2.A Judith

On ne dira jamais assez l'horrible supplice qu'a vécu cette jeunesse sacrifiée. Ces lettres n'ajouteront rien à l'histoire, mais puissent-elles apporter un peu de ...
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A Judith, Arthur, Théo , Flora et Ariane, A la famille,

Si j’ai souhaité sortir de l’oubli ces lettres écrites il y a maintenant 90 ans, c’est pour qu’un jour, vous puissiez les lire, que vous puissiez, avec ce témoignage d’un simple soldat, votre aïeul, comprendre l’horreur de la guerre. Souvenez-vous : 1400 000 jeunes français sont morts au cours de la « Grande Guerre » de 1914/1918. Grande Guerre ! Comme si une guerre pouvait être grande ! Les souffrances endurées par ces jeunes soldats dans les tranchées, les privations, la peur, l’angoisse, ces lettres vont nous les livrer de l’intérieur, avec pudeur, retenue. Ce grand-oncle allait avoir 26 ans lorsqu’il a été fauché, comme bien d’autres, à la bataille de Souain dans la Marne le 25 septembre 1915. Au long du récit de sa vie de tous les jours, Louis va nous dévoiler ses joies, ses peines, ses espoirs, mais aussi ses moments de découragement. Il va surtout nous révéler sa formidable foi en Dieu qui va le soutenir dans toutes les épreuves endurées. Sous les mots cependant, et malgré les propos rassurants destinés à sa mère, on sent poindre la peur qui ronge, l’angoisse qui étreint. Ses lettres expriment alors le paroxysme de ses sentiments filiaux, de sa foi à laquelle il se raccroche comme à une bouée de sauvetage. On ne dira jamais assez l’horrible supplice qu’a vécu cette jeunesse sacrifiée. Ces lettres n’ajouteront rien à l’histoire, mais puissent-elles apporter un peu de lumière sur le quotidien de ces Poilus et aussi engendrer un autre regard sur ces jeunes hommes qui s’entre-tuaient sur le front. Plus jamais la guerre ! Pourtant, vingt ans plus tard, l’Europe, puis le monde, s’embrasaient de nouveau. La paix n’est donc jamais définitivement acquise ; la conquérir, c’est le seul combat qui vaille. C. Pichard (Novembre 2005 )