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INFORMATIONS catholiques internat i o Îl a 1es

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Tour d'horizon ES réactions occidenta-les à la re c1·udescence de La persécution religieuse en U.R.S.S. agacent Moscou. Cet agacement se traduü·a-t-il par un durcissement ou au contraire par une détente ? Comment percer les desseins secrets de la stratégie communiste ... Il semble se .confirmer que le Kremlin a essayé, dans ,les années 1962- 1963, de se gagner les faveurs du SaintSiège, voire même d'obtenir la signatu1;e de modus vivendi. Comme on ' pou1;ait s'en douter, ,l'approche .fut tentée à partir de la Pologne. Nous avons relevé, en leu1· temps, les voyages des uns, les propos des autres... Tout cela n'a enco1·e mené nuLle part. Les auto1-ités communistes se sont révélées in-· capables d'acco1-der ,leur politique 1·eligieuse intérieure à leur politique étrd.ngère . En Pologne, co'IWI'ne en U.R. S.S., l'd-dministration n'a fait, rlepuis, deux ans, que r.enfo1·ce1· sa cont?·ainte sur les institt~tions ecclésiastiques et les consciences. Trop !d'espoirs ont pourtant été soulevés pour qu'on y renonce de gaieté de cœu1·. Et l'on sait l'infinie patience .de la diplomatie en généml, de la diplomatie 1·omaine en particulier, ·a ttentive, toujours disponible, disposée sans précipitation à explorer les moin-

dres possibilités offertes au ministère pastoral de l'Eglise. Quatre évêques nommés en Pologne, la recqnnaissance de Mgr Szabo par le gouvernement hongrois et le nouveau voyage de Mgr Casaroli à Budapest, la. sensible amélioration des relations Eg·lise- Etat en Yougoslavie : de quel poids ce·l a pèsera- t -iL ? Il faut attewdre et, en attendant, enregistrer.

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'-------- à la direction du ~ays et d'autre part à se détacher de la masse (voire à l'exploiter) et que, privée des moyens nécessaires 1"'-4-64

à son développement, elle ne peut ,q ue très précisément exercer sa fonction équilibrante. Il n'est pas besoin de longues analyses pour se rendre compte du handicap au développement que constitue l'actuelle stratification sociale de la population haïtienne. Tant que la masse restera dans cette situation de « matière eJOploibahle Il>, de magma amorphe, tant que « bourgeoisie > et « classe moyenne > n'auvent pas aboli progressivement des barrières souvent stupides et sans fondement pour une action concer'tée, sérieuse et déintéressée de relèvement dè la masse, aucun démarrage, aucun développement véritable n'est possible ni même concevable. L'irritante et pénible « question de couleur ~ qui resurgit périodiquement est surtout, malheureusement, un tremplin électoral et politique sou-rent employé, de part et d'autre avec astuce et mauvaise foi. A ce facteur ent en même temps des obstacles incontestables au développement d'un .p ays : l'incidence des facteurn économiques et sociaux sur l'anal.phabétisme se traduit surtout par l'insuffisance de la scolarisation, donc de la diffusion de l'enseignemen>t, On ne peu•t nier que, depuis 1951, un effort sensible ait été .tenté pour résoudre le problème de la diffusion de l'enseignemenrt; que la Constitution de

90 % d''Cinal phabètes Haïti est le seul Etat francophone indépendant des Amériques (et, pendant longtemps, du monde, en dehors de l a France) . n est facile d'ironiser sur le c luxe > que se paie Haïti de vouloir rester attachée à la langue française. c !Pour mieux se singulariser, lisait-on l'an dernier d·a ns France soir, la première république noire des deux Amériques a gardé l'usage de la langue française ~ . Nous répondrions volontiers qu'un peuple c ·ne choisit pas sa mentalité ni sa langue, que ce sontt là des faits de civilisation (de culture) et ·q ui s'imposent à lui-même quand il .a l'illusion de faire un choix. ~& (IPompilus.) Le français n'est pourtant pas le seul moyen d'expression de la majorité de la population haïtienne puisque 10 ou 15% seulement le comprennent et le parlent. La majorité des HaïUens en effet parle le créole, qui n'est pas une simple déformation du français, mais une langue en grande partie dérivée du français, certes, mais profondément marquée dans sa syntaxe ou sa morphologie par àes apports africains, anglais et espagnols. C'est un moyen de communication qui 1.. -4-64

Keystone Dans un village de l'in térieur

Tan t que la masse demeurera « matière exploitable :. ... LE OOSSIER DE LA QUINZAINE

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1816 prévoyait gratuit au niveau primair.e ei que celle de 1874 déclarait

déjlà obligatoire à ce même niveau. En 194!2, on comptait 506 écoles ruralles avec un effectif évalué rà 43.811 élèves. En 1944~1945, on en dénombrait 658 a V>ec u n eHectif de 42.352 inscrits. L'effectif des écoles primaires urbaines devait bientôt dépasser ce chiffre, ca'r c'est d'un véritable « bond en avant » qu'il faut parler à son sujet. En eff.et, de 48.728 en 1949, il passa à 52.552 en 1951. :à 671296 en 1953, :à 69.543 en 1954 pour attein.clre 83.000 en 1'956 aprè-s un plafond de 103.•272 en 1955. Le nombre des établissements d'enseignement primaive en 1956- 1957 s'élevait à 2.000 doni, soulignons-le, 1.250 urbains contre seu~ement 750 ru raux. Le nombre des élèves de l'enseignement primaire a probablement continué de progresser selon des proportions aussi fortes depuis 1958, mais n'ayant .pu avoir sous les yeux des statistiques complètes et précises pour ces quatre dernières années, n ous aimons mieux nous abstenir d'affirmations catégoriques. On ser ait néanmoins porteignement secondaire a augmenté .de plus des deux tier•s, puisqu'~! est passé de 8.616 à 13.964 et q ue le nombre des candidats au bacca•l auréat a presque .triplé (1.040 en 1952, 3.000 en 1962 et un peu plus de 3.000 en 1963). fPou1'tant, loe problème de la gene.ralisation de l'instruction et par contre - coup de l'alphabétisation est loin d'être .résolu : la poussée démographique disproportionnée que connaît Haïti étant cause qu'à une diminution re!.ative du taux d'analphabéttsme ·répond une augmer1tation al armante du nombre absolu d'analphabètes. fPour abaiJSser de façon sensible et durable le taux d'analphabétisme en H aïti, il importe d'intensifier la politique scolaire surtout primaire et prim aire ru rale. Cela soit dit sans préjuger de la nécessité de développer en même temps l'enseignement prQ fessionnel, car une intensification de l'enseignement primaire doit être menée de pair avec un déV'eloppement des débouchés que l'Qn au:ra à offrir au x écoliers. P our développer de façon intensive l'enseignement primaire, il faut à l'Etat ha'ftien des ressources financières et économiques considérables. Ainsi, si l'on admet qu'en 1955 25 % seulement de la population d'âge scolaire était effectivement inscrite d!ans les écoles et que ces inscriptions se chiffraient .à 1peu près à 200.000, on doit conclu re que 600.000 enfants n'étaient pas en core scolarisés. Or, pour l•es 200.000 inscrits, les dépenses s'élevaient à 2.078.618 dollars pour les écoles primaires (urbaines et rurales) . Il aurait fallu vraisemblablement, pour atteindre la proportion de 60 % d'inscrits, admise d'ordinaire comme 18

un pourcentage raisonnable, prévoir des dépenses de l'ordre de 6 millions de dollars au moins pour le budge>t annuel des écoles primaires. Pourtant, le budget global de l'Education nationale, .pour !"exercice 1956-1957, ne dépassait pas 3.330.791 dollars, sur un budget total de 27.852.209,15 dollars, dont 6.596.369,03 au seule Département de l'Intérieur. -

poseraient d•ans ce domaine, le pays paraœt incapab> du sy5tèrne f0 F 1963) pour être porté à 2 gdes puis à 2,50 gdes en 1947, tanois que les appoiniements mensuels d'un député ou d'un ministr e sont de l'ordre de 3.000 ou 3.500 gdes et ceux du Président de la République de 10.000 gèles. Jusqu'à une date récente, la fonction publique constituait pratiquement le seul avenir de ceux qui, munis de leur baccalauréat, n'avaient pas poursuivi des étudre s universrtaires (autres que le Droit) ; mais les services publics eux-mêmes sont liés au plus haut point aux fluctuati.ons de la politique. C'est ainsi que l'on a pu assister, dans les premiers mois qui ont suivi l'instal'laiion du régime actuel à un vériJtable carrousel de nominations et de révocations qui ne tenait aucun compte des états de service des sofltants ou des capacirtés des entrants... C'est d'ailleurs, on Je vedira plus loin, une dres plaies de l'administration en Haïti, chaque chef d'Etat consirdérant · la chose publique comme son fief per-

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LE COMMUNISME Il est di,fficile, pour ne pas dir e impossib le, d'apprécier à sa ju ste valeur l'emprise du communism e surtout sur les milieux étudiants ou intellectuels d'Haïti, ~n r aison du caractère clandestin des ac ti vi tés du parti. L'Eglise a sans doute trop longtemps ignoré ou minimisé l'attrait qu'exerce cette idéologie sur la jeunesse qui n'a pas soupçonné, p .~n ­ dant longtemps, que l'Eglise pourrait fournir cert ains élém ents de réponse aux angoissan tes questions q ui la travaillen t. La dernière l ettre p astorale de Mgr P oiriP.r, archevêque de Port- au-Prince, traitait cepen dan t précisément de cette question ('1.960) . Nul doute en tout cas que de nombreuses cellules communist~s sont à l'œuvre et que leur tâche se trouve facilitée par la constante dégradation, surtout depuis 1956, du climat social et économique d'Haï ti. C'est vers 1932 quP. le parti corn-

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sonne! qu'il p eu t adm inistl·er selon son bon vouloir, ce qui, évidemment, TI'est en aucune façon favorable à un quelconque dém arrage économique. S1lll' ce point, comme sur beaucoup d'autres, aucun progrès n'a été réalisé depuis ces dernières années et l'on ne compte plus les d épenses somptuaires, les a cqu~sitions (m eubles et immeubles) de lu xe aux frais Oes denier s publics ni le nombre des capitaux placés en lieu sû r dans les banques étrangères en prévision de joUJrs moins fastes. L'économie h aïtienne est fondée essentiellement sur l'agriculture. Sans être une économie de monoculture proprement diise à l'autre Haïti est une R épublique depuis 1806. Le premier E mpil'e établi par D essalines en 1804 disparut avec le

Vue aérienne de la capitale, Por t-au-Prince Cinqu ante médecins haïtiens à M ontréal. LE DOSSI ER DE LA QU INZA INE

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fondateur de l'Indépendance (1806). Le Royaume d'Henri r• (Christophe) ne s'éllendit jamais que sur la partie nord du pays (1807.-1820) et l'Empire de Faustin 1er (Soulouque) ne dUTa qu'une dizaine d'années (1S49-1859). On a souvent porté de très sévères 7appréciat ions sur l'allure tO'Ilrmentée, voire chaotique de la vie politique haïtienne. n est vrai que le pays a ~onnu, au cours de ses cent soixante années d'indépenda'llce, des crises nombreuses et qui ne méritent pas toutes le nom de révolutions... On peut compter sur les doigts d'une main le. chefs d1Etat qui ont normalement terminé leur mandat et la plupart d'entre eux ont dfr s'exiller ensuite, au moims endant quelques années. Très rares cependant (trois ou quatoo au pluos) ont ceux qui ont payé de leur vie es avantages qu'ils avaient cru pouair retirer de leur position de chef 'Etat. On s'est peut-être penché avec moins d'attention sur quelques-unes des causes ou ,prochaines ou éloignées qui permehllent en partie d'expliquer ces crises : a) Insuffisance, voke inexistence des cadres dès le début de l'Indépendance. Contrairement aux autres pays américains, 1a révolution haïtienne a eu ceci d'orig1nal que oe sont les escLaves eux- mêmes qui ont pris la place de leurs anciens maitres. b) Iso!Jement, ou mieux, le mot n'est pas trop fort, mise en quarantaine du nouV'el 'EJta,t liV'ré à ses seu[es forces et ses seules resso\lllces, tant par l'ancienne métropole que pM" les EtatsUnis et les autres pays. A la première conférence panaméricaine (1929) H aïti, qui pourtant avait aidé MiMnda et surtout Bolivar à libérer l'Amérique elu Sud, n'eut même pas le droit de siéger parce que seul Ebat noir de

l'hémisphère ! On n'ignore pas non plus que l'économie ha'lltienne, réduite à néant par une longue et impitoyable guerre d'indépendance se vit lourdement grevée, à partir de 1825, par l'indemnité de 150 millions de fran'CS imposée par CnarTes X comme condition de la reconnaissance par la France de l'Indépendance d'Hal~-anisée et reste inopérante, les mouvements de jeunesse liquidés, bâillonnés ou savamment noyautés, le cours des études bouleversé. Il n'est pas étonnant que l'Eglise n'ait pas, non plus, été épargnée.

« De 1804 à 1860 s'étend une période vide. L'Eglise catholique 'est alors représentée par des prêtres en rupture de ban, commerçants des choses saintes, obligés de souscrire pour les autres à des accomodements qu'ils étaient loin de se refuser à eux- mêmes (· ..). Malgré le Concordat de 1860, Haïti indépendante resta en dehors du courant missionnaire qui allait pousser divers instituts à travailler en Afrique (ou en Asie) . Rome confia l'œuvre d'Hailti à un prêtre breton qui fut nommé archevêque de Port- auPrince, Mgr Testard du Cosquer. Mais c'est surtout avec Mgr Guilloux qu'allaient vraiment s'organiser les diocèses d'Haïti. Une pléïade de prêtres, venus de Brertagne, donnèrent à l'Eglise d'Haïti son visage actuel. Ils travaillèrent dans des conditions extrêmement dures. Beaucoup moururent dans leurs jeunes années, frappés par les épidémies, épuisés par le labeur » (Pentecôte sur le monde, sept.-oct. 1960).

En 1900, l'Eglise d'Haïti comptait 5 diocèses, 78 paroisses, 3 évêques (dont un archevêque), 150 prêtres, pour un nombre de fidèles évalué à 1.270.000. Sur ces 150 prêtres, quatre étaient Haïtiens, quatre autre prêtres haïtiens étant décédés avant cette date. Il serait donc tout à fait injuste de vouloir ignorer ou minimiser la part exceptionnelle prise par les prêtres originaires de Bretagne à l' « évangélisation » d'Haïti. Certains regrettent cependant que des méthodes ou des préoccupations tout à fait explicables dans le contexte historique de la deuxième moi•t ié du XïiX• siècle n'aient pas été ensuite périodiquement révisées et mises à jour.

Le protestantisme Quoique des éducateu1·s protestants aient eté les premiers à fonder en Haïti des écoles confessionnelles, le protestantisme n'a commencé à prendre un véritable essor qu'avec l'occupation américaine, en 1915. W ashington a toujours vu d'un œil favorable le développement d'œuvres qui contribuaient à étendre l'influence américaine, puisque les Eglises protestantes d'Haïti sont souvent aidées financièrement par des capitaux américains. Alors qu'on dénombrait pour toute !"île d'Haïti 12.000 protestants vers 1915, pour la seule partie haïtienne on en comptait environ 127.000 en 1949 et peut- être 400.000 actuellement. Le nombre des pasteurs haïtiens approcherait de' 700. On doit reconnaître que, dans beaucoup de cas, les Eglises protestcmtes en Haïti ont été, plus que !"EgLise catholique, sensibilisées à ce?·tains problèmes concrets posés par l'évangélisation et n'ont pas hésité devant des solutions neuves, voire audacieuses, plus soucieuses :?n tout cas de réalisme, de dynamisme et d'efficacité. Ce que l'on peut reprocher au prosélytisme de plus d'un pctsteur ou prédicant, surtout dans les campagnes, c'est non pas son ardeur parfois intempestive, mais de continuer à user d'astuces et de calomnies d'un autre âge poux s'attacher des esprits simples, mis en appétit par un fallacieux espoir de guérison corpor elLe ou de mieux-être matériel. Les torts ne sont certes pas tous d'un seul côté : les relations entre catholiques et protestants (surtout à l'échelon élevé) étant loin de baigner dans cette atmosphère d'œcuménisme et d'irénisme que connaissent actuellement d'autres pays, d'Europe par exemple. Certains catholiques sont portés, par manque d'information, à faire une regrettable confusion entre l'action de groupes protestants et les ctctivités des Témoins de Jéhovah, qui se sont multipliées depuis quelque temps.

Une difficile adaptation Vis-à- vis des facteurs que nous avons appelés géographiques et climatiques, il n'y a pas grand-chose à dire de l'attitude de l'Eglise, puisque ce sont des domaines assez étrangers à ses préoccupations et à sa mission. Notons cependant que quelques prêtres ont favorisé de tout leur pouvoir différentE:; campagnes contre l'érosion et pour le reboisement. Des expériences ~ntéressanres en ce domaine, qucrique trop limitées à des buts personnels, ont été tentées avec succès par l'une ou l'au'tre communauté religieuse sur des propriétés lew- appartenant. Il y a eu également des initiatives remarquables concernant la construction ou la réfection de voies de communications, dues à des membres du clergé.

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.ttelevons portant ici un petit débitude de décider de tout en maîtres tail qui peut avoir toute sa signifiabsolus et de dicter leur volonté aux cation : pendant trè:s longtemps, on fideles a développé chez nombre de n'a tenu aucun com,pte du caractère prêtres un autoritarisme de mauvais tropical du climat haïtien non seulealoi qui paralyse toute collaboration merut pour les vêtements liturgiques, véri•table avec des laï·cs que l'on s'est mais pour les vêtements d•es prêtres, d'ailleurs assez peu préoccu'Pé d'aider religieux et r aligieuses (voire des à s'épanouir- pleinement au point de élèves des institutions catholiques). On vue chrétien et humain. Un certain se croyait obligé de porter des vêtemanque de confiance dans les capaments en tout identiques à ceux qui cites morales, intellectuelies ou ause portaient en France à l'époque. L a tres des Raitiens a souvent marqué soutane noire n'a peu à peu cédé le les rapports entre le clergé et les pes à la blanche que depuis une quinfidèles. zaine d'années ; et il n'est pas question de vêtement plus léger, plus cornL'acculturation de la foi mode, en un mot : plus adapté au Parmi les < facteurs cuHurels », cliz:nat_. Tel~e co_ngrégation féminine c'est chans le domaine de l'instruction qu1 :nent, d autorl.9er ses membres en et de l'éducation peut-être qu'ont été Belgtque a porte-; un. costume t;n rapréalisés les effOI'ts les plus remarp,ort avec les. ~ll'echves d~ Pie XN, quables de l'Eglise en Haïti. PJus !fe s est crue obhge~. _de gardel, pour ses 5 écoles r environ 2.000, sont acmembres en Halti, un costume plus ~~ tu~llement dirigees pa:r es pretres, long, plus encombrant... et plus desr:erigieux ou des rehgieyses. Parchau~ ! , , mi ceSêcoles, une drzaine d'InstituM~~ c est ~urtout , a pr~pos ches ti ons d'enseignement secondai des candidats présentés par le corps épiscopal. Tel évêque ne saluait-il pas, en 1950, tel candidat (officiel) à la présidence par ces paroles évangéliques « Es- tu celui qui vient ou devons-nous en atten:lre un autre ·r » C'est dire que l'Eglise était intimemêJJ.t mêlée à la vie politique du pays et ne pouvait échapper à la « sollic1tude » d'un chef d'Etat qui se décerne le titre d.e e de 1939-1945, au Pio Latino-IAmericano. Il n'y a eu jusqu'ici que cinq prêtres haïtiens à bénéficier àe ces bourses. Deux d'entre eux n'ont jamais été autorisés à accé:ier au doctorat, malgré les pressions exercées par le gouvernement en 1941 sur les autorités religieuses de l'archidiocèse pour que l'un d'eux pût continuer ailleurs des études interrompues par la guerre. Depuis trois ans il n'y a plus de séminariste du clergé séculi-er haiitien à Rome. D'autres borurses ont été ofiertes, pa·r exemple par le gouv·arnement français aux congrégations religieuses (8, en 1981) : on n'en a profité que brès partiellement alors que ces bour::es, dites ~ de noviciai ~. seraient vo!oruthrs accordées à éhs séminaristes non r eligieux ou à des prêtres séculiers. Un seul de ces derniers en bénéficie actuelJement. Jusqu'en 1951, aucun chef de diocàe, aucun vicaire général, aucun titulaire d'un pos~ de respon~abilité oans les administrations religieuses n'était haïtien. L e premier év:êque du pays fut consaC'ré en 1953. Un mcment administrateur de l'archidiocèse, durant la mala:li~ de l'archevêque d'a1ors, en 1955, ù r
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L'Évêque de Laval {France)

ALERTE AU PERIL ATOMIQUE Mgr Guilhem, évêque de Laval, a publié dans sa revue diocésaine, • Eglise de Laval .. , du 15 mars, un texte intitulé " simples réflexions sur le péril atomique "· C'est la premièr e fois qu'un évêque français revient sur cette question depuis les notes publiées par Mgr Guerry, en 1960, sur e la conscience chrétienne et la bombe • A" française ,. (cl. I.C.I. n• 113) et en 1961, après l'explosion d' une superbombe soviétique. Le texte de M gr Guilhem commence ainsi : « Si la sentinelle a vu venir l'ép ée et n'a pas sonné du cor, si bien que le peuple n'a pas été alerté, et que l'épée survienne et fasse chez eux une victime, je demanderai compte de son sang à la sentinelle ». Ainsi parle Yahweh par la bouche du prophète Ezéchiel. « Evêque, j'ai conscience d'être l'un d e ces veilleurs qui, placés à un poste avancé, auront à rendre compte à Dieu du salut de l'homme, corps et âme. Or aujourd'hui, il faut oser le dire, l'homme est en danger comme il ne l'a jamais été. L'armement nucléaire a suspendu au-dessus de la terre entière et sur la tête de chacun des trois milliards d'humains qui la peuplent une monstrueuse « épée de Damoclès », dont il est impossible d'écarter la terrifiante vision comme on éca•rterait un mauvais rêve. Les rapports scientifiq ues sont là, secs, chiffrés, irrécusables, effrayants dans leurs approximations même ». Puis Mgr Guilhem donne des faits et des chiffres analogues à ceux que donnait à l'automne dcrqier un groupe de technici ens français appartenant n otamment au Commissariat à l'énergie atomique, dans un document adressé à tous les Pères du Concile. Il note en particulier que les deux blocs continuent à accroître un arsenal qui représente déjà au « moins 80 fuis de ouoi s'anéantir mutuellement ». Une mutation historique

« D evant tant de ruines scientifiquement prévues et calculées, commente Mgr Guilhem, est-il possible que la conscience humaine reste elle-même sans secousses, comme si elle n'était pas en cause ? Comme en bi'Ologie, nous venons de subir une mutation : tout est désormais hors de proportion avec ce que, dans l'ère antérieure, qu'on peut déjà nommer l'ère pré-atomique, on appelait la guerre et l'armement. Il faudrait de toute urgence que naisse une mentalité toute nouvelle, un sens 28

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tout nouveau de l'Homme et du Droit. Ntous devons constater, hélas ! que la mutation spirituelle est loin d'être accomplie. On dirait que l'humanité est endormie, anesthésiée, qu'elle ne sait pas, qu'elle préfère ne pas savoir. Toute prise par le harcèlement de l'immédiat et le besoin de distractions, toute rivée à ses tâches quotidiennes et à ses passions étroites, ,toute conditionnée par une information qui la gave de faits divers souvent superficiels, elle se livre pieds et poings liés, à la fatalité, comme un peuple de taupes, industrieux mais aveugle, q ui ne verrait pas le cataclysme prêt à fondre sur ses taupinières. Elle ne se rend pas compte que la menace qui pèse sur les corps et les cités atteint déjà les âmes par une sorte de désintégration plus subtile que celle de l'atome. On s'accoutume étrangement à l'horrible. On entend parler sans frémir de destruction, par représailles, de villes entières, de pays en tiers, de ce qu'en termes techniques on nomme pudiquement « objectifs démographiques ». On accepte l'équilibre de la terreur sans prendre apparemment conscience qu'en faisant de la terre une jungle féroce et soupçonneuse, il détruit déjà l'homme dans sa structure spirituelle. Le grand savant A1lbert Einstein a bien diagnostiqué notre dangereuse maladie quand il a dit : « La puissance déchaînée de l'atome a tut changé, sauf nos modes de pensée ». L'évêque de Laval cite ensuite longuement l'enseignement de Pie XII. Jean XXIII et Paul VI sur œtte question, en soulignant que, selon ces papes, face au péril atomique, la théorie de la « guerre juste » est dépassée. Mais la voix des papes est loin d'être entendue de tous. « Puisque l'apathie, l'indifférence, l'ignorance, les intérêts particuliers semblent encore si prédominants, poursuit Mgr Guilhem, il faut que se répercutent les cris d'alarme à travers nos villes et nos campagnes ... avant qu'il ne soit trop tard >. Et l'évêque de Laval donne dans ce but quelques conseils pratiques à ses diocésains. Enfin, Mgr Guilhem demande aux

chrétiens de chercher loya•lement à répondre aux questions suivantes : « 1. Comment concilier l'hypothèse de la guerre atomique avec la doctrine la plus traditionnelle qui exige le respect de toute vie humaine innocente, même la plus faible, et qui rejette absolument le principe que « la fin justifie les moyens » ? » 2'. Est-il exact que l'admirable essor de la science humaine et le travail de tant de chercheurs et de savants dans les domaines de la médecine et de la conquête de l'univers aient besoin du développement de l'armement nucléaire comme d'un ressort indispensable ? Et pouvons-nous voir sans inquiétude des milliers de jeunes ingénieurs et physiciens se consacrer à des recherches qu i, au lieu de contribuer au bien-être de l'humanité, risquent de servir à sa destruction ? » 3. •L 'énorme effort des peuples riches en vue d'un armement atomique qui, dans leur pensée, n'est destiné qu'à faire peur, qu'à « dissuader », n'est-il pas un délire collectif, marque la plus vis\ble du yéché originel, en même temps qu un detournement monstrueusement frauduleux au détriment des œuvres de civilisation et d'aide aux pays pauvres ? Pourquoi ne pas se servir de l'Evangile ?

» 4. Chrétiens, sommes-nous vraiment la « lumière du monde », le « sel de la terre » ? Si, comme l'ont proclamé les p âpes, la guerre est désormrus un moyen dépassé de résoudre les conlllts h umains, ne pourrions-nous en trouver d'autres dans notre Evangile, plus originaux, plus purs et plus sûrs ? N'avonsnous point trop méconnu ces « armes spirituelles » dont parle l'Apôtre, cette puissance de l'Amour qui a permis aux premiers chrétiens de résister pendant trois siècles à l'étouffement et à l'oppression, cette force de la Vérité qui, de nos jours encore, a été expérimentée avec succès ? Et sans doute, il y a eu des martyrs et il y a des risques, mais nos guerres modernes n'en comportent-elles pas infiniment plus ? Où est l'efficacité ? Où est le réalisme ? Une éducation authentiquement chrétienne pour les temps à venir ne devrait-elle pas, .sans faire fi des solidarités historiques, se soucier de forger des âmes libres et indomptables, capables, sans s'écarter de la loi d'Amour, de mener une résistance spirituelle à tout envahisseur éventuel, à toute violation des droits de la personne humaine ? > 1"'·4-64

Au Pays-Bas

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'' Irène a m.ts fin , . a' l'irénism.e œcum.entque .

Nous avons relaté (numéros 210 et 211) la conversion au catholicisme de

la princesse Irène de Hollande et les remous qu'elle a provoqués dans divers sectem·s de l'opinion. Marlène Tuininga, rédactl'Îce à La Vie Catholique Illustrée, a mené aux Pays-Bas une enquête dans les milieux œcuméniques : « Nous vo1c1 arnves à la minute de vérité. Les r·emous causés par l'entrée dans l'Eglise