortsenfete.fr. D'après William Shakespeare. Mise en scène de Jean-Luc Lejeune. A 21 h 30. Fort des Têtes 04 92 21 08 50.

CABRIÈS ◆ Eva enterrement vie d'avant (HUMOUR). A 20 h. La Comédie des Suds "La Palmeraie" Plan-de-Campagne. 08 92 56 18 55.

CARPENTRAS ◆ Le p'tit cirk (JEUNE PUBLIC). Duo acrobatique et poétique. Festival Plein les Mirettes. www.carpentras.fr. A 10 h. Cour de la Charité 04 90 60 84 00. ◆ Lecture estivale en musique (JEUNE PUBLIC). "C'est quoi le cirque?" de 4 à 9 ans. A 16 h. Espace Culturel Leclerc Sormiou chemin du Roy d'Espagne, ZAC Baou. 04 90 60 84 00.

FORCALQUIER ◆ Les Grönaz Trash Guinguette. Clôture de la saison A 19 h. K'fe Quoi ZA les Chaluts. 08 99 02 23 39.

GRIGNAN ◆ Don Quichotte (THÉÂTRE). D’après Miguel de Cervantès. Mise en scène Jérémie Le Louët. A 21 h. Château 04 75 91 83 65.

HYÈRES ◆ Grupo Vocal Boca do Mundo Brasilia Direction André Vidal. 21e Festival Choral International en Provence. www.aicler-provence.fr. A 21 h.

❚ Chaque été, vous investissez de nouveaux lieux, cette année l’île du Frioul et le fort Saint Nicolas. Pourquoi avoir choisi ces lieux atypiques ? C’est la deuxième année concernant le Frioul, cela se passe à l’intérieur du village, c’est très agréable. Les lieux sont déterminés par nos rencontres avec des partenaires. Nous projetterons Gravity d’Alfonso Cuarón, une histoire de survie dans l’espace avec Sandra Bullock et George Clooney, qui résonne avec ce décor infini. La mairie du 1/7 propose une journée d’activités avant la séance. On peut donc venir pour la soirée et rentrer en bateau, ou passer toute la journée sur l’île. Au fort Saint Nicolas le partenariat s’est noué avec l’association Acta Vista, chargée de la rénovation du fort. La projection de Fitzcarraldo le 3 septembre sera donc une soirée exceptionnelle, car le lieu est d’ordinaire fermé au public.

Christian Scott, trompette révoltée Le Jazz des Cinq Continents accueille ce soir l’un des trompettistes les plus intéressants de sa génération à Marseille. C’est en tout cas ce que l’on dit de lui. Christian Scott, musicien surdoué, représente la nouvelle génération des souffleurs de La Nouvelle-Orléans. Un trompettiste vraiment unique qui ne cesse d’explorer le champ musical, se renouvelant sans cesse. Son jazz novateur, le Stretch Music, objet de son dernier album, est une plongée dans l’univers des musiques : un jazz qualifié d’élastique mais qui peut s’entendre, selon lui, comme "un rock indé et du hip-hop". Une expression branchée de groove et d’influences, pour celui qui refuse d’envisager une quelconque séparation des champs culturels. Le timbre de sa trompette, tantôt dense et cuivré, tantôt aérien et feutré, galvanise ses jeunes musiciens. De cet ensemble se dégage une belle cohésion de groupe, un tableau musical vivifiant. Ses deux premiers albums laissaient entrevoir un engagement social et politique, l’antithèse d’un jazz lisse et petit bras. Le dernier coup de coeur du festival de Montreux Jazz avec son look bling-bling et sa drôle de trompette entend bien faire souffler un vent de révolte sur le Palais Longchamp de Marseille. Ce soir, 21h, Palais Longchamp, Marseille. De 33 à 38¤

"Gravity" avec Sandra Bullock et George Clooney est projeté demain soir sur l’île du Frioul, à Marseille, en entrée libre. / PHOTO DR ❚ Vous donnez traditionnnellement une grande place au film d’animation jeune public. De quelle façon? Au tout public, je dirai, car les films programmés ne sont vraiment pas réservés aux enfants. Les enfants peuvent suivre, mais les adultes ne vont pas s’ennuyer. Après la Prophétie des grenouilles et Max et les maximonstres, on pourra voir Paprika, un film d’animation japonais de Satoshi Kon le 5août, à voir dès 10 ans, Le Petit prince à voir dès 5 ans le 2 septembre, ou La grande aventure Lego vendredi 9 septembre.

❚ Y at-il d’autres événements à voir? Chaque année, on reprend aussi des grands classiques. Il ne faut pas manquer en copie neuve Certains l’aiment chaud de Billy Wilder le 6 août, place du Refuge. Sans rayures, ça lui donne un sacré coup de neuf, c’est magnifique ! Propos recueillis par M-E.B. "Gravity" demain à 21h30 au Frioul (7e). "Les Héritiers", jeudi à La Capelette (10e). "Le dernier loup" de Jean-Jacques Annaud, vendredi place du Refuge (2e). Entrée libre. Toute la programmation sur www.cinetilt.org

Le trompettiste Christian Scott apporte un vent de fraîcheur dans le jazz. / PHOTO DR