0613 Discours devant la communauté française

Libreville, Port-Gentil et Franceville représente un bel exemple de partenariat franco-gabonais où les élèves de nos deux pays apprennent à se connaître et à ...
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Allocution de Madame Hélène CONWAY-MOURET Ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, devant la communauté française Libreville, le 13 juin 2013

Madame et Messieurs les Conseillers des Français de l’étranger Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes,

C’est un réel plaisir de me trouver parmi vous ce soir. En tant que Ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, je suis souvent amenée à me déplacer pour prendre contact avec les communautés françaises établies partout dans le monde. Forte de plus de 15.000 personnes la communauté française du Gabon est particulièrement nombreuse. Elle est même plus nombreuse que la communauté gabonaise établie en France, et c’est sans doute là une particularité qu’il convient de relever. Je voudrais d’abord saluer votre dynamisme économique, votre travail et celui de vos entreprises qui apportent une contribution remarquable au développement des relations commerciales entre la France et le Gabon. C’est d’ailleurs dans le cadre de ce que nous appelons, avec Laurent Fabius, la diplomatie économique, que je me trouve ce soir à Libreville. Vous savez en effet que le Président de la République gabonaise, et les Chefs d’Etat de la CEMAC, inaugurent demain le New York Forum Africa qui a vocation de rassembler pendant trois jours des décideurs politiques et économiques qui souhaitent investir sur le continent africain. Outre le Président Ali Bongo Ondimba, je rencontrerai à cette occasion les représentants des grandes sociétés françaises installées au Gabon et j’aurai à cœur de plaider certains dossiers qui, pour nous, sont particulièrement importants.

Une des caractéristiques essentielle de notre très forte implantation économique au Gabon est qu’elle se répartit, également, entre de très grandes entreprises, cotées en bourses et présentes au niveau international, et qui peuvent s’appuyer par ailleurs sur plus de 200 PME et PMI créées par les Français installés au Gabon. La contribution de ces dernières au développement, pour ne pas dire au redressement économique de notre pays, est également essentielle. La France demeure le premier partenaire commercial du Gabon, avec 35 % des importations gabonaises, ce qui est considérable pour ne pas dire unique au monde. Elle détient en outre le premier stock d’investissements directs dans ce pays. Aussi la politique d’ouverture voulue par le Président de la République gabonaise, sous le vocable de l’émergence, ne peut que rencontrer notre appui, car elle permet d’attirer de nouveaux investisseurs, d’accroître l’activité, et de multiplier les partenariats. Je tiens également à souligner l’importance que peut revêtir, en matière de développement économique, la facilitation de la circulation des personnes. Ce qui vaut naturellement pour l’entrée et le séjour des Gabonais en France et bien entendu, en réciprocité, pour l’entrée et le séjour des Français au Gabon. Dans le cadre des accords qui lient nos deux pays, et dans le souci de cette stricte réciprocité, une commission franco-gabonaise sur le suivi de l’accord de circulation entre nos deux pays se réunit chaque année, la dernière fois en mai 2012 à Libreville et la prochaine en septembre 2013 à Paris. Cette commission nourrie par les observations du Consulat Général, les retours des entreprises et des Conseillers du commerce extérieur de la France, et bien entendu de vos élus, permet de traiter un très grand nombre de points concrets qui aident à réaliser nos objectifs. Je souhaite par ailleurs mettre toute mon énergie et ma détermination à vous accompagner dans votre expatriation qui est si bénéfique pour notre pays. Je sais notamment l’importance que revêt pour les Français de l’étranger l’extension d’un réseau scolaire qui permet de sécuriser l’expatriation des familles. Ce sont donc au Gabon deux lycées de l’AEFE, à Libreville et à PortGentil, qui assurent ce rôle de la 6ème à la terminale. Je sais qu’ils se développent de manière satisfaisante, notamment grâce au travail des parents d’élèves bénévoles de leurs APE, que je suis heureuse de remercier plus particulièrement. S’agissant de l’enseignement primaire nous avons au Gabon une autre particularité, issue d’un partenariat ancien avec nos amis gabonais, que sont les écoles primaires conventionnées, les EPC, à la fois écoles publiques gabonaises et écoles primaires respectant les programmes français. Ce réseau établi à Libreville, Port-Gentil et Franceville représente un bel exemple de partenariat franco-gabonais où les élèves de nos deux pays apprennent à se connaître et à

travailler ensemble. Si ce réseau a naturellement besoin de se moderniser, il n’est pas question pour autant de l’abandonner ni de le remettre en cause. Aussi je souhaite apporter tout mon soutien à la nouvelle formule de partenariat technique que l’ambassade s’applique à mettre en œuvre avec la mission laïque française, comme nouvel opérateur chargé de recruter et rémunérer les enseignants français, fonctionnaires de l’éducation nationale pour les EPC. Le maintien, voire l’accroissement, de cet effectif de professeurs des écoles français suppose un effort supplémentaire des parents, qu’il convient effectivement de maintenir dans des limites raisonnables. Aussi l’ambassade a-telle entrepris de solliciter les entreprises. Celles de Port-Gentil notamment, ont déjà répondu positivement à nos demandes de contribution, pour accompagner l’effort des parents. Pendant ce temps l’Etat gabonais, qui a la tutelle de ses établissements, maintient ses efforts et sa place dans le dispositif. S’agissant enfin des frais de scolarité de l’enseignement français à l’étranger, j’ai souhaité, dès ma prise de fonction, introduire davantage d’équité dans l’attribution des bourses scolaires. Je comprends que dans le nouveau cadre qui s’appliquera dès la rentrée de septembre, la commission des bourses scolaires de Libreville, à laquelle participent l’administration, mais aussi les élus et les représentants des parents d’élèves, a pu boucler son exercice dans des conditions qui ont été jugées satisfaisantes par les uns et les autres. Il est en effet important que dans tout ce qui concerne l’administration de nos communautés l’esprit de dialogue prévale, grâce à une participation reconnue des associations mais aussi de vos élus. Avec l’élection des députés qui a eu lieu en juin 2012, les Français de l’étranger bénéficient désormais d’une représentation parlementaire complète, Députés et Sénateurs. Il m’a donc semblé important d’engager la réflexion sur la représentation des Français à l’étranger en se concentrant, notamment, sur votre représentation à l’échelon local. La première idée est de rapprocher les élus des communautés dont ils sont issus - sachant que le problème ne se pose pas à Libreville où vous avez la chance d’être représentés par trois Conseillers qui résident au Gabon - mais reconnaissez que c’est un problème dans les pays où les communautés sont moins nombreuses et sans Conseiller élu sur place. La seconde idée est d’instituer de manière plus formelle des conseils consulaires où vos élus pourraient suivre la mise en place des politiques publiques qui vous concernent. Il faudra pour se faire accroître le nombre d’élus locaux des Français de l’étranger.

Ce sont là des questions dont je ne manquerai pas de m’entretenir avec vos élus, Mme Valéri, MM. Chalon et Seilhean, et les représentants de vos

associations. Je souhaite d’ailleurs pour finir saluer leur engagement et vous assurer de mon soutien et de mon attention. Je vous remercie.