1er semestre 2016 - Grand Lyon économie

CITYZEN SCIENCES. 22-23 ... de sa vie à arpenter les terrains de sport, en construisant des victoires point par point ... Jeux Olympiques) pendant plusieurs .... en bonne santé physique et me vide .... sommes des pure players techniques.
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T H E O N LY LY O N ’ S M A K E R S M A G A Z I N E : B U S I N E S S & G O O D N E W S # 0 5

by ONLYLYON

W H O DA R E S W I N S 0 8 — B A B O L AT 1 6 — A X A N D U S 26 — PA R T- D I E U 3 4 PA R C O L 7 6 — T O U S A D D I C T E D 9 4

1 E R S E M E S T R E 201 6

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LA MÉTROPOLE

*

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©Item Corporate. J’articule / Saentys pour le Grand Lyon - *accro à Lyon

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Tatiana BILBAO, Architecte mexicaine, fondatrice de l’agence Tatiana Bilbao

Je suis d’origine basque et mes parents sont passionnés de bonnes tables. Mes premiers contacts avec Lyon remontent à mon enfance, nous y venions notamment pour profiter des restaurants ! En tant qu’architecte, la géographie lyonnaise est pour moi particulièrement inspirante, avec le centre historique encadré par ses deux fleuves et ses collines… En intervenant sur trois projets dans le nouveau quartier de la Confluence, je suis heureuse de contribuer à la construction d’une nouvelle stature pour Lyon. Celle d’une grande métropole qui voit toujours plus grand.

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ÉDITO PERDRE SON TEMPS À GAGNER SA VIE : MAL DU SIÈCLE ? UNE MÉTROPOLE QUI GAGNE SES GALONS INTERNATIONAUX ET PERFORME SUR LES PODIUMS, MARQUE DES POINTS ET LES ESPRITS. MAIS CELLE QUI GAGNE LES CŒURS A TOUT GAGNÉ. MÉTRO PART DIEU, 7H35 : « JE TE PARIE QU’ON SERA À L’HEURE ! ». PEU IMPORTE LE GAIN… // GERLAND 8H07 : « J’AI GAGNÉ ! ». VICTOIRE, CONTRE L’AUTRE OU SUR SOI ? // CONFLUENCE, 10H22 : « GAGNER LEUR CONFIANCE, C’EST GAGNER LE MARCHÉ ». L’IMPORTANT C’EST DE PARTICIPER MAIS L’ESSENTIEL C’EST DE GAGNER NON ? // CARRÉ DE SOIE, DÉJEUNER : « NOUS SOMMES PREMIER SUR CE SEGMENT ET ALLONS VOUS FAIRE GAGNER DU TEMPS… ». PROMESSE ET PALMARÈS… // LYON-SAINT EXUPÉRY, 17H22 : « NOUS AVONS BIEN GAGNÉ NOTRE JOURNÉE… ». BIEN JOUÉ // PARC OL, 22H30 : « ON A GAGNÉ ! »… LA CULTURE DE LA GAGNE EST PARTOUT MÊME QUAND LA COMPÉTITION N’EST PAS L’ENJEU. SEUL OU EN ÉQUIPE, GAGNER C’EST D’ABORD SE FIXER DES OBJECTIFS, LES PARTAGER, APPRENDRE, PROGRESSER, ÉCHOUER, RECOMMENCER,

S’ENCOURAGER,

CRÉER,

INNOVER,

SE

SURPRENDRE…

S’ENGAGER JUSQU’À SE PERDRE POUR MIEUX S’ÉCOUTER. ICI, ON VIT PLEINEMENT L’INSTANT. FORCÉMENT GAGNANT.

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1 E R S E M E S T R E 2016

PERFORMANCES

TERRITOIRES

C O N V E R S AT I O N S 08- 13

PROJECTIONS

W H O D A R E S, W I N S

PA R T- D I E U

08-1 3

34 -39 3 4 -3 9

P O S I T I O N S 14 - 15

O R I E N TAT I O N S

E X PA N S I O N S 1 6- 2 3

CHIFFRES CONJONCTURE

4 0 -4 5

B A B O L AT

O R I E N TAT I O N S

4 6 -4 7

LDLC CITYZEN SCIENCES

16-2 0 21 22-2 3

AMBITIONS CARRÉ DE SOIE

40-4 7

4 8 -59 4 8 -5 0

I N C U B AT I O N S 24 - 31

N O U V E L L E S I M P L A N TAT I O N S

B E E LY S

24-2 5

CONFLUENCE

5 2 -5 3

A X A N D U S

26-2 8

GERLAND

5 4 -5 5

L E V E L U P

29

LYO N T E C H- L A D O U A

5 6 -5 7

AMOEBA

5 8 -5 9

M A R I E T TO N

30-3 1

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V I S I O N S 6 0-6 7 LES ALLUMÉS

6 0 -6 7

69 .

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AFFINITÉS S AT I S FAC T I O N S 7 0- 75

A D D I C T I O N S 94-101

VA L É R I E P O I N S OT- L O R E N T Z

M A R I N E E T C L É M E N C E C H A S TA N

9 4 -9 5

V I B R AT I O N S 76- 8 4

F R A N C I S C H A P U T- D E Z E R V I L L E

9 6 -9 7

PA R C O L

76-81

C H R I S TO P H E R O U R E

9 8 -9 9

NINKASI

82-84

AURÉLIEN GIRAUD

70-75

P E R C E P T I O N S 86- 8 9 I D É E S LYO N N A I S E S

86-87

F E S T I VA L S C U LT U R E L S

88-89

D E S T I N AT I O N S 90- 9 3 MODE CITY

90-9 1

F O U R V I È R E H OT E L

92-9 3

1 0 0 -1 0 1

I L L U S T R AT I O N 102-103

Photographie © Tod Seelie I Conception graphique www.fabricehaes.com I RCS 488 056 235 000 10 I Siret 488 056 235 00010

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Festival International Juin Juillet

www.nuitsdefourviere.com

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C O N V E R S AT I O N S 0 8- 13 P O S I T I O N S 14 -15 E X PA N S I O N S 16 -2 3 I N C U B AT I O N S 2 4 -31

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PERFORMANCES C O N V E R S AT I O N S

WHO DARES

! S N WI

Tout les sépare. La génération d’abord : l’un pourrait être le père de l’autre. L’expertise métier ensuite : alors que le premier a passé une grande partie de sa vie à arpenter les terrains de sport, en construisant des victoires point par point, l’autre caracole sur la toile et se joue en apparence des algorithmes pour réinventer les médias de demain. Et pourtant, ils ont l’un comme l’autre amené leur équipe sur la première marche du podium. Daniel Costantini, ancien entraîneur de l’équipe de France de handball et Alexandre Malsch, patron de meltygroup, vivent chacun à leur manière une expérience de la gagne, faite de vision, de travail, d’échec, d’ambition, de leadership et de management... Un duo prétexte à une rencontre… au sommet bien sûr, riche d’enseignements pour tous ceux qui, un jour, ont (eu) l’ambition de mener au plus haut leur projet !

Vous faites (ou avez fait) avec vos équipes l’expérience de la performance qui mène sur le devant de la scène. Est-ce que la culture de la gagne est l’ingrédient qui fait la différence ? Est-ce que la « gagne », c’est le dernier coup de rein à donner p o ur att eindre c et t e pr em i è r e marche ? Alexandre Malsch : La création et le lancement de l’entreprise ne s’est pas fait contre d’autres médias, sociétés ou équipes. Notre idée était de créer des médias 100 % digitaux pour les 16-25 ans. Toute la question était de savoir comment on pouvait pousser cette idée le plus loin possible, tout en répondant évidemment à l’attente du public. C’est la culture du projet qui nous fédère plus que la logique de la gagne. Bien sûr, notre quotidien est forcément fait de moments

de confrontation : on se heurte à la technologie, à un concurrent… Gagner n’est pas une finalité en soi. Ce qui importe chez melty, c’est de se demander comment on fait pour aller le plus loin possible dans le projet et comment on apprend à apprendre pour y arriver. Daniel Costantini : Dans le sport, c’est un peu différent : il y a automatiquement un adversaire qui se trouve en même temps que l’équipe sur le terrain et qui peut l’empêcher de gagner. La finalité d’une équipe ou d’un sportif, quel que soit le sport, c’est de gagner le match. Au-delà du sport, la question de la confrontation, et du besoin de confrontation, rejoint des problématiques très personnelles. À titre individuel, j’ai toujours été plus performant quand j’avais vraiment

identifié un adversaire : celui qui est en face de moi pendant le match, celui qui dans mon entreprise, n’a pas compris où je voulais aller… AM : Ce rapport à l’adversaire est effectivement une donnée très personnelle. Moi, je pratique le surf. Et dans ce sport, on ne se bat pas vraiment contre les autres surfeurs, ni contre l’eau. Ce qui importe, c’est la manière dont à titre individuel, on est capable de faire une meilleure performance. Ce dépassement de soi, dans un écosystème qui bouge en permanence, comme les vagues, est proche de ce qu’on essaie de faire chez melty. Notre challenge au quotidien consiste à être plus performant que les autres qui sont peut-être en train de surfer cette même vague et veulent aussi

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Daniel

Costantini Coach de l’équipe de France de handball, (de 1992 à 2001 : les Barjots, les Costauds), qu’il a menée au plus haut niveau (Championnat du monde, Jeux Olympiques) pendant plusieurs années, Daniel Costantini a d’abord été enseignant puis joueur. Il déploie de nouveau aujourd’hui, son sens inné de la pédagogie, combiné à sa capacité d’entrainement, en tant que consultant en ressources humaines en entreprise et consultant sportif dans les médias.

Alexandre Malsch Lyonnais d’origine, Alexandre Malsch a créé à 15 ans son premier site d’actualités à destination des jeunes. À 20 ans, il cofonde Eeple dans une salle de l’Epitech, où il suit une scolarité d’ingénieur en informatique. Eeple deviendra ensuite melty, groupe aujourd’hui composé de 29 médias digitaux en France et dans le monde.

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PERFORMANCES C O N V E R S AT I O N S

aller d’un point A à un point B… melty n’est pas contre son écosystème… Elle surfe sur la vague et essaie de le faire le mieux possible, en se positionnant dans une logique d’amélioration continue.

Comment melty intègre justement cette dynamique permanente d’amélioration individuelle ?

AM : Avant de parler de l’entreprise, une anecdote personnelle : j’ai passé mon enfance et mon adolescence à Lyon. J’ai eu la chance d’être scolarisé au lycée des DC : Alexandre n’est pas dans la confrontation directe Minimes, rattaché à la congrégation des salésiens qui part mais dans l’amélioration de sa maîtrise et de ses du principe que chaque individu a un talent. Peut-être savoir-faire. Dans l’univers du sport de haut niveau, le dépas scolaire... C’est grâce à eux en partie que j’ai pu me veloppement des compétences est essentiel et ne saurait lancer dans cette aventure, car ils ont compris que je exister sans être systématiquement mesuré, évalué, dans n’avais peut-être pas de don pour les maths, vu mes la confrontation. Pour la bonne et simple raison que si notes, mais que j’en avais d’autres qu’il fallait exprimer. un joueur progresse chaque jour mais que son adversaire Pour revenir à la réussite de melty, elle tient au fait qu’on progresse plus que lui, c’est l’adversaire qui finira pas ems’oblige à recruter les personnes qui sont 10 000 fois porter le match ! meilleures que chacun de nous. Quand je discute avec un salarié, je suis content quand j’ai l’impression qu’il À vous entendre, la perest meilleur que moi. formance et la réussite Et c’est valable pour moi  : d’un projet ne sont pas je ne m’interdis pas un tant une question de jour de redevenir déveposture mais passent loppeur, si je ne suis pas par la nécessité de dévele meilleur à mon poste ! lopper ses compétences. Première condition donc : Pour l’un comme pour l’excellence. Deuxième l’autre, la nécessité condition : pour que ça d’apprendre encore et marche, il faut laisser toujours est la condition chacun faire son « taff ». de la réussite ? Si chaque salarié dans son domaine est indiDC : C’est plus comviduellement meilleur plexe que cela en a l’air. que soi, il est logique de Dans le cadre d’une lui laisser une grande activité collective, j’ai marge de manœuvre, toujours accordé beaupour autant qu’elle coup d’importance à la s’inscrive dans une vision dimension du progrès collective. C’est une personnel permanent. ALEXANDRE MALSCH logique de travail quaDans mes équip es, siment sans filet qui dès que je constatais permet de responsaqu’un athlète approbiliser les individus : chait de ce qu’on apchacun devient le patron de son projet et l’entreprise est pelle la phase de plateau, de stagnation, je commençais à émettre des doutes le concernant. Pour faire gagner là pour les accompagner. une équipe, j’ai besoin de compter sur des individus qui s’améliorent un petit peu chaque jour. Que vous recrutiez les meilleurs, ou que vous aidiez ceux qui en ont les aptitudes à le devenir, vous devez Dans le sport, notre problématique est de transformer être confronté à la même difficulté de gestion des tal’aptitude en capacité. Cette transformation s’opère grâce lents. Comment faire pour les maintenir sur le haut de à l’entraînement quotidien individuel, pour permettre à la vague ? chacun d’améliorer ses performances. Le sportif a cette chance énorme de disposer d’un temps important de AM : Chez nous, on a pris le parti de renverser la logique préparation individuelle. Dans le monde de l’entreprise, pour ne pas se retrouver en situation d’échec quand un ce temps manque cruellement ou entre en conflit avec salarié quitte l’entreprise. Quand on recrute, on fixe un le temps de production. cadre qui est clair et bordé à 3 ans. C’est dans les faits,

“ Notre priorité n’est pas d’éviter les erreurs mais de ne pas commettre deux fois les mêmes ”

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le temps que les jeunes restent chez nous en moyenne. Quand ils intègrent l’entreprise, ils nous enrichissent – de leur expérience, leur carnet d’adresses, leurs idées, leur motivation, leur personnalité – et nous allons aussi leur apporter de la valeur, au-delà du salaire évidemment. Cette logique win-win finit un jour par s’arrêter, parce que l’entreprise évolue, parce que les compétences de la personne sont obsolètes ou qu’on ne lui a pas appris à apprendre. Ou parce qu’à l’inverse, il a énormément appris… et que l’entreprise n’est plus à son niveau. Pour moi, il est normal que cette personne s’en aille. Sachant que, potentiellement elle reviendra chez nous, nous apporter de nouvelles compétences. DC : En sport, c’est assez différent, surtout dans le contexte d’une équipe nationale qui est un phénomène culturel. Quand un joueur arrive, il ne peut se positionner en tant que leader, alors il essaie d’apporter le plus possible. Et plus il apporte, plus il se positionne comme quelqu’un d’important. Arrive le jour où il a envie de se pérenniser dans cette position… Et la difficulté est de sentir à quel moment un joueur, aussi important soit-il, arrive au bout de ce qu’il peut apporter.

Un exemple : dans l’équipe de France de handball, Jackson Richardson. On a utilisé ses capacités au maximum, jusqu’à ce que, un jour, il ne produise plus rien pour l’équipe. Ensuite, Nicolas Karabatic a pris le relais. Lui aussi sait tout faire. Mais lui aussi, un jour, atteindra ses limites, ce qui peut amener à une perte d’efficacité de l’équipe. Quel est justement le rôle du patron d’équipe entre développement des compétences, encadrement et incarnation de la vision ? De l’entreprise au terrain de jeu, quelles différences ? DC : Dans notre univers, on ne parle pas de patron mais de coach. Dans le handball spécifiquement, il est physiquement présent et au plus près de l’action. Ce n’est pas toujours le cas : en rugby, le coach est dans les tribunes. Un coach doit impulser, valoriser, suivre chacun des joueurs dans sa dynamique d’amélioration personnelle permanente, vérifier qu’ils jouent collectif, apportent à l’équipe… Il ne fait rien en apparence, mais il contrôle tout ! Quand tout va bien, on peut se demander à quoi il sert ! Par contre, à la moindre alerte ou défaite, il doit être physiquement et moralement présent, pour tout remettre en ordre.

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PERFORMANCES C O N V E R S AT I O N S

AM : Chez melty, il n’y a pas de patron non plus mais plutôt un coach également : il donne une vision globale dans une direction, l’accompagne, tout en sachant que les salariés sont individuellement les patrons de leur propre projet. Son rôle, c’est de vérifier que la stratégie d’attaque individuelle joue bien le collectif et que chacun rame bien avec les autres, dans la même direction, idéalement la bonne ! L’image du capitaine du bateau correspond bien à ma vision : ce n’est pas forcément lui qui tient la barre, parce qu’il ne sait pas bien la tenir. Il ne s’occupe pas des voiles non plus, mais il faut qu’il puisse être en haut du mât, le plus haut possible, pour pouvoir crier et prévenir s’il y a un récif devant. En fait, le capitaine ne sert à rien quand tout va bien. En revanche, quand le moral commence à flancher et que l’équipe a besoin d’une nouvelle direction ou d’une autre impulsion, c’est au capitaine de prendre la barre ! Vous incarnez chacun à votre manière un parcours de success story. Et pourtant, il semble que votre rôle de coach ne donne sa pleine mesure que dans les difficultés. Ces tempêtes, ces défaites, est-ce qu’il ne vaut pas mieux les anticiper, voire les éviter ? AM : Quand on pilote une startup ou une entreprise, il faut apprendre à se « prendre des murs ». Chez nous, les difficultés nous ont rendus plus forts. Dès le début en 2008, puis en 2011 ou encore il y a à peine six mois, on a manqué de couler la boîte. Au final, dans ces conditions difficiles, nous avons été meilleurs ! Pourquoi ? Parce que nous n’avions plus rien à perdre ! C’est lorsque l’on est acculé que l’on a les meilleures idées. Le confort est moins créatif, simplement parce que l’on a moins de choses à prouver quand tout va bien. DC : Je partage tout à fait l’approche d’Alexandre. Les difficultés permettent d’évaluer la différence entre ceux qui sont très bons au sein de l’équipe et ont la créativité nécessaire quand ils sont poussés dans leurs derniers retranchements. Et ceux qui le sont un peu moins…

Quand on a subi un échec en tant que coach d’une équipe, comment remonte-t-on la pente à titre individuel, comment aide-t-on son équipe à rebondir ? AM : Être à la tête d’une équipe, c’est ingrat. Tous les problèmes de ton équipe deviennent indirectement tes problèmes. Ensuite, il faut y rajouter les problèmes de l’écosystème, des actionnaires, des clients, des partenaires. Ceux du pays et du monde dans lequel tu vis aussi. Sans oublier ses propres difficultés personnelles... Un patron de startup, c’est comme un surfeur : il se prend des vagues toute la journée. Mais un bon surfeur finit par passer de l’autre côté de la grosse vague. Ces moments-là sont les plus intenses, d’autant qu’il sait que ce moment génial va être de courte durée : il va de toute façon se reprendre une nouvelle déferlante jusqu’à ce qu’il parvienne encore à passer de l’autre côté. Il est venu pour ça, il profite. Le surf m’aide beaucoup à maintenir mon équilibre : il me permet de rester en bonne santé physique et me vide vraiment la tête. Et quand je reviens sur la plage, j’ai l’esprit plus clair. Le surf me permet de mieux encaisser mes défaites ou mes erreurs et m’aide indirectement à trouver plus facilement des solutions.

DC : La priorité dans un sport d’équipe, c’est d’aider l’équipe à remonter la pente. Que tu sois coach où que tu sois joueur, il faut être centré sur soi et avoir confiance en soi. Sans cette confiance, le sportif tremble. Et la peur n’est pas bonne conseillère. Je rejoins donc bien sûr complètement Alexandre sur les vertus de l’entraînement psychique et physique qui sont essentielles... Pour aider les équipes à surmonter les difficultés, j’ai découvert l’intérêt de ce qu’on appelle le debriefing participatif avec l’équipe, alors que j’avais longtemps été un chef très autoritaire. Quand on a subi un échec, ou quand l’équipe traverse une période difficile, le debriefing participatif permet de vérifier les attentes des collaborateurs et leur engagement. Il faut qu’il y ait une harmonie entre ces deux paramètres. Si un joueur attend tout mais ne s’engage à rien, il ne faut pas le garder : il ne surmontera de toute façon pas les prochaines difficultés. C’est la même chose en entreprise : deux collaborateurs qui sont sur le même poste peuvent avoir deux niveaux d’attente différents et deux niveaux d’engagement bien différents…

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Daniel vient de dire que la peur n’est pas bonne conseillère sur le terrain, est-ce qu’il vous arrive justement d’avoir peur de perdre ou de… gagner ? AM : On peut avoir peur de ne pas réussir son projet. Mais si on a fait tout ce qui était possible pour y arriver le jour J, on n’a aucune raison d’avoir peur. Pour moi, la peur est un signe positif. Un chef de projet ou d’équipe qui n’a jamais peur signifie souvent qu’il ne prend pas de risques. En principe, s’il répète dix fois le même geste, il n’a plus peur de le réaliser, il est capable de passer à autre chose. Il nourrira forcément de l’appréhension, mais elle lui permettra justement d’être bon, s’il s’y est bien préparé. Tant pis si cela se solde par un échec. Notre priorité dans l’entreprise, ce n’est pas d’éviter les erreurs et donc d’en avoir peur, mais de ne pas commettre deux fois les mêmes erreurs. DC : La peur de gagner existe dans certains sports, le droit à l’erreur pas toujours ! Par exemple dans le tennis, lors d’un match en trois sets gagnants, le joueur qui mène et a gagné les deux premiers sets, repart à zéro pour le troisième set. S’il perd le troisième set, il peut perdre le match et peut légitimement nourrir des craintes. En handball, la peur de gagner n’existe pas. L’équipe qui mène de cinq buts à trois minutes de la fin va gagner. Si elle mène d’un but à une minute de la fin, elle n’a pas peur de gagner mais elle est consciente qu’à ce moment-là, elle n’a pas droit à la moindre erreur. Et si l’équipe est dans le cas inverse, menée d’un but à une minute de la fin, il lui reste peu de temps pour ne pas perdre. Pour éviter ces scénarios, il faut s’améliorer sans cesse, on y revient !

On a beaucoup parlé de la nécessité de s’entraîner, de faire mieux ou autrement… Quelle part finalement accordez-vous au hasard, à l’intuition, dans la conduite et la réussite de vos équipes ? DC : En sport collectif, tout ce qu’on accumule à l’entraînement permet de limiter les incertitudes et, quand elles subsistent, de les faire peser sur l’adversaire. Le transfert d’incertitude fait souvent gagner un match ! Dans ce contexte-là, je ne crois pas beaucoup au hasard. Un exemple : la victoire des Barjots en 2001. En quart de finale, l’équipe gagne après prolongation : Jackson Richardson égalise à la fin du temps réglementaire, ce qui a été qualifié de miraculeux. Un miracle en quart de finale… Lors de la finale à Bercy, l’équipe encaisse un but à 20 secondes de la fin et a encore la capacité d’égaliser à 5 secondes de la fin. Un deuxième miracle ? Ce n’est pas un miracle, ça montre que l’équipe était prête à aller jusqu’au bout. En revanche, on a raté les Jeux Olympiques d’Atlanta. J’ai fait des erreurs dans ma préparation ! AM : Je ne crois pas au pur hasard. Pour être au bon endroit, avec la bonne personne et le bon projet, il faut à un moment avoir pris une décision. Normalement, cette décision est prise sur la base de ton expérience, sauf si tu joues aux dés évidemment ! Dans le secteur des médias où on évolue, on travaille énormément. Potentiellement, avec cette puissance de travail, on sème de très nombreuses petites graines à des endroits très différents, sans toujours le savoir. Et puis un jour, on récolte le fruit de la graine. Le hasard n’existe donc pas : cela s’appelle des opportunités provoquées parfois sans le savoir. Il faut ensuite savoir les saisir !

L’EXPÉRIENCE LYONNAISE DE

L ANTINI E I N A D COST

De Lyon, Alexandre Malsch a l’expérience de celui qui y est né. Pour Daniel Costantini, Marseillais qui a fait sa carrière entre Chambéry et Paris, Lyon a longtemps relevé d’un paradoxe, celui d’une ville « qu’on traversait sans jamais s’y arrêter, sauf par obligation ». Et puis tout a changé avec la rencontre de Jean-Michel Aulas en 2002. « Cette rencontre a complètement changé ma façon de voir cette métropole. À travers Jean-Michel Aulas, qui incarne si bien cette ville, j’ai compris que Lyon était à la fois ce souci de la recherche de la performance, mais aussi de l’authenticité. Ce sens de l’exigence et de la proximité. Personnellement, quand je suis invité à un séminaire d’entreprise à Lyon, j’ai confiance et suis certain qu’il va bien se passer ».

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PERFORMANCES POSITIONS

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PERFORMANCES E X PA N S I O N S

BABOLAT

QUAND UNE ENTREPRISE MONTE AU FILET DEPUIS 140 ANS ! C’est l’histoire d’une entreprise lyonnaise qui a fait sienne les valeurs d’un sport : le tennis. Et qui, depuis sa création, ne cesse d’être à l’origine d’innovations de rupture qui lui permettent de faire la course en tête au niveau mondial. Bienvenue chez Babolat.

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ne petite plaque sur un mur, étonnante tant elle est discrète, dans une rue plutôt étroite du quartier de Gerland. Nous voici chez Babolat, n°1 mondial en cordages et en raquettes en Europe et aux USA. À peine passée la porte, le ton est donné. Chez Babolat, c’est celui de l’humilité et de la fidélité à l’histoire, omniprésente, le siège de l’entreprise étant toujours installé sur son site historique lyonnais. Comment une entreprise occupe- t-elle depuis 2013 la première marche du podium sur un marché atone ? Comment conservet-elle une croissance à deux chiffres, 21 % en 2015 avec un CA de 141,7 M€, passant

devant ses concurrents américains Wilson et Head ? Si les secrets sont naturellement bien gardés, ils laissent transparaître une vision très claire du business : « Depuis 140 ans que nous existons, nous creusons le même sillon » explique Éric Babolat, patron de l’entreprise familiale. « Nous sommes des pure players techniques des sports de raquette. Notre cœur de métier, c’est la performance du joueur et/ou son plaisir de jeu. Se positionner sur un marché sans croissance, depuis plus de 20 ans, ne doit pas nous empêcher de progresser, au contraire ! Cela nous amène à créer de la valeur, en nourrissant le marché existant et les pratiques de ceux qui nous suivent. »

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L’ENTREPRISE A, POUR SEULE STRATÉGIE, L’ATTAQUE Innover donc. Le ton est donné. Cette logique n’a jamais faibli depuis le premier virage stratégique de l’entreprise pris en 1875. Le fabricant de cordes destinées aux instruments de musique – qui fabrique aussi des enveloppes pour la charcuterie – invente les premiers cordages pour raquettes de tennis. Depuis, Babolat a lancé ses premiers cordages synthétiques (1955), puis sa première raquette (1994) et sa première chaussure (2003)… 2013 est pour la société une année clé, avec le lancement de la première raquette connectée (voir page suivante). Un produit emblématique de l’entreprise qui a, pour seule stratégie, l’attaque  : « Le tennis est un sport de combat. Cette raquette offre de nouvelles possibilités de mieux se mesurer, de se challenger pour mieux challenger l’autre », explique Éric Babolat qui poursuit : « elle modernise aussi l’image du tennis et lui apporte une connotation ludique, tout en cassant une certaine forme de solitude du joueur sur le court. » Avant d’être choisie par Rafael Nadal en 2015, la raquette connectée a suivi un véritable cheminement initiatique. « Nous avons présenté le produit aux joueurs un an avant son lancement. L’objectif étant de confronter notre imagination avec leurs attentes » commente le patron de l’entreprise familiale. Chez Babolat, l’innovation rime avec proximité. Proximité avec les attentes des joueurs, comme avec les idées des collaborateurs :

« Je préfère parler d’innovation plus que de R&D. Car c’est bien toute l’entreprise qui, chez Babolat, est concernée par la dynamique » poursuit-il. La démarche d’innovation chez Babolat repose sur quatre fonctions indispensables : le marketing, les services, les partenariats et l’industrie. Les idées nouvelles ne partent pas uniquement des ingénieurs, mais de tous ceux qui, sur le terrain, observent les joueurs  : « qu’il s’agisse de proposer un bracelet connecté ou d’ajouter de petits yeux sur le haut de la raquette pour éviter que les enfants ne trainent leur raquette au sol, on ne réfléchit jamais à un produit sans s’être demandé : qu’est- ce qu’il apporte aux joueurs  ? » rappelle Éric Babolat. POUR MARQUER DE NOUVEAUX POINTS, LA NÉCESSITÉ D’INNOVER Comment alimenter au quotidien une telle dynamique d’innovation, quand son entreprise compte 370 salariés et rayonne dans 140 pays avec huit filiales de commercialisation  ? La réponse est aussi humble que pragmatique  : « C’est naturel pour nous, au sens où elle fait écho à la nécessité de se remettre en cause. Cette dynamique fait partie de la culture du sport, celle de la gagne. Pour chercher à marquer de nouveaux points, il faut renouveler sa tactique ou son approche du jeu » explique Éric Babolat. Autrement dit, faire de nouvelles propositions de valeurs et rapidement si possible : « parce qu’on est plus fort dans l’intensité des gestes sur un court de tennis » ajoute le patron. Une approche qui suppose une bonne dose de vision, un zeste d’intuition ainsi qu’une grande ouverture d’esprit.

« Pour gagner au tennis, il faut marquer de nouveaux points, renouveler sa tactique ou son approche du jeu. Pour nous, ça se traduit par la nécessité d’innover ! »

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PERFORMANCES E X PA N S I O N S

Rafael Nadal est le premier joueur de l’histoire à croire au tennis connecté et à adopter le premier modèle de bracelet proposé par Babolat

Quand Babolat décide de se lancer sur le marché de la chaussure, elle n’y connait rien techniquement, mais part du constat suivant : « Les joueurs ont besoin de produits plus résistants. Alors nous avons contacté les meilleurs sur ce segment, Michelin en l’occurrence, et leur avons accordé toute notre confiance » commente Éric Babolat. Parfois, le succès n’est pas au rendez-vous, ou pas tout de suite. Pour gagner, il faut aussi accepter de se tromper. Le droit à l’erreur chez Babolat ? « Bien sûr ! Parce qu’on apprend de ses erreurs chez Babolat ». Un exemple ? « La raquette Aéro toute première génération a fait un flop, un vrai. C’est ce flop qui nous a permis de sortir la 2e génération, celle qui allait marcher ! C’est possible parce

qu’on a en mains les rênes de l’entreprise et que nous n’avons pas l’obsession du résultat à court terme. » C’est sur cette même raquette que quelques années plus tard, l’entreprise a pu lancer la raquette Babolat Play Aeropro Drive… C’est ça la culture du rebond !

« Être sur un marché sans croissance ne doit pas empêcher de progresser, au contraire ! Cela nous amène à créer davantage de valeur »

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DO YOU SPEAK AMERICAN, CHINESE OR … LYONNAIS ? « J’entends parfois dire que Babolat est une boîte américaine. Moi ça ne me gêne pas, ça montre notre proximité vis-à-vis de nos marchés » commente Éric Babolat. L’ADN de Babolat est international depuis toujours. Tombée dedans quand elle était toute petite… « C’est facile pour nous : né deux ans avant Wimbledon, notre premier client en tant que cordeur, était anglais. » Si les trois sites de production de cordage sont basés en France (Rhône, Doubs, Bretagne), l’entreprise réalise actuellement 80 % de son CA à l’étranger. Elle y est présente via huit filiales de commercialisation (France, Allemagne, Autriche, Espagne, Italie, USA, RoyaumeUni, Belgique), l’ambition n’étant pas de s’implanter prioritairement à l’étranger, « mais plutôt de s’adosser à des distributeurs bien installés localement ». Démontrant ainsi une autre expertise forte : le commerce international. Babolat y fait preuve d’innovation, en créant un entrepôt à Corbas (région lyonnaise) où sont stockés, sous contrôle douanier, les produits en attendant leur vente et expédition dans le monde entier (hors États-Unis).

LE CHOIX ASSUMÉ DES « SECOND CITIES » N° 1 aux États - Unis et au Japon, les deux plus grands marchés mondiaux, l’entreprise pousse ses pions sur d’autres marchés, en croissance ou pas encore. « Nous nous développons en Amérique du sud où existe déjà une tradition du tennis. Misons aussi sur la Chine, même si le tennis n’y est pas connu. » Les joueurs Babolat – Li Na par exemple pour la Chine – sont les meilleurs ambassadeurs de la marque. Si Babolat prend des risques, c’est qu’elle est stable sur son assise. Et cette assise est lyonnaise : « notre situation géographique est un vrai avantage. En matière de sport, la région est un vrai réservoir de compétences et de services disponibles. » Lyon, la bonne échelle selon Éric Babolat ? « Les second cities sont inspirantes pour nous, d’ailleurs nos filiales sont installées à Denver, Kobe et Milan. »

Dans sa stratégie de conquête à l’international, Babolat a choisi de soutenir la joueuse chinoise Li Na.

N° 1 mondial en cordages

N° 1 en raquettes en Europe, aux USA et au Japon

N° 1 en France en balles

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1,6 million de raquettes Babolat vendues dans le monde, soit une raquette vendue toutes les 20 secondes

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PERFORMANCES E X PA N S I O N S

CHOISIR UNE CHAUSSURE TRÈS JET En février 2016, Babolat lance une nouvelle chaussure de tennis : la Babolat JET. Elle est le fruit de l’alliance de trois entreprises de la région Auvergne Rhône - Alpes  : Babolat, Michelin (63) et Chamatex (07, 1er partenariat). Conçue en France, la Babolat JET crée un nouveau standard de chaussure, en proposant un produit léger, favorisant la vitesse croissante du jeu moderne, sans faire de compromis sur le maintien.

La stabilité de la Babolat JET est garantie par la tige Matryx®, développée exclusivement pour Babolat en tennis par Chamatex, expert en textiles techniques de haute performance. La chaussure Babolat JET bénéficie également d’une semelle exclusive avec un dessin en « S » développée avec Michelin. Elle favorise les changements brusques de direction et assure une excellente adhérence et durée de vie.

JEU, SET ET MATCH AVEC LES DERNIÈRES INNOVATIONS BABOLAT Fin 2015 - Babolat lance le bracelet connecté pour le tennis : Babolat POP. Le but ? Surfer sur le principe de la raquette connectée et rendre l’expérience du tennis connecté accessible à un plus grand nombre de joueurs de tennis. Concrètement, l’intelligence est ici embarquée, non plus dans une raquette spécifique mais dans un bracelet qui fonctionne avec tous types de raquette. Glissé dans le bracelet, un capteur collecte un grand nombre de données de jeu : nombre et type de coups, effets, puissance, durée de jeu, nombre de coups par minute… Les données sont centralisées via la plateforme babolatplay.com et peuvent être partagées via l’application Babolat Play. Babolat POP a été conçu en partenariat avec la société PIQ (92), leader du sport connecté et filiale française d’Octonion (Suisse).

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INFORMATIQUE

LDLC ENTRE DANS LE TOP 5 DES ENTREPRISES FRANÇAISES DE E-COMMERCE En rachetant en début d’année l’un de ses concurrents directs, MATERIEL.NET, l’entreprise lyonnaise entre dans le top 5 des groupes de e-commerce français. Confirmant ainsi son assise d’hyper spécialiste des produits high-tech. LAURENT DE LA CLERGERIE, PDG et fondateur du Groupe LDLC Dans quel contexte s’opère ce rachat ? Ce projet marque une étape majeure dans notre développement alors que LDLC.com vient tout juste de fêter ses 20 ans ! Pionnier, à Lyon, en 1996, nous n’avons cessé de montrer que nous savons grandir et évoluer. Nous l’avons montré en 2013 avec l’ouverture de nos boutiques en franchise, en 2015 avec une diversification importante : la création de l’école LDLC. Nous le montrons en 2016 avec ce rapprochement, qui se fait avec la volonté surtout, de garder notre esprit startup ! Pourquoi MATERIEL.NET ? Que vont devenir les deux entités ? LDLC.com et MATERIEL.NET se connaissent en fait depuis longtemps et se ressemblent. L’une et l’autre par exemple sont installées en région

(Ndlr : Nantes pour MATERIEL.NET). Si c’est un concurrent direct, nous partageons la même passion pour l’informatique et la même exigence de service client. Nous avons une culture digitale et une vision du marché commune. Pour autant, LDLC.com et MATERIEL.NET sont des marques fortes, reconnues, qui ont su allier le online et le offline. Elles vont continuer ainsi d’exister chacune en propre. Nos stratégies cross-canal vont, quant à elles, être affirmées et accélérées. Quelles synergies, quelles ambitions ce rachat représente pour le Groupe ? Les synergies seront nombreuses : commerciales, logistiques et informatiques... Notre objectif commun est surtout de créer de la valeur pour l’entreprise en poursuivant une croissance soutenue à deux chiffres et d’accélérer notre déploiement autour d’un groupe expert, innovant et rentable, au sein d’un marché en pleine concentration. Une fois le rachat de MATERIEL.NET terminé, ce qui devrait être finalisé pour le 1er avril prochain, le Groupe LDLC sera le 5e groupe de e-commerce français, hors alimentaire et voyagiste. Cela nous ouvre forcément d’énormes perspectives… En fédérant nos expériences et savoir-faire, nous souhaitons, en 2021, avoir doublé notre chiffre d’affaires et disposer d’une centaine de boutiques. Des ambitions fortes que nous atteindrons. Tout en gardant notre esprit frais et bouillonnant !

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PERFORMANCES E X PA N S I O N S

TEXTILE I NTELLIGENT

30°C

2016 s’est ouverte pour Cityzen Sciences sur la signature d’un nouveau contrat commercial. Un succès qui donne corps à son ambition de devenir un des leaders mondiaux de l’intégration d’intelligence embarquée dans tous types de tissus.

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l’entreprise a franchi un cap important, avec la mise en œuvre d’un consortium d’entreprises, appelé Smart Sensing, dont Cityzen Sciences est le chef de file. « Il nous a permis de mettre au point, avec les sociétés qui en sont membres, la solution technologique complète : du textile connecté au traitement des données collectées, jusqu’à leur utilisation finale via des logiciels pour smartphones ou tablettes » indique Antoine Ormières.

SPORT, BIEN-ÊTRE ET SANTÉ : DES MARCHÉS PRIORITAIRES

t de deux ! Cityzen Sciences a signé son deuxième contrat commercial en janvier dernier, avec la société allemande Advansa, leader européen des fibres polyester. Ensemble, les deux entreprises lancent sur le marché le iX21, premier oreiller connecté capable de coacher chaque dormeur pour améliorer la qualité de son sommeil. Une belle victoire pour Cityzen Sciences, société lyonnaise spécialisée dans les textiles intelligents, après celle remportée en avril 2015 au Japon avec le groupe Goldwin autour du T-shirt connecté. Ces débouchés commerciaux attestent de la maturité du concept développé depuis plusieurs années par l’entreprise. Tout a commencé à Lyon en 2008. « Cityzen Sciences a été créée par Jean-Luc Errant, actuel PDG, dans le but de développer des technologies permettant l’intégration de capteurs et de leurs batteries dans tous types de textiles »  explique Antoine Ormières, directeur marketing. En 2011,

Au Japon, les premiers maillots connectés de Cityzen Sciences devraient équiper plusieurs équipes de rugby courant 2016. « Le t-shirt intelligent est effectivement notre produit d’appel. Pour nous, c’est plutôt la preuve du concept au sens où nous n’avons pas vocation à fabriquer des vêtements. Notre modèle consiste à développer des technologies et des services à haute valeur ajoutée pour des entreprises de textile qui souhaitent les intégrer dans leurs produits : t-shirt, cuissard, ceinture… » précise Antoine Ormières. Une formule qui a fait la fortune de la marque Gore-Tex en son temps… Le sport, le bien-être et la santé sont les marchés ciblés prioritairement par l’entreprise. Pour autant, d’autres secteurs d’activités peuvent aussi être intéressés par l’approche de Cityzen Sciences : l a p é ni bi l i té au t ra va i l o u la cosmétologie par exemple. « Simplement parce qu’en matière de captation de données, le textile est ce qui perturbe le moins l’usage » note Antoine Ormières. Depuis les premiers partenariats de R&D signés en 2012, notamment avec les équipes du Stade Toulousain, de l’AS Saint-Étienne ou de l’Asvel, Cityzen Sciences a traversé de nombreuses frontières. Jusqu’au Japon donc, pays incontournable en matière

de haute technologie et d’industrie textile où l’entreprise a fait le choix d’implanter dès 2014 une filiale à Tokyo. « Nous ne voulons pas être perçus comme des fournisseurs mais comme des partenaires qui développons des produits au plus près des besoins de nos clients ». Indispensable pour s’approprier les cultures business propres à chaque pays, cette stratégie a prévalu aussi dans la création d’une filiale à San Francisco, fin 2014. Et c’est encore en Asie, en Chine, que l’entreprise a poussé de nouveaux pions fin 2015, à Shanghai, avec la création d’une jointventure avec la société Meddo Medical Devices. « Nous allons travailler ensemble en recherche et développement pour adapter nos technologies à des appareils médicaux destinés au soin et au maintien à domicile des personnes âgées notamment ». 2016 devrait être une année charnière pour cette entreprise lyonnaise, emblématique de la French Tech, qui attend avec impatience la sortie de ses premiers produits commercialisés !

La filière textile se renouvelle à travers le consortium « Smart Sensing » Pour passer le cap de l’industrialisation de sa solution de textile intelligent, Cityzen Sciences a pensé et porté la création d’un consortium d’entreprises : Smart Sensing. L’occasion de créer de nouvelles synergies autour d’une filière en perte de vitesse - le textile – et de lui faire prendre le virage de l’internet des objets. Le consortium regroupe 5 entreprises dont deux métropolitaines : Cityzen Sciences pour chef de file (Lyon), Payen spécialisée dans les fils et tissus élastiques à usages sportifs et techniques (Champagne-au-Mont-D’Or), Eolane pour l’électronique professionnelle (Maine et Loire), Cyclelab, grossiste/ distributeur de vélos et d’accessoires de vélo (Gers), l’école d’ingénieurs Télécom Bretagne. Smart Sensing a obtenu le soutien financier de la BPI jusqu’en 2017.

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PERFORMANCES I N C U B AT I O N S

ENTREPRENEURIAT ÉTUDIANT

DES INNOVATIONS POUR VOIR LA VIE EN GRAND Ils sont étudiants et entrepreneurs. Et sont en passe de réussir l’aventure grâce à Beelys. Beaucoup plus qu’un statut, Beelys est un véritable programme d’accompagnement proposé sur le territoire de la Métropole. Retours d’expériences.

Des objectifs photos pour réaliser des clichés originaux depuis un smartphone.

CLÉMENT CHAHMANA, co-fondateur de Pixter Comment est né le projet Pixter ? Lors d’un stage en business développement à Hong-Kong en 2013, Tristan Monod a découvert le principe des objectifs photos amovibles. Il a senti le potentiel qu’il représentait pour le marché européen. Il s’est lancé seul en 2014, en auto-entrepreneur. Puis Alexis Pasquesoone et moi l’avons rejoint en cours d’études ; nous avons créé une SAS en mars 2015. Aujourd’hui, Pixter commercialise des objectifs photos pour smartphones, permettant de réaliser des clichés originaux. Le sourcing est réalisé en Chine et l’assemblage dans la pépinière Cap-Nord à Rillieux-la-Pape.

Qu’est-ce que vous a apporté Beelys ? Il m’a permis à titre personnel de continuer mes études de master 2 à l’IAE de Lyon 3 et de réaliser mon alternance dans l’entreprise, en y travaillant à temps plein, ce qui n’est pas possible en principe. Beelys apporte aussi de l’accompagnement : les étudiants qui en bénéficient sont suivis par deux mentors, ce qui permet d’échanger sur les problèmes rencontrés, de les prioriser. Beelys permet aussi d’étendre ses contacts avec son réseau social beelys.camp, ouvert à tous les étudiants entrepreneurs. Pour nous, Beelys offre surtout l’opportunité de continuer nos études jusqu’au diplôme et de faire en sorte qu’elles viennent véritablement en soutien à notre entreprise. Vous avez vendu 12 000 objectifs en 2015. Quelles perspectives pour Pixter en 2016 ? Nous avons fait un CA supérieur à nos objectifs en 2015, en terminant l’année à 240 K€. Nous misons sur 350 K€ en 2016 et allons actionner plusieurs leviers : étendre la distribution de nos produits en Allemagne et en Angleterre. Nous développer sur les réseaux de vente physique. Et surtout, sortir une véritable innovation, avec le 4e produit de la gamme.

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BEELYS : LE BOOSTER DE L’ESPRIT D’ENTREPRENDRE Beelys est un programme d’accompagnement, destiné à soutenir l’entrepreneuriat étudiant. C’est une dynamique territoriale portée par la Fondation pour l’Université de Lyon et l’Université de Lyon, engagées depuis plus de 10 ans dans cette thématique. En 2015, l’État appuie ce type d’initiatives par la création du statut d’entrepreneur-étudiant. S’il donne une existence administrative aux étudiants et jeunes diplômés, il facilite l’élaboration de leur projet entrepreneurial en parallèle de leur cursus et l’encadre au sein d’une entité géographique donnée : un PÉPITE (Pôle Étudiant Pour l’Innovation, le Transfert, l’Entrepreneuriat). Le PÉPITE du territoire métropolitain est le plus important de France, avec 30 établissements impliqués. Chaque PÉPITE est libre

de son champ d’actions. Sur le territoire métropolitain, il a pris la forme du programme Beelys, qui utilise trois leviers principaux : un programme d’accompagnement aux concours, une dynamique de mentorat qui s’appuie sur un réseau d’experts (universitaires et entreprises) et la création d’un réseau social d’envergure, Beelys.camp lancé fin 2015. Plateforme de crowdsourcing, ce réseau est une véritable innovation au plan national. Il s’adresse à tout porteur de projet entrepreneurial, de l’idée à la création, sans limite d’âge. Depuis son démarrage, Beelys a accompagné plus de 240 étudiants. 130 étudiants ont décidé de suivre, à l’issue de leurs études, un diplôme d’établissement « étudiant - entrepreneur » (D2E), dispositif à la carte proposé en toute fin de parcours pour sécuriser son projet et lancer son entreprise sereinement…

ADRIEN DESLOUS-PAOLI, fondateur de la marque De Rigueur Comment est né le projet de l’étui connecté ? D’un besoin client qui consiste à apporter à l’homme moderne ultra-connecté, des solutions de maroquinerie élégantes et intelligentes. Découpé dans une belle pièce en cuir, la Connected Sleeve recharge automatiquement et sans fil la batterie du smartphone, jusqu’à deux charges complètes. L’étui se recharge par induction électromagnétique ou via un câble USB. C’est un produit autant fashion que tech. Que vous a apporté Beelys ? Passionné par l’entrepreneuriat, j’ai intégré l’EDHEC et suivi trois masters différents. Le statut d’étudiant entrepreneur a été lancé au moment où mon projet entrepreneurial s’affinait. Grâce à Beelys, j’ai pu réaliser les stages dans mon entreprise et bénéficié d’un statut social. L’encadrement par des mentors m’a été d’une grande aide pour confronter mon projet à des experts de toutes natures. Enfin, avec Élodie Bienstman et Walid Djebbar qui m’ont rejoint depuis, nous profitons de l’espace de co-working au sein de Pulsalys. Beelys est un dispositif efficace : il crée les meilleures conditions pour basculer d’une société en mode projet à une entreprise rentable.

Quelles perspectives pour 2016 ? Nous avons lancé la Connected Sleeve en janvier dernier, c’est notre produit d’appel. Suivront des déclinaisons ultra-premium en version portefeuille, sac ordinateur ou sac de voyage. Ils sont en production ; nous les présenterons lors du Pitti Uomo de Florence en juin prochain. La « Connected Sleeve » pour recharger automatiquement et sans fil la batterie d’un smartphone.

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AXANDUS, L’EXPÉRIENC DE L’AGILITÉ INDUSTRIEL Premier accélérateur industriel français, Axandus fait la preuve, après un an d’existence, qu’une réflexion sur la préservation d’emploi peut permettre d’en générer. Un exemple d’audace réfléchie et pragmatique qui s’inscrit dans une vision agile de l’industrie.

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L’INNOVATION AU SERVICE DE L’EMPLOI

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LLE

Équipementier de premier rang mondialement reconnu, EFI Automotive fournit des systèmes électroniques et électromagnétiques aux principaux constructeurs automobiles. Le groupe familial, présidé par Patrick Thollin, emploie 1 600 personnes. Il est comme tous les acteurs de son marché, confronté aux évolutions majeures de la globalisation. Pour Jean-Baptiste Yvon, directeur d’Axandus, les raisons qui ont motivé la création d’Axandus sont endogènes au Groupe : « C’est une réflexion sur la diversification du site de Beynost qui a mené au lancement du projet d’accélérateur industriel. Nous cherchions à décloisonner nos domaines d’activité stratégiques, en développant des axes de diversification sur des savoir-faire maîtrisés, dans des métiers existants ». Fort du constat que huit projets industriels innovants sur dix échouent au moment de la mise en marché, « la vallée de la mort », les équipes sont arrivées à la conclusion qu’elles avaient l’opportunité de développer une activité unique : « Parce que nous sommes des experts métiers de la conception produit, de l’industrialisation et du business développement à l’international, nous sommes des partenaires naturels de l’accompagnement et du développement des entreprises innovantes de la mécatronique et des objets connectés embarqués. » En mettant son capital humain aux compétences clés et ses matériels disponibles au service des besoins de startups et de PME, Axandus les aide ainsi à industrialiser leur offre sur un marché de masse, à un moment critique de leur croissance. Et les résultats sont là au bout d’un an : quatre startups en contrat d’accompagnement, une joint-venture créée avec Brochier Technologies, dix emplois directs créés…

Nous évitons aux entreprises de passer du temps à la résolution des problèmes car nous les connaissons et les maîtrisons.

UN ACCOMPAGNEMENT ROBUSTE Les deux à trois dossiers qu’Axandus reçoit par semaine bénéficient tous d’un diagnostic stratégique gratuit mais tous ne sont pas retenus… 40 dossiers ont été identifiés et répertoriés dont sept désormais en phase d’amorçage et dix avec un intérêt mutuel revendiqué. L’exigence et le pragmatisme d’Axandus s’appliquent naturellement dès la sélection des projets. « Notre analyse interroge tous les fondamentaux du projet mais reste très centrée sur le produit. Bien-sûr, les startups accompagnées doivent déjà avoir séduit des clients et levé des fonds, preuves concrètes de leur attractivité sur le marché. Mais le feeling est très important car l’entreprise est avant tout une aventure humaine. » Une fois retenue, la PME ou la startup est accompagnée, en fonction de ses besoins, dans toutes les étapes de l’industrialisation : design, prototypage, design to cost, plan d’industrialisation, business développement, hébergement industriel, achats internationaux. Quel bénéfice pour les heureux élus ? « Nous évitons aux entreprises de passer du temps à la résolution des problèmes car nous les connaissons et les maîtrisons. Moins de temps pour mettre en place un service après-vente, c’est plus de temps pour se développer commercialement et c’est plus de cash disponible. Notre accompagnement est ancré dans la robustesse. En échange de quoi, au delà des prestations délivrées, nous prenons des leçons d’agilité tous les jours. » précise Éric Tardy, Directeur Adjoint d’Axandus. Entre paiement de prestations, success fees (commissions d’affaire) et entrée au capital, l’accélérateur propose des formats collaboratifs adaptables et évolutifs qui épousent la dynamique de chaque projet.

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Nous cherchions à décloisonner nos domaines d’activité stratégiques, en développant des axes de diversification sur des savoir-faire maîtrisés, dans des métiers existants.

TROIS AXES DE CROISSANCE L’avenir pour Axandus se construit autour de trois axes complémentaires de développement. D’abord un relais à l’international : « Le modèle de l’accélérateur existe aux États-Unis. Nous sommes au travail sur notre site en Alabama dans la même dynamique qu’à Beynost ». Ensuite, lancement de l’Axandus Production Lab, un « atelier dédié à l’hébergement des startups qui est également un test d’unité de production pour fabriquer des objets de mécatronique. » Industrie oblige, c’est la production à coûts compétitifs qui est recherchée à court terme. « Enfin, nous réfléchissons au volet financier de l’accompagnement avec la création d’un fond. Mais cette logique financière est moins proche de notre ADN » précise Jean-Baptiste Yvon. L’objectif prioritaire d’Axandus est bien de créer rapidement plus de 50 emplois directs et de nombreux emplois indirects chez les entreprises accompagnées et leurs sous-traitants. La robustesse d’un tel projet passe par la concentration sur des filières,

gage d’expertise et de pertinence. Ce qui fait la réussite d’un tel projet, « c’est avant tout l’engagement et la qualité des hommes. Pour réussir, il faut partager le sens que l’on donne à ce que l’on fait : Axandus a été possible parce qu’il y avait au départ une contrainte de gestion qui nous a poussés à innover pour trouver des solutions de ré-industrialisation au service de la création d’emplois. » C’est ce que l’on appelle donner du sens à la croissance.

Les startups en incubation chez Axandus EFI LIGHTING

PRIMO 1D

AD-VENTA

AVENISENSE

Créée avec Brochier Technologies, la joint venture est née d’une demande de robe lumineuse pour Ted Lapidus. Un tissu lumineux est mis au point et la technologie à forte valeur distinctive remporte tout de suite un fort succès. Citroën demande rapidement de travailler sur une portière en tissu lumineux puis tout s’enchaîne… Fort de ses 10 brevets, EFI Lighting s’engage en 2016 dans un développement international aux ÉtatUnis, au Mexique et en Chine et vise 2 millions de pièces par an et 70 emplois.

Mise en production à grande échelle en 2016, la technologie développée par Primo 1D propose un fil textile qui contient une puce et une antenne de portée de trois à quatre mètres. Véritable « tag RFID » invisible et puissante, la solution est dédiée à la filière textile, dans des fonctions de traçabilité, d’antivol et de lutte contre la contrefaçon.

Spécialisée dans les solutions de stockage d’hydrogène embarqué, adaptées aux appareils nomades et au transport, la société développe des têtes de réservoir et des systèmes de détendeurs pour les réservoirs à hydrogène installées sur les voitures dotées de piles à combustibles.

La société conçoit et fabrique des micro-capteurs embarqués pour l’analyse industrielle et la maintenance, notamment pour la mesure de viscosité d’huile et la densité de gaz. Les marchés ciblés sont l’industrie pétrochimique et gazière, le transport et la distribution d’énergies, les moteurs et turbines.

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TROIS ENTREPRENEURS SUR LE PODIUM DE L’EXCELLENCE Trois entrepreneurs lyonnais ont été récompensés lors de la soirée Level Up, co-organisée par la Fondation pour l’Université de Lyon, la CCI Lyon métropole Saint-Étienne Roanne et la Métropole de Lyon. Chacun à leur manière, ils incarnent l’excellence et le potentiel entrepreneurial du terreau lyonnais.

1ER PRIX LYON START UP : CHIMI OPTIM Initiative unique en France dans le traitement des cancers, ChimiOptim vise à offrir aux hôpitaux, une nouvelle solution d’externalisation pour la production de poches de chimiothérapie. ChimiOptim se propose de mutualiser les besoins des petits établissements pour produire les médicaments en divisant le coût par deux, dans les conditions optimales de sécurité et de traçabilité. Pour Pascal Freydier, fondateur, c’est une véritable révolution permettant de conserver l’offre territoriale de soins, tout en garantissant la qualité des médicaments. Après obtention des autorisations administratives et la constitution de ses équipes techniques et commerciales, ChimiOptim envisage de commencer à fournir les hôpitaux d’ici fin 2016.

NOVAD’OR (1er PRIX NOVACITÉ)  : DOZ Agence dématérialisée de marketing digital, Doz a pour originalité de trouver et mettre en relation les meilleurs marketeurs du monde avec leurs clients. Son « secret » ? Des algorithmes de « matching » spécifiques qui mettent en contact chaque client avec le marketeur le mieux adapté à ses besoins. Basée sur le principe de la mise en relation, cette marketplace a été lancée à Lyon et San Francisco en 2009, d’abord sous le nom de Capseo, par deux jeunes Lyonnais : Anji Ismail (CEO) et Faouzi El Yagoubi (CTO). La jeune pousse a rapidement su séduire sa communauté et revendique 4 500 experts en marketing en ligne, présents dans 15 pays et plus de 300 clients à l’heure. En 2015, Doz a effectué une levée de fonds de 1,1 million d’euros.

1ER PRIX PÉPITES : OBIZ Solution de marketing relationnel responsable, Obiz rapproche les consommateurs d’activités de sport, loisirs, beauté et bien-être et les prestataires de proximité. Sa spécificité est de viser autant la satisfaction des consommateurs par la qualité des prestations et les prix pratiqués, que le développement économique de ses partenaires qui ne sont pas commissionnés pour accéder au service. Cette alternative éthique et durable de consommation, lancée en 2010 par Brice Chambard, a rencontré son marché : à l’heure actuelle, Obiz compte 8 000 partenaires professionnels, propose plus de 80 000 bons plans en France et affiche plus d’1,5 million de clients.

De gauche à droite : Anji Ismail (Doz), Pascal Freydier (Chimioptim), Brice Chambard (Obiz)

NEXT STEP AVEC LEVEL UP La soirée Level Up illustre l’engagement de l’écosystème lyonnais dans le soutien à l’émergence et au développement d’entreprises à fort potentiel. Concrètement, elle met en lumière et en relation les porteurs de projets et les dispositifs qui les accompagnent tout au long de la chaîne de valeur de la création et du développement d’entreprise. Aussi, les lauréats de la soirée ont-ils été choisis parmi les projets soutenus par Lyon Start Up (détection et accompagnement des projets prometteurs), Novacité (accélération au développement) et Pépites (accompagnement sur mesure des PME en phase d’hyper-croissance).

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PERFORMANCES I N C U B AT I O N S

M A R I E T TO N

R E D A E L U A E V U LE NO ME FRANÇAIS S I R U O T DU » N O Y L N I E D A M «

Il a fallu 50 ans au groupe lyonnais pour se hisser sur la plus haute marche du podium. Avec le rachat d’Havas Voyages fin 2015, Marietton est devenu l’un des tous premiers groupes intégrés du secteur du tourisme en France. Un acteur incontournable du réseau de distribution des agences de voyage.

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n 2016, si vous achetez un produit de voyage -tourisme ou affaire- dans une agence de voyage, il est possible que, sans le savoir, vous achetiez un produit du groupe Marietton. L’entreprise a connu un fort développement depuis sa création en 1965, par le père et l’oncle de Laurent Abitbol, aujourd’hui aux commandes. Située rue Marietton dans le quartier de Vaise à Lyon, la société n’employait qu’une vingtaine de salariés il y a encore 10 ans. « C’était une gestion de bon père de famille… Nous avons conservé cet esprit, en lui donnant un coup d’accélérateur », explique Laurent Abitbol. Les opérations de croissance externe se sont multipliées ces dix dernières années, avec l’entrée dans le giron de Marietton

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Laurent Abitbol, Président du groupe Marietton

nous proposons à la clientèle professionnelle, c’est l’occasion de soutenir le savoir-faire made in France et d’exprimer une forme de préférence nationale » met en lumière Laurent Abitbol.

UN ANCRAGE LYONNAIS SOLIDE

des marques Aérosun, MNV Voyages, Envol –  Ailleurs Voyages, Préférence Voyages, OVP  Voyages (Agence de Bouard), des franchises Voyages Carrefour. En 2015, l’entreprise passe à la vitesse supérieure en rachetant Auchan Voyages (contrat sous licence de marque pour douze agences et 170 corners en hypermarchés). Puis en décembre 2015, Marietton s’attaque à deux fois plus gros que lui, avec la reprise d’Havas Voyages. Une opération qui le fait monter sur la première marche du hit-parade des distributeurs français de voyage en France, avec un volume d’affaires de 1,2 Mds € en 2015 et 1 250 salariés.

LES AGENCES : LE CHOIX DE LA PROXIMITÉ « L’objectif de ce rachat ? C’est de continuer à bien faire notre travail bien sûr ! » commente Laurent Abitbol comme une évidence. « Pour cela, il nous faut être proche de nos clients. Ce rachat va nous permettre d’accroître notre maillage territorial puisque les 340 agences d’Havas Voyages s’ajoutent désormais à nos 112 agences sous marques Voyages Auchan, Carrefour Voyages, Club Med ou Sélectour Afat. » Un parti pris plutôt atypique dans un secteur transformé par la révolution digitale : « Pour nous, il n’y a pas d’opposition entre points de vente et plateforme web. Notre approche est cross-canal, même si nous avons la conviction que le point de vente est un vrai facteur de réassurance. Nous ne sommes pas plus chers que les pure players mais en plus, nous accompagnons nos clients... » martèle Laurent Abitbol. En faisant repasser Havas Voyages sous pavillon français (sinon lyonnais !) alors que l’entreprise était aux mains des Américains (Carlson Wagon-lit), Marietton cherche aussi à poursuivre sa diversification et prendre de nouvelles parts de marché sur le segment du tourisme d’affaire. Havas Voyages y réalisait jusqu’alors 60 % de son chiffre d’affaires. « Nos concurrents sont internationaux. Ce que

Sur le terrain, au niveau des enseignes et des agences, pas de changement annoncé. « Surtout pas ! Les marques restent ce qu’elles sont. Nous allons simplement donner davantage de visibilité à Havas Voyages par de la publicité. Elle sera notre marque la plus Premium ». Rompu à l’exercice, le groupe Marietton a une stratégie bien à lui pour intégrer en son sein les nouvelles entités du groupe explique le patron : « ne pas changer les équipes en place et leur laisser une grande marge de manœuvre. La stratégie commerciale se décide au niveau de chaque ville : les clients ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre ». L’avenir ? « Dans notre secteur, les stratégies de long terme n’ont pas de sens. Tous les chocs - crise économique, attentats - s’y répercutent immédiatement. Et puis je suis quelqu’un d’instinctif : quand un projet me plait et que j’ai l’aval de mes investisseurs, je fonce. Ma stratégie, c’est de ne pas en avoir ! » lance Laurent Abitbol. Une posture qui lui réussit plutôt bien. Une certitude néanmoins : l’ancrage lyonnais est toujours aussi solide. « Je m’y sens bien, j’y ai mes racines. Pourquoi aller ailleurs ? Pour moi, c’est un vrai choix que de maintenir le siège à Lyon. L’entreprise paie ses impôts ici. Je suis fier qu’elle participe au développement du territoire. »

Et si vous embarquiez pour un Naya club depuis Lyon ? Fin 2015, le groupe Marietton a lancé par le biais de sa marque Voyamar un nouveau concept de club de vacances all-inclusive : le Naya Club. Cinq destinations sont proposées : Majorque, la Sardaigne, Corfou, la Crète et l’île de Zakynthos (Grèce). Une nouveauté pour le groupe jusqu’ici absent de ce segment. Au programme : des hôtels à taille humaine, une offre de loisirs/ détente/art de vivre qualitative, une prise en charge complète des enfants, etc. Une offre disponible au départ de Paris, Marseille, Lille, Nantes, Toulouse, Nice, Strasbourg et … Lyon bien sûr. « Toutes nos nouveautés produits sont d’abord testées depuis Lyon ». Évidemment !

32

T E R R I TO I R E S

T

E

R

R

I

T

O

I

R

E

S

PROJECTIONS

3 4 -39

O R I E N TAT I O N S

4 0-4 7

AMBITIONS

4 8 -59

V I S I O N S

6 0-6 7

33 33

34

T E R R I TO I R E S PROJECTIONS

DESTINATION PART-DIEU

PARCOURS DE RÉUSSITE POUR LES ENTREPRISES LIBÉRÉES Pourquoi implanter son entreprise à la Part-Dieu ? Pour se regrouper au cœur d’un hub métropolitain qui est également le second quartier d’affaires français et le principal de Lyon. Pour se développer et asseoir sa croissance dans des conditions d’excellence économique et de performance de services, au plus près des acteurs de l’innovation. Pour tout cela et plus encore.

35

IMPLANTATION ET FIDÉLISATION La stratégie de développement de la Part-Dieu est claire : proposer aux entreprises des réponses concrètes à leurs besoins, en augmentant et en diversifiant sa capacité d’accueil de bureaux, tout en développant la densité et la qualité de ses services. Les résultats sont là : un parc d’un million de m² de bureaux dont 30 % livrés ces dix dernières années, avec un taux de remplissage de plus de 97 %. Depuis 2008, la stratégie de fidélisation qui préside à la Part-Dieu est validée par les chiffres d’occupation - 65 % des occupants sont endogènes au quartier et les parcours des entreprises : la Caisse d’Épargne et la SNCF se sont redéployées dans la Tour Incity. Le groupe d’assurances April, trop à l’étroit dans ses bureaux, a fait de même en construisant son siège social « l’Aprilium » pour accueillir environ 800 personnes, tout en conservant les locaux de ses filiales dans le quartier. La division Centre-Est d’Orange a choisi également le sud de la Part-Dieu pour construire les 22 000 m² de son nouveau siège régional : il regroupera, dès 2018, 2 000 salariés issus des trois sites de la métropole de Lyon… Les grands utilisateurs historiques de la Part-Dieu se projettent totalement dans l’ambition du quartier et beaucoup privilégient l’investissement patrimonial et la construction de leurs propres bâtiments. C’est aussi le cas de nouveaux arrivants tels que Davidson Consulting, qui a d’abord loué ses bureaux en 2007 avant de construire son propre bâtiment. Venu pour être au plus près de ses clients, la société a grandi et su trouver à la Part-Dieu les conditions d’une évolution pérenne pour son projet d’entreprise.

permettait de créer des cloisons simplement et de pousser les murs en fonction des besoins… on en a la preuve ! » déclare Florian Cimetière, co-fondateur de Itinsell, une startup spécialisée dans les solutions E-logistiques. Modulables et accessibles, ces locaux séduisent les PME et startups qui privilégient également la Part-Dieu pour son accessibilité et la proximité des grands opérateurs de leurs marchés. « Nos locaux correspondent bien à nos attentes : ils sont compétitifs et évolutifs. L’adresse est centrale et permet à tous nos collaborateurs de venir en transport en commun ou en modes doux. Personne n’a de voiture ici et en 4 ans, les parkings à vélo se sont multipliés… Aujourd’hui, nos locaux nous ressemblent et répondent à nos besoins de croissance » poursuit Florian Cimetière. Demain, Itinsell rejoindra peut-être un bâtiment réhabilité ou construit récemment. De nombreuses adresses reconnues proposent des disponibilités de grandes tailles très polyvalentes où s’expriment la créativité et l’innovation des opérateurs. Par exemple, l’opération Silex 2, développée par la Foncière des Régions, combine la construction d’une deuxième 10 % tour neuve accolée à la tour EDF réhabilitée. Une manière d’atteindre les 1,5 million de m² de bureaux en 2020, en garantissant à chaque utilisateur la possibilité de s’épanouir en toute liberté et de bénéficier de prestations de qualité, avec des services mutualisés.

Entre variété des activités et concentré d’intelligence

45 %

CONSTRUCTION ET RÉHABILITATION Le parc tertiaire neuf des Immeubles de Grande Hauteur, ou autres, et de dernière génération, ne se limite pas aux opérations patrimoniales. La grande variété de projets en cours - Sky 56, Silex 1, Terralta, Sky avenue, 107 rue Servient ou demain Two Lyon - assure aux entreprises voulant s’implanter, des solutions performantes aux prestations ultraqualitatives. Par exemple, ITCE, la filiale informatique et technologie de la Caisse d’Épargne, vient d’annoncer son implantation programmée dans la moitié du bâtiment d’Equinox. Produits complémentaires, les immeubles d’ancienne génération tels que la Tour Part-Dieu répondent à des besoins de flexibilité et de compétitivité. « Nous en sommes au troisième agrandissement depuis 2011 ! De 60 m2 à 300 m2 aujourd’hui. On savait que la conception de l’aménagement des plateaux

45 %

Ingénierie et système urbains Activités affaires Administrations et collectivités locales

5 chiffres clés : 1 000 000 m2 de bureaux 2 200 établissements 45 000 emplois Demain :

+ 650 000 m2 de bureaux + 35 000 emplois

36

T E R R I TO I R E S PROJECTIONS

DESTINATION PART-DIEU

POINT DE VUE ET PERSPECTIVES STÉPHANIE PAIX Présidente de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes

Investisseur et utilisateur historique du quartier, la Caisse d’Épargne RhôneAlpes a acquis la Tour Incity en 2015 et 700 collaborateurs emménagent sur 18 000 m² en ce moment même… L’actualité de la banque offre un point de vue privilégié sur le quartier de la Part-Dieu et l’économie métropolitaine. La vision stratégique et le projet d’entreprise portés par Stéphanie Paix, Présidente de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes, résonnent dans tous les enjeux immobiliers et économiques du quartier de la Part-Dieu.

La Caisse d’Épargne et la Part-Dieu, c’est un destin commun ? Nous sommes un habitant historique de ce quartier. Nous y avons grandi et l’avons vu grandir. Il a fallu un réel engagement, un acte de foi de nos prédécesseurs en 1973, pour venir installer le siège de notre entreprise dans un marécage, où la gare de la Part-Dieu n’existait pas. Nous perpétuons cette ambition visionnaire avec l’achat de la Tour Incity et notre emménagement dans ce magnifique objet architectural. Vous savez, cette Tour est symbolique de la capacité de Lyon à se renouveler, à se reconstruire tout comme notre projet immobilier est symbolique de notre capacité à nous projeter et à accompagner le territoire. C’est d’autant plus important pour une entreprise qui a une activité bancaire régionale et mutualiste par essence non délocalisable et qui l’exerce depuis bientôt 200 ans…

37

Comment avez-vous décidé d’investir dans Incity ? La Tour Caisse d’Épargne a 40 ans. Elle avait besoin d’une grande révision… Cinq ou six ans minimum de travaux entre la déconstruction et/ou la réhabilitation et le réaménagement. Une perspective qui nous a poussés à investir, car nous sommes investisseurs. Quand un investisseur est propriétaire d’un immeuble, loué à 56 % à une institution sur un bail de 12 ans, il ne prend pas de risques. Ceci est d’autant plus vrai quand on connaît le marché lyonnais. Et encore plus dans un quartier qui s’est fortement développé, qui a très peu de vacance, avec une régulation des permis et des ouvertures plutôt bien menée. Pour nous, l’investissement n’était pas risqué et servait admirablement l’objectif de notre projet d’entreprise lancé en 2012 : être la première banque en Rhône-Alpes interactive et innovante. Comment le quartier sert votre projet d’entreprise ? Le quartier de la Part-Dieu est en plein renouvellement. En devenant propriétaire de la tour Incity, nous nous inscrivons au cœur de ce grand projet urbain. Par ailleurs, nous libérons nos locaux actuels pour y créer un incubateur- accélérateur de startups Fintech/Insurtech dès 2016. Avec ces deux projets immobiliers en neuf et en rénovation pour répondre à ses propres besoins et à ceux d’entreprises d’innovation, la Caisse d’Épargne fait écho à la stratégie de développement

du quartier : des constructions neuves emblématiques pour de grandes entreprises et des initiatives pour rénover des bâtiments existants en proposant des solutions à des entreprises en devenir. Ce projet d’incubateur Fintech/ Insurtech répond-il aussi à un effet de « mode » ? C’est l’inverse. Même si je considère que ce qui a été fait à la Part-Dieu ces dernières années est une réussite, des marges de progrès existent encore : le quartier s’est progressivement concentré sur les grandes institutions ou grandes entreprises, se fermant un peu aux PME. C’est en tout cas l’image qu’il donne. Nous considérons que notre activité de banquier s’adresse à toutes les entreprises, quelles que soient leurs tailles. En fait, nous allons reconfigurer cette tour pour rendre la Part-Dieu plus

« LE QUARTIER D’AFFAIRES HISTORIQUE ET LE HUB MULTIMODAL SONT EN TRAIN DE SE RÉINVENTER…»

38

T E R R I TO I R E S PROJECTIONS

accessible aux PME avec un outil qui portera un incubateur, une pépinière d’entreprises et des locaux pour des PME diverses et variées. Cet immeuble adapté sera dédié en quelque sorte à leurs besoins et potentiels. C’est tout l’enjeu du projet. Et c’est très ambitieux.

« NOUS ALLONS RECONFIGURER CETTE TOUR POUR RENDRE LA PART-DIEU PLUS ACCESSIBLE AUX PME...» Comment la Part-Dieu contribue à la dynamique économique de la Métropole ? Quand je suis arrivée à Lyon, ce qui m’a frappé en écoutant les chefs d’entreprise et les politiques, c’est leur pragmatisme. Cette région est une des rares en France à avoir compris que l’industrie n’est pas un gros mot et qu’elle crée de l’emploi, des exportations, de la valeur… La Part-Dieu constitue justement la porte d’entrée naturelle de ce vaste territoire d’expérimentation et de pragmatisme. Le quartier d’affaires historique et le hub multimodal sont en train de se réinventer autour d’une dynamique d’innovation qui accompagne la relocalisation industrielle. Il y a une envie de construire ensemble dans ce quartier comme dans la région. La capacité d’expérimentation du territoire est absolument remarquable C’est une dynamique qui est fabuleuse. Presque fascinante.

39

Organisation et aménagement : 4 exemples pratiques pour des solutions pragmatiques UNE TOUR SANS PAPIER « Lorsqu’une direction comme celle du juridique et du contentieux est capable de dématérialiser l’ensemble de ses procédures, toute l’entreprise doit être en mesure de faire de même. Nos services le font et montrent le chemin aux autres car c’est bien ce qu’attendent nos clients : plus de simplicité, plus d’accessibilité, plus de disponibilité. »

DES ESPACES BIENVEILLANTS « Les open-space sont de petits espaces pour que les managers soient au milieu de leur équipe. En revanche, si un collaborateur doit s’isoler pour un appel personnel, nous avons créé un concept de cabine téléphonique… C’est un aménagement de bienveillance. »

LA SIGNALÉTIQUE INSTINCTIVE « Les salles de réunion s’appellent Confluence au sud, Tête d’Or au nord, Mont Blanc à l’est… Et elles sont toutes numérotées par étage. Ce n’est pas très original, mais très pratique et cela ancre notre siège dans tout le territoire. »

UNE MOBILITÉ PARTAGÉE « La tour n’a pas de parking, cela nous oblige à repenser complètement la façon dont les collaborateurs se déplacent ainsi que notre parc de véhicules de service. Nous allons essayer d’imaginer la co-utilisation des parcs avec nos voisins des Halles de Lyon. »

40

T E R R I TO I R E S O R I E N TAT I O N S

CONJONCTURE IMMOBILIÈRE 2015 ANNÉE RECORD

BAROMÈTRE : Taux de rendement prime de

5,5 % Taux de vacance

6 %

DEMANDE PLACÉE : Loyer prime à la Part-Dieu 270 € HT HC/m2/AN (300 € HT HC en IGH) Indice du coût à la construction -1,2 % SUR UN AN À 1 627 (3e trimestre 2015) 366 000 m2 DE STOCK dont 39 % d’immeubles neufs dernière génération Rendement moyen de 5,5 %

LE NEUF SÉDUIT LES GRANDS UTILISATEURS :

61 % neuf 39 % ancien

+12 % (par rapport à 2014) SOIT 272 153 m² (moyenne décennale : 215 000 m2) Poids de la Part-Dieu

16 %

Volume de transactions +15 % (501 vs 435 en 2014)

LOCATION :

70 % neuf 30 % ancien

Source : CECIM

41

GRANDS PROJETS : 57 % de la demande placée

INVESTISSEMENTS :

ANNÉE RECORD

Répartition de la demande placée

6 % 25 %

43 %

Confluence Gerland Part-Dieu Carré de Soie Autres territoires

2015 : 1,25 MDR € Bureaux : 57 % Commerce : 23 %

16 %

Logistique / locaux d’activités :

11 %

20 %

Big Deals :

Grand Hôtel-Dieu par Predica

PERFORMANCES LYONNAISES : Un référentiel européen plus que français FRANCE Lille Toulouse Marseille

172 000 m2 142 000 m2 128 000 m2

Lyon

272 153 m²

EUROPE Amsterdam Milan Francfort Barcelone

POUR 170 M € Sky 56 par Gecina

POUR 133 M€

Good Deals :

13 OPÉRATIONS DE 20 À 70 M€

POUR UN VOLUME GLOBAL DE 475 M€

285 050 m2 318 000 m2 391 000 m2 398 000 m²

Source : JLL

PRINCIPALES TRANSACTIONS :

EDF SEPTEN

Gerland

21 160 m2

RTE

Gerland

14 129 m2

ADECCO France

Carré de Soie

12 576 m2

CAPGEMINI

Gerland

7 496 m2

ICADE Cirmad

Part-Dieu

7 038 m2

42

T E R R I TO I R E S O R I E N TAT I O N S

DEMANDE PLACÉE : 278 052 m2 EN RÉGION LYONNAISE Dont 70 % dans le Grand Lyon

LOYER PRIME STABLE :

125 €

82 €

m2/an pour les bureaux d’accompagnement

m2/an pour les locaux industriels en neuf

VENTE / LOCATION :

PÉNURIE DE FONCIER :

Inversion de tendance

Manque d’offre neuve

65 % location 35 % vente

80 % ancien 20 % neuf

La part des locations était située à 50 % en 2013

PRINCIPALES TRANSACTIONS : VIGNAL SYSTHEM

Corbas

11 000 m2

DURAND SERVICES

Chassieu

6 450 m2

FÉLIX TRANSPORT

Décines-Charpieu

6 228 m2

BROSSETTE

Corbas

6 100 m2

DEMANDE PLACÉE : +27 % PAR RAPPORT À 2014 avec 382 530 m² Loyers : 43 €/m2

43

VENTILATION DE LA DEMANDE PLACÉE : LE BAROMÈTRE 66 % ancien 34 % neuf

92 % location 8 % vente

TO : +3 % À 65,2 %

(Taux d’occupation)

PM : +2 % À 82,5 € (Prix moyen)

REVPAR :

LE BAROMÈTRE : 945 000 m² de surfaces de vente +321 ÉTABLISSEMENTS EN 2015 dont nouvelles enseignes : Primark, Hema, Pull & Bear, Lego Store, Maison Lejaby 3 665 m² DE VENTE AUTORISÉS EN CDAC EN 2015 CESSION : 13 000 m² rue de la République à Lyon par ANF (magasin Printemps) OUVERTURES PRÉVUES EN 2016 : Miniworld au Carré de Soie Nike et Maxi Bazar dans l’ex-site Banque de France en Presqu’île

L’OFFRE : 7,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012 7 milliards d’euros de budget de consommation des ménages en 2012 ZONE DE CHALANDISE : 1,6 million d’habitants Plus de 16 000 activités commerciales et de services dont 2 500 commerces en Presqu’île 34 millions de visiteurs annuels au Centre commercial de la Part Dieu 150 marchés hebdomadaires sur l’agglomération

+5,0 % À 53,8 €

(Revenu moyen disponible par chambre)

+373 CLÉS CLIENTÈLE : 60 % affaires 40 % loisirs

L’OFFRE au 1er janvier 2015 229 hôtels 14 247 chambres 37 résidences 3 540 appartements

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T E R R I TO I R E S O R I E N TAT I O N S

QUELLES SONT LES ENTREPRISES QUI SONT À L’ORIGINE DE LA DYNAMIQUE IMMOBILIÈRE ET ÉCONOMIQUE ? L’ENQUÊTE RÉALISÉE PAR LA MÉTROPOLE EN 2015 SUR UN PANEL D’UNE CENTAINE D’IMPLANTATIONS REPRÉSENTATIVES DES SECTEURS D’ACTIVITÉ MOTEURS DE LA DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE ET IMMOBILIÈRE DE L’AGGLOMÉRATION FAIT RESSORTIR DEUX GRANDES TENDANCES : • L’industrie et les filières prioritaires portent la dynamique économique et immobilière de la Métropole. Elles représentent plus de la moitié des transactions et des emplois créés et maintenus. Ces secteurs se confirment être le véritable moteur du développement économique et immobilier du territoire et constituent un socle solide pour la métropole lyonnaise.

• Les aménagements économiques et l’immobilier d’entreprise de la Métropole stimulent directement le marché immobilier et la création d’emplois. Les opérations d’aménagement pilotées par la Métropole et contractualisées avec des partenaires privés sont à l’origine d’un tiers de la demande placée en immobilier. Ils contribuent à 35 % à la création de l’emploi sur le territoire et représentent 42 % des emplois maintenus.

TAILLE DE L’IMPLANTATION (en % du total)

Industrie et filières prioritaires

18 % 12 %

Sciences de la vie Énergie / Cleantech NTIC Autres

7% 11 %

51 %

14 %

Services

5% 20 %

31 %

Formation Autres Autres secteurs

45

EMPLOIS MAINTENUS

EMPLOIS CRÉÉS

(en % du total)

(en % du total)

29 %

63 %

17 %

57 %

16 %

27 %

5%

29 %

Industrie et filières prioritaires

22 % 12 %

Services

21 %

Formation Autres

1% 29 %

4%

8 %

7%

Sciences de la vie Énergie / Cleantech NTIC Autres

13 %

16 %

Autres secteurs

L’INDUSTRIE ET LES FILIÈRES PRIORITAIRES 50 % DES TRANSACTIONS 50 % DES EMPLOIS CRÉÉS ET MAINTENUS

SCIENCES DE LA VIE + 400 POSTES (CRÉATION D’EMPLOI NETTE) 50 000 m² DE DEMANDE PLACÉE

NOUVELLES TECHNOLOGIES D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION PRÈS DE 400 EMPLOIS CRÉÉS (29 % du total) 5 % DE LA DEMANDE PLACÉE

ÉNERGIE ET CLEANTECH

IMPLANTATIONS D’ENTREPRISES 2015, TRÈS BONNE ANNÉE POUR LE TERRITOIRE  - Plus que 700 transactions (source CECIM)

- 92 implantations (source ADERLY)

PRÈS DE 2 400 EMPLOIS MAINTENUS DEMANDE PLACÉE SUPÉRIEURE À 50 000 m² essentiellement portée par le redéploiement de grandes entreprises (Septen, Veolia, Engie…)

SERVICES AUX ENTREPRISES ET AUX PARTICULIERS PRÈS DE 20 % DE LA DEMANDE PLACÉE FORMATION : 11 IMPLANTATIONS ET 1 EMPLOI SUR 5 CRÉÉS

EMPLOI 1 350 EMPLOIS CRÉÉS 11 159 EMPLOIS MAINTENUS

46

T E R R I TO I R E S O R I E N TAT I O N S

DES LIVRAISONS & DES PROGRAMMES

POUR S’IMPLANTER & INVESTIR 2016 DISPO. IMMÉDIATE

BE

GERLAND PLAZA

PAVILLON 52

GREENPOLIS

2 600 M

7 578 M

1 891 M

3 596 M2

EQUINOX

INITIAL

LE CHARLEMAGNE

Ô SAÔNE

2 500 M2

1 915 M2

4 000 M2

9 800 M2

TERRALTA

PLASTIC OMNIUM

VERT ANIS

NEW DEAL

9 000 M2

3 500 M2

2 700 M2

8 881 M2

LE RÉCAMIER

RUBIK

ZAC DU PUY D’OR

TARGE

2 359 M

380 M

1 200 M

1 164 M2

2

2

2

2

2

2

AMBRE

ILÔT K

ESPACE RIMBAUD

HÉLIO 7

2 600 M2

1 610 M2

4 000 M2

2 400 M2

SUNWAY

HIKARI

CONVERGENCE

2 713 M

500 M

5 000 M2

2

2

Les surfaces affichées correspondent aux m2 disponibles.

47 47

25 BVD EUGÈNE DERUELLE 1 350 M

GREEN OFFICE 8 859 M2

2

YNFLUENCES SQUARE

UTEI VINCI

9 320 M2

7 811 M2

(2 720 + 6 600 M2)

HALL GÉCINA

VIEW ONE

1 500 M

15 000 M2

2

GÉCINA LOT 1

ORGANDI

11 500 M

13 500 M2

2

2018 2017

SILEX 1

LE DOLET

10 000 M2

1 130 M2 ET 1 040 M2

107 RUE SERVIENT

SÈVEN

5 300 M

6 000 M2

2

2016 À VENIR

SKY 56

SILEX 2

32 000 M2

30 700 M2

OXAYA ICADE

GR CATUPOLAN

7 170 M2

3 500 M2

GRAND PROJET URBAIN PART-DIEU

PÔLE MIXTE TECHLID

PÔLE TERTIAIRE PRESQU’ÎLE

GERLAND

VAISE

CONFLUENCE

AUTRES

CARRÉ DE SOIE

48 48

T E R R I TO I R E S AMBITIONS

CARRÉ DE SOIE

TECHNIP

LE CHOIX DE LA SOUPLESSE Implanté à Lyon Gerland depuis plus de 50 ans et à Vaulx-en-Velin depuis 20 ans, Technip, acteur mondial de l’ingénierie a choisi Le Carré de Soie pour regrouper ses équipes et se doter d’une solution immobilière répondant à ses besoins d’agilité et de croissance.

49

ALAIN FRANÇOIS, Directeur de Technip Lyon

En 2011, nous avons souhaité réunir les deux établissements lyonnais sur un même site pour regrouper environ 500 collaborateurs et accueillir des clients et partenaires dans des démarches projets. Nous avons dimensionné notre besoin à 700 postes de travail. Nous recherchions l’efficacité opérationnelle et économique et avons rapidement réalisé que la solution passait par une programmation. Une dizaine de programmes ont été étudiés dans différents quartiers de la métropole, à l’Est et au Sud.

POURQUOI AVOIR CHOISI LE CARRÉ DE SOIE ? Quatre critères ont été déterminants dans notre choix : l’accessibilité en transport en commun et en véhicules particuliers ; le prix au m2 ; la possibilité de mutualiser la mise en place d’un service de restauration collective et de parkings ; et le temps de trajet moyen pour les salariés. Le Carré de Soie est naturellement apparu comme destination : la connexion métro et tramway répondait autant aux besoins de centralité que de proximité avec l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. Nos clients étrangers apprécient beaucoup la simplicité d’accès de nos locaux. Et l’implantation du siège régional de Véolia en 2014 a permis, comme envisagé, la mutualisation de services.

LES DONNÉES CLÉS DU PROGRAMME - Maîtrise d’ouvrage : Bouwfonds Marignan Immobilier - Usine Tase : 8 500 m2 de réhabilitation - Cœur de Soie : 5 000 m2 de bâtiments tertiaires neufs - 600 logements libres en accession - 180 logements sociaux - 1 résidence hôtelière

VOUS VALIDEZ VOTRE CHOIX APRÈS DEUX ANS DE RETOUR D’EXPÉRIENCE ? Oui tout à fait ! Le programme immobilier, réalisé par Bouwfonds Marignan, a consisté en une réhabilitation sur le site des anciennes usines Tase, inscrit au titre des monuments historiques. Nous occupons désormais 8 500 m2 de bureaux réhabilités et 1 000 m2 dans deux bâtiments tertiaires neufs, mitoyens. Nous avons intégré ces locaux au fur et à mesure, en douceur, en fonction de nos besoins entre 2013 et 2014. Société de projet, nous avons choisi la location pour répondre rapidement à des besoins d’adaptation de nos effectifs. Qualité et souplesse sont des caractéristiques de notre organisation et de nos prestations, aussi il était logique de retrouver ces caractéristiques dans nos espaces de travail. Nos locaux HQE sont conformes aux normes environnementales et ils offrent des conditions de travail très appréciées aux collaborateurs et clients. Le clair de jour, très important dans l’immeuble ancien, est un facteur d’ambiance fort pour des groupes qui fonctionnent en mode projet.

TECHNIP ET LYON EN QUELQUES MOTS ? Technip Lyon est atypique dans le groupe parapétrolier coté au CAC 40 qu’est Technip, dans la mesure où nous ne travaillons que très peu sur le pétrole. Nos activités sont plutôt orientées vers l’aval de l’industrie pétrolière et gazière, à savoir la pétrochimie et la chimie, mais aussi les sciences de la vie, le nucléaire et seulement marginalement le raffinage et le stockage de gaz. Cette particularité vient de notre histoire lyonnaise très liée aux acteurs de la chimie locale. Pour un centre d’ingénierie tel que le nôtre, être à Lyon nous procure de nombreux atouts : des écoles de très bon niveau, un bassin de compétences important, des coûts moins importants qu’à Paris, des projets industriels dans la région et un rayonnement mondial qui va croissant et auquel nous souhaitons continuer à contribuer. 

CARRÉ DE SOIE

QUEL ÉTAIT VOTRE BESOIN ?

50

T E R R I TO I R E S AMBITIONS

UNE PLACE DE PREMIER PLAN...

La dynamique tertiaire se poursuit au Carré de Soie avec la construction de VIEW ONE, qui sera le premier immeuble de bureaux du futur quartier Villeurbanne la Soie. Conçu par Dietmar FEICHTINGER, sous maîtrise d’ouvrage d’Altarea Cogedim, l’immeuble VIEW ONE offre une solution d’implantation ultraqualitative sur l’esplanade Miriam Makeba, cœur battant du quartier. En plus de 14 500 m² de surface de plateaux

traversant disponibles, facilement divisibles, 1 250 m² de commerces et de services, des terrasses et jardins suspendus et 180 places de parking, VIEW ONE disposera d’une double certification : NF HQE Bâtiments tertiaires niveau Excellent et BREEAM niveau « Very Good ». De plus, il offrira des performances inférieures à 30 % de la RT 2012. Commercialisé par CBRE et BNP Paribas, VIEW ONE sera livré au 2e trimestre 2017.

CARRÉ DE SOIE

VIEW ONE

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VINCI CONSTRUCTION FRANCE CONFORTE SON IMPLANTATION À VILLEURBANNE... ADIM Lyon, filiale de Développement Immobilier de VINCI Construction France, a livré un immeuble de bureaux à PFO² (Groupe PERIAL) en décembre 2015 à Villeurbanne. Ce bâtiment, dessiné par l’architecte Xanadu, répond aux dernières exigences environnementales : il est labélisé OXYGEN, l’ECO-engagement de VINCI Construction France et en cours de certification BREEAM. C’est dans ce nouvel immeuble baptisé l’ECHO, que devraient s’installer, au cours du premier semestre 2016, environ 160 collaborateurs de CITINEA, une marque de VINCI Construction France. Ces effectifs viennent rejoindre les équipes de Campenon Bernard Management, Campenon Bernard Nucléaire et ADIM Lyon, déjà présentes depuis 2009, au 55 avenue Paul Krüger à Villeurbanne.

NOUVELLES IMPLANTATIONS, NOUVELLES PERSPECTIVES … ET BLÉDINA FAIT LE CHOIX DE LIMONEST POUR RELOCALISER SES FONCTIONS TERTIAIRES Blédina (groupe Danone) a choisi Limonest pour relocaliser son siège social et déménager ses fonctions tertiaires (supports, services, direction) depuis Villefranche-sur-Saône et la région parisienne. 350 à 370 salariés sont concernés par cette opération. La production sera renforcée à Villefranche-sur-Saône. Leader en France de la nutrition infantile, Blédina entend ainsi mieux profiter des opportunités que lui offre la métropole, tout en préservant la qualité de vie sur site par une construction en mode campus et une bonne qualité de desserte avec Villefranche. Le groupe DCB est investisseur et promoteur de cette opération. 11 156 m² de bureaux sont prévus en R+2 + mezzanine. Le bâtiment vise une certification BREEAM Very Good. Architecte : Soho Architecture et urbanisme. Livraison prévue : juin 2017.

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T E R R I TO I R E S AMBITIONS

CONFLUENCE

QUAND UNE HALLE INDUSTRIELLE DU 19 E DEVIENT UN ESPACE TERTIAIRE DU 21E SIÈCLE Un lieu atypique pour s’épanouir et travailler, qui accorde une grande importance aux flux et aux échanges, à l’image des entrepreneurs qu’il accueillera. C’est ce principe qui a guidé le geste de l’agence Vurpas, sélectionnée pour dessiner le futur lieu totem de la French Tech lyonnaise à la Confluence. L’agence Vurpas mise sur une gestion de l’espace intérieur modulable et évolutive, selon les moments de la journée et les typologies d’activités. Le bâtiment sera très fonctionnel et pourra aussi accueillir de nouvelles fonctionnalités grâce à sa structure ouverte et très large. Sa capacité d’accueil sera de 250 à 350 postes de travail  ; il comportera également un espace événementiel de plus de 900 m2.

Si les caractéristiques architecturales et patrimoniales du bâtiment d’origine – sheds latéraux, charpente de métal et bois, façade – seront conservées, l’ensemble de l’enveloppe acoustique et thermique sera requalifiée. L’intégration du bâtiment à la Confluence sera particulièrement soignée, pour transformer cette ancienne halle industrielle en une halle fédératrice, totalement intégrée et ouverte sur la ville. Démarrage des travaux : Juin 2016 Livraison : Fin septembre 2017 (date prévisionnelle)

ONLY NEWS LYON GAGNE L’APPEL EUROPÉEN « SMART CITIES AND  COMMUNITIES »

Aux côtés de Munich et Vienne, Lyon a remporté l’appel à projets européen « Smart Cities and Communities  ». Lyon Confluence avait répondu pour le compte de Lyon à cet appel à projets dans l’objectif d’amplifier l’expérimentation de la ville intelligente. Un financement de sept millions d’euros sera alloué dans ce cadre par l’Europe sur la période 2016-2020. Il permettra d’aller plus loin dans l’innovation technologique, environnementale et sociale poussée dans ce quartier.

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ONLY NEWS

La société de conseil opérationnel, spécialisée dans la recherche et l’innovation, emménagera dans quelques semaines dans ses nouveaux bureaux du Pavillon 52. Situé au cœur de la Confluence, entre la Sucrière et le nouveau siège d’Euronews, le Pavillon 52 finalise le front de Saône et ne cache plus sa structure ambitieuse et innovante. Sa mantille notamment, brise soleil en lame de béton fibré ultra haute performance, qui habille entièrement sa façade.

Porté par le Groupe Cardinal, ce nouveau bâtiment de 7 500 m2 est signé Rudy Ricciotti, architecte lauréat du Grand Prix National d’Architecture en 2006. Il se compose de bureaux, de commerces en rez-de-chaussée, d’un parking de 54 places en sous-sol, ainsi que de terrasses de 754 m2 qui offrent une vue panoramique sur les Balmes, la Saône et les berges réaménagées. Sa livraison est imminente.

CONFLUENCE

ACIES CONSULTING GROUP INSTALLE SON SIÈGE AU PAVILLON 52

L’équipe d’OGIC lauréate de l’îlot B2 OGIC, associé aux architectes suisses Diener und Diener Architekten, à l’architecte lyonnais Clément Vergély, au paysagiste Michel Desvigne et au bureau d’études environnementales ETAMINE, a été retenu pour l’aménagement de l’îlot B2. La qualité d’usage est inscrite au cœur du projet, avec la volonté d’offrir de la générosité dans les espaces. L’îlot accueille un programme mixte de 12 040 m², répartis sur cinq bâtiments (trois de logements, un de bureaux et un mixte de bureaux et logements sur l’esplanade). Dépôt du permis de construire : été / automne 2016 Démarrage des travaux : 2017 Livraison prévue : 2019

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T E R R I TO I R E S AMBITIONS

GERLAND

CAPGEMINI

IVOIRE, UN SYMBOLE Sébastien Brouat, directeur du projet IVOIRE chez Capgemini, explique pourquoi le géant mondial des technologies de l’information (180 000 collaborateurs) a choisi de regrouper 750 collaborateurs dans le quartier des Girondins.

Quelles sont les raisons du regroupement de vos équipes ? Notre emménagement dans l’immeuble Ivoire en plein cœur du quartier est notamment motivé par une volonté de favoriser le travail collaboratif entre les métiers du groupe, pour développer notre capacité d’innovation. Capgemini est un expert multi-métiers de l’IT (Technologies de l’Information) qui cultive une approche « métier » globale et transversale. Nous attendons beaucoup du regroupement dans un seul bâtiment, des 750 collaborateurs issus de services et métiers complémentaires, pour innover encore plus et encore mieux  !

Pourquoi avoir choisi Gerland ? Notre implantation lyonnaise sur quatre sites, dans des locaux qui trouvaient leurs limites, n’était plus adaptée à notre travail en mode projet. L’optimisation de surface a été un critère important dans la sélection de l’implantation. La qualité de vie et des espaces l’était également. Le bâtiment Ivoire dans le quartier des Girondins, à Gerland, a rapidement émergé comme la solution : l’emplacement est central, à proximité de la Confluence et de la Part-Dieu, parfaitement connecté en transports en commun et en modes doux. Le quartier bouge et offre un environnement qui concilie nos exigences d’image, notamment avec le Biodistrict, et de services de proximité pour nos collaborateurs. Le fait de pouvoir bénéficier d’une location exclusive, d’une qualité architecturale et de performances conformes à notre politique environnementale et RSE, a fini de nous convaincre (certifié NF-Bâtiments tertiaires-Démarche HQE Niveau « Very Good » niveau de consommation énergétique Cepmax RT2012-30 %).

IVOIRE • Propriétaire : BNP Paribas Real Estate Investment Management • Promotion : Altarea Cogedim et Icade • Architecte : Atelier GAUTIER+CONQUET

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GERLAND

« Pour Capgemini, qui fêtera ses 50 ans l’an prochain, Ivoire est un vaisseau amiral dans la seconde ville de France »

GIRONDINS, NOUVELLE CENTRALITÉ Après le secteur du Bon Lait, la ZAC des Girondins, au Nord, illustre la réussite stratégique de création de véritables quartiers de cœur de ville, accueillants, dynamiques et connectés.

Ivoire est également une vitrine pour Capgemini ? En termes d’image et de prestige, Ivoire est le symbole de notre volonté d’être encore plus acteur de la dynamique économique de la Métropole. Pour Capgemini, qui fêtera ses 50 ans l’an prochain, Ivoire est une sorte de « vaisseau amiral », dans la seconde ville de France. Lyon sait conjuguer ses atouts économiques, d’enseignement, de qualité de vie, de densité du tissu économique, pour offrir une vision positive et dynamique aux investisseurs et aux jeunes talents. Cela fait sens avec notre projet ambitieux d’innovation et d’effervescence. Quand un visiteur franchira les portes d’Ivoire, client ou salarié, il fera l’expérience des savoir-faire de Capgemini. Dans chacun des huit étages, il partagera l’expérience de notre vision de l’innovation.

Sur les 17,5 ha des Girondins, la livraison d’une vaste offre de logements accompagne celle d’équipements publics de proximité (d’ici 2018 près de 850 logements seront livrés) et les chantiers des programmes tertiaires sont lancés : le centre de dispatching de RTE de • 14 000 m², réalisé par ICADE, livré fin 2017 ; • «  Green Office Link  », immeuble de bureaux de 8 700 m² porté par Mutavie est en recherche utilisateur et sera livré mi 2019.

Girondins, mixité et m² • 2 900 logements : 185 738 m² • Bureaux : 65 578 m² • Commerces : 7 152 m² •  Locaux d’activité et de services : 3 095 m² •  Équipements publics : 17 225 m² (groupe scolaire de 18 classes, crèche, terrain de sport, un pôle social et culturel)

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T E R R I TO I R E S AMBITIONS

LYONTECH-LA DOUA

2025 : L’ODYSSÉE D’UN CAMPUS SCIENTIFIQUE AU SERVICE DE L’INNOVATION Engagée depuis plusieurs mois, la transformation du campus LyonTech-La Doua s’accélère au cours du premier semestre 2016 avec le lancement opérationnel d’un programme immobilier d’envergure : neuf opérations de construction et 23 requalifications. Une étape qui marque un véritable changement d’ère pour le campus… Créé en 1957 sur la commune de Villeurbanne pour répondre à une pénurie d’ingénieurs, le campus de la Doua a pris quelques rides. Situé sur un vaste domaine de plus de 100 hectares, il regroupe 40 % du potentiel scientifique lyonnais, avec 30  000 usagers dont 25 000 étudiants et 5 000 chercheurs. Il était jusqu’alors connu pour ses acteurs académiques de premier plan  : l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Insa de Lyon, CPE Lyon, l’ENSSIB, le CNRS ou l’INRIA… Mais beaucoup moins pour ses acteurs économiques et son potentiel de développement. Pourtant, le campus abrite aussi 70 entreprises, ainsi que de nombreuses structures d’accompagnement et de services à l’innovation (Pulsalys, Insavalor, Lyon Ingénierie projets…).

RENFORCER LES PASSERELLES ENTRE LA RECHERCHE ET L’ENTREPRISE… C’est ce décalage d’image et de perception que les acteurs publics (Université de Lyon et Métropole de Lyon) ont décidé d’enrayer à travers le projet stratégique LyonTech-La Doua. « Sa dynamique vise à faire converger les stratégies de développement de l’Université de Lyon et de la Métropole. Son objectif est de renforcer les passerelles entre la recherche et l’entreprise pour favoriser l’innovation. Pourquoi ? Parce que l’innovation est un élément clé du développement économique et du rayonnement à l’international » explique Delphine Picard, chef de projet développement des campus à la Métropole. Autrement dit, LyonTech-La Doua vise à afficher davantage ce potentiel de transfert de technologie pour le faire grandir. Et en faire un vrai vecteur d’attractivité au service du développement des entreprises.

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… AU SERVICE DE L’INNOVATION ET DE LA CRÉATION DE VALEUR Pour renforcer l’identité économique du territoire, l’Université de Lyon et la Métropole, en partenariat avec l’État, la Région, les établissements d’enseignement et de recherche et la ville de Villeurbanne, ont décidé de mettre en synergie l’offre existante de services à l’innovation et de l’étoffer. Plusieurs outils phares seront ainsi créés. Le premier, la Fabrique de l’Innovation, dont la livraison est prévue en 2020 : « Elle sera une porte d’entrée à tous les services pour l’ensemble des acteurs qui cherchent des outils pour accélérer leur développement » résume la chef de projet. À court terme, deux nouvelles plateformes d’innovation viendront compléter l’offre existante en matière de transfert de technologie : Axel’One Campus (procédés propres et matériaux innovants, livraison en 2017) et Provademse (Écotechnologies, livraison en 2018). Les sociétés visées ? « Les startups et les PME qui sont en lien avec l’ADN du campus, orienté sciences et technologies au service d’une société durable. Toutes celles qui ont besoin d’aide pour se développer, tout en capitalisant sur un tissu soutenu de recherche et développement », précise Delphine Picard.

LES AMBITIONS ECONOMIQUES 150 NOUVEAUX BREVETS PAR AN EN 2025 200 ENTREPRISES HÉBERGÉES, SOIT 3 000 EMPLOIS SUPPLÉMENTAIRES 20 NOUVELLES STARTUPS ACCUEILLIES PAR AN

UNE TRANSFORMATION PHYSIQUE ET PAYSAGÈRE Pour séduire les entreprises, le projet LyonTech-La Doua s’appuie aussi sur le développement d’une offre immobilière dédiée : « En 2025, le campus disposera d’une véritable offre pour le tertiaire et la recherche, avec un potentiel évalué à 30 000 m2 de locaux. Sachant qu’il dispose aussi d’une réserve de foncier importante sur sa partie sud, avec 20 000 m2 de terrains constructibles », complète la chef de projet. La requalification des espaces publics et le maillage entre le campus et la ville sont aussi au programme : « la transformation physique, immobilière et paysagère de LyonTech-La Doua va de pair avec la volonté d’en faire un véritable quartier de vie. » Parce que le projet est aussi ambitieux que structurant, il bénéficie d’un financement important  : 340 M€ (État /  Métropole de Lyon / Région Auvergne-Rhône-Alpes). Et d’une synergie inédite portée par la Métropole et l’Université de Lyon. « La singularité du projet réside dans cette dynamique partenariale engagée dès 2010 dans le cadre du Schéma de Développement Universitaire. Chacun est convaincu de ses potentialités économiques. » Avec LyonTech-La Doua, l’Université devient plus que jamais un acteur majeur de notre territoire. Les entreprises le confirmeront.

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T E R R I TO I R E S AMBITIONS

AMOEBA, PARCOURS DE RÉUSSITE…

Fabrice Plasson, un entrepreneur qui voit loin et qui va vite. Il a co-fondé et préside Amoeba, une société 100 % made in Lyon, 100 % innovation, 100 % révolution… Pour lui, le meilleur moyen de donner du sens à nos actions, c’est d’être clivant. Il revendique sa fierté d’avoir créé une équipe homogène et une chaîne de valeur complète qui a su déstabiliser un marché mondial en un rien de temps. Il est fier de représenter Lyon et la France à l’étranger. Il est fier de pouvoir dire à sa fille qu’il contribue à la santé mondiale. Tout simplement.

VOCATION ET INNOVATION

COLLABORATIONS ET EXTERNALISATION

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« J’ai cherché dans Google “ Lyon, Biologie Brevet ” et j’ai trouvé une fiche brevet sur la légionellose de Jacques Bodennec, chercheur de l’université Claude Bernard. » • Ambition : proposer une solution de rupture qui s’attaque aux causes et aux conséquences de la légionellose. •R  ésultat : un biocide biologique efficace, rapide, non persistant… unique !

VALORISATION ET CRÉATION

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« Nous sommes allés très vite sur tous les items, pour crédibiliser la démarche en termes scientifique, financier, juridique et commercial. » • 6 mois d’incubateur. • Création de la société en 2010. • Depuis, 24h sur 24, une implication de tous les instants !

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« Le défi de l’industrialisation pour notre biocide, c’est la conception d’un process de production d’une amibe en continu et en suspension. Personne au monde n’a fait cela aussi vite. » • Externalisation et open innovation. • Partenariats, notamment avec la plateforme Toulouse White Biotech.

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AMOEBA EN TROIS CHIFFRES

SA DÉFINITION DE L'ENTREPRISE ?

« Une course de 100 m en talons aiguilles avec un élastique dans le dos et une bombe à retardement dans la poche. »

SON CONSEIL D'ENTREPRENEUR ?

« Toujours avoir trois coups d’avance avec trois options différentes, ne jamais être à l’arrêt et dédier toute son énergie à un seul but : lever de l’argent pour investir. »

21 MILLIARDS D'EUROS,

SA VISION ?

« Nous vivons le siècle de la biologie, de la réappropriation du vivant pour innover et répondre à de nouveaux besoins, de nouveaux usages, de nouveaux défis... »

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SA CONVICTION ?

« On ne peut investir que sur ce que l’on connaît. » Le crédo de Warren Buffet.

POURQUOI LYON ?

« Raison familiale et écosystème d’innovation ultra performant et bienveillant. Idéal pour développer une success story planétaire. »

INCUBATIONS ET INDUSTRIALISATION

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« Nous avons pleinement bénéficié du système public d’accompagnement de la recherche développement et de l’innovation, qui est unique et très efficace. S’il y a quelque chose à faire pour augmenter encore la performance de l’accompagnement, c’est sur l’industrialisation. » • Aides financières, prêts BPI. •A  ides contractuelles et factuelles des acteurs du territoire. •T  ours de tables d’investisseurs.

MUTATION ET INTERNATIONALISATION

le potentiel des marchés des applications du traitement de l’eau. collaborateurs

1,7 MILLIARD D'EUROS,

le potentiel du marché prioritaire des tours aéroréfrigérantes.

VISION ET TRANSMISSION

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• Entrée en Bourse en 2015.

• Actionnariats, notamment dans la société Lactips.

« Aujourd’hui, nous sommes 29 et changeons de métier : de petite startup, nous devenons industriels et des relais de croissance. L’industrialisation, c’est 15 millions d’euros par an et suppose des ressources. » • Cotée sur le compartiment C d’Euronext Paris. • A intégré l’indice CAC ® Small le 21 septembre 2015.

« J’ai un devoir d’accompagnement pour rendre tout ce que j’ai reçu car je suis convaincu que seuls ceux qui ont vécu les étapes de la création d’entreprise peuvent transmettre leur expérience. »

• Intervention en cursus scolaire, notamment à l’EMLyon et l’ESTBB. • Participation aux dispositifs d’accompagnement d’entreprises, membre du comité stratégique entrepreneuriat de la Métropole.

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T E R R I TO I R E S VISIONS

Dans le pas des allumés Quand la Ville Lumière s’offre by night aux fondus de running, ils peuvent simplement prendre leur pied au clair de lune ou briller par leurs performances...

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T E R R I TO I R E S VISIONS

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Événement ADN de la Métropole au même titre que le marathon du « Run in Lyon » la Sainté-Lyon, est la doyenne: depuis 62 ans, en plein hiver, seul ou en équipe, 15 000 coureurs souvent sous la neige, pour 72 km d’une vraie nuit blanche...

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T E R R I TO I R E S VISIONS

En version jour, Lyon Urban Trail, le pionnier du Trail urbain, c’est 6 000 marches et 1 500 mètres de dénivelé. En version nuit, c’est uniquement 800 mètres de dénivelé en 13 km et 24 km entre collines, ponts, tunnels et ruelles... Frontale obligatoire.

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T E R R I TO I R E S VISIONS

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Ici, c’est en mangeant les dénivelés que l’on traverse le temps. La performance se mesure au chronomètre, le plaisir au kilomètre. Bienvenue dans la Métropole millénaire…

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AFFINITÉS

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É

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S AT I S FAC T I O N S 70-75 V I B R AT I O N S 76 -8 4 P E R C E P T I O N S 8 6 -8 9 D E S T I N AT I O N S 90 -9 3 A D D I C T I O N S 94 -101 I L L U S T R AT I O N 102 -103

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AFFINITÉS S AT I S FAC T I O N S

LA C U LT U R E DU REBOND Femme de tête quand elle représente l’entreprise à l’international, femme de cœur aux côtés de ses collaborateurs et de sa famille, Valérie Poinsot-Lorentz, Directrice générale déléguée des laboratoires Boiron, est une battante. Voire une combattante, en dépit de la sérénité qu’elle dégage. C’est Lyon qu’elle a élue pour, non seulement mener sa carrière, mais plus largement entreprendre sa vie à travers deux projets : sa famille et l’entreprise Boiron. Lyon et Boiron : une rencontre en forme d’évidence, où se tisse de manière croisée le destin d’une femme, d’une entreprise devenue leader mondial et d’un territoire.

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VALÉRIE POINSOT-LORENTZ

Directrice Générale déléguée des laboratoires Boiron

C

omment a démarré votre histoire à Lyon ? Originaire de Chalon-sur-Saône, je me suis installée à Lyon après des études en commerce et marketing. C’était au moment de ma première expérience professionnelle. J’avais le choix à l’époque entre Saatchi à Paris et Publicis à Lyon. Choisir Saatchi, c’était être formatée Saatchi. Publicis à Lyon me semblait être un choix plus ouvert et plus en phase avec une certaine qualité de vie. J’aime le ski, la nature, la mer et globalement le sport… À Paris, tout est loin, ce qui nuit à la convivialité. Je n’avais pas envie de cette vie-là. Lyon m’a très vite semblé la bonne échelle pour mener de front mes projets professionnels et personnels. Vous avez donc commencé votre carrière au sein d’un gros réseau publicitaire. Dans ce contexte, l’industrie pharmaceutique, hasard ou vocation cachée ? Je suis passionnée par la publicité depuis que je suis toute petite ! J’ai une énorme collection de pubs anciennes, de parfum notamment ! Travailler pour Publicis était exactement ce que je voulais faire. Puis en 1993, j’ai été embauchée à 23 ans par un de mes clients, le laboratoire Fournier, à Dijon, où je suis restée 18 mois. Ensuite, j’ai voulu revenir à Lyon pour me rapprocher de mon mari qui y travaillait. J’ai à nouveau dû faire un choix de carrière, alors que deux options, les mêmes, se présentaient à moi : la pub à nouveau et l’industrie pharmaceutique, chez Boiron, à qui j’ai finalement dit « OUI ». Qu’est-ce qui vous a fait pencher pour Boiron ? Le type de management ? Le projet pour l’homéopathie ? Plusieurs facteurs sont rentrés en ligne de compte. D’abord le projet : je me suis intéressée à l’homéopathie pour soigner mes enfants. J’ai moi-même suivi des traitements qui ont été efficaces et qui m’ont ralliée profondément à la cause homéopathique. Ensuite, il y avait la dimension sociale et humaine de l’entreprise ; j’avais entendu la directrice marketing de l’époque, Arielle Robert, qui témoignait de la possibilité d’être directrice marketing chez Boiron, tout en conciliant son rôle de mère de famille et sa qualité de vie.

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AFFINITÉS S AT I S FAC T I O N S

Une a ne cdote m’ avai t au ssi profondément marquée. Quelques jours avant que j’intègre Boiron, je dînais avec des amis. Apprenant que j’allais rentrer chez Boiron, l’un d’entre eux m’a dit : « Tu es folle d’aller chez Boiron : l’homéopathie ! Tu ne penses pas à ta carrière ! ». Et sa femme l’avait coupé en lui répondant sérieusement : « Mais c’est très bien l’homéopathie. J’en donne à Émilie et Émilie en donne à son cheval… ». Cette connotation, très « Disneyland », m’a interpellée. J’avais l’intuition que cette entreprise avait raison de faire du social et de s’intéresser au bien-être des collaborateurs, mais qu’elle pouvait porter un projet plus ambitieux, en s’intéressant davantage aux médecins. Je pressentais qu’il y avait un challenge énorme derrière cette façade. En quoi consiste ce challenge qui vous fait tourner le dos à votre passion de la pub ? Pourquoi vous en saisir alors que vous intégrez tout juste l’entreprise comme visiteuse médicale ? Quand j’arrive chez Boiron en 2000, les premières Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) de médicaments homéopathiques avec indication thérapeutique viennent de paraître au Journal Officiel. Les produits Boiron étaient déjà bien connus du grand public et des pharmaciens mais encore fallait-il les faire connaitre aux médecins… Pour y parvenir, il fallait faire évoluer l’organisation de l’entreprise, qui ne plaçait pas la visite médicale au cœur de ses priorités, pour lui permettre de partager les réalités de l’homéopathie dans les cabinets médicaux et développer largement son utilisation ! Ce challenge est devenu mon challenge. Comment peut-on intégrer une entreprise de taille moyenne, familiale et historique - créée en 1932 - avec l’ambition de la faire évoluer ? C’est une question de conviction ! J’ai le profond sentiment que des milliers de patients souffrent aujourd’hui sans avoir eu accès à cette catégorie de médicaments et cela du fait de l’ignorance de nombreux professionnels de santé qui n’y sont

pas formés durant leurs études. J’étais certaine de la pertinence de mon approche et je n’avais aucune envie de rester dans l’entreprise si elle ne me donnait pas les moyens de la développer. J’ai donc rencontré M. Boiron au bout de trois mois. Il a accepté de m’écouter longuement et a fini, au fil des mois, par me confier la réorganisation du développement médical. Si je n’avais pas eu son écoute, j’aurais quitté l’entreprise : je pars du principe qu’on a tous une valeur en tant que telle et qu’il faut la développer au bon endroit : « the right man at the right place ». Ce qui m’importe, c’est de relever des challenges qui ont du sens et qui fédèrent toute une équipe !

On sent chez vous un goût prononcé pour les défis, un profond besoin de rebattre les cartes au service d’une vision. Vous parliez d’équipe : est-ce que cette culture de la réussite est aussi dans l’ADN de Boiron ? Bien sûr, elle fait partie intégrante du projet Boiron. Mais attention : cette réussite ne s’exerce pas contre une autre entreprise ou un autre projet. Elle est au service de nos valeurs, de l’homéopathie, des professionnels de santé et du patient final. Elle nous pousse à être meilleurs, plus inventifs, d’autant que c’est un combat de longue haleine, d’ordre plus culturel que commercial. Nous ne sommes pas là pour vendre toujours plus mais pour amener les médecins à voir le patient autrement, à enrichir leur pratique médicale avec l’homéopathie,

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à y avoir recours aux côtés des autres traitements. Pour lui donner sa juste place dans la médecine… La course aux chiffres et aux résultats n’est pas un moteur. En revanche, nous aurons gagné une manche quand l’homéopathie sera utilisée à bon escient, et en premier recours chaque fois que c’est possible chez les patients qui en ont besoin. Mais cette victoire dépasse l’intérêt de l’entreprise en tant que telle… Vous dégagez une énergie incroyable, presque palpable. Qu’est-ce qui vous pousse à titre personnel ? Je m’appuie sur deux leviers très forts. Le premier, j’y reviens : la nécessité de rendre l’homéopathie accessible au plus grand nombre. Quand je me lève le matin, je pense à tous ces patients que je peux aider à aller mieux en soutenant la cause de l’homéopathie ! C’est un booster incroyable. Le deuxième levier, c’est l’équipe. Je puise une énergie énorme dans le fait de travailler avec mes collaborateurs, tous passionnés, et de les voir réussir au quotidien. Dans une entreprise, un dirigeant ne fait rien seul, il le fait avec son équipe. Mon rôle, c’est de les aider à grandir. Je peux leur demander beaucoup, parce que je suis proche d’eux et que je les écoute vraiment. J’aime les encadrer pour les faire progresser, leur donner plus de responsabilités, les voir s’étonner de leur succès. Évidemment, tout cela demande beaucoup d’énergie. Dans mon cas, l’énergie amène l’énergie, le mouvement entraîne le mouvement. Ça fonctionne parce que la cause que je porte me plaît. Et qu’ensuite, j’ai un plaisir énorme à la porter avec mes collaborateurs. Historiquement, le projet Boiron a toujours été un projet social, plaçant l’humain au cœur de l’entreprise. Vous êtes arrivée chez Boiron dans l’idée de la transformer pour en faire le leader de l’homéopathie. Dans quelle mesure ces deux paramètres sont réellement compatibles ? Pourquoi Boiron a choisi de placer l’humain au cœur de l’entreprise ? Parce que c’est le facteur qui amène les équipes à donner le meilleur d’elles-mêmes et permet d’accroître la performance de l’entreprise ! Et pour placer les hommes en situation de réussir, il faut éviter qu’ils n’aient – comme disent les Canadiens – des “crottes sur le cœur” en permanence. Concrètement, ça veut dire être authentique, dire ce qui est bien et ce qui l’est moins, pratiquer un « management

minute » au quotidien et pas une fois par an. Attention, ce n’est pas le club Med pour autant, on ne choisit pas ses activités ! Quand un collaborateur n’est pas bien, il faut se poser la question de savoir s’il occupe un poste qui lui convient, s’il ne pourrait pas être mieux ailleurs. S’il a des fourmis dans les jambes, il faut le détecter avant lui et lui proposer autre chose. S’il doit partir, on l’accompagne pour ne pas le faire souffrir car il n’est pas responsable de ce qui lui arrive, sauf en cas de faute grave bien sûr. Vous voyagez dans le monde entier pour vendre le projet Boiron, vous êtes très investie dans tous les projets que vous menez. Comment parvenez-vous à tout concilier ? J’ai un principe : celui d’être toujours ici et maintenant à 100 %. Quand on est à 100 %, au maximum de ses capacités, on a plus de chance de réussir et de rendre l’échange performant ! Pour que cela fonctionne, il faut commencer par prendre du temps pour soi. S’occuper des autres, c’est d’abord s’occuper de soi. Que je sois en déplacement

“On a tous une valeur, l’essentiel est de la développer au bon endroit” ou non, je fais 15 à 30 minutes de sport, tous les matins. Ensuite, je ne pourrais pas me battre autant pour l’homéopathie et pour mes collaborateurs si je ne réservais pas du temps à mon mari, à mes enfants, à mes amis. Autrement dit, il y a un temps pour tout, c’est ce qui m’équilibre. Mais j’insiste : il faut s’accorder du temps, pour pouvoir aligner la tête, le cœur et le corps.

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AFFINITÉS S AT I S FAC T I O N S

Vous avez publié, en 2015, l’ouvrage Wonder Women, dites oui à vos «  pouvoirs ». Pourquoi cet investissement auprès des femmes ? Comment s’ancre-t-il dans votre quotidien ? Je pense que les femmes ont des choses à partager pour réussir leur projet : c’est le sens de ce livre. Quand elle ne gère pas son travail et ses collaborateurs, une femme gère sa maison et ses enfants. L’homme intervient encore rarement sur l’ensemble de ces sphères, alors que la femme se fera un devoir d’être disponible partout et tout le temps. Cette différence est originelle : l’homme est là p our pro duire. Or, produire, c’est à l’extérieur. La femme de son côté est là pour porter l’attention à l’intérieur : la famille, le foyer… Quand la femme a voulu produire, elle a amené un changement de paradigme, glissant avec le même niveau d’exigence de l’intérieur vers l’extérieur… Bousculant les équilibres et déstabilisant certains hommes, amenés à freiner l’accès des femmes aux postes à responsabilités ! C’est pour libérer les femmes de ces freins que je partage mon expérience. Je vais d’ailleurs m’investir davantage localement auprès des femmes, lors de conférences organisées par Femme Chef d’Entreprise, à l’École Centrale Lyon, en tant que marraine de Femmes en Action. Vous êtes aussi ambassadrice ONLYLYON et développez votre implication dans l’écosystème local. Est-ce que vous considérez que Lyon joue un rôle dans la réussite de Boiron ? C’est en région lyonnaise qu’est née Boiron et que l’entreprise continue de se développer. Je suis très fière de Lyon et je la défends souvent, notamment auprès des Parisiens. Le milieu pharmaceutique souffre d’un parisianisme insupportable. Quand je représente Boiron à travers le monde, je parle de la France,

forcément, mais je valorise tout autant Lyon. Nous avons d’ailleurs fait le choix d’investir davantage pour produire la quasi intégralité de nos médicaments en région lyonnaise, signe de notre implication dans un écosystème qui a été le tremplin de notre développement. Boiron contribue à l’attractivité de Lyon, qui le lui rend bien : le maire, Gérard Collomb, a fait énormément de choses pour la transformer, avec un vrai succès. Demain par exemple, nous recevons des Indiens, après-demain des Colombiens, qui viennent jusqu’à nous pour découvrir la fabrication de nos médicaments : nous sommes une référence de qualité à travers le monde. Nos visiteurs viennent aussi découvrir la ville, manger lyonnais, visiter ses musées et ses projets urbains… Lyon ne se réduit plus à une autoroute et au tunnel de Fourvière. C’est une métropole moderne, dynamique, qui contribue complètement à l’attractivité des projets qui s’y développent. Les entrepreneurs disent parfois de Lyon que c’est la bonne échelle pour se développer : une second city avec tout ce que cela implique en termes de proximité, de fluidité de la relation. Vous partagez ce point de vue ? Oui et non. Oui, dans la mesure où en tant que challenger de la médecine, il est cohérent d’avoir son siège ailleurs qu’à Paris dans une métropole dynamique comme Lyon. Non parce que vis-à-vis de certaines cibles, cela reste pénalisant. Au niveau politique, tout se passe à Paris. Je suis obligée de faire le « disque rayé » quand je me rends au ministère pour leur rappeler qui nous sommes, parce que notre siège est à Lyon. La presse nous dit discrets, voire secrets. C’est souvent parce qu’elle ne regarde pas au-delà de Paris !

Est-ce que Lyon, à titre personnel, contribue à votre équilibre ? Est-ce que c’est un point d’ancrage fort pour continuer l’aventure avec la même énergie ? Oui bien sûr ! C’est ici que je me ressource en famille et que je me ré-oxygène. Nous parcourons régulièrement Lyon à vélo. Au printemps, à l’automne, on part de Confluence pour remonter vers la Tête d’Or. J’adore passer dans le tunnel de la Croix-Rousse à vélo et descendre les quais du Rhône. J’ai mes lieux favoris, la place Bellecour ou de la République notamment. Je fréquente finalement peu Lyon, parce que je voyage beaucoup. J’ai conscience que la vie culturelle est riche, mais je dois faire des choix. Alors je mise sur l’outdoor pratiqué en famille. Nous nous inscrivons régulièrement aux événements sportifs : le marathon de Lyon, Courir pour elles, la Lyon Kayak, la Lyon Free VTT. C’est une manière de voir la ville autrement. Quand on a plus de temps, on s’évade : en VTT dans les Monts du Lyonnais, en paddle sur le lac d’Aiguebelette. Lyon permet de rayonner et de profiter vraiment de la nature, pour se ressourcer.

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Check-in / check-out avec Boiron Faire découvrir Lyon ? Par une balade à travers le Vieux Lyon pour la partie historique jusqu’à Confluence dans une dynamique plus prospective. Découvrir sa gastronomie ? On reçoit généralement simplement nos visiteurs à la Nef des Fous. Pour les grandes occasions, quelques déjeuners se font chez Bocuse ! Un camp de base ? Le nouveau Fourvière Hôtel, pour l’ambiance et l’accueil et qui, pour l’anecdote, rend hommage aux figures de Lyon, parmi lesquelles Jean Boiron, fondateur de l’entreprise. Un souvenir ? Les coussins de Lyon, symbole de l’identité de la ville !

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AFFINITÉS V I B R AT I O N S

L EUROPE EN TERRAIN DE JEU Euro 2016, Coupes d’Europe de Rugby 2016, Coupe du monde de football féminin 2019, concert de Rihanna… Le Grand Stade de l’OL et ses 60 000 places, inauguré le 9 janvier dernier, ajoute une dimension sportive à la capacité de la Métropole d’organiser les plus grands événements. Véritable outil économique, le nouveau stade et ses équipements complémentaires créent, dans l’Est lyonnais, un nouveau pôle d’attractivité d’envergure européenne. Coup de projecteur sur ce qui s’annonce comme une année festive dans les tribunes.

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59 186 PLACES

410

3e

M€

PLUS GRAND STADE EN FRANCE

105

6 000

LOGES

PLACES VIP

8 000 M2 DE RÉCEPTIF DÉDIÉ

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AFFINITÉS V I B R AT I O N S

PARC OL : UNE NOUVELLE PIERRE À L’ÉDIFICE ÉVÉNEMENTIEL LYONNAIS Territoire d’expérimentations culturelles et sportives, Lyon sait accueillir les grands événements. Trois millions de visiteurs à chaque Fête des Lumières, près de 200 000 professionnels de la restauration au Sirha, plus de 190 000 spectateurs pour les Nuits de Fourvière, plus de 200 000 visiteurs pour la Biennale d’Art Contemporain… Patrimoine, gastronomie, économie et culture jouent en quartet une mélodie gagnante au palmarès de l’attractivité européenne. Que manquait-il alors ? Un équipement sportif d’envergure européenne, connecté et polyvalent. Naturellement innovant et précurseur dans sa manière de concevoir l’enceinte, pour proposer aux publics des sports et de la culture, des expériences uniques et inoubliables. 4-1 : Une première victoire pour l’histoire Jean-Michel Aulas a ainsi inauguré, le 9 janvier dernier, le projet le plus important de l’histoire, de son club et de l’OL Group. Par une victoire 4 à 1 contre le club de Troyes. Pour l’Olympique Lyonnais, une page de 65 années de passion enflammée se ferme sur le stade de Gerland. Ce monument historique avait notamment accompagné le club lyonnais dans ses aventures européennes et accueilli des matchs de coupe du monde de football et de rugby. Troisième plus grand stade français, après le Stade de France et le nouveau Stade Vélodrome de Marseille, le Grand Stade offre 59 186 sièges. Il aura coûté près de 410 M€ au club, qui compte bien s’organiser pour rentabiliser les lieux, et 202 M€ à la collectivité pour l’aménagement des accès et parkings. Le timing est respecté et le pari gagné pour l’OL Group : les 300 000 spectateurs attendus pour l’Euro 2016, dont 125 000 étrangers, vont pouvoir commencer à écrire l’histoire du Parc OL.

OL LAND, BIEN PLUS QU’UN STADE Si le football règne en maître sur le nouveau stade, la polyvalence est de mise : la finale de la Coupe d’Europe (Champions Cup) et celle du Challenge européen de Rugby (Challenge Cup) sont programmées et… la chanteuse Rihanna prendra possession de l’arène le 19 juillet 2016. Tout a été pensé pour générer, créer et maintenir une activité en-dehors de la trentaine de rencontres sportives prévues chaque année et des grands événements complémentaires. En plus des installations techniques du club, des équipements sportifs, de shopping, de détente ou de loisirs devraient permettre, selon le club, de générer 70 à 100 M€ de revenus supplémentaires par an (en plus des recettes sportives) d’ici 3 à 5 ans. Côté public, un véritable village dont le stade devient la place centrale Le parcours du visiteur est tout tracé : 45 hectares de parc, un OL store de 730 m2 avec les dernières tendances du sponsor du club Adidas, une brasserie signée Paul Bocuse avec ses 300 couverts dressés dès août 2016, une aire de fitness, quelques 150 premières clés d’hôtels s’installant dans les années à venir, 10 km de cheminements doux, des activités ludiques et sportives… En parallèle, un complexe labellisé FIFA, dédié à la médecine sportive et à la rééducation, ouvrira ses portes aux footballeurs professionnels comme au grand public.

« 166 M€ DE RETOMBÉES ÉCONOMIQUES SONT ATTENDUES »

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UN AIR D’UEFA JUSQUE DANS L’ARCHITECTURE

Côté business, un service à la carte Misant sur le BtoB, le club ne compte pas (uniquement) sur ses performances sportives et la négociation des droits TV qui en découlent pour évaluer son chiffre d’affaires. Loués à la saison ou par événement, différents espaces attendent les entreprises, de l’auditorium de 290 places aux 8 000 m2 de réceptif, passant par les 105 loges VIP, quatre Event Box (jusqu’à 50 personnes) ou six salons privés. Et quand l’OL Group pense à tout, OL Voyages gère les déplacements professionnels des équipes ou des clients partenaires. L’équipe d’OL Images, quant à elle, productrice des contenus d’OL TV, alloue des équipes techniques et des journalistes pour produire les contenus des événements sportifs, économiques ou culturels.

L’EST LYONNAIS, ATTRACTIVITÉ PROGRAMMÉE Le choix d’implantation du Parc OL répond aux objectifs du schéma territorial métropolitain : stratégiquement positionné entre le centre-ville de Lyon et le pôle économique de Lyon-Saint Exupéry, il est à proximité d’Eurexpo, le parc d’exposition qui accueille les plus grands salons professionnels et grand public. Car c’est bien un pôle d’attractivité complet qui est proposé avec le Parc OL. Son ambition est à terme d’attirer une clientèle de visiteurs et d’entreprises extra-lyonnaises, en bénéficiant directement de l’émulation

et de l’attractivité générée par le réaménagement de la Plaine Saint Exupéry. Avec ses 900 ha à vocation économique, ses accès autoroutiers, son aéroport international (115 destinations directes et 64 % de trafic international), la future ligne Lyon-Turin et le contournement ferré de la Métropole, la Plaine Saint Exupéry est bien une destination d’avenir. D’autant que la connexion à la métropole est particulièrement efficace : la navette aéroport Rhônexpress et le tramway T3, en service depuis 2006, boostent le développement du grand projet urbain Carré de Soie, autant que la dynamique du secteur Meyzieu-Décines. L’aménagement de l’Est lyonnais franchit donc bien aujourd’hui, avec le Parc OL, une nouvelle étape et démontre que la culture de la gagne à la lyonnaise est faite de stratégie, de coopération, d’expertise croisée et surtout de fluidité. Les soirs de match, le tramway T3 est débranché sur 600 mètres pour proposer un accès direct au stade aux spectateurs transportés par navettes, bus et tram depuis les différents points de la Métropole. Car rien ne doit se mettre en chemin de l’envie de gagner des supporters de Lyon !

À l’instar des fameux Emirates Stadium de Londres, stade de Wembley ou ANZ Stadium de Sydney, le Grand Stade est signé de l’agence d’architecture londonienne Populous. Une ressemblance nette se dessine alors entre ces grands stades européens, depuis l’intérieur de leur « bol ». La raison ? Les normes UEFA imposant la pente des tribunes pour la visibilité, la place allouée à la presse, le nombre de loges, jusqu’à la forme des sièges. Le choix semble se transformer en calcul intelligent, puisque le loyer du stade pour l’UEFA Euro 2016 est estimé à près de 12 M€ par le Centre de Droit et d’Économie du Sport (stade et hôtels pour les équipes nationales). UEFA EURO 2016 Du 10 Juin au 10 juillet : Retenu parmi les 10 stades de la compétition, le Grand Stade accueillera certains matchs de la 1re journée de compétition, le 8e de finale et l’une des demi-finales. Pour les supporters qui n’auront pas accès au stade, la Fan Zone de la place Bellecour sera le lieu de rendez-vous… 625 000 personnes sont attendues. Le 13 juin à 21h : Belgique- Italie Le 16 juin à 18h : Ukraine-Irlande du Nord Le 19 juin à 21h : Roumanie-Albanie Le 22 juin à 18h : Hongrie-Portugal Le 26 juin à 15h : un match de 8ème de finale Le 06 juillet : l’une des deux demi-finales, l’autre se jouant au stade Vélodrome de Marseille

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AFFINITÉS V I B R AT I O N S

UN SMART STADIUM AVEC PLUS DE 25 000 CONNEXIONS WIFI SIMULTANÉES, 500 BORNES ET 300 ÉCRANS CONNECTÉS. LE STADE LE PLUS CONNECTÉ D'EUROPE

Le spectateur de demain sera un spectateur connecté. Pour réaliser son Smart Stadium, l’OL Group a donc fait appel à Orange Business services, déployant à l’intérieur du stade plus de 500 bornes wifi, offrant une capacité de 25 000 connexions simultanées. Une performance à ce jour inégalée en Europe. Mais pourquoi se connecter alors que l’on vit le match aux premières loges ? L’appli mobile « Parc OL », développée par la division Cloud de Microsoft France et la startup française Exakis, se veut un vrai compagnon du spectateur. Calcul d’itinéraire et proposition de modes de transports pour accéder au stade, dématérialisation des billets (transport, parking, stade), rechargement de la carte MyOL permettant de régler ses achats dans les boutiques officielles de l’OL… Tout est pensé pour démultiplier les manières de vivre chaque événement sportif.

Microsoft au premier rang La firme internationale a fait le choix d’installer un espace dans le salon technologie de 100 m2 du Grand Stade. Elle y présentera ses dernières innovations, pour certaines en avant-première.

LES 13 ET 14 MAI 2016 Le stade verra se jouer les finales des Champions Cup et Challenge Cup de rugby.

EN DÉCEMBRE 2016 Un match de l’équipe de France de hockey devrait être organisé, transformant pour la première fois la pelouse en patinoire.

2017 / 2018 Le Grand Stade est d’ores et déjà candidat pour accueillir la finale de la Ligue Europa 2017-2018.

EN JUIN 2019 Il accueillera le match d’ouverture ainsi que la finale de la Coupe du monde féminine de football.

LES GRANDES SOIReES DU PARC Le 9 janvier dernier, l’inauguration du Grand Stade lui a donné des allures d’arena. Dès l’arrivée au stade dans l’après-midi, des animations, des jeux, de la musique, de la danse sur le parvis ont accueilli les heureux propriétaires d’un billet de match. S’en est suivie la rencontre OL - Troyes, rassurant les fans sur la capacité du club à retrouver le chemin des buts, applaudis sous le « ahou » des éternels Bad Gones. De quoi mettre de l’ambiance dans les tribunes… et la garder. Après le match, près de 1 500 jeunes danseurs ont investi la pelouse (jeunes adhérents de l’OL, de la ville de Décines ou de l’association Sport dans la Ville), préparés et suivis par l’équipe des Pokemon Crew. La performance DJ Set de Will.i.am, leader des Black Eyed Peas, a clôturé ce véritable show, transformant le stade en discothèque géante.

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Bière, burger et musique : un concept qui fait le succès incontesté de ses établissements. Le Ninkasi est une réussite 100 % lyonnaise et fière de l’être. Une aventure entrepreneuriale, faite d’intuition et d’audace. Dont celle de faire du capital humain le centre du projet.

NINKASI

DE LA BIÈRE ET DES HOMMES

BIÈRES, SODAS, VODKAS ET WHISKY MADE IN NINKASI

S

i pour un étranger, la brasserie Georges est l’une des plus emblématiques de la capitale des Gaules, un Lyonnais portera certainement son choix vers une brasserie d’un tout autre genre : le Ninkasi. Ouvert il y aura bientôt vingt ans, le Ninkasi est devenu une véritable institution avec pour bastion son établissement de Gerland. L’idée originale a germé en 1995 dans les cerveaux bien inspirés de ses deux associés fondateurs : Christophe Fargier, dirigeant actuel de l’entreprise et de Kurt Huffman qui l’a quittée depuis. « Nous avions tous les deux une fibre entrepreneuriale forte. Nous étions convaincus du potentiel que pouvait avoir ici l’ouverture d’une microbrasserie, courante aux États-Unis à l’époque, pour autant qu’on enrichisse le concept » explique Christophe Fargier. « La bière est notre fil conducteur ; nos lieux portent d’ailleurs le nom de la déesse de la bière dans la mythologie sumérienne. Nous avons voulu en faire aussi un lieu de restauration et de vie culturelle et festive. »

Bière, burger et musique font le succès du Ninkasi, sa singularité aussi. « Personne n’a réellement réussi à nous copier. Chacun de nos établissements est porteur de cet ADN, développé au fil des ouvertures. » Depuis le « petit Poucet » a effectivement fait bien du chemin. Le Ninkasi compte maintenant dix adresses dont trois franchisées. Dernière en date à Villeurbanne en décembre 2015, au cœur du campus universitaire. Avec 11 M€ de CA pour 2015 (hors franchise), « l’entreprise se porte plutôt bien » reconnaît Christophe Fargier. Pour surfer sur le haut de la vague et y rester, le Ninkasi ne lésine pas sur les moyens. Il a ouvert son propre site de fabrication à Tarare en 2012 où est produite la gamme de huit bières permanentes (sans compter les bières fruitées et les bières de saison proposées tout au long de l’année). Bières dont la qualité est reconnue par la profession, avec plusieurs distinctions au concours général agricole ou au World Beer Awards de Londres (la bière noire a été élue en 2015 meilleure bière de catégorie Porter au monde). Le Ninkasi fabrique aussi ses sodas naturels depuis 2014, ainsi que ses vodkas aromatisées et même son whisky que l’on pourra consommer en 2024. D’ici quelques mois, d’autres bulles devraient se former, de cidre cette fois. « C’est notre dernière innovation que nous aimerions sortir en septembre 2016. Le sourcing auprès des producteurs locaux est en cours », commente Christophe Fargier.

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AFFINITÉS V I B R AT I O N S

DES PRODUITS LOCAUX DE QUALITÉ POUR CONSOMMATEURS EXIGEANTS

Le Ninkasi s’exporte : après Vienne, la Pologne !

Il est peu probable que le Ninkasi se déploie un jour à Bordeaux, Marseille ou Toulouse. « Le succès du concept repose sur son maillage territorial. Il faut par ailleurs qu’il y ait la place pour un vaisseau amiral comme celui de Gerland et ses satellites. » D’autres établissements pourraient encore ouvrir à Lyon (Part-Dieu ou Confluence) ou à l’extérieur de Lyon tout en restant en région, comme à Vienne dont l’inauguration est toute récente. « Tout est affaire d’opportunités. Pourquoi pas Bourgoin ou Villefranche… » ne s’interdit pas Christophe Fargier. C’est une rencontre avec un Polonais passionné de bière qui a décidé de l’installation du Ninkasi en Pologne, dans la ville de Katowice... « Les Polonais aiment la bière, la France et la musique. Il y a beaucoup à faire dans cette ville de 4 millions d’habitants. Nous allons y exporter le concept et voir comment il s’y développe… » Ouverture prévue en septembre 2O18 !

La proximité et la fidélité aux savoir-faire locaux font partie intégrante de l’aventure selon Christophe Fargier : « En 1995, la question de lancer le concept ailleurs qu’à Lyon ne s’est pas posée. L’excellence des produits agricoles de la région constitue un terreau très favorable. Nos fournisseurs donnent sens à l’aventure et la clientèle ne s’y trompe pas ». Parce que ses attentes sont élevées, sa satisfaction est justement le gage de sa fidélité. Le succès du Ninkasi ne s’est pas fait en un jour. Ni sans connaître de revers. « Notre développement n’est pas linéaire évidemment. Il a bien sûr ses difficultés » note le chef d’entreprise. La première d’entre elles ? « Le départ de Kurt en 2004 a entraîné une vraie crise de croissance. L’entreprise reposait sur notre tandem, il a fallu l’organiser, la structurer autour d’un nouveau projet. » D’autres écueils ? « La construction de notre salle de concert en 2000, dont on a mal mesuré les impacts financiers. Ou plus récemment l’installation de la brasserie à Tarare : un investissement déjà lourd alors que la taxe sur la bière a justement augmenté de 160 % ! ».

PAS DE PERFORMANCE ÉCONOMIQUE SANS PERFORMANCE SOCIALE Si le contexte économique, administratif ou réglementaire pèse parfois sur les épaules de l’entrepreneur, Christophe Fargier a une démarche heuristique vis-à-vis de ces revers. « Je considère que les difficultés sont formatrices, elles amènent souvent des remises en cause qui font avancer. Et d’abord à titre personnel : on est souvent soi-même une partie du problème. » Le projet du Ninkasi ? « Faire du développement rentable. Pour moi, cela passe par l’intelligence collective et le capital humain de l’entreprise » explique Christophe Fargier. Partant de la conviction que la performance économique ne va pas sans performance sociale, l’entrepreneur a mis en place dans ses établissements un mode de management plutôt atypique dans l’univers de la restauration. Surtout qu’il s’agit maintenant de manager quelques 180 salariés. « Depuis plus de 10 ans, nous sommes accompagnés par l’ISEOR qui nous appuie dans la diffusion en interne d’une culture faite d’écoute attentive, de dialogue, d’intelligence collective, de délégation afin que chaque salarié développe l’esprit d’entreprendre. » Un exemple parmi d’autres de cette culture ? L’innovation produit. « Je ne crois pas aux études de marché. Beaucoup plus à l’écoute des clients et à ceux qui les côtoient tous les jours. Tout le monde a des idées. Alors au Ninkasi, chaque salarié participe à la veille. On organise tous les mois des dégustations de nos produits et de produits concurrents. Notre comité produit est ouvert à tous les profils, y compris opérationnels. C’est un vrai facteur de cohésion ! » Quand on lui parle de perspectives d’avenir, n’attendez pas que Christophe Fargier réponde par des chiffres. « Le chemin compte autant que le résultat. Ce qui m’importe, c’est que l’on continue dans l’entreprise et avec nos fournisseurs, à s’écouter et à se respecter. Utopique ? Non, c’est parfois difficile. Mais indispensable si l’on veut construire une entreprise citoyenne où chaque partie prenante touche une part de la valeur créée. » Le chef d’entreprise dans tout cela ? « C’est un chef d’orchestre qui révèle et coordonne les talents de chacun. Je défends l’idée d’un capitalisme socialement responsable. » Quelqu’un avait encore un doute ?

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Le musée d’art contemporain de Lyon est ouvert du mercredi au vendredi, de 11h à 18h. Le samedi et le dimanche, de 10h à 19h. Informations au 04 72 69 17 17 et sur www.mac-lyon.com

Yoko Ono dans En Trance, 1997 / Exposition Half-A-Wind Show, Louisiana Museum of Modern Art, Danemark, 2013 / Photo : Bjarke Ørsted © Yoko Ono

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AFFINITÉS PERCEPTIONS

QUAND LES CERVELLES DE CANUTS FONT AVANCER LE MONDE… L’innovation de rupture, celle qui invente un nouveau futur, celle qui nous dépasse et donne tout son sens à l’univers est un mystère. Lyon, l’humaniste pragmatique et curieuse cité millénaire, prend sa part de la grande histoire des idées. À vous d’imaginer les liens improbables entre de grandes idées lyonnaises qui ont fait leur chemin…

JEAN-MARIE JACQUARD (1752-1834) l’inventeur du métier à tisser semi-automatique qui est la plus ancienne machine programmable. Il inscrit ses programmes de tissage sur des cartes perforées et crée sans le savoir l’informatique…

ANDRÉ-MARIE AMPÈRE (1775 – 1836), l’un des derniers savants universels, mathématicien, physicien, chimiste et philosophe… Il est le créateur du vocabulaire de l’électricité et donne son nom à l’unité internationale de l’intensité du courant électrique : l’ampère.

LES FRÈRES LUMIÈRE Considérés comme les inventeurs du cinéma en tant que spectacle photographique en mouvement projeté devant un public. Le premier film, « La sortie de l’usine Lumière » a 101 ans le 19 mars 2016. Ils nous ont également légué la photographie en couleurs ainsi que le cinéma en relief.

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ÉMILE GUIMET

ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY

(1836-1918) : industriel et collectionneur d’art invétéré, il a parcouru le monde dans tous ses recoins pour finalement ouvrir à Lyon puis Paris une « usine scientifique », le musée national des arts asiatiques Guimet, dont les collections sont parmi les plus précieuses au monde. Les collections du Musée de Lyon sont désormais abritées au Musée des Confluences.

(1900-1944) : journaliste, écrivain, aviateur, il est l’auteur notamment de Vol de nuit, Terre des Hommes, Citadelle… et Le Petit Prince. Une invitation au voyage qui invite à dessiner un avenir inspirant.

HÉLÈNE COURTOIS Astrophysicienne, elle est à l’origine avec R. Brent Tully en 2014 de la découverte des frontières du continent extragalactique dans lequel nous vivons, « Laniakea ». Une nouvelle frontière qui ouvre de nouvelles perspectives.

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AFFINITÉS PERCEPTIONS

ON GAGNE TOUJOURS À ÉCHANGER Si toutes les grandes métropoles rythment leurs agendas d’événements culturels et intellectuels, le foisonnement des idées prend à Lyon une dimension particulièrement forte et fertile. Confluence de l’Europe du Nord et du Sud, point d’arrivée de la route de la soie, la ville a su cultiver son esprit curieux et entretenir l’amour du débat, le besoin de l’idée et l’envie d’accueillir l’autre pour apprendre de lui. Les imprimeurs lyonnais, qui ont irrigué l’Europe de la Renaissance, se réjouiraient sûrement de l’effervescence de leur cité : Assises Internationales du Roman, Quai du Polar, Festival Lyon BD, Mode d’emploi, European Lab… Ces festivals en tout genre écrivent une nouvelle page de la culture de la transmission et de l’échange. Carnet de curiosité non exhaustif.

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DEPUIS 10 ANS, LYON CULTIVE SA BULLE D’AIR ! L’air de rien, avec 12 000 visiteurs par édition depuis 10 ans, les Assises Internationales du Roman (AIR) créent à Lyon un micro climat inspirant qui convoque autant les enjeux littéraires que les grandes questions du monde d’aujourd’hui : Prix Nobel de Littérature, jeunes voix de la littérature, comédiens, journalistes s’y rencontrent et parlent de l’engagement politique, de la guerre, de l’exil, des relations familiales… Des échanges qui interrogent la puissance du langage romanesque et sa capacité à questionner le monde. ANNIVERSAIRE À COUPER LE SOUFFLE

Conçu par la Villa Gillet avec le journal Le Monde, en partenariat avec France Inter, AIR offre aux curieux, plus de 80 événements qui font se rencontrer plus de 50 intervenants dans des formats et lieux toujours renouvelés. Pour fêter le 10e anniversaire, certains des invités de 2016 sont ceux qui avaient participé à la première : Russell Banks, Christine Angot, Sara Stridsberg ou Lyonel Trouillot, Goran Petrovic et Eshkol Nevo. L’occasion de revenir sur 10 ans de festival autant que sur 10 ans de leurs parcours d’écrivain.

FORUM EUROPEAN LAB : LA CULTURE EN ACTION Le Forum European Lab, créé par Arty Farty, regroupe ceux qui pensent et font la culture de demain. Événement ouvert au grand public et moment de networking privilégié qui se déroule pendant Nuits Sonores, European Lab interroge et imagine l’avenir de la culture européenne dans le contexte de crise et de mutations qui traverse nos sociétés. En 2015, la cinquième édition a accueilli 50 intervenants de 30 nationalités, 700 délégués d’institutions culturelles et 4 000 participants. Un succès grandissant qui va se confirmer dans sa 6e édition les 4, 5 et 6 mai 2016.

12 COUPS POUR LE QUAI DU POLAR Son brouillard, ses auteurs et cinéastes, ses experts de la police scientifique, Interpol, son gang de bandits… tout prédestine Lyon à mettre en lumière le genre noir. La douzième édition du Festival Quai du Polar, désormais référence mondiale du genre, se tiendra à Lyon du 1er au 3 avril 2016. Il accueillera notamment Richard Price (USA), David Peace (Angleterre), Arnaldur Indriðason (Islande), Jo Nesbø (Norvège), Jessica Cornwell (Angleterre), Caryl Férey (France). Autant de plumes assassines qui signeront les temps forts d’un festival qui explore la condition humaine dans les moindres ruelles de la ville.

MODE D’EMPLOI, UN FESTIVAL DES IDÉES POUR (RE)CONSTRUIRE LE MONDE Depuis 2012, en partenariat avec les Subsistances et avec des institutions telles que l’Opéra de Lyon, la Comédie de Saint-Étienne, la MC2 Grenoble, une centaine d’événements, une centaine d’intervenants pour prendre le temps des questions, accepter la confrontation, imaginer des solutions et trouver le… mode d’emploi. Durant deux semaines en novembre, qu’il soient grands noms de référence mondiale en philosophie et en sciences humaines et sociales, ou jeunes chercheurs aux travaux prometteurs, écrivains, scientifiques, artistes ou acteurs de la vie publique, ils viennent changer le monde ou changer notre point de vue sur le monde. Ils sont plus de 15 000 par an à écrire le Mode d’Emploi et ils vous attendent.

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AFFINITÉS D E S T I N AT I O N S

MODE CITY

‘‘ LYON A POUR ELLE SA CONVIVIALITÉ ET SA QUALITÉ DE SERVICE RENOUVELÉE ’’ En juillet 2016, Lyon accueille durant trois jours la 33e édition de Mode City. Un retour aux sources qui séduit les acteurs locaux de la filière et ses organisateurs. Qu’en sera-t-il des exposants et visiteurs ?

MARIE-LAURE BELLON, PRÉSIDENTE DU DIRECTOIRE D’EUROVET 1

Pourquoi Mode City a quitté en 2008 la ville qui l’a vu naître ? Il faut replacer cette décision dans le contexte de l’époque : Mode City connaissait depuis deux sessions une baisse de fréquentation de ses visiteurs, alors que les secteurs de la lingerie et du balnéaire commençaient à ressentir une plus forte tension économique. Mode City accueillait déjà une grande majorité de visiteurs internationaux (70 %), qui déploraient parfois le manque d’accessibilité de Lyon. Sans compter une hausse des prix pratiquée par certains hôteliers, la convivialité de Lyon ne suffisait plus à assurer l’attractivité de la ville. Et en matière de mode, beaucoup de nos marques souhaitaient un retour dans la capitale. Pourquoi ce retour aux sources en 2016 ? Paris accueille l’Euro en juin et juillet 2016, avec des conséquences importantes sur la logistique et l’hôtellerie. Nous avons consulté nos clients et exposants. Dans leur grande majorité, ils ont considéré que dans ces conditions Paris n’apporterait pas la qualité de services souhaitée. Pour délocaliser le salon, plusieurs scénarios ont été

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LES RENDEZ-VOUS 2016 DE LA MÉTROPOLE

envisagés, à Barcelone ou Lyon. Et c’est Lyon qui l’a emporté. En huit ans, la ville a beaucoup changé. Elle a sensiblement augmenté ses capacités d’accueil en hôtellerie, ouvert de nouvelles lignes internationales. Nos clients ont changé : ils sont moins nombreux mais plus exigeants. Lyon nous a semblé finalement la meilleure option, avec cette qualité de service renouvelée qui s’appuie sur une convivialité et un sens de l’accueil historiques.

Courant avril, EasyJet inaugurera sept nouveaux vols au départ de Lyon-Saint Exupéry : des lignes régulières vers Budapest (Hongrie), Copenhague (Danemark) et Faro (Portugal). Des liaisons saisonnières seront aussi proposées vers Catane (Italie), Mykonos (Grèce), Minorque (Espagne) et La Rochelle (Charente-Maritime). La compagnie low cost assurera ainsi 40 destinations en France et en Europe au départ de Lyon.

6-7 avril CITÉ CENTRE DE CONGRÈS

La révolution de l’internet des objets aura-t- elle lieu ? Oui ! Quand, comment, pourquoi et avec qui… Une approche très pragmatique pour la 2e édition de cet événement.

11 - 13 avril

Le rendez-vous mondial des investisseurs et entrepreneurs du secteur Cleantech a choisi Lyon pour rassembler sa 12e édition. Elle s’organisera autour de deux mots clés : innovation et networking.

YOKO ONO LUMIÈRE DE L’AUBE

CULTURE

7 NOUVELLES DESTINATIONS AU DÉPART DE LYON-SAINT EXUPÉRY

CITÉ CENTRE DE CONGRÈS

CCI LYON MÉTROPOLE SAINT-ÉTIENNE / ROANNE

Eurovet est la société organisatrice de Mode City, Salon International de la Lingerie et du Swimwear et d’Interfilière.

ONLY NEWS

13-14 avril

ESPACE TÊTE D’OR

CLEANTECH FORUM EUROPE

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BIOVISION

29-30 mars

SIDO

BUSINESS

À quelles conditions Mode City pourrait rester à Lyon ? Nous n’en sommes pas là ! Commençons par réussir l’édition 2016 ! Si l’on veut satisfaire nos 700 marques exposantes et 14 000 visiteurs, l’offre de Lyon doit être optimisée autour de ces trois critères : qualité de service, prix et convivialité. Pour le moment, il y a une réelle émulation autour de ce changement parmi nos exposants et nos visiteurs. Il ne faut pas les décevoir ! L’identité d’une ville compte aussi dans la localisation de Mode City : les stylistes et acheteurs du monde entier attendent de nouvelles sources d’inspiration. Place de textile, d’arts et de culture, Lyon est un terreau fertile avec la Biennale de la Danse, la Fête des Lumières ou le Musée des Confluences. Visite éclair ou come-back durable ? L’avenir le dira !

FORUM RECHERCHE CANCÉROLOGIE

La programmation de cette 11 e édition se donne pour objectif d’« Agir pour concrétiser la recherche et l’innovation en solutions d’avenir pour la santé ».

SALON DES ENTREPRENEURS 15 - 16 juin CITÉ CENTRE DE CONGRÈS

EUROPEAN MICROSCOPY CONGRESS 28 août - 2 septembre CITÉ CENTRE DE CONGRÈS

QUAI DU POLAR

9 mars - 10 juillet

1 - 2 - 3 avril

MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN LYON

PALAIS DU COMMERCE ET DANS TOUTE LA VILLE

Première rétrospective en France ! Plus de cent œuvres de l’artiste à (re)découvrir : à voir, entendre et expérimenter.

NUITS SONORES

AUTOPORTRAITS, DE REMBRANDT AU SELFIE 25 mars - 25 juin MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON

130 œuvres pour s’interroger sur les différentes approches de l’autoportrait, du 16e au 21e siècle, à partir de collections issues de trois grands musées européens.

4-8 mai SUCRIÈRE – LE SUCRE JARDIN DU MUSÉE DES CONFLUENCES ANCIEN MARCHÉ DE GROS

EUROPEAN LAB 4 – 6 mai LE SUCRE

ASSISES INTERNATIONALES DU ROMAN 23 - 29 mai 2016 VILLA GILLET

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AFFINITÉS D E S T I N AT I O N S

FOURVIÈRE HÔTEL

Magnifier le passé pour projeter l’avenir Dernier né de l’hôtellerie lyonnaise haut de gamme, le Fourvière Hôtel est sans doute l’une des plus belles rénovations architecturales de ces dernières années à Lyon. Construit en 1864 par Pierre-Marie Bossan (l’architecte de la basilique de Fourvière), l’ancien couvent de la Visitation abritait depuis 1974 les archives de l’Hôtel-Dieu. À la fin de l’année 2015, le couvent a changé d’objet mais pas totalement d’allure : il est devenu Fourvière Hôtel. Impulsée par le groupe èHôtels-lyon (Jean-Luc Mathias  /  Marianne Borthayre), la transformation des lieux a été confiée au cabinet Axe Architecture. Si peu d’aménagements intérieurs ont été conservés, un édifice aux proportions harmonieuses subsiste, construit d’une alternance de moellons de pierre de Couzon, de briques rouges et de calcaire blanc.

UN SÉJOUR AUSSI QUALITATIF QU’INSOLITE Passé son écrin de verdure, l’hôtel réserve bien des surprises. La première est certainement son accueil, installé dans une magnifique chapelle de style néo-byzantin. Ensuite, 75 chambres s’organisent au-dessus du cloître, réparties sur trois niveaux. Chacune est dédiée à une célébrité lyonnaise comme Jacqueline Delubac, Juliette Récamier, Louise Labbé ou Antoine de Saint Exupéry. Rien de baroque ici, la décoration y est au contraire d’une grande sobriété. De grands designers ont été mis à contribution : DCW pour les lampes, Stella Works pour les sièges. L’artiste franco-argentin Pablo Reinoso a également créé trois œuvres spécialement pour les lieux. Fourvière Hôtel compte deux restaurants, installés dans le péristyle du cloître vitré et plusieurs espaces privatisables. Il n’oublie pas non plus le bien-être de ses hôtes avec un bel espace détente (hammam, bassin de nage de 25 m, spa). Promesse d’un séjour aussi qualitatif qu’insolite.

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AFFINITÉS ADDICTIONS

MARINE & CLÉMENCE CHASTAN

‘‘ LA VILLE A UN VRAI TALENT POUR REPENSER L’URBAIN ’’

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Elles auraient pu lancer leur projet à Paris mais Marine et Clémence Chastan ont décidé de lancer Seety à Lyon. Un terreau particulièrement fertile pour une application qui permet de (re)découvrir les richesses de sa ville, tout en joggant. Vos baskets ont d’abord foulé les bords du Rhône ou de la Seine ? (En chœur) : Du Rhône et de la Saône ! Clémence : Nous sommes nées à Lyon et l’avons quittée dans le cadre de nos études. Moi, j’ai suivi des études de philosophie à l’ENS après avoir passé le concours de Normal Sup’. Ensuite, je suis partie faire une année d’échanges en Chine pour revenir en France, à Paris. Marine : Je me suis installée à Paris pour y suivre des études d’Art Déco, avec déjà l’idée de m’intéresser au design d’interactions et de service. En 2014, nous nous sommes retrouvées dans la même agence de pub à Paris, alors qu’on avait suivi des voies différentes. C’est peutêtre à cause de notre gémellité (rires), ou plutôt parce que l’une comme l’autre, nous avons la même appétence pour tout ce qui se trouve aux frontières de notre formation. Rien ne nous prédestinait à l’entrepreneuriat et nous étions toutes les deux attirées par la création d’interactions avec la société et nos modes de vie réels. Pourquoi revenir à Lyon ? Pourquoi lancer votre startup à Lyon ? Clémence : Le projet a démarré à la fin de nos études à Paris. On travaillait sur des problématiques proches et notamment sur la façon dont le numérique transforme les pratiques du tourisme et peut amener à changer son regard dans le quotidien. Depuis Paris, on voyait des projets se lancer autour de ce thème, soit autour d’un événement, soit à partir d’applications très coûteuses. Sur la base d’une analyse poussée du marché, nous avons identifié le segment de la course à pied comme porteur et sommes revenues à Lyon pour le développer. D’abord parce que ce sont nos racines, ensuite parce que Lyon se prête particulièrement à une découverte de la ville à pied, avec de nombreux axes de mobilité douce… Marine : C’est aussi une ville inspirante. Je me nourris de la dynamique culturelle et je suis particulièrement sensible à la manière dont la ville pense l’urbain et déploie une vraie forme d’intelligence du territoire. Je pense à la requalification des Rives de Saône par exemple,

“ Toutes les collines qu’offre la ville, avec une multitude de points de vue originaux… ” bien sûr à la Confluence où l’innovation est pensée, dans ses moindres détails, au service de l’usager. L’appli lancée en début d’année propose une vingtaine de parcours, poussés par des joggeurs lyonnais ? Marine : Seety est une app’ de running collaborative, qui permet à chacun, du joggeur passionné au coach professionnel, de pimenter ses « runs » de commentaires audio géolocalisés. Effectivement, l’application lyonnaise offre des contenus originaux proposés par des runners amateurs ou plus « pro ». Certains sont lyonnais - Benoît Bogla, coach sportif, Marina Woo bloggeuse, d’autres sont des marques locales (Coureur du dimanche) mais pas seulement (Yumi ou BioCBon)… Chacun à son niveau peut contribuer ! Sachant que dès le mois de mars, nous nous déploierons à Paris, Bordeaux, Nantes et Nice. Quel accueil l’écosystème lyonnais vous a-t-il réservé ? Clémence : Dès notre retour sur Lyon, on a bénéficié d’un vrai soutien. On l’a senti dès les premiers Meet’Up à la Cordée, puis nous avons participé à des ateliers avec les adhérents de BoostInLyon. Ensuite, nous avons rencontré le Tubà dans le cadre du Smart City App Hack qu’il organisait. Nous avons gagné la finale lyonnaise et le Tubà nous a accompagnées pour porter le projet jusqu’à la finale mondiale à Barcelone. Même si nous ne l’avons pas remportée, une jolie relation s’est nouée avec

l’équipe du Tubà. Il y a une vraie curiosité au sein de l’écosystème lyonnais, une vraie solidarité également. Question de mentalité, peut-être aussi de masse critique qui permet de garder encore de la proximité, ce qui n’est pas le cas de Paris. Marine : On est encore entre soi à Lyon. Peut-être que cela bride aussi un peu les ambitions. Par exemple, je trouve qu’on aurait pu aller plus loin dans la dimension internationale de Big Booster. Lyon doit prendre confiance en elle et se montrer à la mesure des talents qu’elle abrite ! Vos coups de cœur lyonnais, baskets au pied ? Clémence : Toutes les collines qu’offre la ville, avec une multitude de points de vue originaux… Marine : J’aime particulièrement les petites ruelles du centre-ville et les boutiques ou cantines dont elles regorgent, dont Smør&Brøad, un petit resto scandinave original. Passionnée d’architecture intérieure et de design, je suis à l’affût de tout ce qui touche au design scandinave et son art de vivre ! Si Lyon était un duo ? Clémence : Le Rhône et la Saône qui convergent vers la Confluence. Deux fleuves aux tempéraments et ambiances différents, propices à nourrir l’imaginaire. Marine : Le vélo et l’amour de la ville bien sûr, le duo « Vélov’ » !

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AFFINITÉS ADDICTIONS

FRANCIS CHAPUT-DEZERVILLE,

‘‘ LA CURIOSITÉ EST UNE VERTU QUI SE PERD ’’

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Libraire au « Bal des Ardents », il recale machinalement quelques livres sur une étagère, il feuillète, s’égare un instant, cherche ses mots… Il n’aime pas répondre vite. Il sourit d’un sourire retenu, entendu, espiègle et presque moqueur. Il déplore les anciennes grandes terrasses de café et loue la majesté apaisante des fleuves. Homme de l’eau, arpenteur de berges, libraire de fond… C’est quoi votre Lyon à vous ? J’ai vécu à Lyon, de 11 à 20 ans, les années les plus importantes de la vie. Je suis parti et je suis revenu. Je garde de cette époque, les années 70, une nostalgie joyeuse d’une vie géniale dans le quartier de la Guillotière. La vie de quartier était débordante d’énergie, il y avait 26 salles de spectacle dans un tout petit périmètre et des métiers de rue qui n’existent plus. Je me souviens de la station de taxi camionnette « Eldorado » où l’on venait quand on avait besoin de transporter des objets lourds et encombrants. Aujourd’hui, on retrouve cette ambiance dans les quartiers de Montchat et de Lumière. Mais mon Lyon à moi, ce sont les quais de Saône, la passerelle Saint-Vincent, le matin comme le soir, pour flâner, pour lire. C’est magnifique. Pourquoi être libraire à Lyon ? La grande richesse de la ville, c’est sa géographie. Elle a toujours été un carrefour d’Europe, entre le sud et le nord. Les imprimeurs l’avaient bien compris à une époque. Pour être libraire aujourd’hui, ici comme ailleurs, il faut aimer la haute voltige et développer un modèle économique unique. Moi, je suis « libraire de fonds ». C’est-àdire un libraire qui propose avant tout une profondeur de bibliothèque et pas uniquement le flux des nouveautés ou une spécialité précise. Donc il me faut de l’espace, du volume et du passage. Ce qui est possible à Lyon, en centre-ville, dans une petite rue, n’est plus possible ailleurs. Vous savez, plus les outils de communication se développent, plus la communication entre les personnes diminue. Un lieu comme « Le bal des ardents » offre justement un espace de sociabilité qui répond à une demande. Ma clientèle vient de toute la région et c’est par elle que j’ai trouvé l’équilibre. C’est quoi un lecteur lyonnais ? Lyon est une ville d’Europe où les sociétés secrètes sont très présentes

depuis toujours. Un public ésotérique important existe ici. Ce n’est pas le mien mais il n’est pas négligeable. Le lecteur lyonnais a ce que l’on appelle la mentalité lyonnaise : il ne se donne pas tout de suite. Ce qu’on lit parle de l’intime… et les lecteurs lyonnais sont de gros bons lecteurs, curieux qui attendent que l’on fasse la preuve de conseil avant de livrer leurs goûts et d’accepter la surprise… ici aussi la curiosité est une vertu qui se perd…

neige, en trois heures au bord de la mer… Et si vous aimez l’exotisme, allez lire dans les bras du Rhône, c’est tout proche, très isolé et totalement apaisant.

“ Mon Lyon à moi, ce sont les quais de Saône, la passerelle Saint-Paul, le matin comme le soir, pour flâner, pour lire.”

Et dernier point, la nouveauté lyonnaise qui vous marque ? La dimension cosmopolite de Lyon. Depuis 3-4 ans entre ma librairie et la Place Bellecour, j’entends toujours 5 ou 6 langues différentes… Des parlés d’Asie et des pays de l’Est… c’est clairement une nouveauté, un signe de vitalité et d’ouverture !

Et vous, où lisez-vous ? Partout, y compris dans les transports en commun ! Sur les quais de Saône ensoleillés, dans le petit jardin SaintPierre du Musée des Beaux-Arts… Vous savez, comme j’ai été taxi deux ans à Lyon, je connais très bien la ville mais j’ai surtout appris que l’on prend toujours les mêmes itinéraires, pour aller dans les mêmes lieux. La ville c’est comme la lecture, il faut accepter de se perdre, de sortir de ses itinéraires. La taille de Lyon fait que l’on a tous les avantages de la grande ville et que l’on peut très vite sortir pour lire en compagnie des vaches en 20 minutes, en une heure dans la

Votre conseil de lecture ? D’abord mon conseil : on a tout pour être heureux alors il faut arrêter d’être morose, on a tout pour faire mieux et le paradis est déjà sur terre ! Ensuite, : mon conseil d’un écrivain lyonnais  tout Jean Reverzy ! Si beau et pourtant méconnu. Enfin mon conseil de lecture : Esquisses de Jean-François Billeter.

Votre bibliothèque lyonnaise ? La Gerbe d’or d’Henri Béraud, À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust, Le Dictionnaire historique de Lyon aux Éditions Stéphane Bachès et Chez Marcel Lapierre de Sébastien Lapaque.

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AFFINITÉS ADDICTIONS

CHRISTOPHE ROURE

‘‘ LA GASTRONOMIE LYONNAISE PEUT AUSSI ÊTRE CRÉATIVE ! ’’

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Meilleur ouvrier de France, Christophe Roure a quitté la Loire pour installer Le Neuvième Art à Lyon. Au passage, il a retrouvé ses deux étoiles en 2015 et déploie avec bonheur sa cuisine inventive et raffinée. Dans quel contexte êtes-vous arrivé à Lyon ? Installé dans la Loire, à Saint-Just-SaintRambert depuis 2003, nous avons subi la crise de plein fouet en 2012, bien que nous ayons très bien travaillé jusqu’alors, avec une croissance à deux chiffres. Nous ne progressions plus, alors que nous comptions une dizaine de salariés pour servir 25 couverts. La décision de quitter Saint-Just s’est imposée. Nous avons cherché à rester dans la Loire et puis la balance a penché pour Lyon. Une ville économiquement dynamique, importante en termes de population et qui aime bien manger, avec une vraie convivialité. Quel accueil vous ont réservé les Lyonnais et vos confrères restaurateurs ? Les Lyonnais gastronomes nous connaissaient déjà et sont venus nous retrouver dans notre nouveau restaurant de la rue Cuvier. Je les trouve finalement moins exigeants quand ils « jouent à domicile ». Nos confrères nous ont réservé également un bon accueil. La concurrence existe à Lyon, néanmoins il y a encore de la place pour un deux étoiles intra-muros. Un étoilé de plus apporte de l’émulation ! D’autant que, dans notre salle de 35 couverts, nous proposons une cuisine différente, celle que nous pratiquions déjà dans la Loire. Comment qualifiez-vous votre travail  ? J’ai fait mes classes chez Paul Bocuse, Pierre Gagnaire et Régis Marcon. Riche de ces influences différentes, ma cuisine est inventive, juste sur les goûts. Je suis très vigilant à la maîtrise des cuissons et des textures. On me dit perfectionniste. J’essaie d’apporter aussi une vision moderne de la gastronomie, en portant une attention particulière au dressage des assiettes. Le cadre du restaurant est

aussi très important selon moi. Raison pour laquelle nous avons par exemple, supprimé les nappes, placé une console au centre du restaurant afin que nos clients puissent voir l’équipe travailler. Quel regard portez-vous sur la gastronomie lyonnaise ? On mange remarquablement bien à Lyon pour 30 ou 40 euros. Eu égard au nombre d’habitants, Lyon manque peut-  être de grandes tables et quand elles existent, elles sont assez conservatrices. Cela correspond à une attente de la clientèle qui en est satisfaite. Mais un autre public recherche des propositions plus variées, plus inventives. Lyon peut encore progresser sur cet axe. Et elle a toutes les chances d’y arriver compte-tenu de la manière dont elle s’est transformée ces dernières années sur le plan urbanistique et architectural. Il faut lui laisser un peu de temps !

“ Un étoilé de plus apporte de l’émulation ! ” Votre Lyon personnel ? Depuis notre installation en juin 2014, j’ai beaucoup travaillé et manqué de temps pour découvrir Lyon. J’apprécie néanmoins la diversité de ses ambiances, de la Presqu’Ile à la Confluence par exemple. Le quartier que je connais le mieux est le 6e où nous sommes installés, c’est aussi le plus étoilé. La proximité du Parc de la Tête d’Or est une vraie chance pour moi qui ne suis pas urbain dans l’âme !

Vos perspectives d’avenir sont à Lyon ? Oui, avec un grand bonheur j’ai retrouvé mes deux étoiles ici. Mon objectif est d’asseoir durablement cette qualité et de continuer à progresser. Cela passe par la nécessité de stabiliser une colonne vertébrale solide autour de mes collaborateurs. À l’exception de mon chef pâtissier qui nous a suivis depuis la Loire, j’ai dû renouveler l’ensemble de l’équipe. Il n’est pas facile de trouver du personnel qui ait envie de s’impliquer durablement dans l’entreprise. C’est pour moi un enjeu fort en 2016 et à plus long terme, j’imagine peut-être ouvrir un nouveau lieu, plus familial, pour une clientèle élargie. En matière de gastronomie, l’émulation est forte ici. Tous les jours le restaurant est plein, cela nourrit des envies et des projets ! Si Lyon était un plat ? Un pot-au-feu ! À Lyon, il se cuisine de manière traditionnelle mais on peut le travailler complètement différemment !

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AFFINITÉS ADDICTIONS

AURÉLIEN GIRAUD

‘‘ LYON A VRAIMENT UNE PLACE À PART DANS L’UNIVERS DU SKATE ! ’’

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Lyon est son terrain de jeu depuis plus de 10 ans. Aujourd’hui, Aurélien Giraud, 17 ans, crève l’écran dans les contests auxquels il participe et s’est fait un nom à l’international, tout en gardant les pieds sur terre. On dit que tu as démarré le skate à 6 ans, au skatepark de Gerland ? J’ai démarré un peu plus jeune, à 5 ans. Je faisais déjà du roller et après une chute, j’ai eu envie d’essayer la planche et je ne me suis plus arrêté depuis. Évidemment, j’étais souvent le plus jeune et j’ai appris à skater avec les grands. À 7 ans, j’ai remporté mon premier contest, le V7 Teenage Tour à Gerland. Et aujourd’hui, tu es un grand du skate à ton tour… Je ne sais pas si je suis un grand du skate. À 17 ans, on ne peut pas dire ça, même si j’ai conscience d’avoir beaucoup progressé. En 2012, j’ai atteint la finale du FARn’High, la manche française de la coupe du monde de skate. Ensuite, j’ai terminé 4e de la Simple Session à Tallinn (Estonie). Je suis plutôt content de mes résultats en coupe du monde en 2015, où j’ai terminé 1er à plusieurs reprises. Je me suis bien débrouillé aussi à la Tempa AM 2015 qui se déroulait en Floride. C’est le plus grand contest amateur au monde et j’ai terminé 1er devant plus de 300 compétiteurs ! Ton rêve ? Passer pro bien sûr, même si c’est difficile. Pour y arriver, dans le milieu du skate, il faut être remarqué par une marque et avoir une planche gravée à son nom, qui devient un pro-model. J’ai déjà de belles marques qui me suivent : Red Bull, Nike, Wallstreet ou Plan B. Mais je veux aller plus loin et pour ça, je participe à un maximum de contests de haut niveau où j’essaie de donner le meilleur de moi. Ça nécessite beaucoup de temps. Je m’entraîne dès que je suis sorti de cours en fait. Pour le moment, je suis en première « commerce » au lycée Saint-Marc. L’an prochain, je passe le bac, il va falloir envoyer et dégager plus de temps pour les études !

“ L’avantage de Lyon, c’est que le milieu du skate ne se prend pas la tête ! ” Lyon compte dans ton parcours de skater ? Bien sûr ! J’ai grandi avec les Lyonnais qui sont passés pro depuis et pas n’importe lesquels : JB Gillet, Flo Mirtain, Mathieu Hilaire. Pour un jeune, ça place la barre sacrément haut ! Ça donne aussi une super motivation ! Avant eux, le premier à avoir fait connaître le skate à Lyon, c’est bien sûr Jérémie Daclin. Il a été le premier à skater Hôtel de Ville (ndlr : la place de l’Hôtel de Ville) à la fin des années 80. Et il est connu partout dans le monde du skate. C’est ici aussi que des marques emblématiques ont été lancées : Cliché donc (ndlr : Jérémie Daclin), Antiz Skateboards, Blaze Supply et plus récemment Diligent Skateboards… Un autre Lyonnais connu dans le monde entier, c’est Fred Mortagne. Il a beaucoup apporté à l’image du skate, que ce soit dans ses photos ou dans ses vidéos. Lyon a encore vraiment une place à part dans l’univers du skate ! Plutôt street ou plutôt skatepark ? J’adore le street, même si je kiffe pas trop les courbes. Le skatepark aussi ! L’essentiel, c’est que j’ai ma planche en fait. Ce qui me plaît, c’est un mélange de plusieurs choses : le côté technique, la balade, le partage aussi, le kif ! On fait ça pour s’amuser en fait, faut pas oublier !

Tes meilleurs spots ? HdV (ndlr : Hôtel de Ville), LE spot pour enchaîner les tricks ! On y rencontre des gens du monde entier, c’est un spot méga connu. Qui va bien parce que le revêtement est lisse et dur, même si au fur et à mesure des passages et sauts qu’il a encaissés, les trous commencent à le miner. Il y a des bancs où on peut glisser, on peut skater l’assise ou le dossier, la statue offre aussi des possibilités. Et c’est en plein centre-ville ! Après, Lyon offre pas mal de spots différents : à Charpennes, à Gorge de Loup, à Foch, à la Sucrière qui commence à monter pas mal… Côté skatepark, La Piste à Gerland est l’une des seules structures couvertes en France de cette taille ! Ton Lyon à toi ? C’est celui du skate ! J’aime bien me balader en centre-ville, parce qu’il fourmille de boutiques de skate ou esprit skate. C’est devenu une mode, faut dire ! Alors oui, je m’y sens chez moi. Ton avenir, tu le vois à Lyon ? Franchement, mon rêve si je passe pro, c’est d’aller aux États-Unis où la culture skate est encore plus développée, les marques beaucoup plus nombreuses et l’expo médiatique plus forte. L’avantage de Lyon, c’est que le milieu du skate ne se prend pas la tête ! On reste cool, même si le niveau est fort. Tout le monde se connaît, c’est comme une grande famille, on rigole, on skate !

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