Les propositions stratégiques des circonscriptions africaines Addis Ababa, Ethiopie, 5 au 6 mai 2015 Les deux circonscriptions africaines du Conseil d’Administration du Fonds Mondial pour la Lutte contre le Sida, la Tuberculose et Paludisme regroupant les pays d’Afrique de l’ouest et du centre et les pays de l’Afrique orientale et australe se sont réunies pour deux jours à Addis Abeba, Éthiopie. Les discussions ont porté à la fois sur la mise en œuvre de projets du Fonds Mondial et sur des aspects stratégiques. Les résultats des discussions ici présentés sont une contribution au Forum de Partenariat du Fonds Mondial qui se penche sur la prochaine stratégie du Fonds Mondial pour la période 2017 – 2021. Cette contribution a pour but de renforcer le Fonds Mondial et son appui à nos efforts pour combattre les trois épidémies majeures. L’Afrique est le continent le plus affecté par ces épidémies et exprime son appréciation pour le soutien apporté par le Fonds Mondial et ses nombreux donateurs. Ce soutien nous a déjà aidé à sauver des millions de vies humaines, et nous aide à combattre ces maladies afin qu’on puisse encore sauver d’autres vies humaines. 1. Le renforcement des systèmes de santé (RSS) Le renforcement des systèmes de santé (RSS) est la première priorité des circonscriptions africaines. Nous pensons fortement que les investissements dans le RSS vont maximiser des autres investissements du Fonds Mondial en matière de programmes spécifiques aux maladies. La nécessité pour le Fonds Mondial d’investir de manière significative dans le RSS a longtemps été gênée par l’absence d’outils pour suivre et estimer l’impact d’un tel investissement et le manque de clarté sur ce que le RSS puisse générer. En conséquence, nous : a) Recommandons fortement au Fonds Mondial de travailler avec les partenaires techniques pour s’assurer du développement des outils et indicateurs permettant de mesurer les performances du système de santé afin de faciliter l’augmentation des investissements dans le RSS de la part de ses donateurs. b) Recommandons fortement au Fonds Mondial de s’assurer qu’une fois les outils et indicateurs définis, ceux-‐ci seront bien reflétés de manière appropriée dans les processus de mesure de la performance des investissements du Fonds Mondial. c) Manifestons notre engagement à travailler avec le Fonds Mondial pour définir ce que le RSS et Le Renforcement du Système Communautaire (RSC) devraient signifier, la différence, si jamais, entre les deux, et ce que les investissements dans le RSC pourraient générer. d) Recommandons la coordination entre les partenaires de développement des activités RSS et RSC en fait de réduire les duplications et en maximiser l’impact. e) Recommandons fortement au Fonds Mondial d’investir dans les secteurs stratégiques du système de santé qui pourront avoir un impact sur la performance du FM et/ou sa capacité à mesurer cet impact (tels que Gestion du Système d’Information Sanitaire, Gestion de la
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chaine d’approvisionnement, de la Gestion de l’offre et de la demande de services ainsi que le renforcement de capacités de ressources humaines). 2. Femmes et jeunes filles En Afrique, les femmes et les jeunes filles sont affectées par le VIH/SIDA de manière disproportionnée. Les barrières structurelles et sociétales contribuent à ce désavantage mais aussi influencent leurs capacités à accéder aux interventions clés sauvant de vies et aussi pour les autres maladies. Ainsi, les femmes et jeunes filles en Afrique ne sont pas seulement des victimes de ce fléau de manière disproportionnée mais sont aussi des vecteurs de l’épidémie. Une plus grande attention donnée aux femmes et aux jeunes filles dans les stratégies courantes et futures du Fonds Mondial est la seconde priorité pour les circonscriptions africaines. Nous proposons : a) Qu’une plus grande attention soit accordée aux femmes, aux jeunes filles et aux adolescents et adolescentes en tant que populations prioritaires au centre des efforts pour améliorer la couverture, l’efficacité et l’impact b) Que soient considérées les interventions qui adressent les barrières structurelles qui ont un impact direct sur le succès des interventions spécifique à chaque maladie 3. Les Défis liés aux Environnements Opérationnels (DEO) Les DEOs deviennent de plus en plus un domaine d’importance stratégique pour le Fonds Mondial. Ces environnements peuvent en être le fait de problèmes politiques, sociaux ou environnementaux préexistants ou bien de situations d’urgence imprévues. Il y a des pays de la région africaine qui connaissent les DEOs et ces environnements peuvent compromettre l’investissement du Fonds Mondial et l’atteint de son impact ou gêner les progrès qu’il aurait dû réaliser dans le passé. En conséquence, il y a besoin d’apporter une réponse effective à ces DEOs, qu’ils soient la conséquence de problèmes politiques, de problèmes sociaux ou environnementaux préexistants ou de situations naturelles. Nous recommandons fortement au Fonds Mondial de : a) Développer des cadres institutionnels et opérationnels pour apporter une réponse effective aux DEOs qui puissent permettre la flexibilité nécessaire pour tout investissement d’avoir un impact b) Communiquer sur les progrès réalisés dans le développement de cadres pour institutionnaliser la réponse du Fonds Mondial par rapport aux DEOs en vue d’échange et de discussion au sein des fora appropriés des structures de gouvernance du FM. c) Investir et intervenir dans les pays en crise, en vue de pérenniser les gains. 4. Améliorer le financement national Nous suggérons que le Fonds Mondial, profitant de sa position clé de principal bailleur de fonds pour les pays en matière de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme : a) Utilise entièrement les mécanismes de redevabilité déjà en place pour la mise en œuvre de cadres régionaux et d’engagements de financement national tels que ceux de l’Union africaine.
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b) Développer et/ou soutenir le développement de stratégies de plaidoyer qui ciblent dans chaque pays les autorités responsables des allocations budgétaires telles que les ministères de finances et les comités parlementaires et que le FM s’aligne au processus pays de budgétisation. 5. Formule d’allocation En tant que région la plus affectée par le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme et région avec le plus grand niveau de besoins non-‐satisfaits en matière d’intervention, les circonscriptions africaines considèrent véritablement que la présente formule d’allocation n’est pas équitable. Nous proposons : a) Que le Fonds Mondial révise l’actuelle formule d’allocation pour la rendre plus équitable, accordant plus d’importance au caractère endémique des maladies et aussi aux besoins non couverts et qui pérenniseront aussi les acquis de 10 dernières années plutôt qu’aucune autre considération. b) Que le Fonds Mondial reconsidère l’utilité des mesures telles que « incitative funding » et « unfunded quality demand ». Les circonscriptions africaines s’engagent a appuyer le secrétariat du Fonds Mondial à effectuer les analyses nécessaires qui permettront une allocation plus bases sur l’impact et les besoins des pays. 6. Transition du statut de LMIC à celui de MIC L’analyse des couts fait partie du processus permettant de déterminer les pays qualifiés à passer du statut de LMIC à celui de MIC. Nous décourageons fortement les pratiques courantes ou ces analyses sont effectuées en dehors d’une réelle implication des pays concernés. a) Le Fonds Mondial s’approprie les processus d’analyse qui informent sur les décisions de qualification et de transition. b) Les institutions académiques locales devraient être impliquées dans ces processus en vue d’améliorer leur appropriation et l’acceptabilité des résultats et décisions. 7. Élaboration de la note conceptuelle L’élaboration de la note conceptuelle est cruciale pour la mise en œuvre du modèle de financement. Il est aussi crucial que les notes conceptuelles s’alignent aux plans stratégiques nationaux afin de s’assurer que ces plans sont en phase et harmonises avec les objectifs du FM. En vue d’améliorer l’efficacité dans le processus d’élaboration du concept-‐note nous proposons que : Le Fonds Mondial participe effectivement aux analyses de besoins et aussi l’évaluation conjointe combinée de plans stratégiques. Ceci permettra de réduire la duplication de tels processus comme c’est le cas actuellement. Un engagement effectif dans l’analyse de besoins et dans l’analyse combine de plans Stratégiques National est un investissement notable dans les processus-‐pays qui ne va pas seulement renforcer la qualité des plans, mais surtout va réduire le cout élevé de l’élaboration des concept-‐notes. 3