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2013
Politique Commune de la Pêche le 6 février, confirmez le vote de la commission pêche !
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PCP 2013
PCP 30 ANS D’ECHEC
Au départ, l’objectif de la Politique Commune de la Pêche (PCP) est d’établir des règles de pêche communes aux différents pays de l’Union européenne afin de garantir la prospérité et la pérennité du secteur tout en préservant l’environnement.
Pourtant, après 30 ans de mise en œuvre, le constat est amer !
P comme Productiviste Le poisson ne se produit pas, il « s’attrape ». Pourtant, la pêche est organisée comme s’il s’agissait d’une activité industrielle basée sur une « production » que l’on peut moduler selon la demande. En réalité, la pêche est activité de « cueillette », tributaire de fluctuations naturelles et du renouvellement de la ressource qui n’est pas infinie. En finançant des bateaux de plus en plus performants avec des moteurs de plus en plus puissants, la politique actuelle incite à pêcher toujours plus comme si la production allait suivre. Or les espèces marines font partie d’un écosystème qui ne peut évidemment pas répondre aux mêmes stimuli qu’une entreprise automobile.
C comme Centralisée… Tout se décide à Bruxelles. Cette gestion centralisée nuit à la pertinence des mesures prises et compromet dès le départ l’acceptation des décisions par les acteurs auxquels elles sont pourtant destinées. D’autant que cette centralisation a tendance à générer une vision monolithique de l’activité alors que la pêche est plurielle et se pratique différemment selon les territoires.
… et Court-termiste Il faut 5 ans à une langoustine, à un bar ou à un thon rouge et 38 ans à un empereur, pour atteindre sa maturité sexuelle. Le rythme biologique n’est pas le rythme politique. Depuis 30 ans, on constate hélas que ce sont les intérêts à court-terme qui guident les ministres alors que la gestion de l’activité de pêche nécessiterait, au contraire, dans l’intérêt des poissons et des pêcheurs, de dégager des perspectives sur le moyen et le long terme. Le Conseil n’a ainsi pas su traiter sérieusement la question essentielle de la surcapacité de pêche plongeant tout le secteur de la pêche dans un cercle vicieux.
P comme Perte À l’heure actuelle, près d’1/4 du total des captures européennes est gaspillé. En effet, les rejets, ensemble des organismes capturés par les pêcheurs, volontairement ou involontairement, et remis à l’eau morts ou vivants, sont autorisés dans toutes les pêcheries de l’Union européenne. Le gaspillage est aussi financier : nous perdons des millions d’euros d’argent public, versés par les contribuables, à cause d’un système de subventions mal géré qui alimente la surpêche en entretenant artificiellement une flotte de navires surdimensionnée. Tandis que l’urgence est de mettre en place des politiques de réduction des quantités capturées, les aides conduisent, au contraire, à maintenir l’activité de pêche à un niveau supérieur à ce qu’elle serait sans elles.
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% des stocks de poissons surexploités 1950 80 % 47 % 30 %
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Cette vision a généré un phénomène de surpêche avec des conséquences dramatiques pour les poissons mais aussi pour les pêcheurs
2/3 des emplois marins en France ont disparu depuis les années 50
la surpêche coûte près de 34 2010 Déclin du secteur d’activité
Des pans entiers de la pêche européenne ont été menés à la ruine. La pêche française n’emploie plus que 13 000 personnes, soit 40 % de moins qu’en 2000.
MÉDITERRANÉE
EUROPE
MONDE
Ceux qui continuent à exercer voient leurs revenus baisser car non seulement les ressources halieutiques diminuent mais la détérioration de la situation économique les contraint, pour la plupart, à vendre leurs produits moins chers afin de résister à la concurrence d’autres aliments peu coûteux.
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Diminution de 35% du nombre de navires en 15 ans en France
e 34 milliards d'euros par an ! Politique Commune de la Pêche page 3
80 La surpêche a provoqué
- la disparition de 90 % des gros poissons au niveau mondial - la capture de poissons de plus en plus petits
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MÉDITERR
Érosion de la biodiversité marine Selon la FAO, Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation, au niveau mondial, près de 30 % des stocks de poissons pour lesquels des résultats d’évaluation sont disponibles sont déclarés surexploités. En Europe la situation est pire : 47 % des stocks de l’Atlantique et 89 % des stocks de Méditerranée sont surexploités (sources : Commission Européenne, Scientific Technical and Economic Committee for Fisheries, Assessment of Mediterranean Stocks, 2010 ).
1995
des emploismais marins en France ont disparupêcheurs depuis lesconstatent années 50également que Diminution Loin des2/3 statistiques en mer, de nombreux les prises de 35% diminuent à une vitesse alarmante.
la surpêche coûte près de 34 milliards
% des stocks de poissons surexploités 89 % 47 % 30 %
MÉDITERRANÉE
EUROPE
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MONDE
« Une pression de pêche modérée permettrait le retour d’une ressource abondante et offrirait des prises plus stables et à moindre coût, garantes d’une bien meilleure rentabilité économique. »
Didier Gascuel, Professeur en écologie halieutique, Directeur du Pôle halieutique Agrocampus Ouest et Président de l’Association Française d’Halieutique (AFH)
PCP des solutions existent
Pour la première fois, les parlementaires européens ont le pouvoir de co-décider et d’imposer un changement radical de politique.
Le processus de réforme de la PCP n’a lieu que tous les dix ans. Votre vote constitue donc notre dernière chance de mettre en place une politique en faveur d’une pêche durable et d’éviter que nos océans ne soient transformés en désert d’ici 2050. Le 6 février prochain, confirmez le vote de la commission pêche en faveur d’une PCP vertueuse.
P comme Pérenne Jusqu’à présent, on pariait sur les limites : « Jusqu’où peut-on aller avant de provoquer l’effondrement des stocks ? », sans même les connaître sérieusement. Désormais, le WWF préconise de se pencher sur une toute autre équation: « Comment peut-on exploiter la ressource à long terme en ayant le moins d’impact sur le stock ?». C’est à la demande de s’adapter à l’offre, à la pêche de se plier aux contraintes biologiques de la ressource en ne prélevant que la partie « renouvelée » résultant de la croissance naturelle. L’objectif est d’exploiter les ressources halieutiques dans la logique du « rendement maximal durable » (RMD), autrement dit, de prélever les intérêts sans toucher au capital. En prenant également en compte les différentes interactions entre les espèces dans l’ensemble de l’écosystème, la pérennité de l’activité de pêche sera assurée.
C comme Cohérente
L’opinion publique, mais aussi de nombreux élus et pêcheurs, ont pris conscience du terrible gaspillage que constituent les rejets. Le sujet est enfin sur la table. Pour résoudre le problème, il convient, en premier lieu, d’éviter les captures accidentelles, notamment en renforçant la sélectivité des engins et des pratiques de pêche. De même, comme la flotte européenne est surdimensionnée, tout soutien financier qui pourrait contribuer au maintien ou à l’augmentation de cette surcapacité risque d’aggraver l’état des stocks halieutiques. Il convient donc de cesser le soutien sur fonds publics à la construction de navires et, au contraire, d’attribuer ces aides à des pratiques durables qui permettront de mieux exploiter notre patrimoine naturel commun. Ainsi, le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche devrait financer la transition vers des activités de pêche durables en aidant les communautés de pêcheurs à évoluer vers des pratiques plus responsables.
P comme Proximité
La politique européenne de gestion de la pêche doit se rapprocher davantage du terrain. La dernière réforme avait permis la mise en place des Conseils Consultatifs Régionaux (CCR), il faut aujourd’hui aller plus loin avec la mise en place d’un échelon inférieur : l’unité de gestion (comme les unités d’exploitation et de gestion concertées, UEGC). De même, il convient de confier à ces unités de gestion la responsabilité de l’élaboration et de la mise en place d’un plan de gestion pluriannuel par pêcherie, adapté à son contexte. Ces plans devront répondre aux standards minimums présentés dans la nouvelle réglementation et avoir pour but d’atteindre les objectifs généraux qui auront été fixés au niveau communautaire. Ils devront notamment évaluer la capacité de pêche et l’impact environnemental des pêcheries. Ces plans, basés sur une approche écosystémique, permettront à l’UE de sortir de ses négociations politiques annuelles sur les quotas et mettront enfin chaque pêcherie sur les rails d’un rétablissement rapide. Cette nouvelle approche de gestion est née en France où le concept d’UEGC est expérimenté sur des sites pilotes.
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des bénéfices pour tous
Le 6 février prochain, votre vote va sceller l’avenir des pêches européennes et des communautés côtières qui en dépendent.
Parce que la gestion des pêches se situe au cœur d’enjeux politiques plus larges, la mise en œuvre d’une PCP vertueuse, intégrant les dimensions économique, sociale et environnementale, profitera à tout le monde.
1. BENEFICES ECONOMIQUES
Un effort de pêche adapté au rythme de régénération naturelle permettra d’augmenter la productivité biologique des écosystèmes marins et donc celle des pêcheurs qui « pêcheront mieux pour gagner plus ». En effet, une fois le phénomène de surpêche enrayé, grâce à une abondance retrouvée, les professionnels verront leurs coûts d’exploitation baisser et leurs marges croître. Les pêcheries deviendront plus rentables car les pêcheurs auront besoin de fournir moins d’efforts (financier, humain et technique) pour capturer autant, si ce n’est plus, de poissons.
2. BENEFICES SOCIAUX
Une étude de la New Economic Foundation (2012) démontre que le rétablissement de 43 stocks de poissons présents dans les eaux européennes permettrait de débarquer 3,53 millions de tonnes de poissons supplémentaires et de générer 3,2 milliards d’Euros de revenus. De quoi créer près de 100 000 nouveaux emplois pérennes dont 32 000 emplois dans le secteur de la pêche et 69 000 emplois dans le secteur de la transformation !
3. BENEFICES ECOLOGIQUES
Grâce à une approche écosystémique prenant en compte les impacts de la pêche sur les espèces ciblées mais aussi sur les espèces non ciblées, sur les habitats ainsi que l’ensemble des interactions dans les océans, le milieu marin sera mieux protégé et l’abondance retrouvée. Les captures accidentelles seront évitées et la biodiversité marine sera préservée afin que les générations futures puissent profiter, elles aussi, des précieux services qu’elle nous rend.
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l’appel de la présidente du wwf france « La PCP est basée sur une erreur fondamentale qui consiste à vouloir appliquer les règles du marché à une activité de cueillette. Le 18 décembre dernier, la commission Pêche a opéré un changement radical en décidant d’adapter la demande à l’offre, c’est-à-dire, l’effort de pêche aux ressources produites par les océans. Isabelle Autissier, Présidente du WWF France
Le WWF salue ce vote lucide et courageux. Un premier pas vers une Politique Commune de la Pêche plus durable a été fait. Même si le Conseil prône un statu quo et que d’ores et déjà, des oppositions fortes se font entendre, il convient de confirmer ce vote. Dans 10 ans, lors de la prochaine réforme, il sera trop tard. J’appelle donc tous les parlementaires européens à confirmer ce vote en plénière. »
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Pour une nouvelle politique commune de la pêche
OCÉANS & CÔTES
LE long terme L’HUMAIN
Sortir de la politique de gestion de crise
Remettre les acteurs de la pêche au cœur du dispositif
L’ÉCOSYSTÈME Prendre en compte l’écosystème dans son ensemble
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